Version française - CRP Henri Tudor

ALLOCUTION prononcée par Jean de la Hamette, Président du Conseil
d'Administration du CRP Henri Tudor, à l'occasion de l'inauguration du 29JFK
le 17 juin 2003, sous la présidence du Grand-Duc Henri
Altesse Royale,
Nous sommes particulièrement contents de votre présence à l'inauguration de
l'immeuble du 29 avenue Kennedy.
Ce qui nous réunit aujourd’hui me confère une grande joie et une certaine fierté. Fierté
pour une start-up d’utilité publique, inaugurée il y a exactement quinze ans, au jour
près, sous votre présidence, Altesse Royale, en votre double qualité de Grand-Duc
Héritier et de Président du Comité Luxembourgeois pour le développement
économique. C’était le 17 juin 1988. À cette date, nos effectifs étaient d’un vingtième
de ceux d’aujourd’hui.
Altesse Royale,
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Sur quinze années, la croissance est de l'ordre de 2000 %, notre quinzième
anniversaire n'est pas triste. Le Centre Henri Tudor est resté fidèle à sa vision initiale
– celle d'un service public, géré selon le droit privé, pour l'innovation et le
développement technologique – et à ses principes fondateurs que sont la fédération
durable d'acteurs R&D complémentaires ainsi que le nouveau paradigme de
l'innovation. Ces deux grands principes se retrouvent au cœur de la stratégie du 6e
Programme Cadre R&D de la Commission Européenne sous d'autres appellations, à
savoir espace commun de recherche, réseaux d'excellence, activités structurantes et
projets intégrés.
Ceci représente un réel motif de fierté pour nous.
Les Centres de ressources institués à partir de 1989 au CRP Henri Tudor constituent de
parfaites illustrations de ces principes fondateurs, au même titre que les réseaux
d'innovation créés plus récemment à l'initiative du Centre. L'expérience de quinze ans
a montré que l'innovation n'était possible que par le brassage d'acteurs différents
partageant des valeurs, intérêts et objectifs communs.
Pour le Centre, le projet de création d'une université au Luxembourg s'inscrit
nécessairement dans la même démarche fédérative et responsabilisante. Le 20 février
2002, notre conseil d'administration a pris position dans un document très argumenté
sur la grande opportunité que constitue ce projet pour le développement intellectuel
du Grand-Duché. Dans le même ordre d'idées, le CRP Henri Tudor est devenu en 2002
un des partenaires les plus actifs d'un projet-pilote à caractère générique pour la
constitution d'une université de recherche à partir de niches universitaires. Il s'agit du
projet LIASIT (Luxembourg International Advanced Studies in Information
Technologies) qui fournit un excellent champ d'expérimentation en matière
d'architecture et de niches universitaires.
Mon intime conviction est que la création et l'innovation ne peuvent prospérer que
dans un climat de liberté responsable et d'autonomie. Les modèles innovants que
constituent le Centre Henri Tudor et son Technoport ne sont pas issus du prêt à penser
des années 1980 ou 1990. Cependant, sur la durée, un espace de créativité ne peut
se développer que s'il s'appuie sur un socle robuste. Pour arriver à une entreprise de
plus de deux cents personnes, établie sur deux sites – au plateau de Kirchberg à
Luxembourg et au domaine Schlassgoart à Esch-sur-Alzette - il a fallu constamment
réadapter les structures aux besoins. En 2002, conformément à la volonté du
Gouvernement de renforcer et de pérenniser la recherche publique, le CRP Henri Tudor
a conçu la base d'une sorte de contrat de plan avec le Ministère de la Recherche sur
la base d’un nouveau modèle qui a le mérite à la fois de sauvegarder les fondamentaux
du modèle CRP, que je viens de citer, et d’assurer une robustesse durable à son socle.
Ce modèle qui est entré en vigueur à partir de l'exercice 2003 consacre la notion de
mission d'utilité publique et met en place un montage financier précis assorti d'une
obligation de rendre compte de façon quantitative. L'enquête de satisfaction clients
ou partenaires, déjà pratiquée au CRP Henri Tudor, est institutionnalisée dans ce
nouveau cadre. Ce nouveau modèle contractuel est pour nous une grande avancée et
nous tenons à en remercier le Gouvernement.
Altesse Royale,
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Ce qui nous réunit aujourd’hui, c’est aussi l’aboutissement d’un très long processus,
ma joie en est d’autant plus grande.
Madame la Ministre des Travaux Publics et de la Recherche,
Nous vous remercions de tout cœur de nous avoir appuyés en votre double qualité
ministérielle pour faire avancer la construction de ce bel immeuble que nous avons
baptisé le 29 JFK.
Mais l’art de construire semble complexe et les obstacles sont nombreux.
L’évocation des principales étapes de ce projet me semble particulièrement instructive
et digne d’être racontée aujourd'hui. Lors de la finalisation de notre premier plan de
développement, d’une portée de six ans, notre Conseil d’Administration a estimé en
juin 1990 que le premier et vigoureux élan du jeune centre de recherche risquait d’être
brisé par des obstacles purement matériels. Après l’échec de l’idée de réutiliser le
pavillon luxembourgeois de l’exposition universelle de Séville de 1992, nous nous
sommes adressés au Ministère de l’Education Nationale pour lui proposer de nous
autoriser à construire en régie propre un immeuble sur le campus de l’IST.
À l’époque nous étions certes plus jeunes, mais aussi d’une naïveté déconcertante.
Nous avions prévu un planning serré avec inauguration en automne 1993 d’un
immeuble de 3000 m2 de surface nette pour les seuls besoins du Centre de Recherche
Public Henri Tudor. En mars 1992, le Ministre de l’Education Nationale propose dans
une lettre au Ministre des Travaux Publics de prévoir dans le projet initial une surface
supplémentaire de 700 m2 pour les besoins du futur Centre de Technologie de
l’Education, en "considérant que des synergies importantes se sont développées et que
d’autres sont à prévoir entre le CRP Henri Tudor et le futur Centre de Technologie de
l’Education".
À partir de cet acquis essentiel de synergie, suggéré par le Centre Henri Tudor dans
son concept stratégique de « Campus de Technologie de Luxembourg-Kirchberg»,
RAPPORT ANNUEL 2003 45