Ce mémoire - cooperation concept

------------- Du « développement du tourisme » au « tourisme de développement » ------
en tirent le meilleur parti. Les bénéfices considérés sont tant économiques que sociaux, environnementaux et
culturels, les premiers n’étant « qu’une des composantes (bien que très importante) de ceux-ci 114 ».
Le Pro-Poor Tourism est « un outil de politiques économiques réhabilitant le secteur informel, les dynamiques
locales, la créativité du terrain 115 ». Il n’est pas un produit touristique en tant que tel mais plutôt une approche
particulière de management dont l’objectif principal est l’intégration économique et sociale des plus défavorisées
grâce à l’activité touristique. Il est susceptible de s’appliquer à n’importe quel type de projet et s’accommode
parfaitement de l’idée selon laquelle une augmentation de la fréquentation touristique ne peut être que bénéfique.
Partant du principe qu’il est plus profitable aux pauvres de capter une petite part des dépenses des touristes de
masse plutôt que de posséder à 100 % un petit projet à l’assise financière incertaine 116 , les membres du Pro-
Poor Tourism Partnership ne s’opposent pas au tourisme de masse. Si le nombre d’arrivées s’accroît, les
bénéfices ne pourront que faire de même.
L’équipe de recherche du PTT souligne que la nature de l’activité entreprise importe peu. L’originalité de
l’approche tient à cet intérêt pour les pauvres, d’où qu’ils viennent et quelle que soit leur qualification 117 . Les
membres du PTT précisent également que les bénéfices engendrés par l’activité touristique ne sont pas
exclusivement réservés aux pauvres, mais destinés à tous. Ils refusent l’idée d’un tourisme orienté vers les seuls
exclus du marché, partant du principe qu’un tel tourisme ne ferait qu’accroître les inégalités et les dissymétries
sociales.
Bien que la pauvreté soit abordée sous l’angle du revenu mensuel par tête, les membres du PTT sont sensibles à
la capacité du tourisme à satisfaire d’autres objectifs que l’augmentation du revenu. Cette idée force est
constitutive du groupe de recherche, qui souligne dès 1999 que « le tourisme affecte les conditions de vie des
pauvres de multiples façons : économiquement, environnementalement, socialement et culturellement. Les
impacts sur les conditions de vie et non seulement sur le revenu doivent être pris en considération 118 ».
Le groupe note encore que les initiatives en faveur des pauvres n’ont de sens qu’au sein d’une stratégie globale
en faveur du tourisme et de l’entreprenariat. Il invite les autorités publiques à prendre part au projet, à travers la
valorisation des sites touristiques, le développement des infrastructures, le renforcement de la sécurité ou encore
la réduction des taxes et l’allègement des obligations administratives. Il admet enfin que tous les pauvres ne
pourront pas bénéficier également de l’essor touristique et des mesures engagées en leur faveur : il demeurera
une frange d’exclus.
Même s’ils déplorent l’absence d’études sur les impacts du développement touristique sur la pauvreté à l’échelle
d’une destination entière ainsi que d’études ex-ante et ex-post permettant d’établir des résultats significatifs et
114 O.Bennet, D.Roe et al. Sustainable Tourism and poverty elimination study, Rapport pour le Department for International Development
(DFID),1999.
115 Alain Laurent, Beira, groupe T2D2, Ministère des Affaires étrangères, Caractériser le tourisme responsable, facteur de développement
durable, p.125, 2003 (http://www.tourisme-solidaire.org/ressource/pdf/etude3.pdf).
116 C.Ashley, D.Roe et al. Pro-Poor Tourism Strategies : Making Tourism Work for the Poor A review of experience. Londres :
ODI/IIED/CRT, 2001. In B.Schéou, Du Tourisme Equitable au Tourisme Equitable, Quelle éthique pour le tourisme de demain
117 Site officiel du Pro-Poor Tourism Parnership (www.propoortourism.org.uk)
118 O.Bennet, D.Roe et al. Sustainable Tourism and poverty elimination study, Rapport pour le Department for International Development
(DFID),1999.
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