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Ce mémoire - cooperation concept

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------------- Du « développement du tourisme » au « tourisme de développement » ------<br />

l’expansion 94 . A l’image de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’OMT reste convaincue que « la<br />

participation, dans de bonnes conditions, des pays pauvres aux échanges commerciaux et financiers<br />

internationaux représente, au bout du compte, la seule véritable clé du développement dans la durée 95 ». Face<br />

aux représentants des Nations Unies réunis à l’occasion du Sommet Mondial pour le Développement Durable<br />

(Johannesburg, 2002), le secrétaire général de l’OMT, F. Frangialli, déclare : « Activité de liberté, le tourisme<br />

international a tout à gagner de la libéralisation la plus complète possible des échanges de services le<br />

concernant, accompagnée d’une facilité élargie de passage des frontières par les visiteurs […]. <strong>Ce</strong>tte<br />

libéralisation accrue […] doit, pour être effective, s’inscrire dans une logique de développement durable : ce dont<br />

nous avons besoin est d’une libéralisation à visage humain 96 ».<br />

Le Code mondial d’éthique du tourisme répond à cette volonté d’encadrer le tourisme afin d’en limiter les effets<br />

pervers. Le texte concilie désir d’éthique et libéralisation des économies. Les deux premiers articles consacrent le<br />

rôle positif du tourisme sur la « compréhension mutuelle des peuples » et sur « l’épanouissement personnel et<br />

collectif ». L’article 3 porte sur le tourisme comme facteur de développement durable. Les articles 4 et 5<br />

envisagent le rôle du tourisme en matière de préservation du patrimoine culturel de l’humanité. Ils insistent sur<br />

les bénéfices que les communautés d’accueil peuvent attendre du tourisme. Les articles suivants portent<br />

respectivement sur les obligations des acteurs du tourisme, sur le droit au tourisme et la liberté de déplacements,<br />

sur les droits des travailleurs et des entrepreneurs du secteur et enfin sur les mécanismes d’application du code.<br />

Pour Marie-Françoise Lanfant (OMT), ce code est un véritable outil car il invite les acteurs à se conformer à une<br />

juridiction supérieure. Pour d’autres, s’il a le mérite « d’affirmer de grands principes et d’inciter à des prises de<br />

conscience susceptibles de favoriser l’émergence d’un tourisme respectueux des hommes, des cultures locales<br />

et de l’environnement, dans une tentative de conciliation du développement économique et de l’éthique », il reste<br />

potentiellement « un catalogue de la bonne conscience internationale 97 », sans véritable impact sur les<br />

comportements des acteurs. Le texte n’est en effet pas juridiquement contraignant, et le comité d’éthique du<br />

tourisme chargé de la vérification de son application et du règlement des litiges ne dispose d’aucun pouvoir en<br />

cas d’infraction manifeste aux principes énoncés.<br />

94 « Intimement convaincus qu’au prix du respect d’un certain nombre de principes, et de l’observance d’un certain nombre de règles, un<br />

tourisme responsable et durable n’est nullement incompatible avec une libéralisation accrue des conditions qui président au commerce<br />

des services et sous l’égide desquelles opèrent les entreprises de ce secteur, et qu’il est possible, dans ce domaine, de concilier économie<br />

et écologie, environnement et développement, ouverture aux échanges internationaux et protection des identités sociales et<br />

culturelles, (…), affirmons le droit au tourisme et à la liberté des déplacements touristiques, marquons notre volonté de promouvoir un<br />

ordre touristique mondial, équitable, responsable et durable, au bénéfice partagé de tous les secteurs de la société, dans un contexte<br />

d’économie internationale ouverte et libéralisée, et proclamons solennellement à ces fins les principes du Code mondial d'éthique du<br />

tourisme.», Préambule du Code d’éthique mondial du tourisme<br />

95 Intervention de F.Frangialli, Secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme au Sommet mondial du développement durable,<br />

Johannesburg, Afrique du Sud, 29 août 2002.<br />

96 Ibid.<br />

97 B.Ducret, L’éthique dans le tourisme. La nécessité d’un engagement politique des Etats, Cahiers Espaces, n°67, p.52, cité in<br />

N.Chabloz, Vers une éthique du tourisme ? Les tensions à l’œuvre dans l’élaboration et l’appréhension des chartes de bonne conduite par<br />

les différents acteurs, Autrepart (40), 2006, p.45-62.<br />

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