Tutte le poesie - Fondazione Giorgio e Isa de Chirico
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19. LE VASE DE FLEURS 19<br />
Voie comme nous florissons peu <strong>de</strong> jours, à peine quelques heures<br />
Me murmure une troupe brillante <strong>de</strong> f<strong>le</strong>urs –<br />
Pourtant nous n’avons pas d’effroi en approchant <strong>de</strong> sombre Orchus<br />
En tout temps nous renaissons, nous sommes éternel<strong>le</strong>s comme toi.<br />
20. A KANT 20<br />
GIORGIO DE CHIRICO: TUTTE LE POESIE. EDITE E INEDITE<br />
(Le jour où Kant disparut, il faisait un ciel si clair, si pur <strong>de</strong> nuages, qu’on en a peu vu, chez nous,<br />
<strong>de</strong> pareils. Seu<strong>le</strong>ment au zénith, une petite vapeur mince et légère se <strong>le</strong>va dans l’azur du ciel. On<br />
raconte qu’un soldat, en passant sur <strong>le</strong> pont, l’observa longtemps et se mit à dire: «Voyez, c’est l’âme<br />
<strong>de</strong> Kant qui s’envo<strong>le</strong> au ciel»)<br />
Je regardais vers toi dans <strong>le</strong> ciel b<strong>le</strong>u<br />
Dans <strong>le</strong> ciel b<strong>le</strong>u où ton vol s’évanouit<br />
Je reste seul maintenant dans <strong>le</strong> tourbillon.<br />
Pour me conso<strong>le</strong>r j’ai ta paro<strong>le</strong>, j’ai ton livre pour me conso<strong>le</strong>r.<br />
Par toi, j’essaie d’animer pour moi la solitu<strong>de</strong>,<br />
Par tes mots si p<strong>le</strong>ins qui résonnent en mon âme<br />
Car tous ceux qui m’entourent me sont étrangers.<br />
Le mon<strong>de</strong> m’est désert et la vie longue.<br />
21. À LA MADONE DE LA CHAPELLE SIXTINE 21<br />
El<strong>le</strong> l’apporte au mon<strong>de</strong> et il regar<strong>de</strong>, saisi d’effroi<br />
L’égarement du chaos dans son horreur,<br />
La férocité sauvage dans ses débor<strong>de</strong>ments,<br />
L’incurab<strong>le</strong> folie dans toute sa force.<br />
La dou<strong>le</strong>ur toujours inapaisée, dans ses multip<strong>le</strong>s tourments.<br />
Il est saisi d’effroi. Pourtant son regard qui perce l’avenir<br />
Resp<strong>le</strong>ndit <strong>de</strong> sérénité, <strong>de</strong> foi, <strong>de</strong> l’éclat <strong>de</strong> la victoire,<br />
Car il a l’éternel<strong>le</strong> certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Ré<strong>de</strong>mption qui vient.<br />
19 Manoscritti Paulhan, cit., Vers inédits d’Arthur Schopenhauer.<br />
20 Manoscritti Paulhan, cit., Vers inédits d’Arthur Schopenhauer.<br />
21 Manoscritti Paulhan, cit., Vers inédits d’Arthur Schopenhauer.<br />
METAFISICA 2008|N° 7-8<br />
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