18 Equipe Equipe <strong>du</strong> <strong>Stade</strong> <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> <strong>Toulousain</strong> finaliste finaliste <strong>du</strong> championnat championnat 1968/1969 1968/1969 Debouts, de gauche à droite : Jean-Pierre Mayeux, Roger Guiter, Claude Labatut, Noël Brousse, Christian Duvignac, Michel Moussard, Paul Guarrigues, Michel Billière, Serge Morel. Accroupis, de gauche à droite : Roger Bourgarel, Elie Bonal, Jean-Marie Barsalou, Jean-Louis Bérot, Jacques Larnaudie, Pierre Villepreux (capitaine), Jacques Puig, Jean-Marie Bonal, Jean-Pierre Beyret Claude Vignolles. LES ANCIENS DU STADE TOULOUSAIN
Naissance <strong>du</strong> centre de formation Dès son arrivée au lycée Jolimont, Pierre Villepreux avec lequel j’avais ouvert la section sport–étu<strong>des</strong> insistait pour que je rejoigne l’équipe dirigeante <strong>du</strong> <strong>Stade</strong>. J’ai longtemps hésité n’ayant aucune légitimité à entrer dans un club dont je n’avais jamais porté le maillot mais surtout craignant que l’on m’accusât de faire de cette section la chasse gardée <strong>du</strong> <strong>Stade</strong> toulousain. Les deux premiers internationaux, issus de cette filière, Jean-Luc Sadourny et Philippe Benetton, restés fidèles à leurs clubs d’origine, m’ont aidé à lever cette réserve puis l’enthousiasme communicatif de Jean Fabre fit tomber mes derniers préjugés . L’idée partagée par l’équipe dirigeante . était que le joueur, tenu alors par son statut de sportif amateur, devait par contre trouver au sein <strong>du</strong> club un environnement de qualité professionnelle afin d’évoluer et progresser dans tous les domaines . Considérant qu’une gestion moderne d’un club n’était pas seulement la gestion <strong>du</strong> sportif, le Président, dont le dynamisme galvanisait les énergies et fouettait les imaginations, me confiait, sans autres directives, la mise en oeuvre d’un centre de formation. Disposant d’une totale liberté d’initiatives, le seul frein à mon action fut de vaincre mes propres inhibitions entretenues par la logique normative et restrictive de mon administration. Ici l’objectif était clair : - proposer une formation qualifiante (pour parler simple apprendre un métier) débouchant au terme <strong>du</strong> contrat sur un emploi. - recruter douze stagiaires (sur le seul critère de leurs qualités rugbystiques) ayant choisi d’arrêter leur scolarité ou leurs étu<strong>des</strong> (qu’ils soient licenciés au <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> ou dans un autre club.) - s’inscrire dans un cadre associatif doté d’un organisme gestionnaire où toutes les parties prenantes auraient un représentant (stagiaires, formateurs, club, entreprises partenaires ) - obtenir l’agrément de la Région au titre de la Formation Professionnelle d’où l’appellation natale Centre de Formation Professionnelle <strong>du</strong> <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong>. - disposer de locaux au sein même <strong>du</strong> club. (1) - recruter <strong>des</strong> intervenants non sur leurs titres universitaires mais sur leur capacité à adhérer au projet pédagogique <strong>du</strong> centre. (2) - rechercher les entreprises proches <strong>du</strong> club, volontaires pour s’engager dans cette démarche Une attention particulière et minutieuse se devait d’être apportée au contenu <strong>du</strong> contrat tripartite (l’entreprise, le Stagiaire, le Centre ). L’impréparation à ce niveau a été la cause <strong>du</strong> seul échec que j’eus à déplorer à l’époque : une entreprise, partenaire <strong>du</strong> club, souhaitant associer son image de marque à celle d’un jeune joueur à la notoriété déjà bien établie, lui fit signer sans concertation et contre mon avis, un contrat d’apprentissage qui fit long feu tant l’intéressé n’avait aucun goût pour le métier de monteur électricien ; volant de ses propres ailes, ce garçon au caractère bien trempé, à l’intelligence vive et parfois facétieuse, possédait, dans bien <strong>des</strong> domaines, les talents d’un surdoué. En rugby, il devint le meilleur joueur mondial à son poste ; aujourd’hui, motard, élu régional, animateur de télévision, il n’en finit pas d’étonner. Si je ne les ai pas contrariés, je n’ai en rien contribué à l’éclosion de ses multiples talents ; mais il est vrai que sa faconde cachait <strong>des</strong> aspirations que l’on ne pouvait imaginer… Il restera l’exception qui confirme la règle ; le cadre qui convenait à tous n’était pas fait pour un artiste. Le Centre a atteint l’âge a<strong>du</strong>lte porté depuis sa naissance par une dame dont je louerai volontiers les mérites ; mais la peur de passer pour un flagorneur en tenant à son égard un discours louangeur m’incite à clore mon propos en l’invitant à poursuivre ce récit postnatal. André GRANEREAU (1) Tout ceci parait aujourd’hui d’une grande banalité mais il faut se souvenir qu’il y a à peine 25 ans les sta<strong>des</strong> étaient dédiés à la seule pratique sportive avec quelques dérogations pour l’aménagement d’une buvette ou d’une popote succinctes… les installations <strong>des</strong> Sept Deniers n’étant pas la propriété d’une collectivité territoriale on put en quelques semaines installer et meubler <strong>des</strong> locaux sous les tribunes grâce à l’efficace concours <strong>du</strong> président de l’omnisport, Max Guibert. (2) l’originalité et la difficulté de ce projet était de répondre aux exigences d’un enseignement adapté et indivi<strong>du</strong>alisé dans la mesure où le contenu de la formation et le mode de validation pour chaque stagiaire étaient définis par l’entreprise en fonction de l’emploi qu’elle proposait. De ce fait, le stagiaire, acteur de sa formation, attendait de ses enseignants une aide pluridisciplinaire répondant au problème posé. SAISON 2010-201119