Anciennes zones industrielles du Pays de Liège - Histoire de Spa et ...

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INTRODUCTION
INTRODUCTION
INTRODUCTION
et ouvrage a été réalisé à partir des archives de l’État belge. Il retrace l’histoire
ou l’historique des usines ou complexes industriels et leur incidence sur la
naissance et le développement de certaines localités du Pays de Liège.
Les recherches de filiation et de l’origine des familles liées à l’industrie locale
est un atout indispensable à l’exactitude chronologique des faits.
Avant la substitution de l’énergie hydraulique par la machine à vapeur au 19 e C
siècle, les sites d’implantation des usines ayant recours à une grande énergie sont restés
immuables. De nos jours, la plupart des barrages construits sur les rivières existent
encore, et, sur les petits ruisseaux, l’on parvient à dénicher, de-ci de-là, les traces de ces
anciens ouvrages. Cette particularité, qui servait à dévier l’eau sur les roues
hydrauliques, nous aide à situer l’endroit de l’usine disparue.
Nos travaux sont naturellement axés sur l’industrie dominante de l’époque, la sidérurgie.
Néanmoins, cette étude concerne tous les moulins hydrauliques découverts, ces usines
avaient la propriété de pouvoir se transformer radicalement.
SPA
SPA
XIV E - XVI XVI
E SIÈCLE
SIÈCLE
Le bourg de Spa s’est développé au sein du plus ancien bassin sidérurgique du Pays de
Liège. Cette métallurgie est née aux abords des minières et gisements de fer, des forêts,
et, à une date indéterminée, des cours d’eau. C’est cette industrie de proximité qui a
permis l’éclosion de nombreuses localités au coeur de nos Ardennes. Il nous est
impossible de faire l’historique de cette ancienne industrie dont nous ne voyons que la
partie immergée. Les manuscrits ne nous permettent pas de remonter au delà du 14 e
siècle. Pour cette époque, nous savons que les fourneaux ou hauts fourneaux avec leurs
satellites marteaux et forges étaient établis le long des cours d’eau.
Plus que tout autre, le bourg de Spa, par sa dualité : industrie du fer et exploitation des
eaux minérales, abrita d’éminentes familles de maîtres de forges et d’artisans qui
exportèrent leur maîtrise dans d’autres régions. Nous avons, ainsi, particulièrement
choisi d’étudier les familles des maîtres de forges issues du 14 e siècle. Les familles Bredar
(Le Loup, de Hola, Despa, Lezaack, Moreau, Nivelle, Raquet, Wilkin...); Cowe (Bovy,
Counet, Molou, Pilate, Xhrouet…); De Creppe (Deleau, Henrard, Mathieu…) qui a fondé
le deuxième village, Michel (Jaspar, Pottier, Toussaint…); Brogniart ont fait l’objet de
recherches approfondies.
Depuis un siècle, la famille Bredar-Le Loup est au centre des polémiques touchant l’essor
de Spa. Se basant sur un manuscrit de 1326 et probablement sur la tradition, les
historiens de l’Ancien Régime attribuaient la fondation de Spa à un maître de forges.
Appelé Collin de Breda par l’éminent Jean Philippe de Limbourg, auteur de la famille
Bredar-Le Loup, il aurait été gratifié de 12 bonniers de bois situés proches des eaux
minérales où, il fera bâtir ses usines et la première maison du centre de Spa.
Cette thèse a été réfutée au 19 e siècle par l’historien spadois Albin Body qui doutait même
de l’existence du maître de forges. Dans son traité, Histoire apocryphe de la fondation de
Spa, Albin Body prétend notamment que, « Bredar » est un surnom très répandu à Spa,
démontrant ainsi qu’il n’impliquait pas de filiation. La position adoptée par Albin Body a
été acceptée comme vérité absolue par le milieu culturel spadois.
Ainsi, la plus illustre famille de Spa, qui était omniprésente dans l’industrie
métallurgique et dans l’administration, est tombée dans l’oubli. On chercherait en vain,
à Spa, une marque de reconnaissance. Pourtant, une de ses branches a été anoblie.
Ces contradictions influencent toujours nos connaissances sur l’histoire de Spa.
En dressant l’état des lieux aux 15 e et 16 e siècles, cet ouvrage tente notamment de
démontrer l’unité de la famille Bredar-Le Loup; son existence au 14 e siècle; la position de
leurs usines et maisons d’habitation et par corollaire de confirmer la réalité du
manuscrit diffusé en 1326.
Après la décadence de cette ancienne métallurgie, le bassin industriel liégeois se
reconvertit en se tournant vers les industries de transformation et de finition du fer. Le
Val de Vesdre inférieur devint le cœur de cette rénovation et abrita la plus grande
concentration d’usines du Pays de Liège.