l'iliade. - Comptes rendus sur la littérature ancienne et moderne de ...

*02 L'ILIADE.
Cruel fils de Pelée ! Ah ! sans doute ta mère
Nourrit tes jeunes ans du fiel de la colère.
Tes soldats , enchaînés par tes ordres vengeurs,
Languissent ; que du moins nos vaisseaux voyageurs
Revolent sur les mers vers la douce patrie ,
Puisque rien ne fléchit ton aveugle furie.
Tels étaient vos discours... Eh bien! il est venu
Ce grand jour du combat f par vos vœux obtenu.
Plein d'une mâle ardeur 1 que chacun avec joie
Coure se signaler contre les fils de Troie. *
Les héros, enflammés d'un transport beËiqueux,
Raffermissent les rangs et se pressent entr'eux.
Tel un homme > des vents pour braver la menace,
Des pierres d'un palais consolide la masse :
Ainsi le bouclier s'unit au bouclier,
Le soldat au soldat, le cimier au cimier ;
Ornés de crins épais, les casques étinceEent,
Et, partout confondus, les guerriers s'amoncellent.
Les armes à la main, Patrocle, Automédon
S'élancent les premiers devant leur bataillon ; •
D'une égale fureur leur âme palpitante
Vole aux dangers. Achille est rentré sous sa tente.