Ce mémoire - cooperation concept

------------- Du « développement du tourisme » au « tourisme de développement » ------
concert des bénéfices à tirer de cette activité nouvelle qu’est le tourisme, dans le respect de leur culture, de leur
environnement et de leur traditions… Dans les faits, les projets de tourisme communautaire répondant aux
critères énoncés ci-dessus (projet fondé par la communauté pour la communauté, qui le gère et contrôle et en
perçoit l’ensemble des bénéfices) sont rares. L’expression est utilisée dans un sens beaucoup plus large. Elle
désigne couramment un projet touristique prenant appui sur une communauté villageoise en milieu rural ou dans
des sites à faible densité de population. Le pourcentage de revenus perçu par les villageois et l’origine de
l’initiateur du projet (qu’il s’agisse de la communauté villageoise dans son ensemble, d’individus influents en son
sein ou d’un acteur extérieur à celle-ci) ne font pas l’objet d’une attention particulière.
Pour la suite de notre étude, nous considèrerons le tourisme communautaire dans son sens élargi. C’est en effet
dans ce sens qu’il s’applique aux villages du district de Muang Ngoi.
Le Pro-poor tourism et le tourisme communautaire bénéficient l’un et l’autre aux populations pauvres et/ou
exclues du marché. Ils sont tout deux mobilisés dans le cadre du programme de réduction de la pauvreté engagé
par l’Organisation Mondiale du Tourisme (cf I.II.1.2). Mais pour autant qu’elles permettent d’atteindre un même
objectif, c’est deux approches sont-elles équivalentes ?
I.III.3.3. Des notions proches mais non confondues
Le Pro-poor tourism incluant l’ensemble des initiatives touristiques générant des bénéfices nets pour les pauvres,
il comporte le tourisme communautaire. « [I]l est important de préciser que beaucoup d’initiatives CBT
[Community Based Tourism], responsables, durables et éco-, sont en réalité pro-pauvres dans leur impact et sont
de bons exemples de « stratégies de PPT » sans en porter l’étiquette. La différence est plus dans la perspective,
une dynamique PPT affichant une autre priorité et accentuant les effets sur les pauvres 122 ». Le tourisme
communautaire est ainsi « une composante utile du PPT », mais le Pro-poor tourism dépasse l’échelle de la
communauté : il ouvre des opportunités aux pauvres à tout niveau et quelle que soit l’échelle des programmes
menés 123 . La lutte contre la pauvreté suppose que les initiatives en faveur des pauvres s’appliquent à tous les
territoires et à tous les types d’emplois : secteur formel ou informel, zones peuplées ou à faible densité de
populations, espaces urbains ou ruraux.
En dépit de leurs différences, le tourisme communautaire et le pro-poor tourism sont régulièrement confondus.
L’OMT elle-même fait indifféremment appelle à l’une ou l’autre de ces notions. Comme le note Ashley et
Goodwin, « il y a toujours une règle implicite qui dit que si le tourisme est communautaire, alors il doit aussi être
pro-poor. Et […] que si le tourisme est pro-poor alors il doit être communautaire 124 ». Rares sont les analystes qui
les distinguent, et ce pour une raison simple : la communauté villageoise constituant le premier acteur en milieu
rural dans les pays en voie de développement et 80% des pauvres (au sens de l’ONU) étant des ruraux, réduire
122 www.odi.org.uk
123 « Community-based tourism initiatives […] are one useful component of PPT. But PPT involves more than a community focus - it
requires mechanisms to unlock opportunities for the poor at all levels and scales of operation ». Site officiel du Pro-Poor Tourism
Parnership (www.propoortourism.org.uk)
124 Pro-poor tourism partnership, C.Ashley et H.Goodwin, D.Roe, Pro-poor tourism, Annual Register 2007
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