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Bulletin des Anciens du Stade Toulousain

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fers de lance. Je me souviens de la gentillesse <strong>des</strong><br />

joueurs avec les enfants, de leur faculté à toujours<br />

nous dire un mot drôle et de plaisanter sans cesse,<br />

sur tout, avec tout. Un jour j’ai vu danser Jean-<br />

Pierre Rives dans le vestiaire. Il s’était massé l’entrecuisse<br />

un peu trop près <strong>des</strong> parties génitales<br />

avec de l’Algipan et son visage s’était empourpré.<br />

Ce qui ne manqua pas de déclencher les sarcasmes<br />

<strong>des</strong> autres joueurs.<br />

Une fois au lycée puis à la fac, je me suis désintéressé<br />

<strong>du</strong> rugby mais si parfois j’y jouais, « Les Violettes<br />

» ou à Balma. Mais le <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> <strong>des</strong><br />

années 1980, avec son nouveau stade <strong>des</strong> Sept Deniers,<br />

ne suscitait pas en moi les sentiments de la<br />

petite enfance. Pourtant, c’est à ce moment-là que<br />

les Rouges et Noirs ont recommencé à dominer le<br />

rugby français. Ces succès, je les ai suivis de loin,<br />

attiré par d’autres frissons que la vie elle même ne<br />

commande pas. Mon seul contact avec le <strong>Stade</strong><br />

<strong>Toulousain</strong> se résumait à <strong>des</strong> cours de maths que<br />

me donnait Jean Fabre chez lui, parce que oui,<br />

j’étais nul en mathématique.<br />

Privé <strong>des</strong> murs et <strong>des</strong> briques <strong>du</strong> stade historique,<br />

j’ai comblé affectivement ce manque en m’intéressant<br />

enfin au jeu et à ses co<strong>des</strong>. Bizarrement, en<br />

devenant journaliste à Paris et en m’éloignant de<br />

Toulouse, je me suis intéressé à l’histoire unique de<br />

ce club et à ses spécificités. Je réalisais notamment<br />

juste avant de quitter la Ville Rose de l’impact<br />

qu’avait ce sport sur la culture populaire de la cité<br />

et le rayonnement qu’il avait à l’étranger. Un soir,<br />

mon père m’appelle. Il me demande si je connais<br />

ce cinéaste allemand, Werner Herzog. Je lui dis<br />

qu’effectivement, je connais ses films et qu’il est un<br />

<strong>des</strong> plus grands réalisateurs de son temps. Il me<br />

propose de dîner avec lui, le cinéaste veut tourner<br />

une partie de son court-métrage « La France vu<br />

par » au <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong>. Pour lui, la France,<br />

« c’est le rugby et le vin ». Herzog s’extasie sur la<br />

cuisine <strong>du</strong> Sud Ouest et adore la violence contenue<br />

de ce sport. Il placera un opérateur courageux sous<br />

une mêlée à la place <strong>du</strong> ballon pour faire ressentir<br />

la puissance <strong>des</strong> corps et la sauvagerie de l’action.<br />

Pourtant, quand on voit le film, la séquence sur le<br />

rugby et le <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> se termine par une<br />

phrase de Didier Codorniou, le plus fin et le plus<br />

artiste de tous les rugbymans de sa génération lequel<br />

conclut sur cette phrase : « Le rugby, ça me<br />

fait chaud au cœur. » Eh bien, pour ma part, je dirais<br />

: « Le <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> est le club de mon<br />

cœur. »<br />

Olivier Villepreux<br />

LES ANCIENS DU STADE TOULOUSAIN

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