38 L'équipe de la demi-finale de 1957 contre Lour<strong>des</strong> : Dedieu, Guibert, Mauran, Garriguet, Corazza; (o) Larroque, (m) Blanc (cap.) ; Chavarria, Laziès, Cubilié; Bergès, Normand; Ramade, Ianotto, Taddéi. Nicolas FERES agence.feres@axa.fr LES ANCIENS DU STADE TOULOUSAIN P
aul Dedieu Il faillit repartir au TAC « Le mariage, poursuit Popaul, m’avait valu 15 jours de permission : j’ai terminé au détachement <strong>du</strong> génie, en bas de Purpan, un service militaire qui avait <strong>du</strong>ré 33 mois, à cause de l'Algérie. Nous avons habité chez mon oncle au faubourg Bonnefoy mais il est décédé subitement et nous avons loué un garni à La Roseraie : il appartenait à la tante d’un joueur que je ne connaissais pas et qui s’appelait… Pierrot Danos ! Je jouais au <strong>Stade</strong> <strong>Toulousain</strong> mais j’étais l’ouvrier dans un club d’étudiants : je n’avais même pas un par<strong>des</strong>sus à me mettre ! Le club non plus ne roulait pas sur l’or : en 1957, pour la demi-finale contre Lour<strong>des</strong> à Bordeaux, notre entraineur Chevalier et Emile Fabre ont avancé l’argent de l’hôtel… » Ce fut le dernier match de Paul en rouge et noir. Malgré le comportement plus qu’honorable <strong>des</strong> hommes de Paul Blanc devant le futur champion (0-9, un contre de Manterola sur… Dedieu et un essai refusé à Larroque par l’arbitre Albert Ferrasse), les querelles de dirigeants demeuraient l’ordinaire <strong>du</strong> <strong>Stade</strong>, en proie à de nouvelles secousses internes. Déjà mécontent à titre personnel, Paul Dedieu décidait de revenir au TAC, son club d’origine avec lequel il avait été champion de France de 2 e série (1952), d'Honneur (1954) et international B (1955). Il informait de sa résolution son ami <strong>du</strong> TAC Néné Corazza, puis ses autres coéquipiers lors <strong>du</strong> repas traditionnel de fin d’année à Lavaur. Mais le Biterrois Max Guibert et un certain JP Vergnes, qui suivait partout le <strong>Stade</strong> et dont l’oncle était dirigeant à l’ASB, lui déconseillèrent vivement d’abandonner l’élite : ils parleraient de Dedieu aux responsables biterrois. Il vit passer le drop de Bergougnan en 1946 De ses deux saisons au <strong>Stade</strong>, de 1955 à 1957, Popaul avait disputé tous les matches. Loin de se douter que la gloire l’attendait en Languedoc, « La Petite Sentinelle » quittait pour toujours mais sans tapage, à sa façon, le club qui le faisait rêver gamin : « Bergougnan surtout, précise-t-il. Avec mon père, nous partions de Guilheméry à pied jusqu’au stade Wallon et, au retour, nous nous arrêtions à Cafarelli pour assister à l’arrivée d’une course cycliste amateur. Je me souviens très bien avoir vécu, en 1946, la dramatique élimination en poules de 4 devant le futur champion palois. J’étais installé juste sous le tableau de marque qui portait la publicité… de l’ONIA et j’ai vu passer entre les poteaux, à la dernière minute, le drop de Bergougnan que l’arbitre refusa. Il valait quatre points et le <strong>Stade</strong> fut battu 3-0. Près de quarante ans plus tard, aux obsèques de Roger Couderc, le talonneur Félix Lopez me présenta mon idole. Bergougnan savait, je ne sais comment, que j’avais été témoin de l’incident de 1946 et il avait envie d’entendre ce que j’avais vu. ». Comme Bergougnan, Paul Dedieu est né le jour de la Fête de la Victoire. Il a même joué parfois demi de mêlée, pour suppléer Paul Blanc blessé. Comme Bergougnan, il a été champion de France et il a porté le maillot au coq d’or. En 1957, un haut dirigeant <strong>du</strong> <strong>Stade</strong> lui avait lancé : « Si tu pars, tu ne seras jamais international ». « Je crois, corrige le Biterrois redevenu <strong>Toulousain</strong>, que je l’aurais été plus tôt si j’étais resté ». Jean-Louis LAFFITTE SAISON 2010-201139