Ce mémoire - cooperation concept

------------- Quel tourisme pour quel développement au Pays du Million d’Eléphants ------
1981, mais en dépit des discours sur l’autosuffisance de la RDPL, l’aide internationale (principalement issue du
bloc socialiste) représente 80% du revenu annuel du pays en 1982 131 .
Le Troisième Congrès du Parti en 1982 confirme l’approche « plus pragmatique et moins radicale » de ce
dernier. Face à la faillite de l’économie nationale planifiée, au retrait de l’aide de l’URSS et du Vietnam et aux
pressions du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque Asiatique du Développement, le gouvernement
Laotien s’engage dans d’importantes réformes législatives et économiques à compter du milieu des années 80.
Si, comme le dit Engels, « le capitalisme est un poisson hors de l’eau », force est de constater que « l’agonie du
poisson se prolonge 132 »… Le passage de « l’économie naturelle » à « l’économie de marché » est présenté par
le Parti comme un « changement révolutionnaire » et le Laos s’oriente vers une « économie socialiste de
marché » en 1986, laquelle implique un renouvellement de l’appareil politico-administratif. Le retour progressif
aux échanges monétaires est entériné dans le Nouveau Mécanisme Economique (NME) de 1986. La tentative
d’intégration du pays dans le marché mondial est marquée par la privatisation et la cession d’entreprises, la
valorisation des investissements étrangers, la reconnaissance des échanges monétaires et l’élaboration d’un
appareil juridique 133 . Le marché est envisagé sous l’angle d’une liberté des flux financiers et commerciaux et
l’initiative économique est encouragée. Appelée à « se maintenir dans un cadre strictement économique,
n’entamant pas la vocation d’encadrement politique du gouvernement 134 », cette « liberté » est toutefois limitée.
Suite à la chute du Mur de Berlin et tandis que l’URSS vacille, les membres du Parti réunis en congrès résolvent
d’ouvrir le territoire aux visiteurs étrangers. Fermé à compter de 1975, le Laos ouvre donc de nouveau ses
frontières aux ressortissants de pays non communistes en 1990.
II.I.2. Un afflux croissant de visiteurs.
Le tourisme au Laos a connu une évolution fulgurante. Bien que récente, l’ouverture du territoire s’est traduite par
un flux croissant de voyageurs, entraînant une transformation sans précédent des structures économiques et
sociales du pays. Les recettes touristiques sont passées de 2,25 millions de dollars (USD) en 1991 à 233,3
millions en 2007 135 . En dépit de la crise asiatique (1997), de l’épidémie de grippe aviaire (2003) et de la récente
crise financière et économique mondiale, les recettes ont continué de croître en tendance pour atteindre 267,7
millions de dollars en 2009 136 . En l’espace de 20 ans, les recettes touristiques ont donc été multipliées par 119 !
131 Times 18/07/1983, cité in B.Hours et M.Selim, Essai d’anthropologie politique sur le Laos contemporain, Marché, socialisme et génies,
Ed. L’Harmattan, Collection Recherches Asiatiques, 1997, p.64.
132 Cette formule, dont nous n’avons pas pu trouver de traces sur l’internet et dans la littérature, nous a été rapportée au cours d’un
entretien avec le directeur d’une agence touristique instituée depuis 1996 au Laos. Par respect pour sa décision de conserver l’anonymat,
nous ne citerons pas son nom ici.
133 La RDPL ne se dotera d’une Constitution qu’en août 1991, après 16 ans de vide juridique. En 1994, le pays ne dispose encore que de
vingt-quatre lois.
134 B.Hours et M.Selim, Essai d’anthropologie politique sur le Laos contemporain, Marché, socialisme et génies, Ed. L’Harmattan,
Collection Recherches Asiatiques, 1997, p.79-85.
135 Source : Destination Laos 2009-2010 by Lao National Tourism Administration.
136 Laos National Tourism Adminstration (LNTA), Planning and Cooperation Department Statistics Unit, 2009 Statistical Report on Tourism
in Laos
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