l'iliade. - Comptes rendus sur la littérature ancienne et moderne de ...

CHANT ONZIÈME. n
Et sous leurs pas bruyans une épaisse poussière
Tourbillonne, envahit la plaine toute entière.
Atride, inébranlable au milieu des hasards,
Anime ses soldat» et presse les fuyards, t
Sur l'aile des autans quand la flamme emportée
Ravage une forêt par le fer respectée,
Se disperse , et partout de son fougueux torrent
Roule avec un long bruit le courroux dévorant,
Les arbres consumés, que le vent déracine ,
De leurs brûlans débris étalent la ruine :
Tels les nombreux Troyens, dans leur fuite immolés,
Sous les coups du vainqueur tombent amoncelés.
Par des chemins'sanglans les chevaux intrépides
Ont entraîné les chars retentissans et vides,
Gomme s'ils regrettaient leurs prudens conducteurs,
Qui, promis à la faim des vautours destructeurs,
Pour leurs femmes en deuil objet méconnaissable,
Gisent défigurés dans un tombeau de sable.
Tandis que Jupiter, loin du meurtre et du sang,
Loin du théâtre impur d'un combat menaçant,
Retient Hector, des Grecs enflammant le courage,
Atride dans les rangs précipite sa rage.