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L’USAGE DE DROGUES EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES

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2 Situation épidémiologique et tendances<br />

(quasiment 2 enfants en moyenne), et la prostitution est la principale source de revenus pour la majorité<br />

des femmes interrogées (83,5 %). Au niveau du profil de prostitution, 44,8 % des répondantes travaillent<br />

de 4 à 7 heures par journée de travail, et 41,2 % travaillent 8 heures ou plus. Leur nombre moyen de<br />

clients s’élèvent à 4,1 par jour, et elles ont en moyenne commencé à se prostituer à l’âge de 25,6 ans.<br />

En terme de profil de consommation, les prévalences d’usage sur la vie et au cours du dernier mois sont<br />

détaillées dans le tableau 10. On constate que les produits qui ont le plus souvent été expérimentés sont,<br />

par ordre d’importance, l’alcool (95,1 %), le cannabis (58,5 %), la cocaïne (45 %), l’ecstasy (33,3 %), et<br />

les amphétamines (26,7 %). Ces indices de consommation sont clairement et nettement supérieurs à<br />

ceux observés dans la population générale (voir section 2.1.1.1 du présent chapitre), ce qui confirme au<br />

niveau belge ce qui était observé au niveau international (voir par exemple Gilchrist et al., 2005 ; Potterat<br />

et al., 1998). Des différences en fonction du secteur de prostitution apparaissent également. Par exemple,<br />

les secteurs vitrine et bar/vitrine semblent moins touchés que les autres par l’expérimentation de<br />

drogues, et ce quel que soit le produit considéré. On constate également que l’héroïne a principalement<br />

été expérimentée par les prostituées de rue ainsi que, dans une moindre mesure, par celles qui travaillent<br />

en bar/club.<br />

En ce qui concerne la consommation actuelle (30 derniers jours), il apparaît que les produits le plus<br />

fréquemment cités sont, par ordre d’importance, l’alcool (74,4 %), les benzodiazépines (25,9 %), le<br />

cannabis (24,8 %), et la cocaïne (16,7 %). La consommation des autres produits est nettement moins<br />

courante. On constate à nouveau des différences en fonction du secteur de prostitution. Par exemple, la<br />

consommation actuelle d’héroïne et de crack concerne quasi exclusivement les prostituées de rue, alors<br />

que l’ecstasy est généralement consommé par les prostituées qui travaillent en escort.<br />

Enfin, 10,6 % des prostituées interrogées ont déjà eu recours à l’injection dans leur vie, et 4 % au<br />

cours du dernier mois. Comme on peut le voir dans le tableau 10, le recours à l’injection concerne quasi<br />

exclusivement les prostituées de rue.<br />

En ce qui concerne la polyconsommation, 46 % des répondants ont déclaré avoir consommé au moins<br />

deux produits au cours du dernier mois. En outre, 27,5 % des répondants (ce qui correspond à 32,2 % des<br />

personnes qui ont consommé un produit au cours du dernier mois) ont déclaré avoir consommé au moins<br />

une fois deux ou plusieurs produits en combinaison lors du dernier mois, les mélanges les plus fréquents<br />

étant le cannabis et l’alcool ainsi que l’alcool et la cocaïne. Cette étude met également en évidence que<br />

42,4 % des répondants ont consommé au moins une fois un produit sur leur lieu de travail au cours<br />

du dernier mois (alcool : 37,7 % ; cannabis : 7,6 % ; cocaïne : 6,6 % ; héroïne : 3 %, benzodiazépines :<br />

2,8 % ; amphétamines : 1,5 % ; crack : 0,9 %). Parmi celles qui ont déclaré avoir consommé sur le lieu de<br />

travail, 48,6 % estiment que la consommation facilite le travail, 33 % en ressentent une influence sur la<br />

négociation avec le client, 30 % déclarent avoir plus de clients, et 17 % deviennent moins sélectives dans<br />

le choix des clients lorsqu’elles consomment des produits. Enfin, 11,6 % des prostituées interrogées ont<br />

déjà consommé de la cocaïne avec des clients, et 6,8 % se sont déjà fait payer en drogues en échange de<br />

rapports sexuels.<br />

L’enquête révèle enfin que 18,5 % des femmes interrogées (33 % de celles qui consomment de la cocaïne<br />

et 76 % de celles qui consomment de l’héroïne) rapportent avoir parfois, souvent ou toujours des<br />

rapports non protégés lorsqu’elles sont sous l’influence de drogues, tandis que 8,6 % en ont parfois ou<br />

souvent en cas de manque.<br />

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