L'histoire industrielle de l'Oise - Conseil général de l'Oise
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Fig. 51 - Jean-Baptiste Platel lors <strong>de</strong>s grèves <strong>de</strong> Méru en 1909 (à l’extrême gauche) accompagné, <strong>de</strong> gauche à droite, <strong>de</strong>s syndicalistes <strong>de</strong> la C.G. T.<br />
Violette, Delpech et Marman<strong>de</strong>. (A.D. Oise, 4 Fi 3137).<br />
ses ateliers et, en 1909, il déclare un total <strong>de</strong> 310 personnes en atelier comme à domicile. Il est<br />
également à l’origine <strong>de</strong> la chambre syndicale <strong>de</strong>s fabricants <strong>de</strong> boutons <strong>de</strong> nacre qui déclare<br />
37 adhérents en 1908. Signe extérieur <strong>de</strong> sa puissante et d’un certain accomplissement, il se fit<br />
construire une maison <strong>de</strong> dix pièces que les gens <strong>de</strong> la commune appelèrent rapi<strong>de</strong>ment « le château<br />
Marchand ».<br />
Lorsqu’au début du XX e siècle, <strong>de</strong>s ouvriers décidèrent <strong>de</strong> s’organiser en syndicat pour défendre<br />
collectivement leurs intérêts, ils décidèrent <strong>de</strong> le fon<strong>de</strong>r à An<strong>de</strong>ville et non à Méru. L’Union Syndicale<br />
<strong>de</strong>s Ouvriers Tabletiers <strong>de</strong> l’Oise, dont la tête va être prise par Jean-Baptiste Platel (Fig. 51), va<br />
assez rapi<strong>de</strong>ment s’affilier à la CGT. En 1903, le syndicat déclare déjà 162 adhérents. Son<br />
importance ne cesse <strong>de</strong> croître au cours <strong>de</strong>s années suivantes. En 1906, l’organisation compte<br />
1 442 adhérents (dont 832 hommes et 110 femmes), obligeant à mettre en place <strong>de</strong>s sections<br />
syndicales dans les différentes communes. En 1909, douze communes, comptant parfois une à <strong>de</strong>ux<br />
usines, ou plus mo<strong>de</strong>stement <strong>de</strong> simples ateliers à domicile, accueillent ces sections syndicales.<br />
Chacune d’elle va avoir un rôle important dans la défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong> la tabletterie,<br />
menant aux grèves <strong>de</strong> 1907 à Lormaison, et surtout celle <strong>de</strong> 1909, qui prend naissance, justement,<br />
dans la commune d’An<strong>de</strong>ville.<br />
A partir <strong>de</strong> 1914, le nombre <strong>de</strong> tabletiers <strong>de</strong> la région va aller en diminuant. Après la Première<br />
Guerre mondiale durant laquelle <strong>de</strong> nombreux boutonniers périrent, la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s outils<br />
<strong>de</strong> travail, l’évolution <strong>de</strong>s matières premières, la délocalisation d’une partie <strong>de</strong> la production, la<br />
concurrence étrangère pour une partie <strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong>s produits firent perdre à la région méruvienne<br />
le rôle prépondérant qu’elle eut pendant plus d’un siècle.