EmbasEs sous haute protection - VINCI Construction France
EmbasEs sous haute protection - VINCI Construction France
EmbasEs sous haute protection - VINCI Construction France
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Bâtiments<br />
l’exigence<br />
de la basse<br />
consommation<br />
Formation<br />
attitude<br />
prévention<br />
l’invité<br />
Daniel Larrieu, chorégraphe et danseur, a marqué la danse contemporaine française des<br />
années 1980. ses expérimentations, ses audaces, naissent dans des lieux atypiques qu’il magnifie.<br />
construction n°21 bimestriel - juil.-août 2010<br />
Bordeaux<br />
<strong>EmbasEs</strong><br />
<strong>sous</strong> <strong>haute</strong> <strong>protection</strong>
numéro 21 juiLLet-août 2010<br />
4 à 11 C’est dans l’actu<br />
ouvragEs Un pont levant sur la Garonne,<br />
à Bordeaux. Création d’un bassin d’orage<br />
à Compiègne.<br />
infos Le MuCeM, un nouveau musée<br />
à Marseille. La Sylvabox, construction<br />
modulaire durable. Le viaduc des Rocs<br />
à Poitiers. L'offre Profilia ® . Renaissance<br />
d'un palace à Paris. L'hôpital du futur pour<br />
Lagny/Marne-la-Vallée. Des trains<br />
à l'assaut des Alpes.<br />
grouPE <strong>VINCI</strong> restaure le Belvédère<br />
à Versailles. Une rentrée chargée pour<br />
la Fondation.<br />
Direction de la communication : 61, avenue jules-<br />
Quentin, 92730 nanterre. tél. 01 46 95 70 00 ///<br />
Directeur de la publication : Manuel saez-prieto<br />
/// Rédactrice en chef : Karine Demenat ///<br />
Conception-réalisation :<br />
41, rue<br />
Greneta, 75002 paris /// Responsable éditorial :<br />
jérôme rousselle /// Secrétariat de rédaction :<br />
Michèle cohen, Florence Violet /// Direction<br />
artistique et maquette : agnès Lalle, isabelle tho<br />
/// Iconographie : Marion capéra, emmanuelle<br />
jouan /// Ont participé à ce numéro : Éric<br />
allermoz, jean-Marc Brujaille, sophie caux-<br />
Lourié, anne Fellmann, Bruno schwab ///<br />
Diffusion : josiane Bennier /// Tirage :<br />
31 500 exemplaires /// Impression :<br />
imprimerie Vincent.<br />
ce document utilise du papier condat silk<br />
garantissant la gestion durable des forêts.<br />
il a été imprimé par un imprimeur imprim’Vert qui<br />
n’utilise pas de produits toxiques et sécurise le<br />
stockage des produits et déchets dangereux, et<br />
organise leurs collectes ///<br />
ISSN : 1957-5696.<br />
Crédits photographiques : couv : © richard nourry.<br />
© christian Merlhiot. pages 2-3 : © augusto Da silva/<br />
Graphix images, © Luc Benevello, © jean-François<br />
roudet. © Xavier renauld, © Bertrand jamot, © nautile<br />
production. pages 4-5 : © richard nourry, © Francis<br />
Vigouroux, © Lavigne chéron architectes. pages 6-7 :<br />
© Luc Benevello. pages 8-11 : © Dr rudy ricciotti,<br />
© Dr Vinci construction <strong>France</strong>, © thelem, © Dr,<br />
© Maurice Branger/roger-Viollet, © otD/thierry Despont,<br />
© castro Denissof casi architectes, © Balloïde photo<br />
Viz'o, © Dr Vinci construction <strong>France</strong>, © christian Millet/<br />
epV château de Versailles. pages 12-16 : © augusto Da<br />
silva/Graphix images, © Dr siarce, © Dr Monique Labbé<br />
architecte, © stéphanie jayet, © jean-Luc Guérin/<br />
comillus, © atelier Frank hammoutene/claude Buchon.<br />
page 17 : © thinkstock 2010, © Daan Larjew, © Gauthier<br />
Mesnil-Blanc. pages 18-19 : © selva/Leemage,<br />
© thinkstock 2010, © roger-Viollet, © raphaël trapet/<br />
aleph/picturetank, © hervé Lenain/hemis.fr, © Dr Vinci<br />
construction <strong>France</strong>, © air service, © Bertrand jamot,<br />
© Guillaume Maucuit-Lecomte. page 20 : © samuel<br />
Bigot/andia, Dr Vinci construction <strong>France</strong>. pages 21-23 :<br />
© imagenavi/Getty images, © Latour et salier architectes,<br />
© jean-pierre Lamarque, © Gilbert autret architecte,<br />
© jourda architectes paris, © Miolla-Monjardet<br />
architectes, © Dr Vinci construction <strong>France</strong>. page 24 :<br />
© Geoffroy Mathieu, © stéphanie jayet. page 25 : © Xavier<br />
renauld. pages 26-27 : © charlie Gouttenoire, © Dr Vinci<br />
construction <strong>France</strong>. pages 28-29 : © thierry Duvivier/<br />
triologic’. pages 30-31 : © Luc Benevello. 4e de couv :<br />
© Francis Vigouroux.<br />
2 ⁄ passion construction n° 21<br />
12 à 16 La saga du mois<br />
stEP dE corbEil-EssonnEs<br />
Une rénovation tout en souplesse.<br />
17 à 19 C’est la pause !<br />
icE drEam : jeux<br />
la PiErrE dans tous ses états.<br />
20 C’est innovant<br />
EnvironnEmEnt<br />
Quand les Prix de l’Innovation s’intéressent<br />
au développement durable.<br />
21 à 23 C’est dans l’air<br />
l’ExigEncE dE la bassE<br />
consommation<br />
Les projets BBC nécessitent un suivi<br />
rigoureux de l’exécution sur les chantiers.<br />
24 à 25 C’est essentiel<br />
attitudE PrévEntion<br />
Une formation sur l’évolution des<br />
comportements en matière de sécurité.<br />
canalisation<br />
Promouvoir l’activité hydraulique.<br />
26 à 31 C’est le métier<br />
Procédé forEvErPiPE ®<br />
Rénover les canalisations de l’intérieur.<br />
unE journéE avEc…<br />
Romain Chaplain, spécialiste en réparation<br />
d’ouvrages.<br />
12 rénovation<br />
intra muros<br />
l’invité<br />
Daniel Larrieu<br />
en 1982, à 25 ans, le chorégraphe et danseur Daniel Larrieu présente<br />
au concours de Bagnolet sa première œuvre, Chiquenaude. Après avoir<br />
répété tout l’hiver dans les rues de Paris, trois danseurs se présentent<br />
sur scène en pull et baskets. Ils dansent sans musique, sur une<br />
chorégraphie inspirée des gestes de la vie quotidienne. Daniel Larrieu<br />
reçoit le deuxième prix du concours ; sa carrière est lancée et il<br />
s’apprête à multiplier les expériences chorégraphiques. en 1986,<br />
avec Waterproof, une œuvre étonnante imaginée à la limite de l’eau<br />
et de l’air, il transforme une piscine municipale en scène de spectacle.<br />
Métamorphoser les lieux, réinventer le rapport des danseurs à la<br />
gravité et à la mobilité, sont les défis que se propose de relever chaque<br />
jour ce chorégraphe exceptionnel. Dès lors, il est l’invité de l’Opéra<br />
de Paris et des Conservatoires nationaux supérieurs de musique et de<br />
danse de Paris et de Lyon ; il dirige le Centre chorégraphique national<br />
de Tours de 1994 à 2003. Aujourd’hui, après avoir retrouvé son statut<br />
de chorégraphe indépendant, il joue, à la manière d’un peintre,<br />
des regards et des perspectives, des couleurs et des lumières. Il sort<br />
du théâtre pour investir tour à tour un espace périurbain, un musée,<br />
un bord de mer ou un jardin. Créées pour célébrer un événement<br />
particulier, ses œuvres rendent au moment son unicité, sa plénitude<br />
et son espace. en 2010, Daniel Larrieu approfondit sa réflexion sur<br />
le rapport à notre environnement. Avec Lux, créé en février dernier à<br />
la Ferme du Buisson, son travail établit des relations avec le paysage.<br />
enfin, Ice Dream, installation vidéo tournée sur des plaques de glace<br />
à la dérive sur la côte est du Groenland, témoigne de l’évolution<br />
du climat et de ses conséquences sur la fonte des glaces.<br />
l’activité<br />
25Promouvoir<br />
hydrauliquE
18 la<br />
PiErrE<br />
dans tous<br />
sEs états<br />
6oragEs<br />
<strong>sous</strong><br />
contrôlE<br />
Tribune<br />
projets bbc :<br />
une promesse<br />
de croissance pérenne<br />
le chemin que nous avons à parcourir pour<br />
préserver notre planète et son climat ne<br />
peut s’affranchir des réalités économiques<br />
et énergétiques. Chaque pas en avant doit<br />
intégrer ces dimensions pour conduire à un<br />
équilibre pérenne. La <strong>France</strong>, dans la lignée<br />
du protocole de Kyoto, s’est engagée à diviser<br />
par quatre ses émissions de Gaz à effet<br />
de Serre (GeS) d’ici à 2050. Or, le bâtiment<br />
est à lui seul responsable de 42 % de nos consommations<br />
d’énergie (dont 70 % pour le chauffage !) et de 27 %<br />
de nos émissions de GeS.<br />
La réduction de la consommation d’énergie dans le secteur<br />
du bâtiment s’est donc naturellement imposée comme l’une<br />
des priorités du Grenelle de l’environnement : le Plan Bâtiment<br />
prévoit notamment les constructions BBC (Bâtiment Basse<br />
Consommation) pour les projets neufs dès le 1er janvier 2011<br />
dans le tertiaire et le public, et dès le 1er janvier 2013 pour<br />
tous les bâtiments.<br />
Ainsi, nous devons construire des bâtiments basse<br />
consommation ne dépassant pas 50 kWh d’énergie primaire<br />
par mètre carré et par an pour tous leurs besoins énergétiques<br />
(avec une légère modulation entre les régions) ; c’est-à-dire<br />
au moins deux fois plus performants que ceux répondant<br />
à la RT 2005 !<br />
en Normandie Centre, nous réalisons déjà plusieurs opérations<br />
BBC, comme le collège de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans<br />
le Loiret, qui sera livré en juillet 2011, dont le montage a été<br />
réalisé par Adim Normandie Centre ou 48 logements Maurice-<br />
Genevoix, au Havre, en cours depuis janvier 2010.<br />
Les multiples contrôles nécessaires en phase chantier,<br />
la gestion des interfaces pour combattre tout pont thermique<br />
et garantir l’indispensable étanchéité à l’air de l’enveloppe,<br />
sont très favorables au recours à l’entreprise générale.<br />
L’obligation de résultat global, indissociable de la responsabilité<br />
Tous Corps d’État, l’est encore davantage.<br />
Ce constat est largement partagé par nos maîtres d’œuvre<br />
et maîtres d’ouvrage. Très prochainement, l’intégration<br />
des savoir-faire (conception, procédés de fabrication, maîtrise<br />
de l’exécution) permettra de gommer le surcoût actuel du BBC<br />
et offrira à nos entreprises générales et organes de promotion<br />
internes un nouveau potentiel de croissance durable. en outre,<br />
au regard de ce qui se pratique déjà ailleurs en europe,<br />
et encore ponctuellement en <strong>France</strong>, l’étape suivante sera sans<br />
doute l’obligation de valider la réalité BBC en phase d’utilisation.<br />
Ceci nécessitera, comme aujourd’hui pour nos automobiles,<br />
une maintenance programmée et engageante pour le<br />
propriétaire, un contrôle et reporting en temps réel des<br />
performances de l’ouvrage, constituant autant d’opportunités<br />
offertes à nos entités de maintenance et de facility management.<br />
Ainsi, pour <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, l’intérêt général<br />
de préservation de notre planète et d’amélioration<br />
de nos conditions de vie se conjugue avec des perspectives<br />
de croissance pérennes dans le respect de nos valeurs<br />
et de nos convictions.<br />
hugues fourmentraux,<br />
directeur délégué Normandie Centre
c’est dans l’actu<br />
Bordeaux un pont levant sur la garonne<br />
maître d’ouvrage : Communauté<br />
urbaine de Bordeaux.<br />
Conception / <strong>Construction</strong> / maîtrise<br />
d’œuvre : VInCI, représenté par<br />
GTm Sud-ouest TP GC (mandataire) /<br />
<strong>EmbasEs</strong> <strong>sous</strong><br />
<strong>haute</strong> <strong>protection</strong><br />
ÀBordeaux, il y avait déjà le pont suspendu d’Aquitaine<br />
et le Pont de Pierre, construit en 1822 sur les ordres<br />
de Napoléon 1 er . Dès fin 2012, il y aura celui reliant<br />
les quartiers de Bacalan (rive gauche) et de la Bastide<br />
(rive droite), à deux kilomètres du centre-ville de<br />
la capitale de la Gironde. GTM Sud-Ouest TP GC, GTM Sud et<br />
les filiales Grands Travaux de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> œuvrent à la<br />
conception-réalisation du pont, dont le nom de baptême reste à<br />
déterminer. La principale caractéristique du futur ouvrage (outre<br />
ses 433 mètres de long pour 45 mètres de large) réside dans le<br />
fait que sa travée centrale métallique doit pouvoir laisser passer<br />
les navires de croisière venant au Port de la Lune. Gilles Vanbremeersch,<br />
directeur du projet pour <strong>VINCI</strong>, livre les détails : « Hissée<br />
le long de quatre pylônes, cette travée de 120 mètres de long et de près<br />
de 3 000 tonnes doit pouvoir s’élever jusqu’à 55 mètres de <strong>haute</strong>ur, par<br />
un système se rapprochant d’un gros ascenseur, pour créer un passage<br />
maritime aux navires qui empruntent la Garonne. » Il n’existe<br />
que deux ponts levants de ce type, en activité en <strong>France</strong> : celui<br />
de Recouvrance, à Brest, et Gustave-Flaubert, à Rouen. Mais plus<br />
qu’un pont, l’ouvrage est un véritable boulevard urbain mêlant les<br />
modes de déplacement : quatre voies pour les voitures et poids<br />
lourds, deux voies réservées au tramway, deux autres pour les<br />
pistes cyclables et chemins piétonniers. Le tablier métallique est<br />
composé de cinq travées, dont trois spécialement fabriquées près<br />
de Venise et acheminées par flottaison. Grâce à cette construction<br />
d’envergure, la Communauté urbaine de Bordeaux entend redynamiser<br />
la rive droite de la ville.<br />
4 ⁄ passion construction n° 21<br />
EGIS-JmI /michel Virlogeux,<br />
ingénieur consultant / Lavigne<br />
et Chéron, architectes, et Hardesty<br />
& Hanover pour le mécanisme<br />
de levage.<br />
<strong>Construction</strong> : GTm Sud-ouest TP GC,<br />
GTm Sud, Dodin Campenon Bernard<br />
et les filiales Grands Travaux<br />
de VInCI <strong>Construction</strong> ainsi que<br />
Cimolai (charpente métallique).
Calendrier : mise au point du projet :<br />
janvier 2008 – septembre 2009 /<br />
<strong>Construction</strong> : octobre 2009 – décembre 2012.<br />
montant : 125 m€ (HT).<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“Je vous propose quelques noms pour cette belle<br />
réalisation : le 433 (pour la longueur), le Pont-<br />
Levant, qui a le charme de l’évidence. ou pourquoi<br />
ne pas faire allusion aux deux quartiers de Bacalan et<br />
de la Bastide en le nommant le Ba-Ba, ou le B&B ?!!!<br />
De manière plus poétique, j’aime bien aussi le Pont de<br />
la Lune, par référence au port voisin. En tout cas, si ce<br />
pont est réussi, je suis persuadé que par sa mobilité,<br />
il deviendra une véritable attraction pour la ville.<br />
« En cale sèche »<br />
matthieu fabry, 31 ans, ingénieur travaux GTM Sud<br />
« En passant <strong>sous</strong> le pont levant,<br />
un bateau à la dérive risquerait de<br />
percuter les fondations de l’ouvrage.<br />
Pour éviter cette situation, il est prévu<br />
de protéger les embases, véritables<br />
socles du tablier central constitué<br />
de deux fois deux pylônes soutenant la<br />
travée levante. Deux îlots de <strong>protection</strong>,<br />
en béton armé, entourent donc chaque<br />
embase. Afin d’optimiser l’exécution,<br />
nous avons décidé de préfabriquer<br />
ces embases et îlots dans la cale sèche<br />
de Bassens, près de Bordeaux (cf. photo<br />
p. 4). En juin dernier, les trois premières<br />
pièces de la rive droite (deux îlots de<br />
2 000 tonnes et une embase de près<br />
de 6 000 tonnes) ont été acheminées<br />
<strong>sous</strong> le pont par flottaison, grâce à deux<br />
remorqueurs venus de Rotterdam.<br />
Il fallait alors tenir compte des marées<br />
et pour sortir chaque ouvrage de la cale<br />
sèche, nous ne disposions que d’un<br />
créneau de 20 minutes. Lorsque l’on sait<br />
que l’embase mesure 44 mètres de long<br />
pour 18 mètres de large, on imagine<br />
mieux la prouesse technique.<br />
J’ai coordonné les opérations de<br />
remorquage. C’était à la fois<br />
passionnant et stressant. Cela change<br />
des chantiers classiques.<br />
Nous travaillons à présent à la<br />
réalisation de la seconde embase et des<br />
deux îlots de <strong>protection</strong>. Leur mise en<br />
place est prévue en décembre 2010. »<br />
En CHIFFRES<br />
La travée centrale mesure<br />
117 mètres de long pour<br />
2 900 tonnes. Elle s’élèvera<br />
jusqu’à 55 mètres de <strong>haute</strong>ur<br />
en moins de 12 minutes.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 5
c’est dans l’actu<br />
Compiègne Bassin d’orage<br />
maître d’ouvrage : Agglomération<br />
de la région de Compiègne (ArC)<br />
maître d’œuvre : Hydratec<br />
oragEs <strong>sous</strong><br />
contrôLe<br />
mai et août 2006. Les Compiégnois se souviennent<br />
encore des pluies diluviennes qui ont paralysé<br />
le centre-ville (voitures et caves inondées, rues<br />
bloquées, circulation interrompue). Pour ne plus<br />
revivre un tel scénario, l’Agglomération de la<br />
région de Compiègne (ARC) s’est engagée dans la construction<br />
de trois bassins d’orage. Trois appels d’offres ont été lancés,<br />
soit autant de succès pour les équipes de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> (lire ci-dessus) dont la principale force a été de travailler<br />
en synergie. Les deux premiers ouvrages (d’une capacité de<br />
3 700 et 4 200 m 3 ) ont été réalisés entre 2007 et 2009. Le chantier<br />
du troisième a débuté en 2009 et sera livré début 2011.<br />
« Ce dernier bassin est bien plus grand que les autres : 12 300 m 3<br />
pour 28 mètres de diamètre et 22 mètres de profondeur », détaille<br />
Jérémy Gawlik, conducteur de travaux Sogea Picardie. La<br />
vocation de ces bassins à orage est double : retenir les eaux<br />
pluviales pour éviter les éventuels débordements des réseaux<br />
d’assainissements dans Compiègne, et réaliser un prétraitement<br />
des eaux directement rejetées dans l’Oise. Le puits de ce<br />
troisième bassin a été creusé, en plein cœur de ville, grâce à<br />
une pelle de terrassement à bras télescopique. Les parois moulées<br />
en béton armé sont recouvertes d’un système de plastification,<br />
à l’image des stations d’épuration, afin d’assurer une<br />
parfaite étanchéité du bassin. Les terrassements ont nécessité<br />
l’installation d’importants moyens de pompage de la nappe<br />
phréatique. Pour ne pas gêner la circulation, les 30 000 tonnes<br />
de matériaux excavés ont été évacuées par péniche, via le lit de<br />
l’Oise. À terme, le bassin enterré sera totalement invisible pour<br />
les passants.<br />
6 ⁄ passion construction n° 21<br />
Groupement titulaire du marché :<br />
Sogea Picardie (mandataire), Botte<br />
Fondation, Sogea nord Hydraulique,<br />
Barriquand<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“Invisible, cette réalisation masquera une blessure.<br />
C’est à partir d’une catastrophe, qu’on a entrepris<br />
ce chantier. on pense essentiellement en fonction de<br />
ce qu’on a vécu. La difficulté, c’est comment se préparer<br />
à faire face à des événements inconnus. on essaie<br />
d’anticiper, mais on n’y parvient jamais. Quand je<br />
commence un travail, je n’en connais pas l’issue. Je suis<br />
très sensible à cette question du rapport rythmique<br />
entre ce que l’on entreprend et l’élément déclencheur.<br />
Calendrier : août 2009 – janvier 2011<br />
montant : 9,5 m€ (pour le 3 e bassin)
8,15 m 3 d’eau par seconde.<br />
C’est ce que peut recevoir le<br />
bassin en cas d’orage décennal.<br />
1 000 m 3 d’eau peuvent<br />
être évacués par heure<br />
vers l’oise.<br />
750 m 3 d’eau évacués<br />
par heure vers la station<br />
d’épuration.<br />
« Un bassin<br />
invisible aux<br />
promeneurs »<br />
christophe leblanc, ingénieur travaux<br />
Sogea Nord Hydraulique<br />
« Lors d’un violent orage, des sondes<br />
installées sur le réseau d’assainissement<br />
détectent une montée en charge<br />
et déclenchent à distance l’ouverture<br />
des vannes hydrauliques d’alimentation<br />
du bassin. La cuve peut alors recevoir<br />
jusqu’à 8,15 m 3 /s d’eau. Avant d’être<br />
stockés, les effluents transitent<br />
au travers de deux dégrilleurs pour enlever<br />
les plus gros déchets.<br />
La restitution des eaux s’opère après<br />
l’épisode pluvieux. Pas moins de 10 pompes<br />
sont utilisées pour vider le bassin : 8 200 m 3<br />
sont dirigés vers le milieu naturel à un débit<br />
de 1 000 m 3 /h ; 4 100 m 3 , les plus pollués,<br />
repartent quant à eux, vers la station<br />
d’épuration pour traitement.<br />
Une fois vidé, le bassin est nettoyé<br />
par un système de chasse d’eau <strong>sous</strong> vide.<br />
Des tours de désodorisation, installées<br />
dans le local technique enterré, réduisent<br />
les nuisances olfactives pour le voisinage<br />
et les promeneurs. Par ailleurs, l’ouvrage<br />
est totalement automatisé et fonctionne<br />
donc sans aucune intervention humaine.<br />
Il existe peu de bassins enterrés conçus<br />
de cette façon. Cela nous a demandé<br />
un important travail de<br />
sécurisation des process.<br />
Le client nous a confié<br />
également la réalisation<br />
d’un poste de crue,<br />
destiné à prendre<br />
le relais du bassin<br />
d’orage dès lors<br />
que l’Oise<br />
atteint<br />
un niveau<br />
dangereux.<br />
Il s’agit ici<br />
de réduire<br />
au maximum<br />
les risques<br />
d’inondations. »<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 7
c’est dans l’actu<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“un auditorium de 400 places…<br />
Je rêve du jour où les danseurs<br />
seront consultés lors de la conception des<br />
espaces où ils sont appelés à se produire.<br />
Plancher, visibilité… ces espaces intègrent<br />
bien, aujourd’hui, les questions<br />
d’acoustique, mais l’attention au corps en<br />
est trop souvent absente. Je trouve<br />
d’ailleurs intéressant de s’interroger sur le<br />
fait que la danse et le handicap, tous deux<br />
reliés par la notion du corps, sont souvent<br />
oubliés dans la conception des bâtiments.<br />
Sylvabox<br />
c’Est bEau<br />
Et durablE !<br />
arbonis lance un nouveau produit :<br />
la sylvabox, première solution pour<br />
des constructions modulaires durables.<br />
Son utilisation ? Pour des cantonnements<br />
de chantiers, des constructions modulaires<br />
temporaires ou des constructions définitives<br />
réalisées dans des délais très courts<br />
avec un module de base de 6,4 m sur 2,5.<br />
Sa structure est composée d’une ossature<br />
en bois assemblée sur un cadre métallique.<br />
Avec des murs de 16 cm d’épaisseur et<br />
une membrane PVC apportant une parfaite<br />
étanchéité, la Sylvabox permet un empilage<br />
en R+5. Outre une esthétique soignée,<br />
elle peut générer entre 40 % et 80 % d’économie<br />
d’énergie par rapport aux modules existants,<br />
tout en améliorant les conforts thermique et<br />
acoustique.<br />
8 ⁄ passion construction n° 21<br />
marseille<br />
UN NOUVeAU muséE<br />
capitale européenne de la culture en 2013, Marseille inaugurera cette même année le très<br />
attendu musée des Civilisations de l’europe et de la Méditerranée, le MuCeM. <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> sera au cœur de l’événement puisque le groupement, constitué<br />
de Dumez Méditerranée et de Freyssinet, s’est vu confier le lot fondations, gros œuvre,<br />
charpente métallique et étanchéité du bâtiment. Au total, 15 000 m 2 édifiés sur le port avec<br />
une première technologique : c’est en effet le premier édifice de cette taille construit en partie<br />
en béton fibré ultra-<strong>haute</strong> performance dit “BFUHP”. Ce nouveau matériau, mis en œuvre<br />
sans armature, offre de meilleures qualités de résistance, de ductilité (capacité à se déformer<br />
plastiquement sans se rompre) et de longévité. Conçu par l’architecte Rudy Ricciotti, le musée<br />
comprendra deux plateaux d’expositions, un auditorium de 400 places, des espaces dédiés<br />
aux enfants, une librairie, une cafétéria et un restaurant. La livraison de ce chantier, d’un montant<br />
de 36 M€ HT pour le lot gros œuvre et façade, est prévue pour le dernier trimestre 2012.<br />
une victoire<br />
en équipe<br />
Le groupement comprenant GTM<br />
Bretagne (mandataire), EBL Centre<br />
et Freyssinet, associés au bureau<br />
d’études de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> et au cabinet d’architecture<br />
RFR, s’est vu attribuer le marché<br />
de conception et réalisation du viaduc<br />
des Rocs, à Poitiers, pour un montant<br />
de 21,5 M€. Cet ouvrage, de 330 m<br />
de long et 15 m de large, remplacera<br />
l’actuelle passerelle, reliant l’ouest<br />
de Poitiers à son centre-ville, qui<br />
ne mesurait que 5 m de large. Il sera<br />
constitué d’une charpente métallique<br />
surmontée d’une dalle en béton<br />
armé. À sa livraison, prévue pour<br />
septembre 2013, le viaduc sera<br />
réservé à la circulation des bus,<br />
des vélos et des piétons ainsi qu’aux<br />
deux-roues de petite cylindrée.
Pour des agences<br />
bancaires, des lieux<br />
de restauration rapide<br />
ou les magasins<br />
d’une même chaîne,<br />
se lancer dans un<br />
projet de construction<br />
ou de réaménagement,<br />
tout en veillant à ce<br />
que soit respecté à la lettre leur concept<br />
d’agencement intérieur et extérieur, est toujours<br />
délicat. Profilia ® , l’offre de contractant général de<br />
CBI, permet d’optimiser la vitesse de déploiement<br />
unE solution Pour lEs<br />
résEaux commErciaux<br />
des concepts des clients. Cette offre se décline<br />
en quatre points : une organisation qui s’adapte<br />
à celle du client, une couverture nationale avec<br />
30 conducteurs de travaux qui sillonnent la <strong>France</strong>,<br />
un interlocuteur unique et, enfin, un travail<br />
en mode projet qui garantit une parfaite<br />
coordination. Les maîtres d’ouvrage bénéficient<br />
en outre de sept garanties – formalisées dans<br />
un contrat – comme le respect de leur concept<br />
ou la gestion des relations avec le voisinage lors<br />
des travaux. CBI devient ainsi l’entité référencée<br />
pour répondre à la problématique de déploiement<br />
d’un concept.<br />
The Peninsula Paris<br />
rEnaissancE D’un paLace<br />
Retour à sa vocation première pour l’ancien<br />
hôtel Majestic, avenue Kléber, dans le<br />
XVI e arrondissement de la capitale. CBC,<br />
en groupement avec Petit, participe<br />
à la reconversion de ce lieu mythique<br />
à l’histoire mouvementée, puisqu’il<br />
accueillit successivement le siège du Haut<br />
Commandement allemand durant<br />
la dernière guerre, celui de l’Unesco<br />
et enfin le Centre de conférences<br />
internationales du ministère des Affaires<br />
étrangères. Fin 2012, au terme d’un<br />
chantier assez lourd de vingt-quatre mois,<br />
comprenant des espaces classés, telle<br />
la salle où furent signés les accords de paix<br />
de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam,<br />
ce bâtiment deviendra le nouveau palace de<br />
la chaîne hôtelière Peninsula, pour le compte<br />
de Qatari Diar. Dans plus de 40 000 m 2<br />
(SHON), le Peninsula Paris sera doté de<br />
200 chambres et suites, d'une piscine et<br />
d'un restaurant panoramique sur son toit.<br />
deuxième promo<br />
pour l’enise<br />
La remise des diplômes de la 2 e promotion<br />
de la formation issue du partenariat<br />
entre l’Enise et <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
a eu lieu au cœur du stade Geoffroy-<br />
Guichard, lieu mythique de Saint-Étienne,<br />
plus connu <strong>sous</strong> le nom de “Chaudron”.<br />
La concrétisation du partenariat passe<br />
aujourd’hui par le recrutement de<br />
la quasi-totalité de la promotion.<br />
ovalie<br />
aux portes<br />
de saint-ouen<br />
Un nouvel immeuble de bureaux, de forme<br />
elliptique, sera prochainement édifié à<br />
la lisière de Paris. Capital & Continental<br />
a confié à Petit la réalisation en entreprise<br />
générale de cet espace de près de<br />
15 115 m 2 (SHON) et 249 places de parking.<br />
Les Ateliers Castro Denissof Casi,<br />
architectes conception et l'agence PG<br />
architecture, architectes exécution, ont<br />
opté pour une structure mixte acier/béton<br />
pour cet ouvrage ovale qui nécessitera la<br />
réalisation d’une paroi périmétrique en<br />
berlinoise, à 10 mètres d’une voie SNCF<br />
enterrée en fonctionnement. En plus<br />
d’être élégant et original, Ovalie vise<br />
des objectifs environnementaux : TPHE,<br />
BBS, BREEAM Very Good, RT 2005 - 50 %<br />
Il devrait être livré en 2012 après<br />
dix-neuf mois de travaux.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 9
c’est dans l’actu<br />
Express u Les Archives<br />
départementales de Beauvais font peau<br />
neuve. Sogea Picardie a en charge le gros<br />
œuvre étendu de ce chantier de<br />
restructuration. Cet ensemble original (son<br />
bâtiment principal de 20 mètres de haut sur<br />
30 de large est appelé “bâtiment silo”), situé<br />
en plein centre-ville, n’a pas pu bénéficier<br />
d’une déconstruction-reconstruction<br />
en raison d’une modification des règles<br />
d’urbanisme. Tout en conservant ses deux<br />
murs pignons, il a été partiellement démoli<br />
à l’aide d’une pelle <strong>haute</strong> de 40 mètres,<br />
équipée d’une pince à béton (avec 275 tonnes<br />
de pression et s’ouvrant sur 800 mm).<br />
Une partie du bâtiment a tout d’abord été<br />
sciée puis la pelle est venue “grignoter”<br />
le reste des éléments, limitant les nuisances.<br />
Avec cette technique, la phase de démolition<br />
a été réduite de sept à trois semaines.<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“Les gens ne se rendent pas compte<br />
de la richesse, de la beauté, de<br />
l’importance de ces institutions, les Archives<br />
départementales. Ce sont des lieux de l’Histoire<br />
mais aussi ceux de nos histoires, nos histoires<br />
familiales, nos histoires locales. Je trouve ces<br />
endroits à la fois passionnants et émouvants.<br />
dEs trains à L’assaut Des aLpes<br />
Le projet CEVA (Cornavin, Eaux-Vives,<br />
Annemasse) va changer la structure de la liaison<br />
entre les réseaux ferroviaires du canton suisse<br />
de Genève et de Haute-Savoie. Quatre<br />
entreprises du groupe <strong>VINCI</strong> – Chantiers<br />
Modernes Rhône-Alpes (<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>), Soletanche Bachy et Sif Groutbor, filiales<br />
de Soletanche Freyssinet (<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong>),<br />
et <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> Grands Projets – participent<br />
10 ⁄ passion construction n° 21<br />
Lagny/marne-la-Vallée<br />
l’hôPital Du Futur<br />
les équipes de sicra, mandataire<br />
du groupement en charge du lot n° 1<br />
de la construction du futur grand hôpital<br />
de Lagny/Marne-la-Vallée (structure,<br />
étanchéité, second œuvre et finitions),<br />
ont fêté dignement la levée du drapeau<br />
du nouvel édifice. Ce projet est en bonne<br />
voie avec une livraison prévue fin 2011.<br />
à cette opération. Elles réaliseront ainsi les<br />
350 mètres de la tranchée couverte du Val d’Arve.<br />
En outre, Chantiers Modernes Rhône-Alpes,<br />
Soletanche Bachy et Sif Groutbor construiront<br />
la gare souterraine de Genève Eaux-Vives et la<br />
tranchée Thomas-Welter (726 m), les tranchées<br />
couvertes Franck-Thomas (1 510 m) et Gradelle<br />
(980 m) ainsi que la halte Chêne-Bourg. La mise<br />
en service est prévue pour la fin de l’année 2014.<br />
Installé sur un terrain de 12 hectares<br />
à Jossigny – dans le 3 e secteur de<br />
Marne-la-Vallée, le Val-de-Bussy –,<br />
il comprendra 655 lits en médecine,<br />
chirurgie et obstétrique dans un<br />
bâtiment qui mesurera, au final,<br />
200 mètres de long sur 100 de large<br />
et comprendra 100 000 m 2 de plancher.<br />
galop, à cheval<br />
sur la prévention<br />
Le Groupe alcool objectif Prévention<br />
du siège, Galop, a invité le 24 juin dernier<br />
les collaborateurs de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong> à la projection du film Le Dernier<br />
pour la route. Il retrace le combat d’Hervé<br />
Chabalier, patron d’une grande agence de<br />
presse, qui a décidé d’en finir avec l’alcool.<br />
La projection a été suivie d’un débat<br />
avec Geneviève Casasus, auteur du livre<br />
J’ai commencé par un verre. Rappelons<br />
que l’alcool est impliqué dans un tiers<br />
des accidents du travail.
PPP pour la plate-forme<br />
logistiquE dE l’aP-hm<br />
La signature du contrat de<br />
partenariat entre l’Assistance<br />
publique des hôpitaux de<br />
Marseille (AP-HM) et le<br />
groupement d’entreprises<br />
Gespace (<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>) et SeIeF pour la<br />
réalisation de la nouvelle plateforme<br />
logistique de l'AP-HM,<br />
devrait s'effectuer vers le<br />
15 octobre 2010. Le projet<br />
consiste à regrouper sur un seul<br />
et même terrain les fonctions<br />
logistiques (restauration,<br />
blanchisserie, stérilisation et<br />
magasin) des quatre principaux<br />
hôpitaux de la ville. La durée<br />
de ce contrat, intégrant la<br />
construction et la maintenance,<br />
est de vingt-cinq ans.<br />
700 places de parking<br />
à marseille<br />
La construction du parc de stationnement souterrain de<br />
l’Esplanade du J4 (700 places) a été lancée le 14 juin dernier.<br />
Réalisés par un groupement associant Campenon Bernard Sud-<br />
Est et GTM Sud pour le compte de <strong>VINCI</strong> Park (<strong>VINCI</strong> Concessions),<br />
les travaux devraient s’achever en septembre 2012.<br />
Quoi De neuF à La FonDation ?<br />
une rentrée chargée<br />
– Après Bordeaux et Nantes en 2009, la Fondation <strong>VINCI</strong> a organisé<br />
une nouvelle journée régionale, en collaboration avec le club pivot est,<br />
le 27 mai dernier à Nancy. Plus de 70 collaborateurs du Groupe et<br />
15 associations étaient venues échanger leurs expériences et partager<br />
leurs points de vue sur la pertinence d’une collaboration avec<br />
les structures d’insertion professionnelle dans des cadres variés :<br />
<strong>sous</strong>-traitance, recrutement, valorisation des déchets, etc.<br />
– Le rythme ne va pas se perdre à la rentrée puisque, dès le 7 octobre,<br />
une journée régionale sera organisée à Lyon. Lors de cette rencontre,<br />
qui rassemblera les collaborateurs de Rhône-Alpes, une grande place<br />
sera accordée à l’échange avec des parrains impliqués et des associations<br />
soutenues autour de trois thématiques : travailler avec les structures<br />
d’insertion, les métiers verts au service de l’insertion, les liens à tisser<br />
avec le monde du handicap. La rencontre suivante aura lieu à Paris,<br />
le 25 novembre pour l’ensemble de l’Île-de-<strong>France</strong>. Depuis le dernier comité<br />
de sélection de juillet, la Fondation <strong>VINCI</strong>, a aidé, à ce jour, 819 projets<br />
et mis en place plus de mille parrainages.<br />
Groupe<br />
vinci restaure<br />
Le BeLVÉDère<br />
De VersaiLLes<br />
vinci et le World monuments<br />
fund s’associent au château<br />
de versailles pour la<br />
restauration du Belvédère<br />
de Marie-Antoinette. Situé<br />
dans le domaine du Petit<br />
Trianon, le Belvédère est<br />
un pavillon octogonal édifié<br />
en 1777. Les travaux de<br />
restauration des extérieurs<br />
portent sur des ouvrages<br />
de pierre de taille ainsi que<br />
sur la couverture en plomb<br />
du dôme. La restauration<br />
des intérieurs concernera<br />
la totalité des décors (peints<br />
sur stuc, sur enduits plâtre<br />
et sur boiseries) mais aussi<br />
des éléments de menuiserie,<br />
de serrurerie, de bronzerie<br />
et de marbrerie. Des travaux de<br />
consolidation et de restauration<br />
du Rocher, un ouvrage artificiel<br />
érigé en contrebas, sont aussi<br />
prévus.<br />
LE PEtIt tRIanon, la Galerie des<br />
Glaces, la ferme de Marie-Antoinette,<br />
le Bosquet des Trois Fontaines avaient<br />
aussi fait peau neuve grâce au Groupe,<br />
qui a réalisé en outre un pavillon<br />
d’accueil temporaire dans la cour<br />
d’honneur du château ainsi qu’un espace<br />
de restauration – la Petite Venise –<br />
dans une ancienne étable.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 11
la saga Du Mois<br />
12 ⁄ passion construction n° 21<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“Je suis assez impressionné par l’idée de quelque chose qui se fait<br />
dans le mouvement. Ici, en lisant que beaucoup de temps a été<br />
consacré à la planification, j’imagine la complexité d’un projet en<br />
perpétuelle évolution, en mouvement continu. Et finalement, c’est assez<br />
cohérent, non ? Car qu’est-ce qui fait vivre un lieu, sinon le mouvement ?<br />
Si je prends l’exemple des colonnes de Buren, au Palais-royal (Paris),<br />
c’est surtout le mouvement qui s’y crée, de manière très chorégraphique,<br />
qui est passionnant. nous sommes là pour faire exister l’architecture.
unité de traitement des eaux usées du siArCe<br />
RÉNovatioN intra-muros<br />
Comment modifier les équipements d’une installation devenue obsolète<br />
et l'adapter aux nouvelles technologies, sans étendre la surface existante et en interrompre<br />
le fonctionnement ? C’est le défi relevé par <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> sur le projet de conceptionconstruction<br />
de la station d’épuration EXONA, et remporté notamment grâce au procédé R3F ® .<br />
Le magazine de VinCi <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> ⁄ 13
la saga Du Mois<br />
la station d’épuration EXONA,<br />
située à Corbeil-Essonnes,<br />
fut construite au début des<br />
années 1960. Trente ans plus<br />
tard, elle avait déjà subi une<br />
première rénovation importante réalisée<br />
par Sobea Environnement. Cependant,<br />
les exigences accrues en matière<br />
de <strong>protection</strong> de l’environnement, le<br />
durcissement des normes, notamment<br />
en matière de traitement de l’azote et du<br />
phosphore, enfin l’évolution du bassin<br />
de population, donc du volume d’eaux<br />
usées à traiter, imposaient une refonte<br />
complète de l’installation.<br />
En 2007, le SIARCE, Syndicat intercommunal<br />
pour l’assainissement et la<br />
restauration des cours d’eau, lançait un<br />
appel d’offres en conception-construction<br />
dont le cahier des charges répondait<br />
à une problématique très contraignante :<br />
même avec une efficacité nettement<br />
supérieure, la station entièrement rénovée<br />
devait en effet s’inscrire dans les<br />
limites du terrain déjà occupé par les<br />
équipements existants, avec un espace<br />
disponible très restreint.<br />
14 ⁄ passion construction n° 21<br />
Pour cette raison, mais aussi par<br />
souci d’économie, le projet devait réutiliser<br />
au maximum les installations<br />
existantes.<br />
Il devait également offrir une grande<br />
souplesse afin de s’adapter aux besoins à<br />
venir : la capacité prévue de 96 000 équivalents/habitant<br />
(EH) devait ainsi pouvoir<br />
évoluer jusqu’à 110 000 EH sans<br />
nouvelle extension des installations.<br />
Enfin, malgré la nécessité de modifier<br />
les équipements existants pour les<br />
inclure dans le nouveau procédé, le<br />
chantier et la transition de l’ancien au<br />
nouveau système devaient se dérouler<br />
sans que la continuité de fonctionnement<br />
de la station n’en soit à aucun<br />
moment affectée.<br />
l’atout gagnant<br />
du procédé r3f ®<br />
La construction d’une station d’épuration<br />
implique la combinaison de<br />
savoir-faire en génie civil, en canalisation<br />
et en process. En 2007, le groupement*<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>,<br />
formé pour répondre à l’appel d’offres<br />
« La complexité de ce projet était<br />
particulièrement stimulante »<br />
lucie robin, responsable technique et mise en route,<br />
direction du traitement de l’eau de <strong>VINCI</strong> Environnement<br />
« Exona comporte toutes les étapes classiques :<br />
les “3D” du prétraitement – Dégrillage, Dégraissage,<br />
Dessablage –, le traitement biologique pour attaquer<br />
la pollution carbonée et azotée et le traitement physicochimique<br />
pour le phosphore. Le projet cumulait des<br />
contraintes et des objectifs de performances<br />
spécialement exigeants et surtout l’obligation de<br />
réutiliser au maximum l’existant. Lors de la remise<br />
de l’offre, le R3F ® s’est tout de suite imposé par son<br />
extrême compacité et sa capacité à s’inscrire dans<br />
les volumes imposés. Le SIARCE a lui aussi été<br />
séduit par cette innovation. Le phasage des travaux<br />
et leur mise en route successive nous ont aussi<br />
obligés à repenser complètement le circuit<br />
de la station, y compris en inversant certaines<br />
étapes, en changeant radicalement la fonction<br />
de certains ouvrages et en les complétant<br />
par de nouveaux. »<br />
en conception-construction, comprend<br />
donc Sogea <strong>Construction</strong> (mandataire),<br />
Sobea Environnement ainsi que le cabinet<br />
d’architecte Monique Labbé.<br />
Comme l’explique Frédéric Nougarède,<br />
directeur du traitement de l’eau de<br />
<strong>VINCI</strong> Environnement, « les spécialistes<br />
du process sont nécessairement<br />
les initiateurs de la conception. Ce sont<br />
eux par exemple qui définissent la taille<br />
des ouvrages et leurs fonctionnalités. Les<br />
génie-civilistes font les études béton à<br />
partir des plans-guides puis des plans<br />
“équipés” élaborés par le bureau d’études<br />
process. Cette démarche séquentielle<br />
entre le process, le génie civil et l’architecte<br />
permet d’optimiser les synergies ».<br />
Didier Rose est, lui, le directeur d’exploitation<br />
de Sobea Environnement,<br />
agence de Massy : « Le bureau d’études<br />
process établit la “ligne d’eau”, le débit<br />
d’entrée, les grandes lignes du projet et<br />
nous passe le bébé… Nous devions faire<br />
preuve d’autant plus d’imagination et<br />
d’ingéniosité que ce projet présentait des<br />
contraintes exceptionnelles de compacité<br />
et de réutilisation des ouvrages. »<br />
Cependant, la cohérence d’ensemble,<br />
la qualité architecturale du projet ainsi<br />
que le phasage du chantier garantissant<br />
la continuité de service n’ont pas été les<br />
seuls atouts permettant à l’offre présentée<br />
par <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
de l’emporter : le procédé R3F ® autour<br />
duquel le projet est conçu a lui aussi<br />
été déterminant.Traditionnellement,<br />
les stations d’épuration sont basées<br />
sur des procédés par lesquels des bactéries<br />
dégradent la pollution de l’eau.<br />
La capacité de traitement des “réacteurs”<br />
est directement liée au nombre<br />
de bactéries par m 3 . Le principe du<br />
R3F ® ou Réacteur à Flore Fixée Fluidisée<br />
consiste à offrir aux bactéries des<br />
* Cette formation, qui a remporté et signé le marché, a depuis été remaniée sans impact<br />
sur son fonctionnement réel : au 1 er janvier 2010, l’ensemble des activités de la direction<br />
du traitement de l’eau de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a en effet été transféré à sa filiale<br />
spécialisée,<strong>VINCI</strong> Environnement, devenue ainsi mandataire du projet.<br />
traitement des eaux usées<br />
Effluents<br />
à traiter<br />
Dégrillage-tamisage<br />
prétraitements<br />
traitement des boues<br />
ÉPAISSISSeMeNT DeS BOUeS BIOLOGIQUeS PAR DIGeSTION<br />
Dessablage-déshuilage<br />
traitement biologique r3f ®<br />
Bassins de pré-dénitrification<br />
et d’aération<br />
Valorisation<br />
du biogaz<br />
Bâche à boues biologiques Épaississeur Digesteur Bâche à boues digérées<br />
DÉSHYDRATATION<br />
Centrifugeuse
ts<br />
r<br />
Bassin<br />
anoxie<br />
Bassin<br />
carbone<br />
Pompe<br />
ParolE à jean-luc combrisson,<br />
directeur général du siarcE<br />
« L’offre de <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong> a été<br />
adoptée à l’unanimité. »<br />
« Nous avions des contraintes propres à cette opération : il fallait trouver<br />
des solutions techniques originales pour continuer l’exploitation en approchant<br />
les futures normes pendant les trois ans du chantier et nous voulions<br />
un process souple. L'une des difficultés auxquelles on est confronté en<br />
matière d’assainissement, c’est qu’il faut faire en effet des investis sements<br />
lourds amortis sur une trentaine d’années alors qu’il n’y a rien de plus<br />
évolutif qu’une zone de collecte d’épuration, rien de plus évolutif que les<br />
caractéristiques des effluents, tant en quantité qu’en qualité.<br />
Sur avis unanime des membres du SIARCE, nous avons donc retenu l’offre<br />
de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> avec son procédé R3F ® . »<br />
Bassin anoxie<br />
supports qu’elles colonisent (la flore est<br />
fixée) et sur lesquels elles vont pouvoir<br />
se multiplier bien mieux et bien plus<br />
que si elles étaient simplement libres<br />
dans le milieu à traiter. Ces supports<br />
épuratoires – appelés “biomédias”<br />
(cf. photo p. 13 en haut à gauche) – sont<br />
conçus pour donner aux bactéries des<br />
surfaces de nidification sur lesquelles<br />
elles vont s’accrocher. Ils sont brassés<br />
et maintenus en permanence en suspension<br />
dans l’eau (la flore est fixée et<br />
fluidisée), ce qui accroît encore la capacité<br />
des bactéries à “digérer” la pollution<br />
(pour son démarrage, la station a reçu<br />
environ 3 000 m 3 de biomédias !).<br />
Le principal avantage du R3F ® est la<br />
compacité qu’il autorise : pour une<br />
même capacité de traitement, les<br />
ouvrages sont nettement plus petits<br />
qu’avec un procédé conventionnel (30<br />
à 50 % de volume en moins). De plus,<br />
non seulement le procédé réagit très<br />
bien aux variations de charges de la<br />
station, mais il suffit d’augmenter la<br />
« Un projet passionnant,<br />
avec une véritable ambition »<br />
brahim maafi, conducteur de travaux génie civil,<br />
Sobea Environnement<br />
quantité de biomédias pour accroître<br />
la capacité de traitement de la station :<br />
celle-ci peut ainsi évoluer pour s’ajuster<br />
à des besoins nouveaux sans nécessiter<br />
de travaux d’extension coûteux.<br />
treize mois d’études avant<br />
le premier béton<br />
Quatre mois d’études ont précédé la<br />
remise de l’offre. Et après la notification<br />
du marché en 2007, neuf mois<br />
supplémentaires d’études et de planification<br />
très poussées ont été nécessaires<br />
jusqu’au premier béton coulé en<br />
janvier 2008.<br />
• Le prétraitement est l’un des ouvrages<br />
les plus complexes d’une station<br />
d’épuration et les technologies ont<br />
beaucoup évolué depuis trente ans. Il<br />
a donc été nécessaire de concevoir un<br />
ouvrage entièrement nouveau intégrant<br />
les fonctions de dégrillage, tamisage,<br />
dégraissage et dessablage.<br />
• L’ancien clarificateur a pu être réutilisé<br />
mais en changeant sa<br />
« On a passé beaucoup de temps à planifier. C’était un<br />
planning très serré et un contexte difficile, en cohabitation<br />
et coactivité avec l’exploitant. Aujourd’hui, on a fait toute<br />
la réception, sur tous les ouvrages, et tout le<br />
monde est content du résultat. C’était un projet<br />
passionnant, avec une ambition et une ampleur<br />
formidables. De plus, j’ai eu la chance de faire<br />
partie d’une très belle équipe où chacun<br />
s’engageait pour aider l’autre. Mon fils est<br />
encore tout petit, mais j’espère de tout mon<br />
cœur qu’il voudra être lui aussi dans la<br />
construction. C’est un métier d’avenir qui<br />
existera toujours ! »<br />
Flottateurs<br />
Dégrillage-tamisage<br />
Dessablage-déshuilage<br />
TRAITEMENT BIOLOGIQUE R3F<br />
PRÉTRAITEMENTS<br />
®<br />
TRAITEMENT BIOLOGIQUE R3F<br />
Bassins de prédénitrification et d’aération<br />
®<br />
Dégrillage-tamisage<br />
bassin carbone<br />
Bassin de<br />
Filière<br />
BIOFILTRATION<br />
Dessablage-déshuilage<br />
postdénitrification<br />
boues<br />
TRAITEMENT BIOLOGIQUE R3F<br />
PRÉTRAITEMENTS<br />
SÉPARATION DES EAUX ET BOUES<br />
®<br />
TRAITEMENT BIOLOGIQUE R3F<br />
Bassins de prédénitrification et d’aération<br />
®<br />
d’air<br />
Bassin de<br />
postnitrification<br />
Bassin de<br />
injection<br />
bassin carbone Bassin de<br />
post-nitrification<br />
Filière<br />
BIOFILTRATION<br />
postdénitrification<br />
Filière boues<br />
Bassin de<br />
boues<br />
Rejet<br />
biofiltration<br />
post-dénitrification<br />
SÉPARATION DES Bassin EAUX ET de BOUES<br />
en milieu<br />
séparation des eaux et boues traitement biologique r3f post-aération naturel<br />
Recyclage de l’eau<br />
traitée sur le site<br />
®<br />
filtration<br />
tertiaire<br />
désinfection aux uv<br />
Nouveaux ouvrages<br />
Ouvrages existants (adaptés à la filière R3F ® )<br />
Fermentation<br />
Biomédias<br />
1 semaine Maturation<br />
HYGIÉNISATION AVeC DÉCHeTS VeRTS<br />
Maturation<br />
2 semaines 1 semaine<br />
Mélange Boues<br />
digérées Déchets<br />
verts<br />
Flottateurs<br />
Injection<br />
d’air<br />
Injection<br />
d’air<br />
Injection<br />
d’air<br />
injection d’air<br />
Criblage<br />
Stockage du compost Compost normalisé<br />
Traitement de l’air<br />
Comptage<br />
et contrôle<br />
qualité<br />
Nouveaux ouvrages<br />
Ouvrages existants (adaptés à la filière R3F ® )<br />
Biomédias<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 15
la saga Du Mois<br />
quiz<br />
ParolE à monique<br />
labbé, architecte<br />
partenaire du groupement<br />
Un site ouvert<br />
aux visiteurs<br />
« Quand on aborde<br />
une station existante,<br />
l’espace est<br />
déjà presque entièrement<br />
occupé et il<br />
faut faire avec. Le<br />
véritable travail<br />
d’architecture a<br />
été de réorganiser<br />
le site en le ceinturant d’un mur rassemblant<br />
tous les ouvrages. Il fallait<br />
aussi prendre en compte la proximité<br />
de la Seine en orientant l’ensemble<br />
de façon à faciliter l’écoulement des<br />
crues au cas où elles envahiraient la<br />
station. Le client a également souhaité<br />
un site ouvert à la visite, dont on<br />
peut comprendre le fonctionnement<br />
grâce à une salle multimédia. C’est<br />
un outil pédagogique remarquable<br />
en plus d’être une belle station ! »<br />
1 le nom de corbeil<br />
a pour origine<br />
o l’osier qui poussait sur le site,<br />
dont on faisait des corbeilles<br />
très réputées.<br />
o l’importante colonie de<br />
corbeaux qui vivait sur le site,<br />
dont les vols permettaient<br />
aux druides gaulois de lire<br />
l’avenir.<br />
o l’expression gauloise Cor Beel<br />
signifiant “habitation sacrée”,<br />
devenue corbolium, puis<br />
corbeil.<br />
o une fabrique de corbillards<br />
célèbre au xix e siècle.<br />
16 ⁄ passion construction n° 21<br />
fonction. Le sens des circuits<br />
a été inversé et ce vaste bassin circulaire<br />
désormais rempli de biomédias<br />
est devenu un bassin d’anoxie (un des<br />
maillons de la chaîne du traitement<br />
de l’azote).<br />
• L’ancien bassin d’aération a, lui, été<br />
dopé par l’ajout de biomédias.<br />
• Une nouvelle étape de séparation des<br />
boues a été créée, utilisant le principe<br />
de la flottation, beaucoup plus rapide<br />
et donc de plus grande capacité que<br />
l’ancien système par décantation.<br />
• Les biofiltres, relativement récents,<br />
ont été conservés mais ont eux aussi<br />
2 le sigle stEP signifie<br />
o station de traitement<br />
des eaux polluées.<br />
o station d’elimination<br />
des eaux polluées.<br />
o station d’épuration.<br />
o station for environnemental<br />
<strong>protection</strong>.<br />
3 la capacité des stEP<br />
se mesure en<br />
o m 3 /heure.<br />
o équivalents/habitant.<br />
o équivalents/pollution.<br />
o tonnes de boue/jour.<br />
changé de fonction en passant de la<br />
chaîne de traitement du carbone à celle<br />
de l’azote (nitrification). Leur dimensionnement<br />
insuffisant a cependant<br />
nécessité la construction d’un ouvrage<br />
complémentaire de post-nitrification.<br />
• Concernant le phosphore, un traitement<br />
physico-chimique sur tamis<br />
tertiaires – entièrement nouveau – a<br />
également été réalisé.<br />
• Enfin, un nouveau traitement par<br />
ultraviolets détruit les bactéries résiduelles<br />
en sortie et permet de rejeter<br />
dans la Seine une eau de très bonne<br />
qualité (dont une partie est d’ailleurs<br />
directement utilisée pour les besoins<br />
industriels de la station).<br />
• La station étant entièrement désodorisée,<br />
les ouvrages sont couverts<br />
(l’ancien clarificateur, devenu bassin<br />
d’anoxie, est coiffé d’un dôme textile).<br />
Quant à l’ancienne désodorisation, elle<br />
a été remplacée par un équipement de<br />
plus grande capacité qui a pu être intégré<br />
dans le local existant.<br />
• Le biogaz, produit par la digestion des<br />
boues (<strong>sous</strong>-produit du traitement des<br />
eaux), est lui aussi récupéré et, plutôt<br />
que d’être simplement brûlé dans une<br />
torchère, il alimente un générateur de<br />
80 kW produisant l’électricité directement<br />
utilisée par la station.<br />
La livraison des premières installations<br />
a commencé en avril 2009. « Nous sommes<br />
entraînés aux ouvrages hydrauliques,<br />
explique Didier Rose. La vibration du<br />
4 les biomédias sont<br />
o des petits éléments de<br />
polyéthylène fixant la flore<br />
bactérienne.<br />
o les journaux imprimés<br />
sur du papier “bio”.<br />
o les actions de communication<br />
favorables à l’environnement.<br />
o les médiateurs qui jugent<br />
les conflits de voisinage<br />
concernant l’environnement.<br />
o les employés communaux<br />
chargés de l’entretien,<br />
autrefois appelés<br />
“cantonniers”.<br />
réponses p. 19<br />
prochaine saga<br />
béton est spécifique pour assurer la<br />
meilleure étanchéité et les reprises de<br />
bétonnage sont équipées de joints hydrogonflants.<br />
Mais ici la difficulté était le<br />
phasage très spécial puisque la station<br />
est restée en permanence en exploitation.<br />
Pour les gens du process, cela voulait dire<br />
qu’il fallait imaginer des solutions de traitement<br />
transitoires approchant au plus<br />
près les futures normes, et pour nous,<br />
les équipes du génie civil,il fallait gérer<br />
la séparation qui évoluait constamment<br />
entre les zones de chantier et la présence<br />
des exploitants. »<br />
traitement des boues :<br />
prime à la compacité<br />
La compacité obtenue grâce au procédé<br />
R3F ® économise l’espace disponible. Le<br />
maître d’ouvrage y a donc vu l’opportunité<br />
d’installer sur le site le nouveau<br />
traitement des boues, ce qui n’était<br />
pas prévu initialement, et d’en confier<br />
la réalisation au groupement <strong>VINCI</strong><br />
<strong>Construction</strong> <strong>France</strong>.<br />
Livrée en juin 2010, cette dernière étape<br />
transforme ce qui n’est qu’un “déchet”<br />
en un “produit”. Les boues y sont<br />
d’abord déshydratées par centrifugation<br />
puis mélangées avec des “déchets verts”<br />
avant de subir une fermentation forcée<br />
en tunnels et d’être “hygiénisées”.<br />
Régulièrement contrôlée, la qualité du<br />
compost ainsi produit est telle qu’elle<br />
répond même aux exigences de l’agriculture<br />
biologique !<br />
KLeBer, unE rEstructuration<br />
lourdE au cœur dE Paris
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
X<br />
XI<br />
XII<br />
XIII<br />
XIV<br />
XV<br />
Ice dream<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“À l’inverse de la Sylvabox,<br />
présentée dans les pages<br />
d’actualités, en Islande et au<br />
Groenland, on voit beaucoup de<br />
maisons dont l’extérieur est en métal et<br />
le bois à l’intérieur. Après tout, de quoi<br />
a-t-on besoin dans l’Arctique, sinon de<br />
couleurs gaies en façade et de chaleur<br />
intérieure ?<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />
les nombres en mots croisés<br />
Horizontalement<br />
I. Métier de Daniel Larrieu. La danse en est un. II. Pas la moindre.<br />
Ceux, grandioses, du Groenland ont inspiré Daniel Larrieu qui<br />
a dansé au milieu des glaces. III. Homme à femme. Blanc manteau.<br />
Le Groenland s’en rapproche. IV. Gardien de grison. Absorbât.<br />
V. Trait d’union. Dans les gênes. Jeunes danseurs. VI. Ordre de départ.<br />
Échelonnée. Faux jumeau. VII. Planche du relieur. Le pliocène est<br />
celle qui a vu la calotte du Groenland se former. Têtes couronnées.<br />
VIII. Trompes de chasse. Nuage dans la tasse. Dose de radioactivité.<br />
IX. C’est presque cela ! Ficelle ou baguette. Proportionna.<br />
X. Pays européen auquel se rattache le Groenland. Nuuk en compte<br />
environ 18 000. XI. Impondérable. Entendre, avec la manière.<br />
Imprésario. XII. Théâtre nippon. Région septentrionale.<br />
Anneau de cordage. Espèce de paresseux. XIII. Effectue un retrait.<br />
Qu’il déploie. Sortit du lit (se). XIV. Langue de la Botte. Le Groenland<br />
en est une de 2,2 millions de kilomètres carrés. Fait d’hiver.<br />
XV. Limite du changement. Tenue de danseuse. Littoral où s’établirent<br />
les Vikings.<br />
c’est la pause<br />
À l’invitation de l’association Les Robinsons des glaces, Daniel Larrieu<br />
a posé son regard sur la banquise au large des côtes du Groenland<br />
et imaginé une chorégraphie à partir de cet univers de transparence et de<br />
mystère. Les images tournées lors de cette performance seront visibles<br />
dans le cadre du Festival de l’Échangeur “C’est comme ça !”, qui se<br />
tiendra du 6 au 16 octobre 2010 à Château-Thierry (02).<br />
Verticalement<br />
1. Base. L’une des ressources naturelles du Groenland.<br />
Ils représentent un huitième de la population, à côté des Inuits.<br />
2. Conspua. Celle du 19 mai 2009 a abouti à une autonomie renforcée<br />
du Groenland. Les spécialistes parlent aussi d’inlandsis. 3. Colorai.<br />
Lieu habituel d’expression des danseurs. Constituant de la banquise.<br />
4. Sur la paille. L’Arctique est celui qui borde le Nord du Groenland.<br />
Mesure de Pékin. 5. De là. Travail temporaire. Cœur du cyclone.<br />
6. Embarras. Epaule de cheval. Artère principale. 7. Edifié.<br />
Pas du tout téméraire. 8. Variété de pomme. Arrivé en pleurs.<br />
Lémurien de Madagascar. 9. Folioterai. Répété. 10. Elle n’arrête pas<br />
de ricaner ! Décora joliment. Passé en revue. 11. Mot du docteur.<br />
Note de la rédaction. Ferme provençale. 12. Verres de contact.<br />
Débâcle. 13. Places publiques de l’Antiquité. Piaf voyait ainsi la vie.<br />
Il est surdimensionné chez certains ! 14. En rapport. Mauvais film.<br />
15. Mouche de la maladie du sommeil. Type de loi ou de cour militaire.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 17
c’est la pause<br />
éLEVéE. Au Moyen Âge, les bâtisseurs de cathédrales créent leurs chefs-d’œuvre, grâce au savoir-faire<br />
et à la ferveur des tailleurs de pierre.<br />
SCuLPtéE. La basilique Saint-Epvre de Nancy, de style néogothique, a été construite au xIx e siècle en pierre<br />
d’Euville. La filiale Chanzy Pardoux a restauré la façade nord en 2005.<br />
18 ⁄ passion construction n° 21<br />
CREuSéE. A Pétra,<br />
le “Khazneh” est un<br />
temple, datant du<br />
I er siècle avant J.-C.,<br />
creusé de haut en bas<br />
dans la roche calcaire.<br />
LA PiErrE DANS<br />
TOUS SES ÉTATS<br />
MoDERnE. Le Centre de formation des apprentis de Marguerittes, près de Nîmes (Gard),<br />
a été réalisé en pierre de Vers par les équipes de LCRI.<br />
aLIgnéE. Le renforcement des fondations des piles du Pont de Pierre qui relie le centre-ville aux quartiers<br />
de la rive droite, à Bordeaux, a été effectué par <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> en 1993.
PHaRaonIquE. Du haut de ces<br />
pyramides, près de six millions de tonnes<br />
de pierres nous contemplent, aurait pu dire<br />
Bonaparte…<br />
EMPILéE. La construction des murs<br />
de pierres sèches est une technique<br />
artisanale séculaire en Europe.<br />
CoLoRéE. À Collongesla-Rouge,<br />
le grès habille<br />
les maisons de ses<br />
dégradés,contrastant<br />
avec la végétation.<br />
sChiste, Basalte, CalCaire, ardoise, pierre jaune de Lorraine, ocre rose du Roussillon<br />
ou granite de Bretagne… la pierre est la matière même des paysages auxquels elle imprime sa couleur<br />
et son relief. Jusque dans les années 1930, la pierre est reine dans la construction, détrônée après-guerre<br />
par le béton armé qui s’habille aujourd’hui… de pierre agrafée.<br />
PREStIgIEuSE. <strong>Construction</strong> par Lainé Delau d’un château de style xvII e siècle à usage d’habitation privée, bâti sur le modèle du château de Vaux-le-Vicomte.<br />
Degaine, également filiale de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, a procédé à l’habillage de la totalité du château et des douves en pierres massives auto-porteuses<br />
de 12 cm d’épaisseur moyenne. La réalisation de ce projet, exceptionnel par son ampleur, a nécessité pas moins de 860 m 3 de pierres calcaires de Saint-Maximin.<br />
Solution des jeux<br />
Vos réactions !<br />
Retrouvez Passion <strong>Construction</strong> en ligne :<br />
www.vinci-construction.fr et faites-nous part de<br />
vos réactions, commentaires ou suggestions<br />
sur communication@vinci-construction.fr<br />
C H O R E G R A P H E A R T<br />
A U C U N E P A Y S A G E S<br />
M A R I N E I G E P O L E<br />
P A N I E R I N G E R A T<br />
L I E N I N N E R A T S<br />
G O E T A G E E S O S I E<br />
A I S E R E R O I S V<br />
Z C O R S M A R C R E M<br />
C E C I P A I N D O S A<br />
D A N E M A R K A M E S R<br />
A L E A O U I R A G E N T<br />
N O N O R D E R S E A I<br />
O T E E T E N D E L E V A<br />
I T A L I E N I L E G E L<br />
S E U I L T U T U C O T E<br />
quiz saga p.18<br />
1 - L’expression gauloise Cor Beel signifiant “habitation<br />
sacrée”, devenue Corbolium, puis Corbeil. 2 - Station<br />
d’épuration. 3 - Équivalents/habitant. 4 - Des petits éléments<br />
de polyéthylène fixant la flore bactérienne.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 19
c’est innovant<br />
bilan carbonE<br />
en Baisse<br />
SuITE DE noTrE FEuILLETon ConSACré Aux PrIx<br />
DE L’InnoVATIon avec ce focus sur les projets éco-innovants.<br />
Parmi ces initiatives, on découvre que proposer un chantier moins<br />
productif en émissions de CO 2 permet de gagner des clients<br />
tout en réalisant des actions positives pour l’environnement.<br />
désormais, la Direc tion rég ionale TP<br />
Hydraulique Sud-Ouest propose des solutions<br />
alternatives à celles demandées par<br />
les clients dans les dossiers d’appels d’offres.<br />
Une variante qui se démarque en<br />
affichant un bilan carbone (calcul des émissions<br />
de CO2) sensiblement inférieur à celui de la méthode<br />
souhaitée initialement par le client. « L’idée a<br />
germé en 2008 lorsque pour le chantier de la centrale<br />
nucléaire du Blayais, on nous a demandé notre bilan<br />
carbone, se souvient Jérôme Lanuc, du service Prévention<br />
Sécurité Développement durable de la DR<br />
TP Hydraulique Sud-Ouest. Dès lors, nous avons<br />
trouvé que ce serait vraiment une bonne idée de le calculer<br />
systématiquement. »<br />
des outils adaptés et un fort avantage<br />
concurrentiel<br />
« Avec la Direction Qualité Environnement et Développement<br />
durable de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong>, nous<br />
avons développé un outil qui permet de quantifier les<br />
émissions de CO2 en fonction du nombre et du type<br />
d’engins motorisés sur chantier, des fournitures utilisées<br />
et de leur mode de livraison, des déblais évacués<br />
et des remblais etc. Comme référence de calcul, nous<br />
avons utilisé les données de l’Ademe. » Ainsi, il devient<br />
“facile” de démontrer que pour le remplacement<br />
20 ⁄ passion construction n° 21<br />
En creusant dans les accotements plutôt que<br />
<strong>sous</strong> l’asphalte, on obtient un meilleur bilan carbone.<br />
d’une canalisation, il est plus simple, plus “propre”<br />
et moins cher, de creuser dans les accotements plutôt<br />
que <strong>sous</strong> l’asphalte ! Un document a été mis au<br />
point présentant les émissions en CO2 du chantier<br />
initialement demandé et celles de la variante. « Ce<br />
feuillet est devenu un véritable outil de vente ! Nous<br />
montrons à nos clients (souvent des élus) un comparatif<br />
en termes de gain d’émission annuelle d’un foyer : le<br />
chantier réalisé de cette façon équivaut aux émissions<br />
de moins de trois foyers contre six pour l’autre façon de<br />
faire. Les élus sont très sensibles à ces notions. »<br />
tous les projets sur<br />
la Base Technique<br />
et Partage sur l’intranet<br />
national à l’adresse :<br />
http://intra.vinciconstruction-france.net/<br />
Connaissance/Base_<br />
Technique_Partage et<br />
sur la Base Vinci, rubrique<br />
Prix de l’Innovation<br />
www.vinci.net<br />
Des moulins à bulles<br />
pour des Petits<br />
Débrouillards<br />
Les éoliennes AEROLAC (structure liée<br />
à EMCC Direction Travaux nautiques) permettent<br />
l’oxygénation des lacs, des étangs ou des bassins<br />
d’orage transformés en plans d’eau d’agrément.<br />
« Avec les Moulins à bulles, explique Roméo<br />
Berthomier, directeur d’AEROLAC, pas besoin<br />
d’armoire électrique comme pour un jet d’eau, pas<br />
besoin de réactifs chimiques… la flore et la faune<br />
revivent naturellement. » Afin de tisser un lien plus<br />
étroit avec les collectivités, chaque installation est<br />
accompagnée d’un contrat pluriannuel de suivi<br />
du site et d’un programme pédagogique comprenant<br />
un livret sur les zones<br />
humides avec des exercices<br />
dédiés aux enfants de 6 à<br />
12 ans et réalisables à la<br />
maison ou avec l’aide de<br />
l’association les Petits<br />
Débrouillards, ces derniers<br />
ayant mis au point ce<br />
programme<br />
en collaboration<br />
avec AEROLAC.<br />
L’environnement<br />
s’affiche<br />
Limiter les impacts environnementaux<br />
de nos chantiers, c’est bien… Transmettre<br />
des bonnes pratiques à nos <strong>sous</strong>-traitants,<br />
c’est mieux ! Pour ce faire, le service<br />
Environnement de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong> met<br />
à disposition, depuis 2009, une affiche pour<br />
rappeler les principes d’un chantier respectueux<br />
de l’environnement. Dans la partie basse<br />
de l’affiche, un espace vide est prévu pour<br />
que les <strong>sous</strong>-traitants montrent leur engagement<br />
en apposant leur signature. La présence sur les<br />
chantiers de ce document permet également<br />
de communiquer très directement auprès<br />
de nos clients au sujet de notre démarche<br />
environnementale. Cette affiche est disponible<br />
sur simple demande auprès de l’animateur<br />
Environnement de votre entité.
l’ExigEncE De La Basse<br />
consoMMation<br />
LES GrAnDES LIGnES DE LA<br />
réGLEmEnTATIon THErmIQuE<br />
2012 étant connues, les projets BBC<br />
(bâtiment basse consommation) se<br />
multiplient. Ils nécessitent, de la part<br />
de l’entreprise, une approche différente<br />
et, comme garantie et mesure des<br />
performances du bâtiment, encore plus<br />
de présence sur les chantiers.<br />
l ’un des grands enseignements<br />
du débat sur le<br />
réchauffement climatique<br />
a été, voici quelques<br />
années, la démonstration<br />
de la part importante de la<br />
construction dans les consommations<br />
énergétiques. Depuis lors, les<br />
objectifs volontaristes de réduction<br />
fixés par les pouvoirs publics dans<br />
le cadre du Grenelle de l’environnement<br />
ont amorcé en <strong>France</strong> une<br />
mutation sans précédent pour le<br />
secteur de la construction, dont les<br />
contours se précisent tant au plan<br />
réglementaire que sur le terrain.<br />
Actuellement en préparation, la<br />
RT 2012 introduira ainsi des exigences<br />
renforcées en termes d’efficacité<br />
c’est dans l’air<br />
« Les projets BBC exigent plus de travail, plus<br />
d’investissement de notre part, mais valorisent<br />
notre métier d’entreprise générale. »<br />
sophie deprez, ingénieur d’affaires (Sogea Centre)<br />
énergétique minimale du bâti (Bbiomax*),<br />
de confort d’été, mais surtout<br />
de consommation maximale du<br />
bâtiment (Cmax), où le changement<br />
est radical par rapport à la RT 2005,<br />
puisque le niveau de consommation<br />
est défini en valeur absolue. C’est le<br />
fameux seuil BBC (bâtiment basse<br />
consommation), fixé à 50 kWhep/<br />
m 2 /an ** , que devront respecter toutes<br />
les constructions neuves dont le<br />
permis de construire sera déposé à<br />
partir du 1 er janvier 2013.<br />
Est-ce la clarté de l’objectif, le souci<br />
des promoteurs et des maîtres<br />
d’ouvrage d’offrir, dès aujourd’hui,<br />
des bâtiments aux normes qui s’imposeront<br />
demain ? En tout cas, l’on<br />
observe d’ores et déjà chez<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 21
c’est dans l’air<br />
MaISon DES SYnDICatS<br />
à Blois (Loir-et-Cher).<br />
oPéRatIon LaVERnY noRD<br />
à Nancy (Meurthe-et-Moselle).<br />
22 ⁄ passion construction n° 21<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“mon grand rêve serait d’avoir, pour<br />
ma compagnie, un lieu 100 % bois<br />
100 % végétal. Aujourd’hui, il y a une plus<br />
grande conscience, à tous les niveaux, de<br />
la nécessité de protéger l’environnement.<br />
Par le recyclage, par l’attention portée<br />
aux matières premières, mais aussi par<br />
nos propres usages.<br />
<strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong> <strong>France</strong><br />
une dynamique BBC, « par exemple<br />
dans les programmes de logements en<br />
conception-construction, qui permettent<br />
aux maîtres d’ouvrage de raccourcir<br />
le délai de réalisation, observe<br />
Sophie Deprez, ingénieur d’affaires<br />
(Sogea Centre), ou « dans le tertiaire,<br />
où l’on voit ressortir en BBC les projets<br />
qui avaient été suspendus en raison<br />
de la crise », poursuit Vanessa<br />
Tessier, responsable Écoconstruction<br />
(Sicra).<br />
certification bbc<br />
tous azimuts<br />
De fait, tous les bâtiments semblent<br />
concernés. Sans dresser un inventaire<br />
complet, on recense des logements,<br />
des bureaux, des collèges,<br />
etc., et ce dans toutes les formes<br />
de marchés : appels d’offres classiques,<br />
concours conception-construction,<br />
partenariats public-privé.<br />
Dans cette diversité, des similitudes<br />
frappent : la certification BBC-<br />
CoLLègE<br />
FRançoIS-<br />
MauRIaC<br />
à Saint-Symphorien<br />
(Gironde).<br />
« Pour assurer l’imperméabilité à l’air de l’enveloppe,<br />
une gestion très rigoureuse des interfaces entre corps<br />
d’état a été prévue : doublement des cordons<br />
d’étanchéité, ossature du doublage sur joints<br />
Compriband ® , retournement pare-vapeur sur les parois<br />
et son scotchage, calfeutrement post-réseaux<br />
des trémies, etc. »<br />
Eris de lima, conducteur de travaux (Sogea Centre)<br />
Effinergie des projets, presque systématiquement<br />
demandée par les<br />
maîtres d’ouvrage, qui paraît le juste<br />
pendant de l’obligation de résultat,<br />
mais aussi des pratiques différentes<br />
liées au fait que la conception du<br />
bâtiment dépend de son utilisation<br />
future et oblige le client et le concepteur<br />
à dialoguer au tout début, et<br />
aussi, estime Vincent Mathieu,<br />
directeur d’Adim Est, au fait « que<br />
tout le monde est en train de faire son<br />
apprentissage sur ce sujet ». « Lorsque<br />
nous avons remporté l’appel d’offres<br />
en BBC de la Maison des syndicats,<br />
à Blois, semble lui répondre Eris de<br />
Lima, conducteur de travaux (Sogea<br />
Centre), nous partions dans l’inconnu<br />
et avons eu recours aux compétences<br />
de la cellule Écoconception du siège,<br />
qui nous a aidés à modéliser le complexe<br />
d’enveloppe performant dont<br />
nous avions besoin. »<br />
Pour le collège François-Mauriac de<br />
Saint-Symphorien (Gironde), remporté<br />
par GTM Sud-Ouest dans le
CoLLègE bECquEREL<br />
à Sainte-Geneviève-des-<br />
Bois (Loiret).<br />
cadre d’un concours en conceptionconstruction,<br />
et pour le collège<br />
Becquerel de Sainte-Geneviève-des-<br />
Bois (Loiret), réalisé en PPP par<br />
Sogea Centre, les entreprises ont<br />
également dû échanger avec les<br />
maîtres d’ouvrage et fédérer les<br />
compétences de leurs partenaires<br />
architectes et bureaux d’études spécialisées.<br />
Xavier Rioja, directeur de<br />
travaux (GTM Sud-Ouest), comme<br />
Christian Valet, responsable du<br />
bureau d’études (Sogea Centre), soulignent<br />
l’intérêt d’un travail laissant<br />
la place au dialogue, réunissant les<br />
compétences autour de la table et<br />
permettant au bon sens de s’imposer<br />
dès les premières esquisses.<br />
Acteur central des projets lorsqu’elle<br />
les pilote, l’entreprise l’est dans tous<br />
les cas sur le chantier, car un projet<br />
BBC bien conçu doit aussi être bien<br />
réalisé. « Tenir l’engagement de résultat,<br />
notamment sur le plan du contrôle<br />
de la perméabilité à l’air de l’enveloppe<br />
– l’un des critères essentiels mesurés<br />
par les organismes certificateurs –<br />
implique de maîtriser parfaitement<br />
l’exécution au niveau des interfaces<br />
entre corps d’état », souligne Vanessa<br />
Tessier.<br />
Sur le chantier de la ZAC Claude-<br />
Bernard, boulevard Macdonald, à<br />
Paris, qu’elle réalise en entreprise<br />
générale, Sicra travaille avec l’un<br />
des bureaux d’études certifiés par<br />
le “labélisateur” pour sensibiliser<br />
les corps d’état aux exigences particulières<br />
des projets BBC. Responsable<br />
vis-à-vis du client, l’entreprise<br />
est également experte. Elle veille<br />
donc au choix des matériaux et<br />
des équipements (menuiseries,<br />
système de chauffage, ventilation,<br />
etc.). Les conducteurs de<br />
travaux, très présents sur le terrain,<br />
s’assurent de la bonne mise<br />
en œuvre et tiennent à jour des<br />
fiches travaux. Là, comme sur le<br />
chantier plus avancé de la Maison<br />
des syndicats, à Blois, la réalisation<br />
d’un “témoin” est une<br />
étape clé pour procéder au test<br />
d’étanchéité à l’air. Ce sera l’occasion<br />
de réunir l’ensemble des<br />
parties prenantes du projet, de<br />
réexpliquer les enjeux d’un projet<br />
en BBC et de corriger ce qui<br />
doit encore l’être dans la mise en<br />
œuvre.<br />
* Exigences sur les besoins en énergie<br />
à fournir au bâtiment (chauffage,<br />
éclairage, refroidissement).<br />
** Avec des modulations en fonction<br />
de la localisation géographique,<br />
de l’altitude, du type d’occupation,<br />
des émissions de gaz à effet de serre.<br />
Pour les bâtiments tertiaires,<br />
et de façon transitoire, le niveau BBC<br />
est fixé à 50 % du niveau exigé<br />
par la RT 2005.<br />
Pour contacter la cellule<br />
écoconception du groupe :<br />
cellule Écoconception Vinci<br />
construction <strong>France</strong> :<br />
• Nathalie Méhu<br />
• Maxime Trocmé<br />
• Frédéric Adam<br />
« Nous avons fait le choix de montrer l’exemple et<br />
d’anticiper l’évolution de la réglementation. Ainsi, tous<br />
les projets en cours de développement en Lorraine<br />
– soit deux ensembles de bureaux et 300 logements<br />
en sept programmes – sont des projets BBC qui seront<br />
livrés avec le label BBC Effinergie. »<br />
vincent mathieu, directeur d'Adim Est<br />
« Nous avons sensibilisé les compagnons en nous basant<br />
sur la documentation de la cellule Écoconception du<br />
siège. L’explication de la démarche et des enjeux a permis<br />
à tous d’y adhérer. C’est un détail qui a son importance. »<br />
xavier rioja, directeur de travaux (GTM Sud-Ouest)<br />
ZaC CLauDE-bERnaRD<br />
à Paris.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 23
c’est essentiel<br />
attitude prévention<br />
conDuite hautEs<br />
PErformancEs<br />
mISE En PLACE En 2008, cette formation, qui a déjà accueilli plus de 10 000 stagiaires,<br />
mise sur l’évolution des comportements collectifs et individuels.<br />
c ’est un constat qu’il n’est<br />
pas inutile de rappeler<br />
: 80 % des accidents<br />
du travail sont liés aux<br />
comportements et 20 %<br />
à la technique. « Même si ces chiffres<br />
sont à pondérer, il n’en reste pas moins<br />
vrai que les entreprises n’assimilent pas<br />
cette notion de comportement, relève<br />
Jean-François Sammarcelli, responsable<br />
pédagogique Prévention Cesame.<br />
La formation “Attitude Prévention”<br />
a précisément été mise en place pour<br />
répondre à cette carence. »<br />
Et c’est un succès : lors de la session<br />
des 7 et 8 juin derniers au centre<br />
Cesame de Plan de Campagne, le<br />
10 000e stagiaire a été accueilli… Pour<br />
l’occasion, un exemplaire de l’ouvrage<br />
L’Art des ponts a été remis aux 11 stagiaires<br />
présents. « Cela signifie surtout<br />
que 10 000 personnes se sont engagées<br />
individuellement sur une action prévention<br />
», se félicite le responsable pédagogique.<br />
Car c’est toute l’originalité de<br />
cette opération, destinée à l’ensemble<br />
des collaborateurs du Groupe : à l’is-<br />
24 ⁄ passion construction n° 21<br />
sue de la formation, chaque participant<br />
définit un engagement personnel<br />
pour se positionner comme acteur<br />
du changement dans la démarche<br />
prévention. « Il s’agit tout simplement<br />
d’élever le niveau d’exigence en matière<br />
de prévention sur les chantiers et dans<br />
l’entreprise, de mieux appréhender les<br />
notions de risque et de prise de risque,<br />
résume Jean-François Sammarcelli.<br />
Le quart d’heure sécurité, par exemple,<br />
doit aussi servir pour communiquer sur<br />
les erreurs des uns et des autres. Il est<br />
toujours difficile de reconnaître ses<br />
erreurs. C’est pourtant ce qui permet<br />
d’avancer. Mais faire évoluer les comportements<br />
est un travail de longue haleine.<br />
Par nature, cette formation s’inscrit<br />
donc dans la durée. Surtout, elle est difficilement<br />
quantifiable. Nous sommes<br />
cependant en train de mettre en place<br />
des indicateurs d’évaluation afin de<br />
déterminer son impact, en faire éventuellement<br />
évoluer le contenu et, surtout,<br />
pérenniser cette démarche au niveau<br />
des entités et des chantiers. » Réponse<br />
courant septembre.<br />
« Chacun est concerné. »<br />
vincent vesval, directeur régional TP<br />
« Cette formation permet de développer<br />
un langage commun, d’avoir un discours<br />
plus précis, de mettre en place une<br />
politique. Elle renvoie à une logique<br />
culturelle : l’objectif est de faire<br />
partager le même état d’esprit par tous.<br />
Elle aborde un autre point fondamental :<br />
faire comprendre que chacun, à son<br />
niveau, est concerné. L’engagement<br />
personnel pris à l’issue de ces<br />
deux jours est d’ailleurs une sorte<br />
de contrat moral, une formalisation<br />
qui s’inscrit dans la durée. C’est<br />
toute la question : il ne faut pas que<br />
la flamme s’éteigne, il faut l’entretenir<br />
sur le long terme. »<br />
« Le regard change. »<br />
dominique lacourt, formateur<br />
« C’est une formation qui incite chacun, quel que soit son niveau<br />
hiérarchique, et après avoir clarifié son propre rôle et ses<br />
responsabilités en la matière, à provoquer le changement dans son<br />
environnement. Je constate que, en début de stage, les certitudes<br />
sont nombreuses ; je perçois également une certaine confusion<br />
des rôles, ce qui peut mener à un incident ou à un accident. À l’issue<br />
des deux jours, en revanche, la prise de conscience est palpable.<br />
Il s’agit là d’un parcours pédagogique qui change le regard, qui<br />
modifie vraiment les comportements, du compagnon au directeur.<br />
De ce point de vue, leur engagement est capital. C’est une carte<br />
morale qu’ils ont entre les mains. »
formation Canalisation<br />
c’est Dans lEs tuyaux !<br />
c’est essentiel<br />
LA CAnALISATIon ouVrE SES VAnnES. Depuis trois ans, une formation complète<br />
promeut les chefs d’équipe qui sont attirés par cette activité hydraulique ou qui souhaitent la découvrir.<br />
Par nature, les travau x<br />
de canalisat ion ne se<br />
voient pas. Ils sont donc<br />
assez peu connus. Mais<br />
depuis trois ans, grâce à<br />
la formation “Chef de chantier TP<br />
Cana Découverte”, on assiste à un<br />
regain d’intérêt pour cette activité<br />
qui requiert autant de compétences<br />
techniques que de talents humains.<br />
Cette formation s’adresse à des<br />
chefs d’équipe confirmés et à des<br />
assistants chef de chantier qui, chaque<br />
année, sont sept ou huit à être<br />
ainsi promus. Son objectif vise à<br />
leur apporter les fondamentaux du<br />
métier en matière de communication<br />
et d’animation d’équipes, de préparation,<br />
d’organisation et de productivité<br />
de chantier, de qualité, de sécurité<br />
et d’environnement. Le contenu est<br />
volontairement large, et l’accent mis<br />
sur les relations humaines n’est pas<br />
anodin : le bon déroulement des travaux<br />
de canalisation repose beaucoup<br />
sur la qualité des rapports avec<br />
les tiers, notamment les riverains.<br />
de la théorie, mais surtout<br />
du terrain<br />
Le parcours se déroule pour partie sur<br />
le terrain, pour une autre au centre<br />
Cesame de Marolles-en-Hurepoix (91),<br />
sur la base de six semaines discontinues,<br />
dont quatre consacrées à la<br />
technique.<br />
En l’espèce, le premier module est<br />
dédié à l’implantation et à la topographie.<br />
Distances, triangulation, croisement<br />
des réseaux, suivi altimétrique<br />
« Je suis comme un poisson dans l’eau ! »<br />
nathalie bouteillon, stagiaire, 38 ans<br />
et planimétrique… « L’idée est d’amener<br />
les stagiaires à prendre le contrôle<br />
du chantier, à procéder au récolement »,<br />
résume le formateur Alain Catteau.<br />
Le second module décrit le rôle du<br />
poseur de l’équipe, la personne de<br />
confiance par excellence. Le troisième<br />
aborde tous les dossiers de chantier<br />
(le cahier des clauses techniques<br />
particulières, le cahier des clauses<br />
générales, le plan d’assurance qualité,<br />
etc.), ainsi que le remblaiement<br />
et le compactage des tranchées. Le<br />
quatrième enfin concerne la gestion<br />
et l’organisation de chantier. « C’est<br />
celui qui donne le plus d’élan aux stagiaires,<br />
car c’est à ce moment-là que<br />
l’on essaie de parfaire leur autonomie »,<br />
confie Alain Catteau.<br />
Mais la théorie n’est pas tout. « Je suis<br />
très attaché à la pratique, confirme le<br />
formateur. C’est d’ailleurs autour de<br />
cette philosophie qu’a été conçu le parcours<br />
de cette formation en alternance.<br />
Chaque stagiaire dispose d’un “relaisentreprise”,<br />
d’un conducteur de travaux<br />
ou d’un chef de chantier expérimenté<br />
qui lui sert de tuteur. Stagiaires, tuteurs<br />
et formateurs travaillent ainsi en synergie.<br />
C’est absolument fondamental. »<br />
La formation, et c’est un autre de ses<br />
avantages, est géographiquement<br />
ouverte. « Il est important qu’il y ait<br />
des échanges régionaux sur les différentes<br />
façons de travailler, les donneurs<br />
d’ordre, les matériels, estime Alain<br />
Catteau. C’est très enrichissant, et ça<br />
permet de monter un réseau de compétences<br />
non formalisé, mais qui s’est<br />
créé tout seul. »<br />
« Je suis la première femme à suivre cette formation, qui répond<br />
à un choix de changement de carrière. Après seize années dans<br />
une station d’épuration, j’ai eu envie d’intégrer des chantiers,<br />
de travailler en équipe, de vivre l’ambiance du terrain, de construire<br />
quelque chose. Je connais le domaine de l’hydraulique, du<br />
traitement de l’eau, mais c’est un tout autre aspect du métier<br />
que je découvre via la technique et, surtout, la pratique. Je n’avais,<br />
par exemple, jamais fait de topographie. C’est passionnant.<br />
Avec les autres stagiaires, nous formons un groupe très soudé,<br />
riche d’expériences communes et complémentaires. Surtout,<br />
je suis comme un poisson dans l’eau sur mes chantiers.<br />
J’ai toujours hâte d’y retourner ! Je me lance dans un nouveau<br />
métier, j’ai tout à apprendre, et je suis motivée à 100 % ! »<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 25
c’est le métier<br />
procédé foreverpipe ®<br />
n i V u, ni connu<br />
BArrIQuAnD réHABILITE, en groupement avec Sogea Rhône-<br />
Alpes, le collecteur de transports d’effluents d’assainissement du Siavo<br />
à Saint-Symphorien-d’Ozon, sans creuser de tranchée, grâce à l’utilisation<br />
du procédé Foreverpipe ® . Avec, à la clé, une première en <strong>France</strong>,<br />
tant en nombre de gaines produites qu’en termes de longueur installée.<br />
le chantier du siavo<br />
Pour les habitants d’une commune,<br />
le remplacement de<br />
canalisations publiques est<br />
très souvent synonyme de<br />
désagréments multiples :<br />
longs travaux, rues coupées, feux<br />
de signalisation alternés, stationnement<br />
impossible, embouteillages,<br />
bruit, poussière… Lorsque les élus du<br />
Syndicat intercommunal d’assainissement<br />
de la vallée de l’Ozon (Siavo),<br />
entre Vénissieux et Vienne (69) (voir<br />
encadré ci-des<strong>sous</strong>), ont réfléchi à la<br />
réhabilitation de leur collecteur de<br />
transport d’effluents d’assainissement,<br />
ils ont cherché la solution la<br />
moins gênante pour les administrés<br />
de la zone concernée. Et ils ont choisi<br />
celle proposée par Barriquand (voir<br />
encadré ci-contre) : la gaine Foreverpipe<br />
® . Avec son utilisation, les conduites<br />
sont réhabilitées et étanchéifiées<br />
n le collecteur principal de la vallée d’ozon est dédié au transport des<br />
effluents des communes de chaponnay, communay, corbas, heyrieux,<br />
marennes, mions, saint-pierre-de-chandieu, saint-symphorien-d’ozon,<br />
sérézin-du-rhône, simandres, solaize et toussieu vers la station<br />
d’épuration de saint-fons (69). d’une longueur totale de 5,6 kilomètres,<br />
il comprendra seulement 650 mètres de nouvelles conduites, le reste<br />
étant réhabilité ponctuellement soit à l’aide de mortier résine, soit grâce<br />
au chemisage avec de la gaine foreverpipe ® .<br />
26 ⁄ passion construction n° 21<br />
grâce à l’introduction par réversion à<br />
l’eau d’une gaine en feutre, préalablement<br />
imprégnée de résine. Ce procédé<br />
peut paraître compliqué au premier<br />
abord, mais il repose sur une méthode<br />
très efficace permettant de réaliser<br />
des travaux dans les meilleurs délais<br />
et sans – trop – perturber les riverains.<br />
Le chantier, divisé pour Barriquand<br />
en sept tronçons (appelés tirs), commencé<br />
en avril dernier, va s’étendre<br />
jusqu'à la fin de l’année 2010.<br />
du sur-mesure<br />
Afin de préparer la gaine dans les<br />
meilleures conditions, il est impératif<br />
de prendre toutes les mesures de la<br />
conduite. Pour cela, de l’eau est “propulsée”<br />
à une pression de 150 bars grâce<br />
à l’utilisation d’“hydrocureurs” pour<br />
nettoyer le collecteur. Ensuite, une<br />
caméra est envoyée à l’intérieur pour<br />
explorer les lieux et juger de l’état réel<br />
de la canalisation. « Sur le chantier du<br />
Siavo, nous avions une difficulté supplémentaire,<br />
explique Mickaël Leclercq,<br />
chef de l’agence Travaux spéciaux de<br />
l’entreprise Barriquand, non seulement<br />
le collecteur se trouve à 5 mètres de profondeur,<br />
mais en plus l’eau de la nappe<br />
toute proche s’infiltrait dans la conduite.<br />
Il a donc fallu au préalable stopper les<br />
infiltrations. » Une équipe est alors<br />
envoyée dans le tronçon à traiter (le<br />
collecteur du Siavo mesure 1 mètre de<br />
diamètre) afin d’injecter dans les failles<br />
ou les trous de la résine aqua-réactive<br />
1<br />
2<br />
la gaine foreverpipe ® est<br />
une technologie appartenant<br />
à la société italienne soncini.<br />
celle-ci est également à<br />
l’origine du procédé Everpipe ®<br />
(feutre sans fibre de verre).<br />
vinci construction france,<br />
via barriquand, a l’exclusivité<br />
de leur production et de leur<br />
diffusion en france.<br />
possédant une capacité d’expansion<br />
de six à sept fois son volume initial si<br />
elle entre en contact avec l’eau, ou du<br />
coulis de mortier, limitant ainsi au<br />
maximum les risques de fuite dans<br />
la conduite.<br />
Une fois toutes les données “dimensionnelles”<br />
recueillies, elles sont<br />
transmises à l’usine Barriquand de<br />
Compiègne, la seule habilitée en <strong>France</strong><br />
à produire la gaine Foreverpipe ® . La<br />
fabrication de chaque tronçon de gaine<br />
(environ 300 mètres), qui comprend,<br />
entre autres, l’imprégnation du feutre<br />
polyester renforcé de fibre de verre par<br />
une résine polyester*, est réalisée <strong>sous</strong><br />
vide, la veille du chemisage. La gaine<br />
est ensuite placée dans un camion<br />
réfrigéré, pour ne pas durcir prématurément,<br />
et est alors transportée sur<br />
le chantier dans les plus brefs délais.<br />
À son arrivée, elle est installée dans la<br />
canalisation grâce à la poussée hydro–
statique (voir schéma ci-contre) issue de<br />
l’utilisation d’une colonne d’eau verticale<br />
de 6 à 8 mètres au regard d’introduction<br />
du tronçon : « le principe est<br />
celui de la “chaussette mise à l’envers”,<br />
résume Mickaël Leclercq. La partie que<br />
l’on voit à l’extérieur sera, une fois le processus<br />
achevé, celle placée à l’intérieur<br />
de la gaine. » Cette technique permet<br />
à la gaine (entre 15 et 18 millimètres<br />
d’épaisseur) de se plaquer parfaitement<br />
à la paroi. Un circuit fermé est alors<br />
installé et de l’eau envoyée, préalablement<br />
chauffée à 85° C (température à<br />
laquelle le durcissement optimal s’effectue)<br />
par des chaudières. La polymérisation<br />
terminée, une circulation d’eau<br />
froide est réalisée afin de refroidir la<br />
gaine et de permettre, environ 72 heures<br />
après l’installation, la découpe des<br />
extrémités et la remise en service du<br />
collecteur. Trois équipes se relaient<br />
jour et nuit<br />
rapidité, efficacité,<br />
rentabilité<br />
« Le point fort de cette technique est<br />
imparable, résume Mickaël Leclercq.<br />
Nous réalisons des tronçons de<br />
300 mètres d’un seul tenant en cinq<br />
jours. Deux semaines, au total, si on<br />
prend en compte la préparation des<br />
lieux… Il faut deux mois en utilisant<br />
la méthode traditionnelle ! Nous allons<br />
plus vite, notre technique s’adapte aux<br />
déviations angulaires, le coût total est<br />
moindre et les nuisances pour les administrés<br />
sont très fortement limitées. »<br />
Pour le chantier du Siavo, 1 900 mètres<br />
de gaine seront réalisés au total. Une<br />
première. « Ce procédé, initié avec Sogea<br />
Rhône-Alpes, s’adapte parfaitement à<br />
un grand nombre de situations, puisque<br />
nous pouvons fabriquer des gaines allant<br />
jusqu’à 1,5 mètre de diamètre. Avec cette<br />
réalisation à grande échelle, nous pouvons<br />
désormais montrer sa fonctionnalité<br />
à nos clients. »<br />
* Le choix du polyester dépend des effluents<br />
qui passeront par la conduite et de leur<br />
acidité. Dans le cas du chantier du Siavo,<br />
les eaux usées et les eaux de pluie ayant un<br />
pH non agressif (de 5,5 à 8,5), le polyester<br />
est le mieux adapté. Dans d’autres cas,<br />
on pourra utiliser de l’époxy ou vinylester.<br />
u800 m 3 /heure<br />
Sogea Rhône-Alpes réalise la dérivation des effluents<br />
(800 m 3 /h) et la création des chambres d’accès pour<br />
les besoins de Barriquand.<br />
3<br />
4 5<br />
Chaudière<br />
1. Container frigorifique servant<br />
au transport de la gaine.<br />
2. Extrémité de la gaine.<br />
3. Mise en place de la gaine sur l’anneau d’inversion.<br />
Gaine Gaine<br />
Chaudière<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“rénover les canalisations par<br />
l’intérieur… Ce serait bien de voir si<br />
on pourrait arriver à faire la même chose<br />
à l’intérieur du corps humain, les veines,<br />
les artères… non, vraiment, je suis<br />
impressionné par la capacité d’invention<br />
qui transparaît au fil de ces pages !<br />
4. Mise en eau de la gaine.<br />
5. Inversion de la gaine grâce<br />
à un échafaudage motorisé.<br />
les trois phases<br />
de la technique foreverpipe ®<br />
1. Introduction de la gaine. 2. Avancement de la gaine par la pression hydraulique.<br />
3. Polymérisation par chauffage de l’eau.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 27
c’est le métier<br />
«<br />
tour descartes à la défense<br />
unE curE De propretÉ<br />
VInGT-CInQ AnS APrèS AVoIr ConSTruIT LA Tour DESCArTES À LA DéFEnSE,<br />
Bateg vient de signer le marché de sa réhabilitation tous corps d’état. Les travaux seront réalisés<br />
avec GTM Bâtiment. Mais auparavant, les spécialistes d’Arene* auront entièrement curé<br />
les 40 niveaux de cet immeuble de bureaux, en groupement avec CMS pour le désamiantage<br />
et avec Bateg pour le pilotage. déCrYptage.<br />
àcette époque on utilisait<br />
l’amiante presque partout,<br />
par exemple ici dans<br />
les enduits de ragréage du<br />
béton, explique Pierre<br />
Teulé, directeur d’Arene. Puisque<br />
notre mission consiste à purger le bâtiment,<br />
nous devons être des “sachants”<br />
en matière d’amiante et savoir nous<br />
arrêter là où commence le travail des<br />
équipes de CMS qui, elles, travaillent<br />
en zone rouge. »<br />
Un chantier-test initial a permis de<br />
connaître les zones critiques. Les<br />
collaborateurs d’Arene enlèvent tous<br />
les agencements – portes, cloisons,<br />
revêtements, faux-plafonds, équipements<br />
techniques –, jusqu’aux éléments<br />
contenant de l’amiante non<br />
friable. Mais ils savent aussi où sont<br />
les risques et, en cas de doute, ont<br />
pour consigne de ne pas percer, ni<br />
poncer, ni gratter.<br />
la tour descartes<br />
en chiffres :<br />
• 150 mètres de haut<br />
• 254 000 m 2<br />
de planchers et autant<br />
de plafonds<br />
• 90 000 m 2 de cloisons<br />
• 25 000 m 3 de déchets<br />
28 ⁄ passion construction n° 21<br />
L’évacuation de 25 000 m 3 de déchets<br />
en un an (de mars 2010 à mars 2011),<br />
ne supporte pas l’improvisation.<br />
une organisation<br />
millimétrée<br />
Le travail débute par les étages supérieurs.<br />
Et sur chaque plateau, on<br />
commence au plus près des ascenseurs<br />
en s’en éloignant à mesure que<br />
l’espace est dégagé, évitant ainsi les<br />
risques “d’embouteillage”.<br />
Au sein de chaque équipe, la répartition<br />
des tâches est précise : pour<br />
l’enlèvement des cloisons en Placostyl<br />
par exemple, un opérateur<br />
démonte les couvre-joints, le suivant<br />
retire la première peau de BA13,<br />
le troisième enlève la laine de roche,<br />
le dernier dépose la deuxième peau.<br />
Mais il ne suffit pas de démonter : il<br />
faut évacuer. Dès ce moment, le tri<br />
est déjà réalisé : éléments métalliques,<br />
laine de roche, plâtre, bois…<br />
Chaque produit dispose de son bac<br />
à roulette ou de son chariot dédié<br />
et une autre équipe conduit ceuxci<br />
vers les ascenseurs, assurant<br />
avec le rez-de-chaussée et l’extérieur<br />
une noria dont les rotations<br />
rythment le chantier. Là, un Manitou<br />
spécialement équipé saisit les<br />
bacs et les déverse dans les bennes<br />
appropriées. Au total, il faudra<br />
1 500 bennes emportées par autant<br />
de camions.<br />
Paul Pernod, directeur de travaux,<br />
insiste sur l’importance du tri, dont<br />
la qualité est déterminante dans le<br />
résultat du chantier : « Le prix payé<br />
pour la mise en décharge d’une tonne<br />
de déchets varie du simple au quintuple<br />
selon la nature des matériaux.<br />
Mais au-delà de cette dimension économique,<br />
le client exige la traçabilité<br />
des déchets : nous fournissons les bordereaux<br />
de retrait, de traitement, de<br />
destruction pour les matériaux amiantés<br />
bien sûr, mais aussi pour les néons,<br />
pour les 1 500 têtes ioniques de détection<br />
incendie dont le traitement coûte<br />
de 10 à 80 euros selon les modèles, pour<br />
tous les gaz nocifs qui sont envoyés en<br />
destruction, pour les liquides glycolés. »<br />
sécurité à tous les étages<br />
La tour reste soumise aux impératifs<br />
de sécurité des IGH (immeuble<br />
de grande <strong>haute</strong>ur) pendant toute la<br />
durée des travaux : tous les moyens<br />
anti-incendie sont maintenus ; les<br />
pompiers veillent en permanence et<br />
font quotidiennement leur ronde ;<br />
les postes de découpe au chalumeau<br />
sont éteints une heure et demie avant<br />
la fin de chaque journée, afin d’éviter<br />
tout risque de départ de feu en l’absence<br />
des personnels… La grande<br />
<strong>haute</strong>ur implique aussi des précautions<br />
pour le démontage des gaines<br />
verticales et, bien sûr, toutes les trémies<br />
dégagées par les opérations de<br />
curage sont dotées de garde-corps.<br />
Quant aux équipements de <strong>protection</strong><br />
individuels, ils vont au-delà des<br />
normes avec, par exemple, des masques<br />
à ventilation assistée pour les<br />
opérateurs manipulant la laine de<br />
roche ou de verre…<br />
Au total, 110 personnes réalisent le<br />
curage-désamiantage de la tour Descartes.<br />
Les opérations ont débuté en<br />
mars 2010 et, dès le mois de septembre,<br />
les corps d’état entrent en jeu<br />
pour la réhabilitation avec une période<br />
de “cohabitation” : ils trouveront<br />
une structure impeccablement dégagée,<br />
prête pour la poursuite du chantier<br />
dans les meilleures conditions.<br />
* Filiale curage de <strong>VINCI</strong> <strong>Construction</strong><br />
<strong>France</strong>.
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“A contrario des idées communément admises<br />
en occident, ce sujet nous rappelle le<br />
caractère finalement éphémère de la construction.<br />
Pour moi, cela paraît totalement naturel, car<br />
en danse, ce que l’on construit, c’est du vent,<br />
l’éphémère par excellence ! mais le vent, il ne faut<br />
pas l’oublier, c’est aussi la mémoire des ancêtres.<br />
« Une vraie valeur ajoutée »<br />
Paul Pernod, directeur de travaux, Arene<br />
« Lorsqu’ils constatent que nous respectons<br />
les délais, parfois très courts, dont dépend<br />
toute la suite du projet et que nous livrons<br />
un résultat parfait, les gens comprennent<br />
que le curage apporte une vraie valeur<br />
ajoutée. C’est sans doute ce qui nous permet<br />
d’en être à notre dixième tour à La Défense.<br />
Sortir 90 000 m 2 de cloisons est un défi<br />
intéressant, mais j’aime aussi les “opérations<br />
commando”, celles où l’on nous demande<br />
de réagir en 24 ou 48 heures pour enlever<br />
quelques centaines de mètres cubes.<br />
J’ai suivi une formation de conducteur<br />
de travaux à l’ESTP et je cherchais un métier<br />
qui me plaise. Chez Arene, on travaille<br />
avec nos moyens propres, on doit imaginer<br />
des organisations logistiques complexes,<br />
on réfléchit en permanence à renforcer<br />
l’efficacité des opérations, à les<br />
industrialiser… C’est passionnant, et en plus<br />
il y a un esprit d’équipe formidable.<br />
Croyez-le ou non : pour moi, c’est un plaisir<br />
de venir travailler chaque matin ! »<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 29
c’est le métier<br />
une journée avec romain Chaplain,<br />
sPécialistE En réParation d’ouvragEs<br />
d’art Et En travaux sPéciaux<br />
Depuis tout petit, il est fasciné<br />
par les ponts. Il faut dire que<br />
l’un des plus célèbres d’entre<br />
eux, celui de Tancarville, a bercé<br />
son enfance normande et lui a, à<br />
jamais, donné le goût de l’ouvrage<br />
d’art par excellence. C’est donc<br />
assez naturellement qu’après un<br />
bac STI (sciences et technologies<br />
industrielles), option Génie<br />
civil, le jeune Romain Chaplain a<br />
choisi la voie des travaux publics<br />
via un BTS, puis l’institut universitaire<br />
professionnalisé (IUP)<br />
d’inspection, de maintenance et<br />
de réparation d’ouvrages d’art.<br />
Cette formation, créée en partenariat<br />
avec le STRRES* et l’université<br />
de Limoges, va l’envoyer<br />
pendant trois ans à Égletons,<br />
la fameuse cité corrézienne qui<br />
a assis sa réputation autour<br />
des travaux publics. « C’est un<br />
apprentissage sans équivalent, qui<br />
comprend trois à six mois de stage<br />
chaque année, explique-t-il. C’est<br />
essentiel pour un métier de terrain<br />
comme le mien. » Et, tant qu’à<br />
faire, il effectuera son dernier<br />
stage sur le lieu de ses rêves : le<br />
pont de Tancarville.<br />
En septembre 2007, tout frais<br />
diplômé, il postule chez <strong>VINCI</strong><br />
qui, flairant le potentiel de cette<br />
jeune recrue de 23 ans, l’oriente<br />
7 h 15. la journée<br />
commence<br />
À chaque nouveau chantier, Romain<br />
Chaplain emmène son équipe sur<br />
place. Sinon, il se consacre pendant<br />
une bonne heure et demie aux<br />
travaux administratifs (factures,<br />
procédures techniques, préparation<br />
de chantier, devis, etc.).<br />
30 ⁄ passion construction n° 21<br />
chez POA où il est embauché le<br />
mois suivant. La polyvalence de<br />
l’entreprise le séduit d’emblée. Sa<br />
taille modeste aussi. « C’est un<br />
système de fonctionnement “à plat”<br />
qui fait la part belle aux relations<br />
humaines », souligne-t-il. L’autre<br />
intérêt, c’est évidemment la possibilité<br />
de gravir les échelons. « Un<br />
tous les quatre ans. La prochaine<br />
étape étant de devenir responsable<br />
d’exploitation. Mais c’est un métier<br />
d’expérience : il faut en emmagasiner<br />
un maximum. On ne naît pas<br />
avec. » En attendant, il fait ce qu’il<br />
aime : « Traiter des ouvrages qui<br />
sont autant de moutons à cinq pattes<br />
en termes de délai, de technicité,<br />
de vice caché, ou encore de difficulté<br />
d’accès ».<br />
* Syndicat national des entrepreneurs<br />
spécialisés de travaux de réparation<br />
et de renforcement de structure.<br />
le mot de l’invité : daniel larrieu<br />
“Ce numéro s’est ouvert avec le pont<br />
de Bacalan-Bastide et se clôture avec<br />
celui de Tancarville. La boucle est bouclée.<br />
Je suis touché par le parcours de romain,<br />
fasciné, enfant par le pont de Tancarville.<br />
Il faut satisfaire ses rêves d’enfant. Je trouve<br />
qu’il y a toujours quelque chose de l’enfance<br />
chez les gens qui construisent.<br />
13 h. visite sur un<br />
deuxième chantier<br />
À Palaiseau (91), l’une de ses équipes<br />
s’apprête à réparer un pont d’une<br />
trentaine d’années, fortement<br />
carbonaté. La première couche<br />
de béton est attaquée et la corrosion<br />
a touché l’acier. Mais une partie<br />
du pont enjambe les voies du RER,<br />
les travaux devront donc se dérouler<br />
essentiellement de nuit…
16 h 30.<br />
Passage par<br />
un troisième chantier<br />
Le jeune conducteur de travaux se rend<br />
à Marolles-en-Hurepoix (91) sur un<br />
chantier très spécifique : il s’agit d’un<br />
projet de recherche sur la fissuration<br />
des bétons. L’objectif est de retrouver<br />
le modèle initialement défini. Un<br />
travail de grande précision pour une<br />
dizaine de corps d’épreuve à réaliser.<br />
18 h. retour<br />
au siège<br />
À la fin de la journée, Romain<br />
Chaplain consacre environ<br />
deux heures pour régler différents<br />
problèmes, recaler les plannings<br />
si besoin est, répondre à son<br />
courrier… « Ça me permet de gérer<br />
au jour le jour, de ne rien laisser<br />
traîner », confie-t-il.<br />
Le magazine de Vinci construction <strong>France</strong> ⁄ 31
Jonction BTP<br />
Pont de térénez, 2 sePtembre 2010.<br />
Aboutissement de tous les travaux de génie civil,<br />
le clavage central précède une phase de réglage<br />
et de finitions qui permettra une mise en service<br />
de l’ouvrage en mars 2011.