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THESE DOCTEUR DE L'UNIVERSITE PARIS VII - DIM-STEM-Pôle ...

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UNIVERSITE <strong>PARIS</strong> <strong>VII</strong>-JUSSIEU, <strong>PARIS</strong><br />

ECOLE DOCTORALE B2T- Biologie et Biotechnologie<br />

Institut Cochin<br />

<strong>THESE</strong><br />

Pour l’obtention du grade de<br />

<strong>DOCTEUR</strong> <strong>DE</strong> L’UNIVERSITE <strong>PARIS</strong> <strong>VII</strong><br />

Spécialité Hématologie<br />

Présentée et soutenue publiquement par<br />

Sophie <strong>DIM</strong>ICOLI-SALAZAR<br />

Le 25 juin 2010<br />

CONVERSION MYOGENIQUE STRIEE<br />

<strong>DE</strong> CELLULES HUMAINES NON MUSCULAIRES<br />

Jury composé de :<br />

Pr Christine Chomienne Président<br />

Dr Vincent Mouly Rapporteur<br />

Dr Georges Uzan Rapporteur<br />

Pr Emmanuel Teiger Examinateur<br />

Dr Frédérique Bulle Directeur de thèse<br />

Dr Isabelle Vigon Directeur de thèse<br />

1


INTRODUCTION<br />

2


INTRODUCTION<br />

I- PLASTICITE CELLULAIRE<br />

A- Généralités sur les cellules souches<br />

1- Définitions<br />

Les cellules souches (CS), sont des cellules ayant la capacité d’une part, de s’auto-renouveler<br />

et d’autre part, de donner naissance à des cellules spécialisées matures. Ces cellules restent<br />

dans un état indifférencié quiescent jusqu’à ce qu’il y ait besoin d’engendrer de nouvelles<br />

cellules spécialisées matures. Plusieurs types de CS existent et sont définis suivant leur<br />

capacité fonctionnelle. La seule CS totipotente à ce jour décrite, est l’œuf fécondé ; cette<br />

cellule est capable d’engendrer la totalité des cellules et tissus de l’embryon. La CS<br />

pluripotente est quant à elle, apte à donner naissance aux cellules appartenant aux trois<br />

feuillets embryonnaires (mésodermique, endodermique et ectodermique) ; ces cellules<br />

pluripotentes comprennent les CS embryonnaires (ES) dérivant de la masse interne du<br />

blastocyste, et les cellules embryonnaires germinales (EG). Les cellules pluripotentes sont<br />

nettement plus fréquentes en période pré-natale mais certaines d’entre elles ont également été<br />

identifiées en période post-natale et sont capables de générer des cellules appartenant à<br />

différents types de tissus, indépendemment du feuillet embryonnaire dont elles sont<br />

originaires. Ainsi, les cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont aptes à se différencier<br />

en cellules osseuses, cartilagineuses, stromales, adipocytaires et possiblement musculaires [1],<br />

ceci, les caractérisant comme pluripotentes. Les CS multipotentes sont des cellules plus<br />

matures capables de donner l’ensemble des cellules d’un tissu donné, comme par exemple, la<br />

cellule souche hématopoïétique (CSH) qui va donner naissance à l’ensemble des cellules du<br />

sang en passant par des étapes intermédiaires de progéniteurs bi- ou mono- potents au<br />

potentiel de différenciation et de prolifération restreints mais qui restent capables de<br />

reconstituer efficacement les cellules spécialisées du tissu hématopoïétique. Les précurseurs,<br />

déjà engagés vers un type de cellules particulier sont plus différenciés et souvent<br />

morphologiquement reconnaissables ; ils ont une durée de vie limitée et sont des cellules<br />

monopotentes ou unipotentes. Ceux sont les cellules les plus fréquentes en période postnatale.<br />

La hiérarchie de ces différentes CS est schématisée dans la figure I-1.<br />

3


Figur I 1 : Hiérarchie des cellules souches : progression de ces cellules tout au long du<br />

développement, du stade de totipotence jusqu’au stade de différenciation terminale avec<br />

l’intervention des cellules intermédiaires et des progéniteurs [2].<br />

2- Régulation des cellules souches<br />

Il apparaît donc que l’ensemble des cellules d’un organisme est régi selon un mode<br />

hiérarchique qui est particulièrement applicable en période post-natale. En effet, les cellules<br />

souches adultes (CSAd) ont une capacité d’auto-renouvellement et peuvent générer des<br />

cellules matures aux fonctions spécialisées. Typiquement, les CSAd donnent naissance à des<br />

cellules intermédiaires (progéniteurs puis précurseurs plus différenciés, cf. plus haut) avant<br />

d’atteindre la phase différenciée terminale. Le rôle principal des CSAd est d’assurer<br />

l’homéostasie du tissu auquel elles appartiennent, et dans une moindre proportion elles<br />

permettent de remplacer les cellules perdues lors d’une lésion tissulaire. Ce mode d’évolution<br />

4


cellulaire se base donc sur un modèle hiérarchique : tout au long du processus de<br />

différenciation, la CS perd son potentiel de prolifération. Selon le modèle hiérarchique<br />

statique, les CSAd les plus primitives sont quiescentes et lorsqu’elles entrent en cycle sous<br />

l’influence de stimuli du microenvironnement (cytokines, facteurs de croissance…), elles ne<br />

peuvent que se différencier, sans retour à un état plus indifférencié.<br />

Cependant, il a été récemment rapporté que les CS pourraient se diviser selon un mode<br />

asymétrique. Dans ce cas, certaines CS vont générer deux cellules filles différentes<br />

intrinsèquement. L’une va se différencier en cellule de plus en plus mature et l’autre va<br />

contribuer au repeuplement du compartiment souche. Un exemple de ce modèle est celui des<br />

CS musculaires striées squelettiques, les cellules satellites ; ce modèle sera décrit plus loin.<br />

Un autre est celui des CSH. Il a été rapporté que 30% des CSH donnent naissance à deux<br />

cellules filles différentes au niveau de leurs fonctions et leur capacité proliférative [3], [4] [5].<br />

Cette division asymétrique a été confirmée comme d’origine intrinsèque, c’est à dire qu’il ne<br />

s’agit pas d’une modification post-mitotique survenant, sous l’influence de facteurs<br />

extrinsèques, sur des cellules filles initialement intrinsèquement identiques (Beckmann,<br />

Sheitza, giebel blood 2008). Ce modèle de division asymétrique remet en cause certains<br />

points du modèle hiérarchique.<br />

Il se peut donc que ce modèle ‘hiérarchique’ soit en réalité plus ‘souple et cinétique’ faisant<br />

intervenir des modes de divisions asymétriques et/ou symétriques, suivant les types de CSAd<br />

et suivant les besoins du tissu lui-même : la CS quiescente qui entre en cycle peut soit se<br />

différencier, soit ‘retourner’, après une phase de prolifération, à un état quiescent. Dans ce<br />

« modèle cinétique », seules, les cellules proliférantes peuvent retourner à un état plus<br />

immature quiescent ; les cellules ayant initié une différenciation, comme dans le modèle<br />

hiérarchique, ne peuvent pas retourner à un état plus indifférencié ou quiescent. Toutes ces<br />

transitions phénotypiques font suite à de nombreux remodelages chromatiniens permettant<br />

d’activer différents programmes génétiques, soulignant une certaine plastique chromatinienne.<br />

Le ‘modèle cinétique’ de régulation des CSAd peut donc appuyer l’hypothèse que les CSAd<br />

soient dans une certaine mesure et dans certaines conditions, ‘plastiques’ et pourraient se<br />

transdifférencier, c'est-à-dire générer des cellules fonctionnelles matures d’un autre lignage<br />

que celui auquel elles appartiennent, après être passée par une étape moins différenciée puis<br />

indifférenciée avec la possibilité en un second temps d’adopter une nouvelle orientation<br />

cellulaire.<br />

5


B- Concept de plasticité<br />

La transdifférenciation est définie comme la conversion d’un type cellulaire vers un autre,<br />

sans que cela passe par un phénomène de dé-différenciation sous-entendant un passage par un<br />

stade plus souche, puis de re-différenciation [6], [7]. Cette définition peut être discutée dans le<br />

sens où, si on obtient une conversion complète de la cellule, cela implique le plus souvent une<br />

extinction du programme initial de cette cellule et donc potentiellement une dé-différenciation<br />

au moins partielle. Dans tous les cas, la mécanistique exacte sous-tendant cette<br />

transdifférenciation, reste peu claire, faisant émerger rapidement le terme de plasticité<br />

reflétant le degré de conversion d’une cellule vers un autre tissu sans préjuger du mécanisme.<br />

De plus, le phénomène de transdifférenciation reste difficile à mettre en évidence. En effet, on<br />

ne peut exclure la différenciation d’une population de CS pluripotentes. Le manque d’étude<br />

clonale et le fait qu’une population cellulaire souche peut être hétérogène, même si elle est<br />

hautement enrichie sont autant d’obstacles pour mettre en évidence un tel phénomène.<br />

Quoi qu’il en soit, le taux de conversion observé dans ces différents modèles de<br />

transdifférenciation varie de manière importante d’une étude à l’autre. En effet, suivant le<br />

type de cellules d’origine (CSH, CSM, moelle osseuse totale…) et les conditions techniques,<br />

pour la réorientation vers le tissu hépatique, ce taux va de 0,07% à 50% [8], [9] pour la<br />

réorientation musculaire striée squelettique il est de 0,2% à 12,5% ([10], [11], [12] et pour la<br />

réorientation pulmonaire, il varie de 1 à 30% [13], [14], [15], [2]. Même si, dans certains cas,<br />

le taux de conversion peut atteindre 50%, en moyenne, il n’excède pas les 2%. Ces résultats<br />

très différents dépendent des modèles de transplantations utilisés, de la nature et l’importance<br />

de la lésion tissulaire, du nombre de lésions, du type de mobilisation des cellules, du<br />

phénotype et de la fonction des cellules injectées, de l’existence ou non d’une irradiation de<br />

l’hôte. Cependant, malgré l’existence dans certains travaux, d’une participation spontanée<br />

efficace des cellules alternes, dans la majorité des cas, le taux de conversion reste faible, en<br />

particulier lorsqu’il s’agit de réorientation vers le tissu neurologique ou cardiaque.<br />

1- Les premiers travaux<br />

Dans les années 2000, plusieurs études de conversion cellulaire tentent de remettre en cause le<br />

dogme selon lequel une cellule nichée dans un tissu donné n’engendre que des cellules<br />

spécialisées de ce tissu et ne peut pas adopter dans sa descendance le destin de deux feuillets<br />

embryonnaires différents. L’un des premiers modèles de conversion s’est basé sur l’utilisation<br />

6


de neurosphères, agrégats cellulaires sphériques résultant de la prolifération in vitro de<br />

progéniteurs immatures issus du striatum du cerveau de souris adultes : ces neurosphères, une<br />

fois injectées par voie intra-veineuse dans des souris irradiées sub-létalement, participent à la<br />

production de cellules hématopoïétiques fonctionnelles [16]. D’autres travaux ont montré que<br />

les cellules de la moelle osseuse participaient à la régénération de plusieurs tissus, comme par<br />

exemple, les cellules gliales du cerveau [17], [18], mais aussi les cellules musculaires [19],<br />

[20]. Par la suite, d’autres conversions ont été rapportées : la moelle osseuse donnant du foie<br />

[21], [22], [23], [24] ou du muscle [7], le muscle donnant du sang [25], le sang donnant du<br />

cerveau [26], [27].<br />

2- Controverses<br />

a- Greffon cellulaire hétérogène pouvant ou non contenir des cellules pluripotentes<br />

Toutes ces observations ont donc permis l’émergence du concept de plasticité et de<br />

transdifférenciation, selon lequel une cellule d’un tissu donné peut changer ses<br />

caractéristiques en se transdifférenciant en une cellule d’un autre tissu. Cependant, des<br />

analyses plus rigoureuses ont été réalisées, y compris par les auteurs des publications initiales<br />

remettant en cause ce phénomène de plasticité. En effet, l’hétérogénéité cellulaire peut<br />

expliquer beaucoup des données expérimentales de plasticité : les populations cellulaires<br />

utilisées, notamment les cellules de moelle osseuse, comprennent plusieurs types de cellules<br />

plus ou moins immatures, ou bien contiennent des cellules pluripotentes, pouvant ainsi<br />

contribuer à la régénération de différents tissus, sans qu’aucun phénomène de<br />

transdifférenciation n’en soit à l‘origine. Le greffon peut donc être « contaminé » par des<br />

cellules d’une autre origine tissulaire. Cette possibilité a été évoquée pour expliquer en<br />

particulier, la reconstitution hématopoïétique observée après transplantation de cellules de<br />

muscle squelettique [28], [29]. De plus, il a été montré que certaines CSH peuvent migrer<br />

dans différents tissus, notamment dans le muscle, et contaminer ainsi le greffon utilisé pour le<br />

protocole expérimental.<br />

b- Fusion<br />

Ce phénomène a également remis en cause le phénomène de plasticité. Il est en partie<br />

responsable du chimérisme observé après greffe de moelle osseuse. Dans le modèle murin de<br />

tyrosinémie induite provoquant des atteintes hépatiques sévères, Lagasse et al montrent que<br />

7


certaines souris peuvent être traitées par la transplantation de cellules de moelle osseuse et<br />

que le mécanisme de conversion implique un phénomène de fusion cellulaire et non de<br />

transdifférenciation [22]. Plusieurs études ont mis en évidence des phénomènes de fusion dans<br />

des modèles de conversion vers des cellules hépatiques, cardiomyocytaires, neuronales et<br />

musculaires striées squelettiques [30], [22], [31], [32], [33], [30]. La fusion cellulaire peut<br />

donc être considérée comme un mécanisme possible de conversion, distinct du mécanisme de<br />

transdifférenciation. Des travaux plus récents portant sur la contribution des CSH à la<br />

myogenèse striée rapportent également des phénomènes de fusion entre cellules du donneur<br />

et celles du receveur [34], [35], [36], [37]. Des expériences basées sur des modèles de souris<br />

transgéniques exprimant Cre restreinte au lignage hématopoïétique, suggèrent qu’au moins un<br />

des partenaires soit une cellule myéloïde différenciée [34], [35]. Le niveau de maturation de la<br />

cellule musculaire impliquée dans cette fusion n’est pas encore connu. Cependant, dans des<br />

conditions ‘physiologiques’, les myoblastes, progéniteurs musculaires, fusionnent soit avec<br />

d’autres myoblastes, soit avec des myotubes natifs, soit avec des myofibres lésées. C’est<br />

pourquoi, les macrophages ou d’autres cellules inflammatoires, connues pour infiltrer le<br />

muscle lésé [38], sont très certainement exposés à des signaux fusogènes. En effet, les<br />

macrophages sont connus pour être aptes à fusionner : physiologiquement, génération<br />

d’ostéoclastes et pathologiquement, génération de cellules multinucléées gigantocellulaires<br />

[39]. C’est pourquoi, la fusion des cellules musculaires endogènes avec des cellules<br />

hématopoïétiques pourrait être possible.<br />

3- Conversion spontanée et utilité thérapeutique<br />

Que ce soit par un mécanisme de réorientation (transdifférenciation, fusion, autres…), ou<br />

grâce à la présence de CS pluripotentes l’objectif final est de pouvoir à terme utiliser ces<br />

cellules à des fins thérapeutiques. Une fois la fonctionnalité du modèle vérifiée, il faut<br />

s’assurer de son absence de dangerosité (concernant le potentiel oncogénique par exemple) et<br />

évaluer le potentiel immunogène des cellules. Dans tous les cas, il s’avère que le phénomène<br />

de plasticité est rare et difficile à mettre en évidence. De plus, ce type de conversion cellulaire<br />

survient dans des conditions particulières de stress lors d’une lésion tissulaire avec un besoin<br />

urgent de réparation. Cette « plasticité spontanée », contribuant de manière très limitée à la<br />

régénération du tissu lésé a cependant été utilisée dans un but thérapeutique. Par exemple,<br />

dans le domaine de thérapie cellulaire cardiaque, l’effet de l’injection intra-coronaire de<br />

cellules dérivant de la moelle osseuse a été, à plusieurs reprises, analysé. Bien que l’innocuité<br />

8


et le bénéfice réel de ce type de thérapeutique n’aient pas été encore démontrés, plusieurs<br />

essais cliniques sont en cours : BOOSTI et II (cellules souches de moelle osseuse) [40], [41],<br />

<strong>STEM</strong>I (cellules souches de moelle osseuse) [42], [43], REPAIR-AMI (CS de moelle osseuse<br />

et progéniteurs provenant du sang périphérique) [44], REVIVAL-2 (CS de moelle osseuse)<br />

[45], [46], MAGIC (CS périphériques) [47], [48]. L’amélioration globale de la fonction<br />

ventriculaire, lorsqu’elle existe, est modérée et il est admis qu’elle n’est pas liée à une<br />

conversion des cellules transplantées en cardiomyocytes mais plutôt à un effet paracrine du<br />

greffon, ce qui explique probablement la faible efficacité de ce type de thérapie cellulaire.<br />

D’autres essais ont été menés avec d’autres types de cellules telles que les fibroblastes [49],<br />

les cellules musculaires lisses [50], les cellules endothéliales [51], avec, à nouveau, des<br />

résultats modestes. Le transfert de myoblastes squelettiques n’a permis, lui aussi, qu’une<br />

faible amélioration fonctionnelle cardiaque [52], avec un risque d’arythmie cardiaque élevé<br />

nécessitant peut-être, si cette thérapeutique est maintenue, une co-implantation de<br />

défibrillateur et/ou une co-administration prophylactique de pharmacopée [53]. Les résultats<br />

les plus prometteurs sont observés avec les cellules contractiles telles que les cardiomyocytes<br />

fœtaux qui peuvent être orientés vers la cardiomyogenèse adulte dans un environnement<br />

approprié mais qui ne peuvent pas représenter une source cellulaire pour des raisons évidentes<br />

[54]. Ces observations soulignent l’importance de greffer des cellules ayant une fonctionnalité<br />

proche de celle de la cellule mature terminale du tissu lésé. Une étape préalable de<br />

reprogrammation forcée des cellules du greffon, permettrait d’optimiser les effets de la<br />

thérapie cellulaire et de pallier certaines complications inhérentes au type de cellules utilisées.<br />

De plus, s’il est possible de greffer ces cellules reprogrammées provenant du receveur lui-<br />

même, donc en contexte d’auto-greffe, l’immunosuppression ne serait pas nécessaire, et donc<br />

les effets toxiques liées aux agents immunosuppresseurs (infections, néoplasies secondaires,<br />

toxicités organiques notamment rénales) seraient évités.<br />

C- Plasticité forcée et reprogrammation<br />

1- Reprogrammation cellulaire basée sur le transfert de gènes maîtres ou essentiels pour le<br />

développement d’un tissu<br />

On peut espérer réorienter une cellule d’un tissu donné vers un autre type (tissu cible) en<br />

modifiant son programme génétique sous l’effet de l’expression ectopique d’un gène<br />

« maître » pour la détermination des cellules du tissu cible. Il existe plusieurs exemples de<br />

9


gènes « maîtres » ou tout au moins, jouant un rôle essentiel dans la détermination vers un tissu<br />

donné : MyoD1 et Myf5 pour la myogenèse striée squelettique ; peroxysome activating<br />

receptor-γ (PPARγ) et CCAAT-enhancer binding protein-α (C/EBP α) pour l’adipogenèse ;<br />

pancreatic-duodenal homeobox gene (Pdx1) [55], [56], Neurogénine 3 (Ngn3) [57], [58] [59],<br />

Hairy and Enhancer-of-split-1 (Hes1) et pancreas transcription factor-1a/p48 (PTF1-p48) pour<br />

le développement pancréatique [60], [61], [62], [63], [64]; Pax6 [65], [66], [67] pour le<br />

développement de l’œil. Ainsi, dans le domaine musculaire strié squelettique chez l’homme,<br />

l’expression ectopique de MyoD1 par les adipocytes [68], les fibroblastes de peau, de muscle<br />

ou de moelle osseuse [69], permet leur conversion myogénique striée squelettique à des taux<br />

nettement plus importants que ceux obtenus dans le cadre de la plasticité (spontanée).<br />

Cependant, MyoD1 entraine une sortie du cycle cellulaire et une différenciation immédiate, ce<br />

qui peut constituer un obstacle pour des fins de thérapie cellulaire en termes de richesse en<br />

cellules et survie du greffon. Concernant Pax6, son expression forcée chez le Xénope ou la<br />

drosophile, permet la formation de structures ophtalmiques différenciées matures<br />

surnuméraires. La présence de multiples marqueurs moléculaires indique l’existence de<br />

cellules rétiniennes matures, de cellules de Muller, de photorécepteurs, de cellules<br />

pigmentaires, similaires à celles observées dans l’œil endogène. La formation des yeux<br />

ectopiques et endogènes peut être supprimée par la co-expression de formes dominantes<br />

négatives de Pax6, soulignant son rôle potentiel dans des thérapies cellulaires de<br />

reprogrammation [66]. De manière analogue, le transfert de PDX-1 dans les CSM humaines<br />

de moelle osseuse induit leur différenciation en cellules produisant de l’insuline et permet<br />

d’améliorer le phénotype de souris diabétique [70]. La neurogénine1 permet la réorientation<br />

des CSM vers le lignage neurologique. Dans des modèles de souris ayant un accident<br />

vasculaire cérébral, l’injection de ces cellules reprogrammées améliore la fonction motrice de<br />

manière significative [71].<br />

Les reprogrammations cellulaires peuvent être basées sur l’utilisation de facteurs non<br />

déterminants pour le développement du tissu mais nécessaires pour l’obtention de certaines<br />

propriétés. Par exemple, l’expression de protéines de jonction telles que la connexine-43 par<br />

les myocytes striés squelettiques en vue de thérapie cellulaire cardiaque, a montré une<br />

protection contre les tachycardies ventriculaires [72]. Ainsi, l’utilisation des myoblastes<br />

squelettiques exprimant de manière ectopique la connexine 43 pourrait également être un outil<br />

thérapeutique intéressant.<br />

10


2- Reprogrammation cellulaire basée sur le transfert, dans des cellules somatiques, de<br />

gènes impliqués dans le caractère souche : modèle des induced pluripotent stem cells (iPS)<br />

La thérapie cellulaire pourrait également se baser sur l’utilisation de CS pluripotentes pour<br />

lesquelles une différenciation particulière serait favorisée : ainsi, un greffon riche serait<br />

obtenu avec plusieurs types de cellules matures selon les besoins. L’équilibre<br />

plasticité/stabilité génétique des CS et des progéniteurs multipotents est fondamental pour leur<br />

orientation [73]. Ce principe est particulièrement applicable aux cellules ES qui ont la<br />

capacité de s’orienter vers tous les types cellulaires de l’organisme et en même temps ont la<br />

capacité de se maintenir dans un état pluripotent dans certaines conditions de culture. L’autorenouvellement<br />

nécessite le maintien d’un programme d’expression génique particulier, qui<br />

est ajusté et modifié lorsque le progéniteur adopte une voie de différenciation. La régulation<br />

positive ou négative des gènes est essentiellement basée sur l’action des facteurs de<br />

transcription et celle des régulateurs épigénétiques comprenant les modificateurs des histones,<br />

de la méthylation et les remodeleurs chromatiniens [74], [75]. C’est le contrôle étroit de<br />

l’expression des gènes au cours du développement qui permet de gouverner la fonction et<br />

l’identité cellulaires, et c’est en connaissant les différents régulateurs que la reprogrammation<br />

cellulaire via une étape de dé-différenciation vers un état souche puis une différenciation<br />

contrôlée vers un type cellulaire défini pourra être réalisée.<br />

Concernant les facteurs de transcription impliqués potentiellement dans l’état souche d’une<br />

cellule, le modèle des cellules ES a permis d’identifier plusieurs facteurs régulant l’état de<br />

pluripotence des ES : Oct4, Nanog, Sox2, que ce soit chez la souris ou l’homme. Ainsi, grâce,<br />

en partie, à ces facteurs de transcription, des cellules ES-like, les iPS, modèle cellulaire de<br />

reprogrammation par dé-différenciation et re-différenciation, ont été obtenues à partir de<br />

cellules somatiques. Il est ainsi possible d’obtenir des CS ayant les mêmes caractéristiques<br />

que les cellules ES sans qu’il soit nécessaire de détruire des tissus embryonnaires, levant ainsi<br />

un obstacle éthique. Takahashi et al ont obtenu des iPS à partir de fibroblastes de souris en les<br />

faisant exprimer de manière ectopique Oct4, Sox2, Klf4 et Myc [76]. Puis, des iPS humains<br />

ont été établies à partir de cellules somatiques en utilisant deux combinaisons de facteurs de<br />

transcription : Oct4, Sox2, Klf4, Myc ou Oct4, Sox2, Nanog, Lin28. Bien que les perspectives<br />

soient intéressantes dans le cadre de la thérapie cellulaire, les facteurs utilisés sont<br />

potentiellement oncogéniques [77]. Il a été cependant montré que Myc n’est pas nécessaire<br />

pour la génération des iPS [78], [79]. Plus récemment, l’utilisation de deux facteurs (Oct4 et<br />

Klf4 ou Myc) a été montrée suffisante pour reprogrammer des CS neurales [80]. Enfin, Oct4<br />

11


est suffisant pour générer des CS pluripotentes à partir de CS neurales de souris [81]. Il faut,<br />

in vivo, que la différenciation de ces iPS soit optimale et contrôlée, de même que leur<br />

fonctionnalité. A ce jour, peu d’études de réparation cellulaire basées sur les cellules dérivant<br />

d’iPS sont décrites mais des cardiomyocytes fonctionnels ont été obtenus à partir d’iPS,<br />

soulignant leur utilisation potentielle dans les thérapies cellulaires cardiaques [82]. D’autre<br />

part, dans le domaine de la myogenèse striée squelettique, le transfert de séquences codant la<br />

dystrophine dans des IPS provenant de patients souffrant de myodystrophies de Duchenne ou<br />

dans des IPS dérivant de souris mdx permet de détecter de la dystrophine et d’améliorer le<br />

phénotype des souris transplantées [83].<br />

3-Facteurs pouvant influencer la reprogrammation cellulaire<br />

a- Régulation épigénétique<br />

La modulation épigénétique influe sur l’accessibilté des facteurs de transcription à l’ADN<br />

[84], [85], soulignant leur rôle potentiel dans la régulation des états souche/différencié.<br />

Par exemple, la méthylation de l’ADN de certaines séquences régulatrices de gènes<br />

particuliers permet la différenciation des cellules et limite leur pluripotence. Les cibles de<br />

méthylation sont les promoteurs de gènes impliqués dans le caractère souche ou des gènes<br />

spécifiques de lignée [86]. Cette observation suggère que la méthylation réprime stablement la<br />

pluripotence et empêche la réactivation aberrante de dé-différenciation au moment de la<br />

maturation du progéniteur. Cette hypothèse est appuyée par le fait que la génération d’iPS à<br />

partir de cellules somatiques est amplifiée par un inhibiteur de méthylation, la 5-azacytidine<br />

[87]. D’autre part, l’exposition des CSM de moelle osseuse à la 5-azacytidine favorise<br />

l’expression de protéines musculaires et de canaux calciques [88], indiquant que ce type de<br />

modulation épigénétique peut concerner plusieurs niveaux de maturité cellulaire.<br />

L’acétylation est un autre mode de régulation épigénétique impliqué dans la balance<br />

pluripotence/différenciation. Il a été récemment montré que les précurseurs<br />

d’oligodendrocytes peuvent être convertis en CS neurales après exposition aux bone<br />

morphogen protein (BMPs), via des phénomènes d’inhibition d’histone déacétylase (HDAC).<br />

L’inhibition des HDAC favorise la plasticité des oligodendrocytes en les rendant plus<br />

‘souches’, via notamment la réactivation de Sox2. Il a été également montré que l’inhibition<br />

des HDAC active l’expression de Sox2, Sox12 ainsi que d’autres facteurs impliqués dans<br />

l’état souche neural et éteint les marqueurs d’oligodendrocytes, soulignant que l’acétylation<br />

12


permet une plasticité neurale [89]. Chez l’homme, des iPS ont été obtenus à partir de<br />

fibroblastes reprogrammés avec la combinaison Oct4 et Sox2 en présence de l’acide<br />

valproïque qui est un agent acétylant [90]. Cela montre que d’une part, certaines molécules<br />

chimiques favorisent à elles seules une reprogrammation et que d’autre part, il est nécessaire<br />

de mieux comprendre l’environnement épigénétique des cellules à reprogrammer.<br />

b- Influence des micro-ARN (miRNA)<br />

Les micro-ARN (miRNA) sont des régulateurs de la traduction récemment identifiés. Ces<br />

petites séquences d’ARN non codant se fixent sur des ARN cibles et répriment leur<br />

traduction. Les miRNA sont impliqués de manière globale dans la régulation de l’ontogénie<br />

de nombreux tissus [91], [92], en particulier le muscle strié squelettique [93], [94] et le<br />

muscle cardiaque [95], à plusieurs stades du développement. Leur rôle dans la régulation<br />

pluripotence/différenciation dans les cellules ES a été souligné par les résultats d’expériences<br />

de gain ou perte de fonction avec des miRNA spécifiques [96]. D’autres travaux récents ont<br />

montré l’association de facteurs de transcription clés des cellules ES (Oct4, Nanog, Sox2 et<br />

TCf3) et des miRNA préférentiellement présents dans les cellules ES [97]. De plus<br />

l’inhibition d’Oct4 résulte en une extinction de ces miRNA [97]. Ainsi, l’inhibition de<br />

certains miRNA impliqués dans l’auto-renouvellement des cellules souches, permettrait de<br />

reprogrammer des cellules somatiques.<br />

4- Synthèse<br />

L’homéostasie tissulaire est assurée par les fonctions des cellules souches spécifiques de ces<br />

tissus. Dans certaines conditions pathologiques, ces cellules souches ne sont pas suffisantes<br />

pour une réparation optimale. Dans ce cas, d’autres cellules provenant d’autres tissus, peuvent<br />

migrer et participer à la régénération tissulaire. Ces cellules alternes peuvent aider en<br />

sécrétant des facteurs de croissance, de survie ou chémoattractants (effets paracrines), ou bien<br />

en se réorientant pour se différencier en cellules matures terminales fonctionnelles du tissu<br />

atteint. Ce phénomène de transdifférenciation suggére une certaine plasticité des cellules, et<br />

son existence reste controversée. Même si elle a été parfois mise en évidence, cette plasticité<br />

spontanée est un mécanisme de réparation marginal.<br />

Le contrôle de l’équilibre stabilité/plasticité génétique des cellules, en particulier celui des<br />

CS, est finement régulé par des facteurs de transcription particuliers, un contexte épigénétique<br />

13


et les miRNA. La meilleure compréhension des marques transcriptionnelles et épigénétiques<br />

des différents états des CS, pluripotence ou état différencié, a permis d’envisager des modèles<br />

de reprogrammation forcée, en présence ou non de régulateurs épigénétiques. Les premiers<br />

travaux d’expression ectopique se sont basés sur l’utilisation des facteurs maîtres essentiels<br />

dans le développement d’un tissu.<br />

Cette étape de reprogrammation forcée préalable des cellules à utiliser potentiellement dans la<br />

thérapie cellulaire pourrait optimiser la régénération du tissu lésé. Dans les expériences de<br />

cette thèse, nous avons utilisé les facteurs de transcription maîtres impliqués à des étapes clés<br />

du développement musculaire strié squelettique ou cardiaque.<br />

Cependant, il faut réfléchir sur l’efficacité de cette reprogrammation et sa durabilité pour un<br />

effet thérapeutique significatif. D’autre part, le site d’intégration du transgène peut être<br />

responsable de survenue de tumeurs liée au site d’intégration, comme cela a pu être observé<br />

avec l’essai clinique de l’équipe d’A. Fisher à Necker qui a consisté en l’auto-greffe de CSH<br />

corrigée génétiquement via un transfert rétroviral du transgène γC (qui est absent chez les<br />

patients présentant le déficit immunitaire de type SCID). Chez trois patients inclus dans cet<br />

essai, cette intégration a été responsable de mutagenèse insertionnelle avec expression<br />

aberrante du gène codant pour LIM domain only 2 (LMO2) menant à une lymphoprolifération<br />

T qui a été responsable de la mort chez un des sujets et qui a pu être contrôlée chez deux<br />

autres sujet uniquement grâce à l’administration de chimiothérapie. Le développement de ces<br />

tumeurs lymphoïdes a pu être également favorisé par l’avantage de survie conféré par la<br />

thérapie génique (apport d’un transgène dont l’équivalent génique dans la cellule lymphoïde<br />

est absent ou muté) aux progéniteurs lymphoïdes, ainsi qu’au protocole lié à l’utilisation du<br />

vecteur lui-même (type de promoteur, existence ou non de séquences insulatrices, utilisation<br />

de gènes suicides) [98].<br />

14


II- MUSCLE STRIE SQUELETTIQUE<br />

1- Myogenèse striée squelettique et réparation naturelle<br />

A- Myogenèse striée squelettique embryonnaire<br />

1- Etapes tissulaires de la myogenèse striée squelettique embryonnaire<br />

Le muscle squelettique dérive, dans l’embryon, du mésoderme paraxial, qui se segmente en<br />

somites de part et d’autres du tube neural et de la notochorde selon une progression craniocaudale,<br />

(le somite le plus jeune étant le plus postérieur), [99], cf. figure II 1 ci-dessous.<br />

Chaque somite formé se différencie rapidement en sclérotome ventral et en dermomyotome<br />

dorsal. Le sclérotome, contribue à la formation du cartilage, des os de la colonne vertébrale et<br />

des côtes, alors que le dermomyotome, donne naissance au derme du dos et aux muscles<br />

squelettiques du corps, des membres, et de certains muscles faciaux. Le dermomyotome<br />

epaxial, adjacent au tube neural et à la notochorde, donnera naissance aux muscles épaxiaux<br />

(muscles du tronc) grâce à la formation du myotome [100], [101], [102]. Les autres muscles<br />

(en dehors de la plupart des muscles de la tête) dérivent de l’extrémité hypaxiale du<br />

dermomyotome grâce à la formation du bourgeon des muscles des membres [103], [104] . Les<br />

muscles de la tête dérivent, eux, du mésoderme antérieur paraxial non segmenté ainsi que du<br />

mésoderme préchordal [105].<br />

15


Figure II 1 : Représentation schématique des étapes précoces de la myogenèse squelettique<br />

(Buckingham et al 2006). Le muscle strié squelettique provient du mésoderme paraxial qui se<br />

segmente en somites. Chaque somite se divise en dermomyotome et en sclérotome. Les<br />

structures musculaires proviennent des régions épaxiale (muscle du tronc) et hypoaxiale du<br />

dermomyotome (muscle des membres). Le myotome est la première structure musculaire et<br />

contribue majoritairement aux muscles épaxiaux.<br />

2- Etapes cellulaires de la myogenèse striée squelettique embryonnaire<br />

a- Progéniteurs myogéniques<br />

Les somites contiennent des cellules souches/progéniteurs pluripotents qui donnent naissance<br />

au cartilage, aux cellules endothéliales, aux cellules des tendons, au tissu conjonctif, au derme<br />

et au muscle squelettique [106]. Les premiers progéniteurs prédéterminés pour le muscle<br />

squelettique proviennent de la région centrale du dermomyotome [100]. Ces cellules sont<br />

positives pour les facteurs de transcription Pax3 et Pax7. Une partie de cette population de<br />

progéniteurs Pax3+ et Pax7+ se différencie précocement dans le myotome et donc sortent du<br />

cycle et une autre partie est maintenue en état de prolifération durant le développement<br />

embryonnaire et fœtal des muscles du tronc et des membres [100], [102] et est à l’origine d’un<br />

16


continuum de progéniteurs musculaires de plus en plus matures : les progéniteurs Pax3+<br />

hypaxiaux [107], [108], [109] puis les myoblastes qui expriment les gènes majeurs de<br />

détermination musculaire que sont les Myogenic regulator factors ou MRF (Myf5+ et<br />

MyoD1+). MRF4, a un rôle plus difficile à préciser, mais joue également un rôle déterminant<br />

pour la progression progéniteur/myoblastes pendant la période embryonnaire [110], [111],<br />

[112], [113], [101], [102], [100]. La figure II-2 représente les différentes populations de<br />

cellules myogéniques en fonction du temps, de leur origine et de l’expression des facteurs-<br />

clés.<br />

b- Formation des fibres musculaires<br />

Ces myoblastes prolifèrent dans un premier temps puis se différencient et fusionnent pour<br />

donner des myotubes. Les myotubes sont des syncitia pluri-nucléés formés par la fusion de<br />

plusieurs myoblastes lors de la myogenèse. Les myotubes se différencient ensuite en fibres<br />

musculaires ou myocytes (qui comprennent de multiples myofibrilles) sous l’influence<br />

notamment des MRF. Au cours de cette différenciation, les myofibrilles, (qui composent la<br />

fibre musculaire), s’organisent et s’agencent en sarcomères. Le cytosquelette se réarrange et<br />

les noyaux (provenant des myoblastes) se relocalisent à la périphérie, donnant une nouvelle<br />

architecture au syncitium. Le sarcomère est composé de plusieurs filaments (myosine, actine,<br />

titine) intervenant dans la contraction musculaire. [103], [114]. Cette phase constitue la<br />

myogenèse primaire. Pendant la myogenèse secondaire, les fibres secondaires sont générées à<br />

partir de la fusion de myoblastes entre eux [115], et également avec les myofibres primaires<br />

[116]. Les myotubes secondaires restent en un premier temps attachés aux myofibres<br />

primaires, puis s’autonomisent, s’allongent et se distinguent des myofibres primaires par leur<br />

plus petite taille [117]. De manière générale chez les mammifères, les fibres primaires sont<br />

programmées pour un phénotype lent, alors que les fibres secondaires le sont pour un<br />

phénotype rapide [118], [119].<br />

17


Figure II 2: Représentation schématique des différentes populations de cellules<br />

myogéniques en fonction du temps, de leur origine (partie A) et de l’expression des facteurs<br />

clés (partie B) (selon Sambasivan et Tajbakhsh 2007). Il existe plusieurs vagues de<br />

progéniteurs myogéniques constituant un continuum de cellules myogéniques s’étendant des<br />

progéniteurs somitiques, du dermomyotome (population Pax3+/Pax7+), du myotome (avec<br />

notamment les progéniteurs Myf5+) puis les myoblastes (Myf5+ et Myf5-).<br />

18


3- Régulation du développement musculaire strié squelettique<br />

Comme tout processus de développement tissulaire, celui-ci est contrôlé par deux grandes<br />

voies de régulation : une voie intrinsèque impliquant des facteurs de transcription et une voie<br />

extrinsèque impliquant des facteurs environnementaux.<br />

a- Les facteurs intrinsèques<br />

De nombreux facteurs de transcription interviennent dans le développement musculaire strié<br />

squelettique. On peut citer notamment les facteurs appartenant à la famille des Pax (Pax3,<br />

Pax7), les MRF (Myf5, MyoD1, Mrf4, Myogénine), les protéines de la famille Six, le facteur<br />

SRF. Nous nous intéresserons aux facteurs intervenant dans la spécification et la<br />

détermination myogéniques striés squelettiques : d’une part, les facteurs à homéodomaine<br />

pair-box Pax3 et Pax7 qui sont essentiels dans la spécification des progéniteurs musculaires<br />

[120], [100] et d’autre part, les MRF à domaines bHLH, Myf5, MyoD1, Mrf4 et Myogénine,<br />

qui sont essentiels à la détermination et/ou la différenciation myogénique [114]. Le processus<br />

responsable de l’orientation que va prendre une cellule particulière vers un tissu précis au<br />

cours du développement implique une phase de spécification puis une phase de détermination.<br />

La spécification n’est pas un état permanent et les cellules peuvent encore ‘choisir’ leurs<br />

destinées, sous l’influence d’informations supplémentaires. En revanche, la détermination est<br />

un état dans lequel la cellule s’est engagée de manière irréversible vers un lignage. Ce<br />

processus est sous le contrôle de facteurs environnementaux et intrinsèques et mène à l’état de<br />

différenciation terminale.<br />

i- Les facteurs Pax<br />

Les facteurs Pax3 et Pax7 sont des facteurs de transcription [121], [122] nécessaires à la<br />

spécification des progéniteurs musculaires embryonnaires et/ou adultes [120], [100]. Ils sont<br />

essentiels pour l’émergence et la survie des progéniteurs musculaires puisque les souris<br />

doublement invalidées pour ces gènes présentent un défaut quasi-total en cellules musculaires<br />

[100], [121], [123]. Ces progéniteurs Pax3+/Pax7+ dérivent de la région centrale du<br />

dermomyotome [113] et sont maintenus tout au long du développement musculaire aux stades<br />

embryonnaire et fœtal [101], [100], [102], [124]. Ils prolifèrent et n’expriment pas de<br />

marqueurs musculaires mais ils peuvent initier le programme myogénique en activant les<br />

facteurs Myf5 et MyoD1 [125]. En effet, Pax3 régule directement Myf5 et MyoD1 [121],<br />

[112], [126] en période pré-natale. Dans la période post-natale, les facteurs Pax3 et Pax7<br />

19


égulent la myogenèse via MyoD1 et n’ont pas d’action directe sur Myf5, [100] [121]. Cette<br />

population de progéniteurs musculaires embryonnaires Pax3+/Pax7+ contribuent donc à la<br />

croissance du muscle embryonnaire et fœtal mais intervient également dans l’émergence des<br />

cellules satellites, cellules souches musculaires chez l’adulte [100], [101]. Le facteur Pax3 est<br />

d’abord exprimé dans le mésoderme pré-somitique [127], [128] puis dans l’ensemble du<br />

dermomyotome et enfin, est restreint à la région hypaxiale [127], [129]. Les modèles<br />

d’invalidation totale et conditionnelle de Pax3 montrent que ce facteur est impliqué dans la<br />

musculature hypaxiale et surtout épaxiale [130], [127], [131], [132]. Les progéniteurs des<br />

muscles des membres de ces mutants entrent en apoptose et sont incapables de migrer vers les<br />

bourgeons des muscles des membres [107]. Pax3 est également impliqué dans la formation du<br />

myotome, mais cette fois, de concert avec les facteurs MRF [110]. Enfin, Pax3 n’est pas<br />

exprimé dans les progéniteurs des muscles de la tête [133], [122] contrairement à Pax7 qui y<br />

est détecté, une fois que Myf5 est exprimé [122]. Pax7 intervient également dans la<br />

myogenèse du tronc et des membres. Les progéniteurs Pax7+ assurent le développement<br />

musculaire jusqu’à la taille adulte du muscle [122], [125], [126] et sont à l’origine des cellules<br />

satellites dont la survie est essentiellement assurée par le facteur Pax7.<br />

Figure II 3 : Rôle de Pax3 et Pax7 dans la régulation des progéniteurs musculaires striés<br />

squelettiques pré- et post-nataux (Buckingham et al 2007)<br />

20


ii- Les Myogenic Regulator Factors<br />

Les gènes MRF codent pour des facteurs à domaine bHLH essentiels dans les phases de<br />

détermination (Myf5, MyoD1, Mrf4) et de différenciation (Mrf4, Myogénine) de la<br />

myogenèse striée squelettique au cours du développement embryonnaire et, pour Myf5 et<br />

MyoD1 durant la période post-natale. Le premier facteur MRF à avoir été cloné et étudié est<br />

MyoD1 [134], [135], suivi de Myf5 [134]. Des expériences d’expression ectopique leur ont<br />

conféré la propriété de facteurs maîtres myogéniques striés squelettiques, puisque ces<br />

protéines sont aptes à réorienter de nombreux types cellulaires non musculaires vers le lignage<br />

myogénique strié squelettique (ces résultats seront décrits plus loin). Ces observations ont été<br />

confortées par les résultats des modèles expérimentaux étudiant la myogenèse au cours du<br />

développement embryonnaire et fœtal. Les progéniteurs pré-nataux qui expriment ces facteurs<br />

sont les myoblastes engagés définitivement dans la voie myogénique striée squelettique.<br />

L’induction des MRF dans les cellules Pax3+/Pax7+, reflétant la progression<br />

progéniteur/myoblastes, est régulée par des facteurs extrinsèques environnementaux (qui<br />

seront présentés dans le chapitre suivant). En combinaison avec Pax3, Myf5 est essentiel pour<br />

la myogenèse du tronc [136], [137]. L’expression de Myf5 au niveau de la région dorsoantérieure<br />

des somites, à E8 chez la souris, précède celle de MyoD1 qui a lieu au niveau de la<br />

région dorso-latérale du somite à E9,5 [138], [139]. MyoD1 est un facteur de détermination<br />

myogénique qui agit plus particulièrement dans la myogenèse hypaxiale [140]. Myf5 et<br />

MyoD1 sont des facteurs déterminants de la myogenèse striée squelettique car ils orientent<br />

définitivement les progéniteurs vers le lignage musculaire alors que la myogénine est requise<br />

pour la différenciation musculaire de ces précurseurs engagés. Le rôle de Mrf4 est plus<br />

complexe. Il permet la progression progéniteur/myoblaste uniquement durant la phase<br />

embryonnaire [141], [142], [143], [144], [110]. Mrf4 intervient également dans la<br />

différenciation en activant directement la myogénine. Les souris triplement invalidées pour<br />

Myf5, MyoD1 et Mrf4 sont totalement dépourvues de structures musculaires et de myoblastes<br />

[110], [111]. Les progéniteurs sont en revanche présents et ils adoptent un autre programme<br />

de différenciation ou entrent en apoptose [145]. La différenciation musculaire implique une<br />

sortie du cycle cellulaire, la fusion des myoblastes et la formation des cellules multinucléées<br />

(myofibres). La Myogénine est essentielle pour la maturation musculaire terminale. Dans les<br />

souris invalidées pour la Myogénine, il est observé un grand défaut au niveau de la<br />

différenciation musculaire [146], [147]. De manière surprenante, l’inactivation conditionnelle<br />

de la Myogénine en période fœtale ne résulte pas en une perte complète de cette<br />

différenciation, suggérant qu’il pourrait exister des mécanismes Myogénine-indépendants en<br />

21


période fœtale pour la maturation musculaire terminale [148]. Mrf4 est également détecté<br />

dans les fibres musculaires matures. Il pourrait être impliqué dans le maintien du statut de<br />

différenciation, mais l’inactivation de son gène ne permet pas d’obtenir un phénotype<br />

musculaire particulier [143].<br />

b- Facteurs environnementaux<br />

De nombreux facteurs environnementaux régulateurs de la myogenèse striée squelettique<br />

(Sonic Hedgehog, Wnt, BMP, Myostatine, Notch, FGF, HGF/Met, insuline/IGF1, acide<br />

rétinoïque…) ont été identifiés et étudiés. Par exemple, la Myostatine, qui appartient à la<br />

famille du TGF, régule négativement la masse musculaire en inhibant la prolifération<br />

myoblastique [149], [150], [151], [152]. La voie Notch intervient quant à elle au niveau du<br />

dermomyotome pour favoriser l’orientation vers le lignage musculaire [153], amplifier le pool<br />

de progéniteurs Pax3+/Pax7+ et permettre la prolifération myoblastique [154]. La voie<br />

HGF/Met régule positivement la migration des myoblastes pour la myogenèse hypaxiale<br />

[155]. D’autres acteurs interviennent également tels que les acteurs de la voie Sonic<br />

Hedgehog (Shh), les agents Wnt et les BMP.<br />

i- Voie Sonic Hedgehog (Shh)<br />

La voie Shh est une voie de signalisation importante dans les processus développementaux, le<br />

contrôle de la prolifération, la survie cellulaire et la croissance chez l’embryon et l’adulte. Shh<br />

est une glycoprotéine sécrétée qui fixe et active un récepteur hétérodimérique composé de<br />

Patched (Ptc) et Smoothened (Smo). Il est directement impliqué dans la détermination du<br />

somite embryonnaire [156]. Il est essentiel pour la myogenèse épaxiale, comme le montrent<br />

les résultats obtenus dans les mutants Shh qui perdent leurs myoblastes épaxiaux<br />

(occasionnant la perte de Myf5) [107]. En effet, Shh active l’expression de Myf5 via les<br />

facteurs gli [107] et son absence abolit toute expression de Myf5. Par ailleurs, Shh régule<br />

l’organisation du dermomyotome [157], [158], en favorisant notamment l’émergence des<br />

progéniteurs musculaires et en maintenant l’identité des structures épithéliales nécessaires à la<br />

formation du myotome [159]. Shh intervient également dans la prolifération mais également<br />

dans la différenciation musculaire adulte comme le montrent les expérimentations réalisées<br />

sur des myoblastes de poulet et de souris (C2C12) (Elia, Madhala, Ardon, 2007, BBA).<br />

22


ii- Voie Wnt<br />

Les protéines Wnt sont des molécules sécrétées, hautement conservées, impliquées elles aussi<br />

dans les processus développementaux [160], [161], [162]. Wnt induit les programmes<br />

myogéniques dans le somite [163]. Il existe au moins 19 membres Wnt chez la souris et<br />

l’homme. Chez la souris, les principaux facteurs Wnt sont Wnt1, Wnt7a, Wnt3, Wnt5b [164],<br />

[165]. Les Wnt initient la signalisation via les récepteurs Frizzled (Fz). Le signal wnt est relié<br />

par 2 cascades en aval: La voie canonique principale, implique la stabilisation de la β-caténine<br />

intracytoplasmique puis sa translocation dans le noyau et l’activation des gènes cibles. Les<br />

molécules Wnt interviennent différemment dans la régulation du développement musculaire<br />

strié squelettique. Par exemple, Wnt1 et Wnt3a, via la voie canonique, permettent l’activation<br />

de Myf5 au niveau somitique [166], [167]. D’autres facteurs tels que Wnt7a [168], via une<br />

voie non canonique, agissent sur MyoD1 et régulent la myogenèse hypaxiale [169]. Certains<br />

Wnt interviennent plus tardivement dans la régulation du type de myofibres (lentes ou<br />

rapides), tels que Wnt11 ou Wnt5. Chez la souris, Wnt11, via la voie canonique, intervient<br />

dans l’organisation de l’élongation des myofibres [170]. Enfin, Wnt4 (voie canonique)<br />

favorise la différenciation myogénique chez la souris [171], [172] et chez le poulet [173]. Il a<br />

été également montré des interactions entre les voies de signalisation Notch et Wnt via GSK3<br />

qui est maintenu dans une forme active par Notch et qui est inhibé par Wnt permettant la<br />

progression de la phase expansion/prolifération des progéniteurs musculaires (Notch) vers la<br />

phase de différenciation (Wnt), notamment pendant la myogenèse post-natale [174].<br />

iii- Voie BMP<br />

Les BMP sont des membres de la super-famille des facteurs TGFβ. Ces protéines jouent un<br />

rôle critique dans la chondrogenèse [175], [176]. La voie de signalisation BMP est également<br />

connue pour le blocage de la différenciation adipocytaire et myogénique [177], [178]. Dans le<br />

cadre de la myogenèse somitique, les BMP fournissent des signaux inhibiteurs qui se<br />

coordonnent avec ceux des signalisations Shh et Wnt [179]. La sécrétion de BMP par le<br />

plateau latéral du mésoderme (BMP4) évite l’expression prématurée de MyoD1 au niveau<br />

somitique en agissant via Pax3 [180], [181], [182]. La voie BMP permettrait également de<br />

bloquer la différenciation prématurée des progéniteurs myogéniques hypaxiaux en migration.<br />

L’action des BMP est contrebalancée par celle de Noggin qui est sécrété en réponse à la<br />

signalisation Wnt [183], [163], [179], [184]. La voie de signalisation Shh régule également la<br />

concentration en BMP au niveau des bourgeons des muscles du membre [185]. Certains<br />

23


agents BMP sont également régulés par la follistatine, qui appartient aussi à la famille TGFβ :<br />

chez le poulet, pendant le développement de la myogenèse hypaxiale, la follistatine favorise<br />

l’action de BMP7 et induit la croissance musculaire BMP7-dépendante mais bloque son<br />

action apoptotique [186]. Plus récemment, BMP11 a été décrit comme un inhibiteur de la<br />

différenciation myogénique et par conséquent, comme un régulateur de la masse musculaire<br />

[187].<br />

c- Les mi-RNA<br />

Les micro-RNA interviennent, eux aussi, dans la régulation de nombreux processus<br />

biologiques incluant l’oncogenèse [92], [91], le développement des membres [188], [189], du<br />

poumon, du système hématopoïétique [175].<br />

Plusieurs miRNA ont été caractérisés comme modulateurs de la différenciation myogénique<br />

[94] et il semblerait que certains miRNA soient impliqués dans plusieurs myopathies [190],<br />

[191]. Les miRNA musculaires les mieux caractérisés sont miR-1, miR-206 et miR-133 [93].<br />

Il a été montré que miR-1 et miR-206 régulent positivement la différenciation musculaire<br />

alors que miR-133 favorise la prolifération myoblastique [192], [193]. miR181 aide la<br />

différenciation en bloquant HoxA11, inhibiteur de MyoD1 [194]. En utilisant des techniques<br />

de perte et gain de fonction chez le poulet et la souris, il a été montré que l’expression<br />

ectopique de Myf5, MyoD1, Myogénine, MRF4 dans le tube neural de poulet en<br />

développement induit l’expression de miR spécifiques du muscle (miR-1 et miR-206), alors<br />

que la perte de Myf5 est responsable de la perte d’expression de ces miRNAs. De manière<br />

surprenante, la perte de MyoD1 n’influence pas l’expression des miRNAs [195]. Toutes ces<br />

observations soulignent les inter-régulations complexes entre facteurs intrinsèques et miRNA<br />

qui sont schématisées dans la figure II 4 suivante.<br />

24


MyoD1, Myogénine<br />

HoxA11<br />

miR-181<br />

Myf5<br />

?<br />

miR (lesquels?)<br />

miR-1<br />

miR-206<br />

miR-133<br />

Différenciation<br />

myogénique<br />

Prolifération<br />

myogénique<br />

Figure II 4 : Représentation schématique de l’inter-régulation miRNA/Facteurs de<br />

transcription myogénique. MyoD1 et Myogénine favorisent plutôt la différenciation des<br />

progéniteurs via les miR201 et miR206 alors que Myf5 favorise la prolifération des<br />

progéniteurs mais également leur différenciation. miR133 favorise la prolifération<br />

myogénique et bloque la différenciation. miR181 favorise la différenciation en bloquant<br />

HoxA11, inhibiteur de MyoD1.<br />

B- Myogenèse striée squelettique post-natale : les cellules satellites<br />

La myogenèse striée squelettique post-natale concerne à la fois la croissance physiologique du<br />

tissu et la régénération myogénique post-traumatique. Pour des raisons de facilité<br />

expérimentale, c’est ce dernier volet qui a été le plus étudié, mais les voies de régulation et les<br />

populations cellulaires concernées sont très probablement similaires. Le muscle squelettique<br />

est un tissu stable avec un faible taux de renouvellement des noyaux [196], [197]. Il est estimé<br />

chez le rat que, en dehors d’un contexte de stress, seuls 1 à 2% des noyaux sont remplacés<br />

chaque semaine [197] et chez l’homme, la durée de vie d’un myonucleus est de l’ordre de 15<br />

ans [198]. Cependant, le muscle est également capable de régénération rapide et extensive en<br />

réponse à une lésion sévère, que ce soit au décours d’un traumatisme ou d’un défaut génétique<br />

inné. Dans des conditions physiologiques, la capacité de régénération du muscle adulte est<br />

essentiellement assurée par une sous-population de progéniteurs musculaires particuliers, les<br />

cellules satellites. localisées entre la membrane basale et le sarcolemme des fibres<br />

musculaires matures [199], [200], [201]. Ces cellules représentent l’essentiel des progéniteurs<br />

myogéniques post-nataux. Ce n’est que très récemment que d’autres progéniteurs musculaires<br />

25


post-nataux ont été identifiés : les CS dérivant du muscle (MDSC). Ces cellules sont<br />

difficilement identifiables en terme de phénotype [25], leur potentialité n’étant pas restreinte<br />

au lignage musculaire [202], [203]. Elles seraient notamment aptes à s’orienter vers le lignage<br />

endothélial [204]. Enfin, leur origine reste floue : médullaire osseuse [205], [206], musculaire<br />

[207], [208] ou endothéliale. Toutes ces observations montrent que les MDSC sont une<br />

population cellulaire hétérogène mais qui pourrait contribuer également à la régénération<br />

musculaire [209].<br />

1- Description des cellules satellites<br />

a- Localisation et fonctions<br />

Les cellules satellites ont été initialement identifiées en microscopie électronique, sur la base<br />

de leur localisation anatomique et leur morphologie [199]. Ces cellules mononucléées sont<br />

situées sous la membrane plasmatique de la fibre musculaire et chaque fibre musculaire est<br />

associée à 2 à 7 cellules satellites [199]. Il a été démontré, qu’elles étaient aptes à se<br />

différencier en cellules musculaires striées squelettiques in vitro et in vivo [210], [211], [212]<br />

[213], [214], [215], [216], [217], [218], [37]. De plus, des expériences basées sur l’utilisation<br />

de radio-isotopes ont montré que les cellules satellites participent au muscle en croissance et<br />

qu’après plusieurs mitoses, la moitié des cellules filles des cellules satellites se différencient<br />

en cellules matures terminales et que l’autre moitié continuent à se diviser, suggérant que ces<br />

cellules sont aptes à s’auto-renouveler [213]. Cette capacité d’auto-renouvellement a été<br />

depuis, mieux caractérisée [215], [217], [218]. Ainsi, la double aptitude différenciation/autorenouvellement<br />

permet de qualifier les cellules satellites de cellules souches musculaires<br />

adultes. Leur rôle physiologique principal est de se différencier en cellules myogéniques pour<br />

permettre la croissance et la régénération musculaire post-natales [219], [220]. L’origine<br />

somitique [221], [199], [101], [124] versus endothéliale [222] des cellules satellites reste<br />

débattue.<br />

b- Marqueurs<br />

Ces cellules satellites peuvent être identifiées sur la base de marqueurs particuliers qui varient<br />

selon leur état fonctionnel. Chez la souris, elles sont en majorité quiescentes, elles expriment<br />

de faibles quantités de Myf5 et sont, pour la plupart, positives pour Pax7 [120] la M-<br />

Cadhérine [223], [224] et le CD34 [225], [226]. Parmi ces marqueurs, Pax7 joue un rôle<br />

26


crucial : son expression est requise pour la survie des cellules satellites post-natales [227],<br />

[126]. Les cellules satellites expriment également la vascular cell adhesion molecule-1<br />

(VCAM1) [228], c-Met [224], Syndecan 3 et 4 [229], [230], Foxk1 ou MNF [231], neural cell<br />

adhesion molecule-1 ou CD56. Cependant, ce profil d’expression varie en fonction de l’état<br />

activé ou quiescent des cellules satellites, pouvant rendre leur isolement sur la base de<br />

marqueurs phénotypiques difficile. Chez l’homme, les marqueurs des cellules satellites sont<br />

un peu différents : l’expression de CD34 par les cellules satellites humaines est controversée,<br />

la M-cadhérine n’est pas spécifique et le marqueur le plus fiable chez l’homme est le CD56,<br />

qui marque également une sous-population lymphocytaire qui pourrait coloniser le muscle en<br />

régénération et rendre certaines observations confuses [232].<br />

2- Implication des cellules satellites dans l’homeostasie musculaire<br />

a- Quiescence<br />

Dans des conditions physiologiques stables, la majorité des cellules satellites sont quiescentes,<br />

n’expriment que très peu Myf5 et aucune autre MRF. L’identité myogénique est surtout<br />

assurée par les gènes Pax : les cellules satellites de la plupart des groupes musculaires sont<br />

Pax7+ et, au sein de certains groupes musculaires, elles sont Pax3+ [123], [103]. Certaines<br />

structures chromatiniennes ou du cytosquelette pourraient également contribuer à maintenir<br />

cette identité myogénique, ainsi que les interactions de la cellule satellite avec son<br />

environnement (niche). La voie Notch joue aussi un rôle essentiel dans la régulation de la<br />

phase de quiescence des cellules satellites [154].<br />

b- Maintien du pool de cellules satellites<br />

i- Différents modèles de division cellulaire<br />

La balance auto-renouvellement/différenciation est cruciale pour le maintien des cellules<br />

souches et l’homéostasie tissulaire. Un dysfonctionnement à ce stade peut provoquer une<br />

diminution de l’auto-renouvellement avec une déplétion de la population de CS, alors qu’un<br />

auto-renouvellement non contrôlé résulterait en une surproduction de CS avec un risque<br />

tumorigène. En principe, un des mécanismes qui pourrait assurer cette balance est la division<br />

cellulaire asymétrique qui donne naissance à deux cellules filles différentes : une cellule<br />

destinée à l’auto-renouvellement et l’autre à la différenciation. Un autre mécanisme qui<br />

pourrait maintenir l’homéostasie des cellules souches se ferait via un auto-renouvellement<br />

stochastique dans lequel les deux cellules filles seraient destinées de manière aléatoire à la<br />

27


différenciation ou à l’auto-renouvellement. Enfin, un troisième modèle pourrait exister : le<br />

modèle stochastique modifié dans lequel certaines CS génèreraient exclusivement des cellules<br />

filles destinées à l’auto-renouvellement et d’autres CS donneraient naissance uniquement à<br />

des cellules destinées à la différenciation, ce qui permettrait le maintien d’un pool constant de<br />

CS [233] [234].<br />

ii- Division asymétrique<br />

Plusieurs expériences ont mis en évidence un rôle critique de la division asymétrique pour<br />

l’auto-renouvellement des cellules satellites in vitro et in vivo. Des expériences basées sur<br />

l’utilisation du BrdU montrent que les brins d’ADN les plus vieux vont dans les cellules filles<br />

destinées à l’auto-renouvellement alors que les brins d’ADN les plus jeunes vont dans les<br />

cellules filles destinées à la différenciation [235]. Cette division asymétrique concerne une<br />

sous-population de cellules satellites qui pourrait être à l’origine de l’homéostasie musculaire<br />

[235]. D’autre part, pendant la prolifération des cellules satellites et le développement<br />

musculaire, il a été observé une division asymétrique sur la base de l’expression de Numb : il<br />

a été montré que les cellules filles héritant de Numb recevaient également le vieux brin<br />

d’ADN, suggérant qu’elles étaient destinées à l’auto-renouvellement [236]. Enfin, il a été<br />

montré qu’une cellule satellite Pax7+/Myf5- peut donner naissance de manière asymétrique à<br />

une cellule fille Pax7+/Myf5- qui s’auto-renouvelle ainsi qu’à une cellule fille Pax7+/Myf5+<br />

qui va se différencier in vivo [217]. Ces résultats suggèrent que dans le modèle de division<br />

asymétrique, la population de cellules en auto-renouvellement Pax7+/Myf5- n’exprime jamais<br />

Myf5, contrairement au modèle stochastique, au cours duquel Myf5 va d’abord être<br />

surexprimé dans les cellules en prolifération, puis diminué dans les cellules en autorenouvellement<br />

[217].<br />

iii- Implication des autres modèles dans le maintien des cellules satellites<br />

Même si le chapitre précédent décrit des résultats soutenant le modèle de division asymétrique<br />

pour l’auto-renouvellement des cellules satellites, l’implication des autres modèles n’est pas<br />

exclue. En effet, la dynamique d’expression de Pax7, MyoD1 et Myogénine dans les<br />

myoblastes en prolifération ou en différenciation in vitro suggère un mécanisme stochastique<br />

de retrait du cycle cellulaire contrôlant l’auto-renouvellement des cellules satellites [237],<br />

[238] [239].<br />

28


iv- Auto-renouvellement des cellules satellites dans des conditions de croissance ou de<br />

stress<br />

Il se peut que ces modèles symétrique et asymétrique de division cellulaire reflètent les<br />

comportements des cellules satellites suivant les conditions physiologiques, de croissance, de<br />

stress ou de lésions. Pendant la croissance musculaire et le maintien de la masse musculaire,<br />

une grande quantité de noyaux est renouvelée. Le nombre de cellules satellites et leur capacité<br />

de prolifération diminuent avec l’âge [240], avec une diminution drastique à partir de neuf ans<br />

chez l’homme [241]. Dans des conditions stables, les cellules satellites ne sont pas mobilisées<br />

et n’ont besoin ni de migrer, ni de participer à la régénération musculaire. Dans ce scénario, la<br />

division asymétrique serait l’option ‘économique’, avec à chaque division une cellule fille<br />

pour l’auto-renouvellement et une pour la différenciation. La sortie précoce du cycle cellulaire<br />

de la cellule en auto-renouvellement prévient un raccourcissement des télomères et une<br />

sénescence prématurée. Myf5 n’est pas exprimé dans les cellules en auto-renouvellement<br />

alors qu’il l’est dans les cellules en différenciation [242], [243]. Dans des conditions de lésion<br />

musculaire, la dégénérescence musculaire massive non seulement active les cellules satellites<br />

du muscle lésé lui-même, mais recrute également des cellules satellites provenant de muscles<br />

voisins intacts. Ceci provoque une expansion des cellules satellites des muscles sains ainsi<br />

que, celle dans un moindre degré, d’autres progéniteurs à potentiel myogénique.<br />

c- Cellules satellites et régénération musculaire striée squelettique<br />

Les fibres musculaires lésées produisent des chémoattractants pour les monocytes et les<br />

macrophages (la MP-derived chemokine, la monocyte chemoattractactant protein 1, HGF, la<br />

fractaline qui inhibe la myostatine, le VEGF et les acteurs du système urokinase). Le blocage<br />

de cette phase d'inflammation/infiltration empêche l’activation, la migration des cellules<br />

satellites et donc la régénération musculaire [244], [245], [246], [247]. Des facteurs de<br />

croissance sont également libérés. Ces derniers se fixent sur les protéines de la matrice extracellulaire<br />

telles que les protéohéparane sulfates [248] impliquant ainsi les métalloprotéases<br />

dans la réparation musculaire [249]. L’interaction des cellules satellites avec les cellules<br />

endothéliales voisines est également impliquée dans la régénération, notamment via la<br />

sécrétion de facteurs solubles par les cellules endothéliales tels que l’IGF1, le HGF, le bFGF,<br />

le PDGF et le VEGF [250] qui permettent une activation encore plus efficace des cellules<br />

satellites. Le signal permettant la transition quiescence-activation reste toutefois<br />

incomplètement élucidé. Un signal intrinsèque potentiel est la production de sphingosine-1-<br />

29


phosphate qui est requise pour l’entrée en cycle des cellules satellites et dont l’inhibition<br />

bloque considérablement la régénération musculaire [251].<br />

Au moment de l’activation des cellules satellites, Myf5 est surexprimé. Puis, lors de<br />

l’expansion myoblastique, MyoD1 est exprimé. Au moment de l’initiation de la<br />

différenciation, l’expression de Myf5 diminue puis s’éteint alors que celle de MyoD1 est<br />

maintenue et celle de la Myogénine induite, permettant ainsi la formation des myotubes [234].<br />

d- Conséquences morphologiques tissulaires de la régénération musculaire striée<br />

squelettique<br />

Dans les conditions de ‘stress’ décrites ci-dessus, les cellules satellites activées prolifèrent et<br />

donnent naissance à des cellules contribuant à la régénération musculaire via des étapes de<br />

différenciation/fusion cellulaires [213] [214] permettant la constitution de nouvelles fibres<br />

[252], [253]. Histologiquement, la phase de régénération est caractérisée par la présence de<br />

myofibres fines avec des noyaux centraux. Ces nouvelles myofibres sont basophiles et<br />

expriment des isoformes développementales et embryonnaires de myosin heavy chain (MHC).<br />

Une fois que la fusion des cellules myogéniques est terminée, les nouvelles myofibres<br />

augmentent en taille et les noyaux migrent en périphérie de la fibre musculaire, ce retour à la<br />

périphérie variant suivant l’espèce étudiée et pouvant nécessiter plusieurs mois (souris). Dans<br />

les conditions normales, le muscle en régénération est identique au muscle non lésé en<br />

croissance. Le muscle squelettique adulte a une capacité de régénération remarquable et une<br />

grande quantité de myotubes est formée seulement quelques jours après la lésion musculaire.<br />

e- Niche des cellules satellites<br />

La niche est le microenvironnement local de la CS. Ses principales fonctions sont de<br />

maintenir l’identité de la CS et d’en réguler les fonctions. La fibre musculaire elle-même est<br />

un composant essentiel de la niche et est un régulateur des cellules satellites via des signaux<br />

mécaniques, électriques et chimiques [254] [255] [256]. La membrane basale constituée<br />

essentiellement de laminine, collagène et protéoglycanes et la microvascularisation ont une<br />

fonction essentiellement nourricière des cellules satellites [250]. L’ensemble des acteurs de<br />

cette niche intervient dans la régulation des cellules satellites dans leurs phases de quiescence,<br />

activation ou prolifération. De manière surprenante, la division asymétrique diminue<br />

rapidement avec le temps de culture in vitro [235], [236], suggérant que la niche<br />

environnementale est essentielle pour la division asymétrique. Cette niche régule la division<br />

30


asymétrique des cellules satellites via un mécanisme de polarité cellulaire, les interactions<br />

inter-cellulaires et les interactions cellules/matrice extra-cellulaire. La distribution<br />

asymétrique des récepteurs membranaires cellulaires, des molécules d’adhésion en réponse à<br />

des signaux apico-basaux est la base de la polarité cellulaire qui influence la destinée des<br />

cellules satellites et leurs cellules filles. Par exemple, la cellule fille (de la cellule satellite) qui<br />

est en contact avec la membrane basale s’auto-renouvelle et la cellule fille à distance de cette<br />

membrane basale va se différencier [217].<br />

3- Régulation moléculaire de la prolifération et de la différenciation des cellules satellites<br />

chez l’adulte<br />

Le potentiel myogénique des cellules satellites repose essentiellement sur l’expression des<br />

gènes Pax et MRF. L’activation et la répression séquentielles de Pax3/7 et des MRF sont<br />

requises pour la progression des myoblastes squelettiques à travers les différentes phases de la<br />

myogenèse. La figure II 5 récapitule les phases fonctionnelles des cellules satellites au cours<br />

de la myogenèse adulte, avec les différents facteurs exprimés au cours des phases de<br />

quiescence, d’auto-renouvellement, d’activation et de différenciation.<br />

a- Facteurs Pax<br />

Pax7 joue un rôle clé dans la quiescence [234], le maintien de l’auto-renouvellement et la<br />

prolifération des cellules satellites [120] [257]. Il favorise leur survie en bloquant l’apoptose<br />

[126] et sa dégradation est nécessaire pour une maturation optimale des myoblastes en<br />

myofibres [258]. Cette dernière observation est remise en question par les résultats d’autres<br />

travaux. En effet, des myoblastes sur-exprimant Pax7 ont des taux de MyoD1 et une<br />

prolifération non altérés, voire augmentés [259] De plus, même si elle est retardée, la<br />

différenciation persiste [226]. Pax7 aurait donc plutôt un rôle dans le maintien de la<br />

prolifération des myoblastes et dans l’initiation, au ‘bon moment’, de la différenciation et<br />

dans son bon déroulement [259]. MyoD1 régulerait négativement Pax7 [260].<br />

Pax3 est également détecté dans une sous-population de cellules satellites quiescentes [103] et<br />

également dans de nombreux myoblastes [126]. Pax3 pourrait être enfin impliqué dans la<br />

prolifération des cellules satellites [261]. Cependant, Pax3 ne peut pas compenser l’action de<br />

Pax7 notamment pour la survie des cellules satellites adultes, comme l’atteste le phénotype<br />

des souris invalidées pour Pax7 qui perdent progressivement leurs cellules satellites, même en<br />

présence de Pax3 [227]. Ainsi, contrairement à ce qui est observé pendant le développement<br />

31


musculaire embryonnaire et fœtal, en post-natal seul Pax7 a une action sur la survie des<br />

cellules satellites [121], [100]. En outre, la myogenèse post-natale peut emprunter deux<br />

voies : la voie Pax3/Pax7 agissant sur MyoD1 et la voie Myf5 ne dépendant pas des facteurs<br />

Pax [121], [100].<br />

b- Facteurs MRF<br />

MyoD1 est requis pour la différenciation des myoblastes squelettiques [262], [229] alors que<br />

Myf5 régule leur prolifération et leur homéostasie [242], [243]. De manière surprenante, alors<br />

que Myf5 et MyoD1 peuvent se compenser l’un l’autre pendant l’embryogenèse [111], ils ne<br />

le peuvent plus efficacement chez l’adulte. La perte de Myf5 mène à une perte du pool de<br />

myoblastes en prolifération et la perte de MyoD1 induit une augmentation des myoblastes en<br />

cycle et une nette diminution de leur différenciation. Les facteurs Mrf4 et Myogénine ne sont<br />

pas impliqués dans la régulation des cellules satellites [242] mais l’induction de myogénine<br />

est nécessaire à la formation de myotubes et myofibres. En effet, les souris avec une<br />

recombinaison conditionnelle post-natale de Myogénine présentent une masse musculaire<br />

réduite, suggérant que l’absence de Myogénine empêche les myoblastes de contribuer à la<br />

croissance ou la régénération post-natale [148].<br />

Figure II 5 : Représentation de la myogenèse striée squelettique adulte (Kuang et Rudnicki<br />

2008). Les cellules satellites quiescentes sont Pax7+ et certaines, Pax7+/Myf5+, sont aptes à<br />

s'auto-renouveler. Après activation, suite à des stimuli provenant des myofibres voisines ou<br />

de l'environnement, elles génèrent des myoblastes exprimant Pax3/Pax7, Myf5 et MyoD1.<br />

Une fois la différenciation initiée, ces cellules myogéniques n'expriment plus Pax3, ni Pax7,<br />

l'expression de Myf5 restant controversée. Les cellules Myogénine+ vont complètement<br />

32


maturer et fusionner. Mrf4 joue ensuite un rôle dans l'hypertrophie des fibres nouvellement<br />

générées.<br />

Une définition exacte de la cellule satellite reste difficile ; cependant, sa localisation<br />

anatomique unique semble rester le critère de référence pour les caractériser.<br />

2- Thérapie cellulaire et réparation musculaire striée squelettique<br />

Au cours de pathologies musculaires acquises, le pool de CS musculaires du patient peut ne<br />

pas suffire à une bonne régénération. De plus, dans le domaine myologique, il n’existe pas de<br />

traitement médicamenteux chimique efficace. C’est pourquoi, la thérapie cellulaire semble<br />

une piste prometteuse. Ce type de thérapie consiste en l’injection de cellules dans le but de<br />

prévenir, traiter ou atténuer une maladie. Il s’agit de réparer des tissus lésés grâce à de<br />

nouvelles cellules qui vont les reconstruire. Ces dernières peuvent être des cellules<br />

différenciées fonctionnelles, des cellules précurseurs ou des cellules souches.<br />

La meilleure connaissance des progéniteurs musculaires permet d’envisager l’utilisation de<br />

ces cellules dans le cadre de thérapie cellulaire. Comme on le verra ci-dessous, cette<br />

démarche n’a pas été couronnée des succès attendus et a mené à l’utilisation de cellules non<br />

myogéniques. Cependant, devant la faible efficacité de ce type de thérapie, certaines<br />

recherches se sont orientées vers la reprogrammation forcée de cellules non myogéniques<br />

avant greffe.<br />

A- Utilisation de progéniteurs musculaires post nataux<br />

Les différents progéniteurs post-nataux qui ont été testés sont les CS musculaires post-natales<br />

(MDSC et cellules satellites) et les myoblastes dérivant des cellules satellites. La plupart des<br />

travaux ont été réalisés chez la souris sauf en ce qui concerne les myoblastes pour lesquels des<br />

essais cliniques ont été réalisés.<br />

1- Transplantation de myoblastes dérivant de cellules satellites<br />

Historiquement, les myoblastes ont été les premières cellules utilisées pour les expériences de<br />

thérapies cellulaires des myodystrophies. Plusieurs travaux ont étudié le potentiel myogénique<br />

33


de ces cellules [263], [264] [265], [266]. Lorsqu’elles sont injectées à des souris<br />

myodystrophiques elles permettent la restauration de l’expression de la dystrophine chez ces<br />

souris en fusionnant avec des myoblastes du donneur. Des expériences similaires ont été<br />

effectuées également chez des primates non humains pour évaluer la capacité régénérative de<br />

telles cellules. Les myoblastes de primates s’intègrent aux structures musculaires lorsqu’une<br />

thérapeutique immunosuppressive est utilisée, et ce, de manière prolongée, jusqu’à un an<br />

après greffe, mais aucune amélioration fonctionnelle n’est mise en évidence [267], [268],<br />

[269], [270], [271]. Des essais cliniques de greffe de myoblastes ont été également menés<br />

chez des patients souffrant de myopathies [272], [273], [274] et se sont avérés décevants<br />

[275], [276], [277], [278], [279], [280], [281], [282]. Il faut souligner que les myoblastes ont<br />

une capacité de migration très limitée, ce qui impose des injections répétées à différents sites<br />

musculaires. Considérant que les patients souffrant de myopathies dégénératives ont à terme<br />

des atteintes diaphragmatiques et cardiaques, l’injection locale de myoblastes à ces sites<br />

semblent difficilement envisageable. De plus, cela nécessiterait des traitements<br />

immunosuppresseurs prolongés s’il s’agit d’une allogreffe de myoblastes.<br />

2- Transplantation de cellules souches musculaires post-natales<br />

a- Les cellules satellites<br />

Il est possible d’obtenir une population enrichie en cellules satellites de souris [218].<br />

L’injection de ces cellules dans un muscle de souris dystrophique, a permis d’observer une<br />

restauration significative de l’expression de la Dystrophine et une participation jusqu’à 17%<br />

au pool de cellules satellites. Cependant, l’amplification de ces cellules reste difficile, ce qui<br />

compromet l’obtention d’un greffon riche en cellules. De plus, elles ont un faible potentiel de<br />

migration. Leur administration systémique n'est pas possible, ce qui justifie, si elles sont<br />

utilisées à des fins thérapeutiques, de multiples sites d’injections. Enfin, leur culture ex vivo<br />

réduit considérablement leur potentiel de régénération, probablement en rapport avec une<br />

perte d’identité cellulaire [218]. Ces premiers résultats ont été améliorés par la greffe de<br />

myofibres associées à ces cellules satellites, ce qui permet d’obtenir plus d’une centaine de<br />

myofibres avec des milliers de noyaux [216], contrairement à la greffe de cellules satellites<br />

isolées qui est beaucoup moins efficace. Ces cellules satellites associées à la myofibre sont<br />

aptes à participer à plusieurs cycles de régénération et reconstituent également un pool de<br />

cellules satellites quiescentes. Cependant, le potentiel migratoire de ce greffon reste faible et<br />

ce type de greffon est peu utilisable en pratique clinique pour des raisons pratiques telles que<br />

34


la difficulté d’isoler des fibres intègres chez l’homme ou la difficulté d’implantation. Ces<br />

observations ne permettent pas non plus d’envisager cette alternative dans le cadre d’une<br />

thérapie cellulaire optimale.<br />

b- Les cellules MDSC<br />

Les cellules MDSC, comme il a été énoncé plus haut, constituent une population cellulaire<br />

hétérogène et mal définie tant sur le plan phénotypique, ontogénique que fonctionnel. Leur<br />

potentiel de régénération musculaire a été testé chez la souris : après injection intramusculaire<br />

ou dans la circulation, les MDSC contribuent à la régénération musculaire et<br />

permettent l’expression de la Dystrophine avec une efficacité dix fois plus importante que<br />

celle des myoblastes, mais sans amélioration phénotypique nette [283], [282], [208]. D’autre<br />

part, chez l’homme, une étude récente étudie le potentiel myogénique de cellules souche<br />

dérivant du muscle prélevées à partir de biopsies musculaires exprimant CD133+. Après<br />

greffe intra-musculaire dans des muscles de souris immunodéprimées Rag2-/- et γc-/- ayant<br />

préalablement eu une cryolésion, ces cellules humaines participent à la régénération<br />

musculaire et au repeuplement du pool de cellules satellites de manière plus efficace que les<br />

myoblastes dérivant des cellules satellites et se dispersent mieux dans le muscle injecté [209].<br />

La sous-population de MDSC CD133+ qui exprime CD34 a des capacités de prolifération, de<br />

fusion et de maintien du pool de cellules satellites quiescentes plus importantes que la souspopulation<br />

CD34-. Les MDSC CD133+/CD34+ constituerait donc une population de cellules<br />

souches alternative à fort potentiel myogénique [209]. Compte tenu de l’hétérogénéité du<br />

marquage CD56, cette population de MDSC n’est probablement pas homogène. Son aptitude<br />

à migrer dans le muscle après injection par voie systémique n’a pas encore été testée. Bien<br />

que ces résultats soient encourageants, la méconnaissance de la nature exacte de ces cellules<br />

remet en cause pour l’instant leur application clinique.<br />

B- Utilisation de cellules non myogéniques<br />

Les résultats rapportés avec l’utilisation des CS musculaires en thérapie cellulaire musculaire<br />

strié squelettique n’étant pas satisfaisants, d’autres travaux ont utilisé de cellules non<br />

musculaires à potentiel myogénique. A la différence des myoblastes cités plus haut, aucun<br />

essai clinique n’a été réalisé avec des cellules non musculaires. La majorité des expériences a<br />

été réalisée dans des modèles de souris myodystrophiques.<br />

35


1- Transplantation de cellules Side-Population musculaires<br />

La population cellulaire dite « Side Population » (SP) est définie par la capacité de ces<br />

cellules à exclure le colorant Hoechst 33342 (via le transporteur ABC Bcrp1/ABCG2). Elle<br />

est donc par nature hétérogène [20], [284]. Les cellules SP isolées à partir de la moelle<br />

osseuse (bmSP) ou à partir du muscle strié squelettique (mSP), ne peuvent pas se différencier<br />

en cellules musculaires matures in vitro, mais après transplantation intra-musculaire, elles<br />

peuvent donner naissance à des myocytes et à des cellules satellites [20], [285], [286]. Des<br />

études comparant le potentiel de régénération musculaire des mSP versus celui des bmSP<br />

montrent que ces populations cellulaires sont similaires pour leur contribution à la réparation<br />

musculaire [20]. Ces cellules SP ne contribuent pas à la régénération à long terme ; de plus, la<br />

prise de greffe reste modeste [287], [288], après greffe par voie systémique. Les mSP ont<br />

également été isolées chez l’homme [289]. Leur origine, leur position dans le continuum des<br />

cellules à potentiel myogénique et leur rôle exact ne sont pas encore clairement précisés. Ces<br />

cellules sont rares, participent peu à la régénération musculaire et ne sont donc pas encore<br />

utilisables à des fins thérapeutiques. Cependant, concernant la précision d’un rôle plus<br />

spécifique des cellules SP de muscle, des expériences réalisées chez la souris ont permis<br />

d’éclaircir certains points. Des mSP particulières, CD31- et CD45-, aux propriétés<br />

‘mésenchyme-like’ (aptitude à se différencier en cellules adipeuses, osseuses et musculaires),<br />

permettent, après co-transplantation, l’expansion des myoblastes greffés ainsi que leur<br />

migration via la régulation de certaines métalloprotéases telles que la matrix<br />

metalloprotéinase-2 [290]. C’est pourquoi, même si l’utilisation seule des mSP semble<br />

prématurée dans un cadre de thérapie cellulaire, elles peuvent représenter un atout lorsqu’elles<br />

sont co-transplantées avec les cellules particulières aux propriétés myogéniques.<br />

2- Transplantation de cellules de moelle osseuse<br />

La transplantation de cellules souches de moelle osseuse ou CSH est réalisée pour repeupler<br />

le compartiment médullaire et produire de nouvelles cellules hématopoïétiques. Dès les<br />

années 1960, il a été identifié une population de cellules circulantes avec un potentiel<br />

myogénique, présente dans la moelle osseuse. Dans le but d’éviter de multiples injections<br />

intra-musculaires, Ferrari et al [19] ont injecté le greffon cellulaire via la circulation et ont<br />

montré que les cellules gréffées pouvaient, à des taux très faibles, adopter une orientation<br />

36


myogénique et participer à la régénération musculaire après lésion. En outre, la greffe de<br />

cellules dérivant de la moelle osseuse a permis de restaurer l’expression de la Dystrophine à<br />

long terme [20]. Cependant, d’un point de vue quantitatif cette restauration n’est pas<br />

significative d’un point de vue thérapeutique puisque 0,5% des cellules en régénération sont<br />

d’origine du donneur [10], [291]. La greffe de CSH de sang de cordon n’est pas non plus<br />

efficace [11], [12].<br />

3- Transplantation de cellules souches mésenchymateuses<br />

Les CSM correspondent à des populations cellulaires très hétérogènes suivant leur origine<br />

tissulaire et leur mode d’isolement. Les CSM dérivant de la moelle osseuse sont capables de<br />

produire des ostéoblastes, des chondroblastes et des adipocytes et, pour certains auteurs, des<br />

cellules musculaires striées squelettiques [292] [293]. Des travaux basés sur l’utilisation de<br />

ces cellules montrent qu’elles peuvent participer à la régénération musculaire avec cependant<br />

une efficacité modeste (environ 2%) [294]. On peut citer aussi les CSM issues des membranes<br />

synoviales humaines qui, après injection intra-musculaire dans le jambier antérieur de souris<br />

myodystrophiques, permettent la restauration de l’expression de la Dystrophine dans 50% des<br />

fibres et contribuent au pool de cellules satellites en persistant jusqu’à 6 mois après greffe.<br />

Les CSM de membrane synoviale humaine expriment spontanément Pax7, M-Cadhérine et<br />

CD34, ce qui suggére une origine musculaire de ces cellules [295]. On peut aussi citer<br />

l’utilisation de CSM de tissu adipeux brun qui participent à la régénération musculaire avec<br />

une efficacité de 10 à 20% [296]. Ces différents travaux utilisant la greffe de CSM sont<br />

encourageants et leur utilisation potentielle en clinique est envisageable du fait de leur<br />

plasticité, bien que leur potentiel de migration reste faible, imposant de multiples sites<br />

d’injection.<br />

4- Transplantation de cellules souches associées aux vaisseaux<br />

a- Les mésangioblastes<br />

En 1999, De Angelis et al mettent en évidence une population de cellules souches résidant<br />

dans l’aorte dorsale avec des marqueurs endothéliaux et myogéniques (De Angelis et al<br />

1999). Les cellules myogéniques dérivant de l’aorte dorsale peuvent se différencier en<br />

myoblastes primaires in vitro et, après transplantation dans le jambier antérieur, contribuer à<br />

la régénération musculaire (De Angelis et al 1999). Les explants d’aorte dorsale permettent de<br />

37


produire 50 fois plus de cellules satellites que les explants somitiques (De Angelis et al 1999).<br />

Des travaux ultérieurs ont montré le potentiel multipotent de ces CS associées aux vaisseaux,<br />

les définissant comme des mésangioblastes [297] [298]. Des travaux plus récents montrent<br />

que Pax3 est impliqué dans l’orientation myogénique des mésangioblastes [299], [300].<br />

D’autres études utilisant des souris invalidées pour l’α-sarcoglycane montrent qu’après<br />

injection intra-artérielle, les mésangioblastes sont aptes à migrer à travers l’ensemble de la<br />

vascularisation, permettant une amélioration morphologique et fonctionnelle du phénotype<br />

des cellules musculaires dystrophiques [300], [301]. Cette contribution a été améliorée par le<br />

pré-traitement des mésangioblastes avec le stromal-derived factor 1 (SDF1) et le tumor<br />

necrosis factor (TNF), qui augmentent leur migration vers les sites musculaires [302]. La<br />

combinaison TNF, SDF1 et l’expression de l’α4 intégrine permettent un taux d’incorporation<br />

remarquable de 50% des mésangioblastes injectés par voie artérielle. Ces derniers sont<br />

présents au niveau des muscles jusqu’à 4 mois après la greffe avec une expression de près de<br />

60% d’α-sarcoglycane par rapport à une souris sauvage. Ce sont donc des cellules<br />

prometteuses en termes de participation myogénique durable et d’absence de réaction<br />

immunologique, et leur équivalent humain a été mis en évidence (Delavalle 2007).<br />

b- Les progéniteurs CD133+<br />

Chez l’adulte, la mise en évidence du marqueur CD133 présent sur les cellules<br />

hématopoïétiques et endothéliales a permis d’isoler une population cellulaire à partir de sang<br />

humain capable, après co-culture avec des cellules myogéniques ou exposition à des cellules<br />

produisant des facteurs Wnt, d’adopter un destin rappelant celle des cellules satellites [303].<br />

Ces cellules expriment également l’antigène CD44, le lymphocyte function-associated<br />

antigen1 (LFA1), la P-sélectine, le very late antigen-4 (VLA4) et la L-sélectine. Ces travaux<br />

ont rouvert le débat d’une population hématopoïétique à potentiel myogénique. L’expression<br />

de la Dystrophine après leur injection intra-artérielle ou intra-musculaire reste limitée (0,3 à<br />

10% de contribution). En outre, le marqueur CD133 est également exprimé par une souspopulation<br />

de MDSC à potentiel myogénique démontré [209], rendant difficile la<br />

compréhension de l’identité de ces progéniteurs.<br />

c- Les péricytes<br />

Les péricytes sont des cellules récemment identifiées (Delavalle et al 2007 et 2009). Elles<br />

sont localisées sous la membrane basale des vaisseaux, dans le compartiment interstitiel. Ces<br />

38


cellules régulent la contractilité des micro-vaisseaux et peuvent inhiber la prolifération des<br />

cellules endothéliales [304]. Les péricytes peuvent se différencier en cellules musculaires<br />

lisses, ostéoblastes et adipocytes, en fonction de conditions de culture particulières [305]<br />

[306], ce qui les rend comparables aux CSM. D’autre part, la co-expression CD146, NG2 et<br />

PDGF-R ainsi que l’absence des marqueurs endothéliaux CD144 (VE-Cadhérine), von<br />

Willebrandt factor, CD34, CD31 et Ulex europaeus lectin ligand, des marqueurs<br />

hématopoïétiques ou musculaires, permettent de les identifier plus précisément [307]. Ces<br />

cellules périvasculaires isolables à partir de tissus musculaires et non musculaires, ont un<br />

potentiel myogénique in vitro et acquièrent des marqueurs musculaires dans des conditions de<br />

culture particulières. Elles pourraient donc être assimilées à une population de CSM [307].<br />

Des expériences in vivo dans des souris scid-mdx (immunodéprimées et myopathes) montrent<br />

que les péricytes sont capables de reconstituer l’expression de la Dystrophine après<br />

administration systémique intra-artérielle ou par voie intramusculaire. Dans des expériences<br />

de co-culture, ces péricytes se différencient en cellules musculaires différenciées sans<br />

synthèse des MRF mais avec expression de protéines de maturation terminale comme les<br />

myosin heavy chain, avec une efficacité de différenciation de 20 à 40%.<br />

Les péricytes, qui sont des cellules possédant de multiples potentialités et pour lesquelles un<br />

phénotype assez précis a été récemment décrit, sont aptes à participer de manière active à la<br />

régénération musculaire et à migrer, ce qui les rend intéressantes. Cependant, leur localisation<br />

n’est pas encore très claire ce qui rend difficile leur prélèvement.<br />

5- Transplantation de cellules ES<br />

De petites quantités de cellules musculaires squelettiques ont été obtenues à partir des cellules<br />

ES de souris il y a 15 ans [308]. Depuis, des travaux ont visé à améliorer la production de<br />

cellules musculaires à partir de cellules ES, notamment en faisant du ciblage génique [308],<br />

[309]. Les ES ont été également utilisées pour étudier les différentes étapes de la myogenèse<br />

squelettique [310], [311], [312], [313], [314]. Une étude a montré un bénéfice thérapeutique<br />

potentiel des cellules myogéniques dérivant de CSM obtenues à partir de cellules ES<br />

humaines [315]. L’obtention de cellules myogéniques à partir des CSM nécessite une étape de<br />

co-culture avec d’autres cellules myogéniques, un milieu de culture conditionné par des<br />

myoblastes ou l’adjonction de 5-Azacytidine. Ces travaux n’étudient pas la contribution de<br />

ces cellules au pool de cellules satellites, ni leur potentiel myogénique in vivo. A ce jour, il<br />

39


n’existe pas encore de méthode standardisée et reproductible permettant d’obtenir des<br />

quantités suffisantes de cellules myogéniques fonctionnelles. De plus, se pose le problème<br />

éthique représenté par l’utilisation de ces cellules en clinique humaine. Enfin, un risque<br />

tumoral existe avec ces cellules notamment par la formation de tératomes.<br />

Pour résumer ce paragraphe, la figure II 6 représente les diverses populations cellulaires qui<br />

ont pu participer à la régénération musculaire.<br />

Figure II 6 : Diversité des populations cellulaires participant à la régénération musculaire.<br />

Abréviations: mSP (Muscle Side Population), MDSC (Muscle Derived Stem Cell), HSC<br />

(Hematopoietic Stem Cell) (Price et al 2007).<br />

Au total, dans une grande majorité de cas, la participation des cellules alternes à la<br />

régénération musculaire reste modeste, en termes de prise de greffe à long terme et<br />

d’amélioration fonctionnelle. La réorientation vers les lignages musculaires striés pourrait être<br />

facilitée par une étape préalable d’expression forcée de facteurs clés intervenant dans ces<br />

tissus, tels que les MRF ou les Pax, notamment en reprogrammant des cellules plus<br />

plastiques, ayant un potentiel de survie et de migration meilleur, et capables d’être cultivées et<br />

amplifiées ex vivo avant greffe.<br />

40


C- Plasticité forcée dans le cadre de la myogenèse striée squelettique<br />

L’expression des gènes Pax3, Myf5 et MyoD1 au cours de la myogenèse striée squelettique, a<br />

encouragé de nombreuses équipes à tenter d’induire la conversion de cellules non musculaires<br />

en cellules musculaires en leur faisant exprimer de manière ectopique l’un de ces gènes. La<br />

majorité des expérimentations concerne MyoD1 et à un moindre degré Myf5 (dont les<br />

principaux résultats sont rapportés plus loin). Ces expériences ont été réalisées pour identifier<br />

le rôle déterminant de ces facteurs dans le développement musculaire strié squelettique, et ne<br />

répondent pas forcément à toutes les questions posées dans le cadre d’une démarche de<br />

thérapie cellulaire (voies d’injection du greffon, prise et survie du greffon, efficacité de<br />

régénération à court et moyen terme, immunotolérance, tumorigénicité…). Les résultats<br />

obtenus sont cependant encourageants et ouvrent la voie de la thérapie cellulaire par<br />

reprogrammation forcée.<br />

1- Cellules exprimant Pax3 de manière ectopique<br />

Comme il a été décrit précédemment, le facteur Pax3 est exprimé dès le stade pré-somitique et<br />

intervient très précocement dans la spécification musculaire striée squelettique ainsi que dans<br />

la régulation de plusieurs populations de progéniteurs musculaires au cours de<br />

l’embryogenèse. Son efficacité a été étudié dans la lignée murine mésenchymateuse MSCB9,<br />

dans des cellules endothéliales murines et dans la lignée fibroblastique de souris 10T1/2<br />

[316]. Il a été observé une différenciation myogénique uniquement dans la lignée<br />

mésenchymateuse qui n’était, par ailleurs, plus apte à donner des cellules osseuses,<br />

cartilagineuses et adipocytaires. Ces résultats soulignent que Pax3 n’est pas suffisamment<br />

déterminant pour le muscle squelettique, puisque d’une part, les résultats positifs ont été<br />

obtenus avec des cellules mésenchymateuses déjà connues pour leur plasticité et d’autre part,<br />

la lignée de référence 10T1/2, moins plastique, n’est pas ‘sensible’ à son action, alors qu’elle<br />

l’est avec MyoD1 ou Myf5.<br />

2- Cellules exprimant MyoD1 ou Myf5 de manière ectopique<br />

Comme décrit précédemment, les facteurs Myf5 et MyoD1, sont déterminants pour le<br />

développement embryonnaire musculaire strié squelettique. En période post-natale, Myf5 et<br />

41


MyoD1 interviennent dans la régulation des cellules satellites : Myf5 dans l’activation,<br />

l’expansion et l’initiation de la différenciation de ces cellules, MyoD1 dans leur<br />

différenciation seulement.<br />

a- Cellules exprimant MyoD1 de manière ectopique<br />

Dans la myogénèse strié squelettique, la plupart des expériences d’expression ectopique qui<br />

ont été réalisées in vitro, ont utilisé MyoD1 dans des cellules primaires ou des lignées<br />

cellulaires provenant de souris, de rat, de poulet ou d’homme ; elles sont rapportées dans le<br />

tableau II 1 qui met en évidence le taux de conversion myogénique dans plusieurs systèmes<br />

cellulaires pouvant varier, selon les travaux, de 5 à 60% des cellules [317], (Braun et al 1989),<br />

[135], [318], [319]. La variabilité du taux de conversion peut être liée au type de cellule mais<br />

également au niveau d’expression ectopique induit dans les cellules cibles. Il existe également<br />

des cellules non permissives comme les lignées cellulaires NIH-3T3 transformées par les<br />

oncogènes H-ras, src et fos, dans lesquelles aucune réorientation musculaire n’est constatée,<br />

mais MyoD1 entraîne un blocage du cycle et de la croissance cellulaires ce qui peut nuire à la<br />

prise et/ou le développement du greffon [320]. La transfection de la lignée TE85 (sarcome<br />

ostéogénique) avec MyoD1 permet d’obtenir une conversion myogénique pour une partie des<br />

cellules, améliorée après exposition à la 5-Azacytidine [321]. Par ailleurs, compte-tenu du fait<br />

que les modèles expérimentaux in vivo sont peu nombreux [322], [69], [68], la fonctionnalité<br />

des cellules reprogrammées n’a pas été testée de manière optimale. Néanmoins, deux études<br />

visant à étudier l’apport thérapeutique de MyoD1 en utilisant des cellules fibroblastiques de<br />

peau, de muscle et de moelle osseuse [69], ainsi que des cellules adipocytaires [68] montrent<br />

des résultats encourageants. Cependant, MyoD1 entraine une sortie de cycle cellulaire rapide,<br />

ce qui représente un obstacle pour l’obtention d’un greffon riche en cellules et durable après<br />

transplantation. Un modèle a été récemment publié permettant d’outre-passer ce problème.<br />

Des fibroblastes de peau de sujets atteints de myodystrophies ont été ‘immortalisés’ grâce au<br />

transfert du gène codant pour la télomérase, ce qui leur confère une forte capacité de<br />

prolifération. En un second temps, ces fibroblastes sont transduits avec une construction<br />

lentivirale contenant une forme inductible de MyoD1 [323].<br />

42


Types cellulaires testés Modèles Conversion myogénique Auteurs<br />

10T1/2 In vitro OUI (30-50%) Tapscott et al, 1988<br />

Braun et al, EMBO, 1989<br />

MCA Cl15 In vitro OUI (30%) Tapscott et al, 1988<br />

Braun et al, EMBO, 1989<br />

BC3H1 In vitro OUI (25%) Brennan et al, The journal of<br />

Fibroblastes de peau In vitro<br />

In vitro<br />

In vitro et in vivo (thérapie<br />

cellulaire)<br />

Fibroblastes de muscle In vitro et in vivo (thérapie<br />

cellulaire)<br />

Fibroblastes<br />

osseuse<br />

de moelle<br />

In vitro et in vivo (thérapie<br />

cellulaire)<br />

Cell Biology, 1990<br />

OUI (5-60%) Weintraub et al, PNAS, 1989<br />

Choi et al, PNAS, 1990<br />

Lattanzi et al, J Clin Invest,<br />

1998<br />

OUI (20-40%) Lattanzi et al, J Clin Invest,<br />

1998<br />

OUI (5%) Lattanzi et al, J Clin Invest,<br />

1998<br />

Chondroblastes In vitro OUI (5-30%) Choi et al, PNAS, 1990<br />

Cellules musculaires lisses In vitro OUI (5-30%) Choi et al, PNAS, 1990<br />

Lignée adipocytaire In vitro OUI (30%) Weintraub et al, PNAS, 1989<br />

Adipocytes matures In vitro et in vivo (thérapie<br />

cellulaire)<br />

Cellules épithéliales<br />

pigmentaires rétiniennes<br />

OUI (50%) Kocaefe et al, Exp Cell<br />

Research, 2005<br />

In vitro OUI (1-5%) Choi et al, PNAS, 1990<br />

Lignée hépatique In vitro OUI (?) Weintraub et al, PNAS, 1989<br />

Lignée kératinocytaire<br />

HaCat<br />

Lignée mélanocytaire<br />

(melanoma)<br />

Lignée neurale<br />

(neuroblastome)<br />

In vitro OUI modérément en<br />

presence de 5AZA<br />

Boukamp et al, The Journal<br />

of Cell Biology, 1992<br />

In vitro OUI (?) Weintraub et al, PNAS, 1989<br />

In vitro OUI (?) Weintraub et al, PNAS, 1989<br />

Crête neurale de poulet In vivo OUI (?) Delfini et al, Development,<br />

2003<br />

Tableau II 1 : Les modèles de transdifférenciation forcée basée sur l’expression ectopique<br />

de MyoD1<br />

43


- Cellules exprimant Myf5 de manière ectopique<br />

Myf5 a aussi été décrit pour son potentiel de conversion de cellules non musculaires en<br />

cellules myogéniques. Ce facteur agit en amont de MyoD1 et favorise la prolifération des<br />

progéniteurs musculaires, alors que MyoD1 bloque le cycle cellulaire. En outre, Myf5 joue un<br />

rôle différent de celui de MyoD1 dans l’homéostasie musculaire post-natale via son action sur<br />

les cellules satellites, et on peut donc s’attendre à une efficacité de conversion myogénique<br />

peut-être meilleure que celle provoquée par MyoD1. Cependant, les travaux concernant<br />

l’utilisation de Myf5 sont peu nombreux et intéressent uniquement des cellules de lignées<br />

fibroblastiques (expérimentation in vitro) et un modèle d’embryon de poulet (expérimentation<br />

in vivo) et transgénique avec myf bovin. En ce qui concerne les lignées fibroblastiques 10T1/2<br />

et MCA Cl15, une conversion myogénique est observée dans plus de 50% des cellules avec<br />

des changements morphologiques de type myotubes fusionnés [134]. Dans le cas de<br />

l’embryon de poulet, l’expression forcée de Myf5 dans des cellules de crêtes neurales, conduit<br />

à une extinction du programme transcriptionnel neural et à l’expression de marqueurs<br />

musculaires tardifs tels que la myosine heavy chain [322]. Enfin, dans des souris<br />

transgéniques pour Myf5 bovin, on observe une activation des gènes de détermination<br />

musculaire squelettique endogènes dans le cœur et le cerveau des animaux transgéniques<br />

[324]. Une myogenèse squelettique incomplète au niveau cardiaque résulte alors en une<br />

cardiomégalie avec des régions de cardiomyopathie. Au niveau cérébral, la myogenèse est<br />

plus avancée avec observation de zones peuplées de myotubes multinucléés striés exprimant<br />

l’actine, la desmine et la myosine. Ces expériences soulignent le rôle de Myf5 dans la<br />

détermination musculaire au cours de l’embryogenèse et appuient le fait que Myf5 est un gène<br />

maître de la myogenèse striée squelettique. Enfin, la nécessité d’avoir un greffon riche en<br />

cellules en vue de thérapie cellulaire, renforce le projet de l’utilisation de Myf5 qui favorise<br />

l’expansion du pool des myoblastes alors que MyoD1 induit une sortie de cycle cellulaire et la<br />

différenciation. Les propriétés de ce facteur sont donc plus particulièrement décrites dans ce<br />

dernier paragraphe.<br />

44


D- Propriétés de Myf5<br />

1-Propriétés moléculaires de Myf5<br />

a- Appartenance à la famille MRF<br />

Le facteur de transcription Myf5 appartient à la famille des Myogenic Regulator Factor ou<br />

MRF. Ce sont des facteurs de transcription de type bHLH (basic Helix Loop Helix) de classe<br />

II (tissu-spécifiques) capables de s’homodimériser ou de s’hétérodimériser avec des facteurs<br />

de transcription bHLH de classe I. Ces derniers incluent les protéines E HEB/HTF4, E3-<br />

2/ITF-2 et E12/E47, et sont exprimés de manière ubiquitaire dans différents tissus au cours du<br />

développement embryonnaire.<br />

b- Description de la structure du facteur Myf5<br />

Chez l’homme, le gène de Myf5 est situé sur le chromosome 12q21 et code pour une protéine<br />

de 255 acides aminés. La figure II 7 représente schématiquement la structure du gène Myf5.<br />

La région N-terminale basique est requise pour la fixation à l’ADN, alors que le domaine<br />

HLH, en C-terminal de la protéine, permet la dimérisation avec d’autres bHLH. Tous les<br />

dimères bHLH se fixent sur une séquence consensus de l’ADN, la E-box, comprenant la<br />

séquence CANNTG, où chaque moitié du dimère reconnaît la séquence correspondante<br />

(Blackwell 1990).<br />

Transactivation domain<br />

DNA biding<br />

domain<br />

bHLH domain<br />

(dimerisation)<br />

Figure II 7 : Représentation schématique de Myf5 humain<br />

Transactivation domain<br />

100 kb 140 kb<br />

45


2- Rôle de Myf5 dans la myogenèse striée squelettique<br />

a- Expression de Myf5<br />

Chez la souris, Myf5 est le premier facteur MRF exprimé au jour embryonnaire E8. Les<br />

protéines Myf5 sont d’abord observées dans la région dorso-médiale du somite à E8, puis<br />

dans le myotome à E9 [137]. A E9,5, son expression est détectée dans le dermomyotome<br />

ventral et dans les arcs branchiaux. Au fur et à mesure que les muscles des membres se<br />

développent, l’expression de Myf5 augmente dans la zone centrale des masses prémusculaires<br />

et non au niveau des progéniteurs en migration [325], [326]. Pendant la fusion<br />

des myoblastes, son expression est maintenue dans toutes les masses musculaires<br />

squelettiques puis diminue dans les phases tardives de gestation. En période post-natale,<br />

Myf5 est détecté dans les cellules satellites lors de leur phase d’activation et de leur expansion<br />

[327].<br />

b- Rôle dans la détermination musculaire striée squelettique<br />

L’expression de Myf5 au niveau de la région dorso-proximale du somite est à l’origine des<br />

futurs muscles du tronc et muscles intercostaux (muscles épaxiaux) [112]. Myf5 est également<br />

impliqué dans la formation du bourgeon des muscles des membres ou muscles hypoaxiaux<br />

[112]). L’expression de Myf5 permet également l’émergence des myoblastes puisque la<br />

double invalidation de Myf5 et MyoD1 est responsable de leur absence [111]. L’invalidation<br />

de Myf5 permet en revanche le développement musculaire, mais avec des anomalies au<br />

niveau du tronc [111], [139]. Ces observations montrent l’existence d’au moins deux types de<br />

populations de myoblastes [328], [329] : des myoblastes Myf5-dépendants et des myoblastes<br />

Myf5-indépendants (MyoD1 positifs).<br />

c- Implication de Myf5 dans le système nerveux central<br />

De manière surprenante, certaines cellules neuronales localisées dans des régions particulières<br />

du système nerveux central des souris, expriment les transcrits Myf5 au cours du<br />

développement embryonnaire et de la vie adulte [129] : la région mésencéphalique ventrale<br />

dès le jour embryonnaire E8,5, puis à la région prosencéphalique à E10. Une séquence<br />

enhancer spécifique existe en effet à 2,9 kb du promoteur, entre 56,6 et 53,7 kb en amont de<br />

Myf5, et cible spécifiquement l’expression de Myf5 dans le système nerveux central [330].<br />

46


Cette séquence régulatrice agit en synergie avec une séquence plus proximale à 422 bp – 0,7<br />

kb [326] pour l’expression de Myf5 dans le tube neural. Les transcrits de Myf5 sont<br />

correctement épissés dans le cerveau mais la protéine Myf5 n’est pas détectable in vivo dans<br />

les neurones [331]. Des travaux récents ont montré une régulation dépendante des miRNA<br />

permettant la non traduction de Myf5 au niveau du système nerveux central, prévenant ainsi le<br />

développement de structures myogéniques au sein de tissus neuronaux [330]. L’implication<br />

exacte de ces observations n’est pas claire : la non détection de la protéine Myf5 est-elle liée à<br />

un problème technique ? les transcrits de Myf5 jouent-ils un rôle régulateur dans des<br />

processus développementaux en particulier neuraux ? les transcrits sont-ils un ‘reliquat’ lié à<br />

l’évolution ? Myf5 a-t-il d’autres rôles que myogéniques ?<br />

d- Rôle dans la régulation des cellules satellites en post-natal<br />

Kassar-Duchossoy et al [110] ont permis de mieux déterminer le rôle de Myf5, notamment en<br />

période post-natale. Les souris invalidées pour Myf5 sont viables et présentent une myopathie<br />

progressive ainsi que des troubles au niveau de la régénération musculaire avec hypertrophie<br />

des fibres restantes, accumulation des adipocytes, fibrose, avec un aspect de myopathie<br />

‘chronique’ progressive. Ces défauts de réparation musculaire sont exacerbés dans un<br />

contexte de stress [242]. Des doubles mutants conditionnels Myf5/Dystrophine ont un<br />

phénotype plus sévère que les simples mutants. Ces observations montrent que Myf5<br />

intervient également dans la régulation des cellules satellites et l’homéostasie musculaire en<br />

post-natal [242]. Certains travaux soutiennent que la population de cellules satellites<br />

Pax7+/Myf5-positive représente des progéniteurs déjà engagés alors que la population<br />

Pax7+/Myf5-négative représente la population souche quiescente des cellules satellites aptes à<br />

s’auto-renouveler et à s’engager [217]. Dans les situations de réparation musculaire striée<br />

squelettique, Myf5 intervient dans l’activation et la prolifération [243] des cellules satellites<br />

en favorisant leur progression en G2, contrairement à MyoD1 qui induit un blocage du cycle<br />

cellulaire [332]. Myf5 induit également l’initiation de la différenciation de ces cellules [121].<br />

Les cellules satellites de souris en prolifération expriment Myf5, mais son expression disparaît<br />

lors des étapes tardives de la différenciation au moment de la fusion en myotubes [333],<br />

[334].<br />

47


3- Voies de régulation<br />

a- Régulateurs environnementaux<br />

Les signaux des tissus environnants régulent l’expression des bHLH, dont Myf5, au niveau<br />

somitique : les signaux de Shh provenant de la notochorde [335], Wnt provenant du tube<br />

neural et BMP4 provenant du mésoderme latéral adjacent [168], [107], [336]. La voie Shh<br />

active Myf5 également au niveau de la détermination musculaire épaxiale [107]. L’ensemble<br />

de ces signaux régulateurs ont pour but de restreindre la myogenèse aux futures régions<br />

musculaires du dermomyotome [160]. La manière dont ces signaux sont intégrés pour la<br />

régulation de Myf5 n’est pas complètement éclaircie.<br />

b- Eléments cis-régulateurs<br />

La régulation intrinsèque de Myf5 a été étudiée via l’utilisation de multiples modèles de<br />

souris transgéniques [337], [338], [339], [339] [326] [340] [341], [342] [239]. Une multitude<br />

de séquences enhancer régule l’activation de Myf5 à différents temps et dans différentes<br />

régions anatomiques (Carvajal et al 2008). Une carte de ces sites enhancers est proposée sur<br />

la figure II 8 ci-dessous.<br />

-140 Kb<br />

SOMITE<br />

ARCS BRANCHIAUX<br />

-59 Kb -31 Kb<br />

FUSEAU MUSCULAIRE<br />

ARCS BRANCHIAUX<br />

CELLULES SATELLITES CELLULES SATELLITES<br />

CERVEAU<br />

<strong>DE</strong>RMOMYOTOME<br />

MUSCLE DU<br />

MEMBRE INFERIEUR<br />

-8,8 Kb<br />

0 Kb<br />

Mrf4 Myf5<br />

ARCS BRANCHIAUX<br />

5,4 Kb<br />

ARCS BRANCHIAUX<br />

SOMITE VENTRAL<br />

Figure II 8 : Cartographie des séquences cis-régulatrices de Myf5 avec les fonctions<br />

correspondantes (selon Carvajal et al 2008)<br />

STRUCTURES EPAXIALES<br />

SY<strong>STEM</strong>E NERVEUX<br />

48


De nombreux enhancers existent sur plusieurs centaines de kilobases dans le locus Myf5, et<br />

chacun d’entre eux régule Myf5 à des stades particuliers du développement [342], [339]. Un<br />

enhancer nécessaire pour l’expression épaxiale est régulé par les facteurs Gli et est plus<br />

particulièrement sensible à la voie Shh [156], [335] et à la voie canonique de Wnt [164]. Il<br />

existe également un enhancer de 145 pdb, localisé à -57,5 kb du gène Myf5, régulé par Pax 3<br />

et par les protéines Six1/Six4 [343]. D’autres types de séquences régulatrices moins<br />

classiques sont impliquées dans la régulation de Myf5 : les ‘transcription balancing<br />

sequences’ (TRABS) qui agissent comme des promoteurs cryptiques et qui sont des<br />

séquences intergéniques avec lesquelles les enhancers interagiraient également, en plus de<br />

leur interaction classique avec le promoteur principal [344].<br />

c- Eléments trans-régulateurs<br />

i- Antagonistes de Myf5<br />

Des protéines inhibitrices ont été identifiées comme fixant de façon compétitive les protéines<br />

E ou les MRF ou en agissant au niveau des séquences enhancer/promoteurs des gènes des<br />

MRF. La plupart de ces inhibiteurs sont eux-même des bHLH. On peut citer les facteurs Id,<br />

Twist, MyoR et Mist-1.<br />

ii- Activateurs de l’expression de Myf5<br />

Dans des expériences de culture de cellules satellites, en utilisant des techniques d’analyse<br />

basées sur les siRNA, les précipitations de chromatine et la cytométrie de flux, il a été montré<br />

que Pax7 active directement Myf5, en recrutant un complexe d’histone méthyl-transférase<br />

(McKinell 2008). Le facteur Pax3 régule également Myf5 via la fixation à un site se situant à<br />

proximité de la région enhancer -58/-56kb [112] notamment pour la myogenèse au niveau du<br />

somite hypaxial [112] et au niveau des muscles des membres [345]. Les facteurs Pax activent<br />

les MRF de manière indirecte également, notamment via la voie FGFR4/Sprouty [346].<br />

49


d- Modulation épigénétique et post-traductionnelle<br />

i- Remodeleurs chromatiniens<br />

Les complexes remodeleurs chromatiniens SWI/SNF [347] ou NCoR/SMRT [348] agissent<br />

avec Myf5 pour l’activation de ses gènes cibles. Par ailleurs, la méthyl-transférase Ash2L-<br />

MLL2 s’associe avec Pax7 pour réguler l’expression de Myf5, soulignant un niveau de<br />

régulation particulier de Pax7 sur Myf5 [349].<br />

ii- Régulation par les miRNA<br />

La présence de transcrits Myf5 au niveau du système nerveux central chez la souris, implique<br />

l’existence de systèmes de régulation négative pour prévenir la myogenèse dans les régions<br />

neuronales. Les mécanismes répressifs, en particulier post-transcriptionnels, sont donc vitaux.<br />

Des miRNA sont détectés au niveau du système nerveux central chez la souris et le poissonzèbre<br />

[350], [351]. Chez le poisson-zèbre, ces miRNA sont également détectés à la périphérie<br />

des somites, mais pas dans la région centrale du myotome [351]. Il a été montré que le miR-<br />

31 est détectable dans plusieurs sites embryonnaires. miR-31 est présent dans le cerveau et à<br />

la périphérie du dermomyotome, régions où Myf5 n’est pas exprimé [352]. En revanche, miR-<br />

31 n’est pas détecté dans le myotome qui requiert absolument l’expression de Myf5 pour son<br />

développement [330]. Cette observation montre que Myf5 est régulé par des miRNA,<br />

notamment pour le blocage de son expression au niveau du système nerveux central.<br />

iii- Phosphorylation et dégradation<br />

Myf5 est également régulé au niveau protéique. Il peut en effet être dégradé par des<br />

phénomènes de phosphorylations et ubiquitination, comme décrit dans un modèle de Xénope<br />

[353].<br />

4- Gènes cibles de Myf5<br />

Les gènes cibles de Myf5 ont peu été étudiés. Cependant, plusieurs gènes cibles ont été<br />

suggérés : desmine et probablement Mef2c [111], [354], FGF4 et FGF6 [355], la myosin<br />

heavy chain [111], [356], les protéines contractiles dans leur ensemble [357], [356]. Par<br />

ailleurs, Myf5 peut réguler et/ou activer MyoD1 en post-natal, probablement de concert avec<br />

les facteurs Pax3/Pax7 [100]. D’autres facteurs interagissent avec Myf5 ou le régulent pour<br />

50


activer certains de ces gènes cibles : les facteurs Six1 et Six4 [358], [359], [360], SRF [361],<br />

Mef2 [362], [363], Pbx-Meis [364], les protéines musculaires LIM (MLP) qui interagissent<br />

avec les MRFs.<br />

5- Pathologies humaines impliquant Myf5<br />

Au cours des rhabdomyosarcomes, il a été constaté que les MRF sont globalement plus<br />

activés mais ils ne paraissent pas initiateurs dans l’émergence de la tumeur [365]. De plus, il<br />

semblerait que le mécanisme oncogénique soit plutôt lié à une compétition de dimères de<br />

bHLH menant à un blocage de l’activité des MRF avec pour conséquence un blocage de la<br />

différenciation de ces cellules : en effet, l’expression forcée de l’hétérodimère MyoD1/E12<br />

restaure efficacement la différenciation des cellules du rhabdomyosarcome [366]. Dans le<br />

sarcome des tissus mous, l’expression de Myf5 a été mise en évidence mais sans qu’un réel<br />

rôle tumoral n’ait été montré (Stockwin et al 2009).<br />

51


III- MUSCLE STRIE CARDIAQUE<br />

1- Cardiomyogenèse et réparation naturelle<br />

Dans ce chapitre, nous allons tout d’abord faire une description cellulaire de la<br />

cardiomyogenèse en insistant sur les différentes sources de précurseurs cardiaques, les<br />

champs cardiaques et le continuum complexe des précurseurs cardiaques eux-mêmes. Nous<br />

allons ensuite essayer de comprendre les différents niveaux de régulation de la<br />

cardiomyogenèse : l’environnement, les miRNAs et les facteurs de transcription. Puis, nous<br />

discuterons de la régénération cardiaque, avec les différents concepts, controverses que cela<br />

implique et les travaux de régénération cardiaque basée sur l’utilisation de cellules alternes<br />

non cardiaques qui en découlent. Enfin, ces différentes informations nous permettront de faire<br />

ressortir les facteurs intrinsèques particuliers, essentiels dans le développement cardiaque, que<br />

nous présenterons plus en détail, à savoir, Nkx2.5, Gata4 et Tbx5, appuyant ainsi notre choix<br />

pour leur utilisation dans la reprogrammation des cellules non musculaires vers le lignage<br />

cardiaque.<br />

A- Cardiomyogenèse<br />

1- Différentes sources de précurseurs cardiaques<br />

Le cœur est composé de divers types de cellules, musculaires et non musculaires : les<br />

myocytes cardiaques atriaux et ventriculaires, les cellules du système de conduction, les<br />

cellules musculaires lisses et endothéliales des artères et veines coronaires, les cellules<br />

endocardiques, les composants valvulaires et ceux du tissu conjonctif. Pendant le<br />

développement cardiaque, diverses vagues de précurseurs cardiaques sont observées, aux<br />

définitions fonctionnelles, phénotypiques et anatomiques variées.<br />

En effet, il existe au moins trois grandes sources de précurseurs cardiaques : le mésoderme<br />

cardiaque, les crêtes neurales cardiaques et l’organe pro-épicardique. Les progéniteurs<br />

cardiaques murins du mésoderme cardiaque sont initialement identifiés dans la région précéphalique<br />

à E7,5 puis ils migrent vers la ligne médiane pour former le tube cardiaque linéaire<br />

puis les 4 chambres cardiaques. Après l’incurvation du tube cardiaque à E8,5, les progéniteurs<br />

des crêtes neurales cardiaques migrent pour former le tube neural dorsal qui englobe la crosse<br />

52


aortique et contribuent aux cellules musculaires lisses vasculaires de l’outflow tract à E10,5.<br />

Elles contribuent également aux composants essentiels du système nerveux autonome<br />

cardiaque [367] [368]. Au même moment, les précurseurs proépicardiques joignent le cœur en<br />

développement, et génèrent le manteau épicardique et contribuent aux vaisseaux coronaires<br />

[369], [370]. Le proépicarde est à l’origine de la majorité des cellules mésenchymateuses du<br />

cœur.<br />

La figure III 1 résume chez la souris, ces différentes étapes de la cardiogenèse en soulignant la<br />

contribution de chaque source de progéniteurs cardiaques (schéma A), ainsi que les différents<br />

lignages cellulaires provenant de ces trois sources de précurseurs cardiaques (schéma B).<br />

Figure III 1 : Origine et relation des différentes populations cellulaires cardiaques<br />

(Laugwitz et al (2008)). Les abréviations : HF = région pré-céphalique, ML = ligne médiane, OFT =<br />

outflow tract, PT = tronc pulmonaire, Ao = aorte, Cr = cranial, Ca = caudal, RV = ventricule droit, LV =<br />

ventricule gauche, IVS = septum interventriculaire, LA = oreillette gauche, RA = oreillette droite, PhA = arcs<br />

pharyngés, PLA = oreillette gauche primitive, PRA = oreillette droite primitive. Les couleurs : la couleur rouge<br />

correspond aux cellules provenant du mésoderme, la couleur violette à celles provenant des crêtes neurales<br />

cardiaques et la couleur jaune à celles provenant de l’épicarde.<br />

53


Différentes ‘couches cellulaires’ composent le cœur : l’endocarde, le myocarde et le<br />

péricarde. Le myocarde est composé principalement de cellules musculaires spécialisées<br />

appelées les myocytes cardiaques ou cardiomyocytes. Les cardiomyocytes sont des cellules<br />

mononucléées qui ont une membrane cellulaire ou sarcolemme et des tubules T impliqués<br />

dans la conduction, un réticulum endoplasmique, réservoir calcique nécessaire pour la<br />

contraction, des éléments contractiles, des mitochondries. L’unité fonctionnelle contractile du<br />

cœur est le sarcomère composé de filaments d’actine et de myosine. Les cardiomyocytes<br />

comptent environ pour 25% des noyaux, mais du fait de leur taille, concernent 90% du<br />

volume myocardique. Le reste des cellules incluent les cellules endothéliales et<br />

fibroblastiques. Chaque cardiomyocyte interagit avec son voisin via des jonctions<br />

intercellulaires spéciales dont les gap junctions qui, lorsqu’ils sont absents ou lésés, sont<br />

responsables d’arrythmies cardiaques. Il existe des cardiomyocytes spécialisés dans la<br />

conduction (le nœud sino-atrial, le nœud auriculo-ventriculaire, le faisceau de His et les<br />

branches ventriculaires droites et gauches). L’ensemble de ces cardiomyocytes, qu’ils soient<br />

ventriculaires ou auriculaires, dérive du mésoderme et c’est sur cette différenciation que nous<br />

allons nous concentrer.<br />

2- Les différents champs cardiaques<br />

Des études récentes ont montré que le mésoderme cardiogénique est composé de deux<br />

populations ou deux champs de précurseurs cardiaques qui contribuent aux différentes régions<br />

cardiaques mais qui ont une origine commune [371] [372].<br />

La population cardiaque la plus précoce est le champ cardiaque primitif. Il apparaît pendant la<br />

phase de la gastrulation en réponse à des signaux inducteurs de l’endoderme adjacent et<br />

provient du mésoderme splanchnique antérieur. Ces précurseurs se mettent en clusters pour<br />

former un croissant cardiaque qui migrent et fusionnent en un tube cardiaque linéaire,<br />

constitué d’une couche interne endocardique et d’une couche externe myocardique. Ce tube<br />

mature ensuite pour générer les oreillettes et le ventricule gauche [373] [374] [375].<br />

La seconde région cardiaque, ou champ cardiaque secondaire, se situe à proximité du tube<br />

cardiaque et dérive du mésoderme pharyngé proche du croissant cardiaque. Les cellules du<br />

champ cardiaque secondaire donnent naissance aux gros vaisseaux, au ventricule droit et au<br />

tissu atrial [376] [377]. La figure III 2 montre la contribution cardiaque de chaque champ<br />

(région cardiaque verte = champ cardiaque secondaire, région cardiaque rouge = champ<br />

cardiaque primitif).<br />

54


Figure III 2: Contribution cardiaque des deux champs cardiaques (Laugwitz et al 2008)<br />

3- Hiérarchie complexe des progéniteurs cardiaques<br />

Au cours du développement, l’apparition des progéniteurs cardiaques est déterminée par<br />

l’expression de facteurs particuliers. Plusieurs auteurs ont décrit différentes populations de<br />

progéniteurs dont une synthèse est présentée ici. L’identification précoce de ces progéniteurs<br />

est basée sur l’expression de marqueurs spécifiques.<br />

L’expression du facteur T-box Brachyury (Bry) [378] détermine les précurseurs<br />

mésodermiques très précoces, avant la transition vers le mésoderme pré-cardiaque. Lors de<br />

cette transition, apparaissent les précurseurs pré-cardiaques exprimant Mesp1 [379] [380].<br />

Suit l’étape de migration [380] pendant laquelle ces précurseurs qui n’ont pas encore adopté<br />

irréversiblement le lignage cardiaque prolifèrent massivement pour former le croissant<br />

cardiaque [381]. Le facteur Bry est à l’origine des hémangioblastes (Bry+/Flk1+) [382] et<br />

d’une population exprimant Mesp1 capable de migrer et proliférer pour former le croissant<br />

cardiaque. Puis, au niveau du mésoderme cardiaque, des progéniteurs<br />

(Bry+/Mesp1+)/Islet1+/Flk1+ génèrent des progéniteurs Islet1+/Nkx2.5+ à l’origine du<br />

lignage cardio-vasculaire, et des progéniteurs Islet1+/Flk1+ à l’origine des cellules<br />

endothéliales et vasculaires musculaires lisses [383]. Les progéniteurs Islet1+/Nkx2.5 vont<br />

donner ensuite naissance aux progéniteurs plus matures Nkx2.5/Gata4/Mef2c qui vont générer<br />

55


d’une part, des cardiomyocytes précoces Nkx2.5+/MLC2a/v+, permettant l’apparition des<br />

cardiomyocytes atriaux (sarcolipine+/MLC2a+, cTnT+) et ventriculaires (MLC2v+, cTnT+),<br />

et d’autre part, aux cellules vasculaires musculaires lisses et aux cellules du système de<br />

conduction [384]. Une population plus tardive de progéniteurs bi-potents ckit+/Nkx2.5+<br />

permet la génération des cardiomyocytes et des cellules vasculaires musculaires lisses [385].<br />

Les progéniteurs exprimant Isl1 et Flk1 contribuent à une part des cellules vasculaires<br />

musculaires lisses et aux cellules endothéliales dont une proportion provient également des<br />

hémangioblastes [386] [387], [382]. Des analyses des transcriptomes des différentes<br />

populations de progéniteurs mettent en évidence des variations d’expression de facteurs clés<br />

tels que Tal1, Prrx1, Prrx2, Msx2, Nkx2.5 (…), diverses voies de signalisation (BMP,<br />

calpaïne, protéine G…) soulignant la complexité hiérarchique et relationnelle des populations<br />

cellulaires cardiaques. Un schéma de Laugwitz et al (2008) (figure III 3 ci-dessous page 62)<br />

représente la pyramide de ces populations de progéniteurs/précurseurs cardiaques [388].<br />

4-Régulation du développement cardiaque<br />

La détermination, maturation et différenciation de l’ensemble des lignages cellulaires<br />

contribuant à la cardiogenèse sont sous la régulation de multiples facteurs, qu’ils soient<br />

environnementaux provenant des structures embryonnaires avoisinant l’aire cardiaque, ou<br />

qu’ils soient intrinsèques comme les facteurs de transcription ou les miRNA.<br />

56


Mesp1+/<br />

Gata4+/Mef2+<br />

Figure III 3 : Hiérachie des progéniteurs cardiaques au cours de la cardiogenèse (selon<br />

Laugwitz et al (2008)) Abrévaitions : Bry = brachyury, MLC2a = atrial myosin light chain 2 = Myl7,<br />

MLCV2 = ventricular myosin light chain 2 = Myl2, cTnT = cardiac troponon T = Tnnt2, Hcn4 =<br />

hyperpolarization-activated cyclic nucleotid-gated K+4, sm-actin = smooth muscle actin, SM-MHC = smooth<br />

muscle myosin heavy chain, VE-Cadh = VE-Cadhérine.<br />

a- Facteurs environnementaux<br />

Au cours du développement cardiaque embryonnaire, les cellules précurseurs sont soumises à<br />

l’influence de facteurs paracrines dont les plus étudiés sont les BMPs, les acteurs de la voie<br />

Notch et ceux de la voie Wnt.<br />

i- BMP<br />

Les BMP jouent un rôle critique dans le développement cardiaque [389] [390] au moment de<br />

la formation des chambres cardiaques [391] [392] [393] [394] [395] [396] mais également<br />

dans la régulation du développement septo-valvulaire et la formation de l’endocarde [397]<br />

[398], [399] [400]. Le rôle des BMP a également été étudié dans la maturation des cellules<br />

souches cardiaques. L’auto-renouvellement des cellules à l’état pluripotent, exprimant<br />

57


POU5F1 (Oct4), Sox2 et Nanog [401] est régulé par les BMP [402]. En effet, les BMP<br />

stimulent l’expression d’inhibiteurs de différenciation tels que le facteur Id [403], qui à leur<br />

tour réduisent les niveaux de certaines MAPKinases (MAPK1 et MAPK14), elles-mêmes<br />

impliquées dans le maintien des cellules dans un état indifférencié. Différents niveaux<br />

d’expression de BMP sont requis pour la maturation optimale des cellules cardiogéniques,<br />

avec une diminution transitoire de BMP aux phases précoces de maturation via l’action de<br />

Noggin (inhibiteur de BMP) [404] [405]. Après cette inhibition transitoire, les BMP stimulent<br />

l’expression de Nkx2.5 et Gata4, favorisant ainsi la transition pré-cardioblastes/cardioblastes<br />

[406]. La dernière étape de maturation des cardioblastes en cardiomyocytes requiert à<br />

nouveau la signalisation BMP via l’activation SMAD/MAP3K71 qui active l’expression de<br />

gènes codant pour des protéines sarcomériques telles que la MYH7 ou βMYHC [406]. La<br />

figure III 4 ci-dessous récapitule les différentes étapes de la maturation des cellules souches<br />

cardiaques en cardiomyocytes en soulignant le rôle essentiel des BMP.<br />

Figure III 4 : Rôle des BMP dans la différenciation des cellules souches embryonnaires en<br />

cardiomyocytes (van Wijk et al 2007)<br />

ii- La voie NOTCH<br />

La voie Notch contrôle des processus développementaux embryonnaires tels que le choix<br />

d’orientation, la prolifération et la différenciation [407]. Concernant le développement<br />

cardiaque, les principaux agents Notch sont Notch1 et Notch2 [408] [409]. De nombreux<br />

modèles de perte ou de gain de fonctions de différents acteurs de la voie Notch montrent son<br />

rôle essentiel dans le développement cardiaque. En effet, la voie Notch est impliquée dans de<br />

nombreuses étapes de la cardiogenèse, notamment au cours du développement du myocarde,<br />

de l’endocarde [410] [411], de l’outflow tract et du système de conduction [412]. Au cours de<br />

58


la cardiogenèse, des mutations inactivant la voie Notch ont été impliquées dans plusieurs<br />

malformations cardiaques [413] [414] [415]. Les différentes malformations comprennent les<br />

valvulopathies, les dysplasies ou hypoplasies ventriculaires, des défauts au niveau septal…<br />

Chez l’homme, des mutations responsables de l’inactivation de Jagged1, principal ligand de<br />

notch au cours de la cardiogenèse, sont responsables du syndrome d’Alagille, un désordre<br />

autosomique dominant responsable de multiples malformations dont celle du cœur. Ce type de<br />

syndrome peut se développer également suite à des mutations de Notch2.<br />

iii- Signalisation Wnt<br />

Rôle de Wnt au cours de la spécification cardiaque et la différenciation précoce<br />

Des études réalisées chez le poulet ou la grenouille ont montré que la spécification cardiaque<br />

dépend d’un équilibre entre activateurs et répresseurs de Wnt. L’activation de la voie<br />

canonique de Wnt dans le mésoderme antérieur inhibe l’expression de gènes cardiaques<br />

précoces comme Nkx2.5 et Gata4 dans le croissant cardiaque [416] [417]. Les agents<br />

canoniques Wnt1 et Wnt3a, exprimés dans le plateau neural et le tube neural dorsal, inhibent<br />

la spécification cardiaque dans le mésoderme postéro-proximal. Des inhibiteurs de Wnt, tels<br />

que crescent (frzb2), sont exprimés dans l’endoderme sous-tendant le mésoderme cardiaque<br />

[417]. L’expression de crescent ou Dkk dans le mésoderme cardiaque postérieur induit<br />

l’expression et l’apparition de cardiomyocytes battants [416] [417]. L’inhibition de la voie<br />

canonique de Wnt favorise donc la spécification des précurseurs cardiaques dans le<br />

mésoderme antéro-latéral qui forme le croissant cardiaque. Dans des modèles utilisant les<br />

cellules ES, l’activité de la voie canonique Wnt est bi-phasique avec une action pro- ou anticardiogénique<br />

[418] [419], son rôle pro-cardiaque s’effectuant précocément. En effet, l’agent<br />

Wnt2a et possiblement son homologue Wnt2b jouent un rôle important dans la spécification<br />

cardiaque dans le mésoderme précoce [420]. L’ensemble de ces données montrent que la voie<br />

canonique Wnt a un rôle bi-phasique dans l’induction cardiaque : Wnt régule positivement<br />

dans les phases précoces puis inhibe la différenciation cardiaque à des stades tardifs.<br />

Concernant la voie non canonique de Wnt, des expressions d’invalidation ou d’expression<br />

ectopique, réalisées chez le poulet, la grenouille ou dans des cellules ES de souris, montrent<br />

que Wnt11 joue un rôle critique positif dans l’induction cardiaque [421], [422] [423], [424]<br />

[417].<br />

59


Rôle de Wnt dans la spécification et l’expansion des progéniteurs du champ cardiaque<br />

secondaire<br />

Des expériences de blocage de la voie Wnt/β-caténine montrent que cette voie est impliquée<br />

dans le maintien et l’expansion des progéniteurs Isl1+ [157] [425] [426] [427] [428]. La β-<br />

caténine se fixe directement sur le promoteur du gène codant pour Islet 1 et active son<br />

expression [428], mais agit également via les agents FGF [429].<br />

Autres rôle de Wnt pour le tissu cardiaque<br />

La voie Wnt/β-caténine joue également un rôle dans le développement vasculaire (Cattelino<br />

et al 2003, Liebner et al 2004), endothélial (Wang et al 2007) et épicardique (Merki et al<br />

2005).<br />

b- miRNA<br />

La régulation transcriptionnelle du développement cardiovasculaire nécessite un contrôle<br />

spatiotemporel de l’expression de gènes précis [430] [431] [432] [433]. Parmi ces régulateurs,<br />

plusieurs miRNA ont un rôle spécifique dans la cardiogenèse [95].<br />

Le micro-ARN miR-1 favorise l’émergence du mésoderme et bloque le développement de<br />

l’ectoderme et celui de l’endoderme puis il est impliqué dans l’induction cardiaque [95]. Le<br />

micro-ARN miR-1 régule négativement la croissance cardiaque en inhibant l’expression de<br />

Hand2, une bHLH impliquée dans l’expansion des cardiomyocytes ventriculaires. Des souris<br />

sur-exprimant miR-1 présentent un phénotype comparable à celui des souris invalidées pour<br />

Hand2, à savoir une trabéculation ventriculaire diminuée et une hypoplasie ventriculaire<br />

[434]. A l’inverse, la délétion de miR1 est responsable de multiples arythmies cardiaques chez<br />

les souris mutantes [430]. En effet, l’absence de miR1 provoque l’augmentation du facteur de<br />

transcription Iroquois homeobox (Irx)5 qui contrôle la repolarisation ventriculaire en inhibant<br />

l’expression de gènes codant pour les canaux potassiques tels que Kcnd2 [435] provoquant les<br />

troubles de rythme. Dans un modèle d’infarctus de rat, l’administration d’oligonucléotides<br />

antisens visant à diminuer les miR-1 diminue le développement d’arythmies [436]. La même<br />

équipe a identifié les cibles directes de miR-1 qui sont GJA1 codant pour la protéine gap<br />

junction connexine 43 et KCNJ2 codant pour la sous-unité Kir2.1 du canal potassique,<br />

protéines toutes deux impliquées dans l’homéostasie électrique cardiaque [436]. Le micro-<br />

ARN, miR-133 joue un rôle essentiel dans le développement musculaire strié squelettique<br />

60


mais est également impliqué dans la régulation du système de conduction. Dans des modèles<br />

de gain de fonction, les souris mutées présentent une augmentation des dépolarisations et re-<br />

polarisations ventriculaires provoquant des troubles du rythme [437]. Le micro-ARN miR-138<br />

est un miARN hautement conservé à travers les espèces et est mis en évidence dans plusieurs<br />

régions de l’embryon. Cependant, au niveau du cœur du poisson-zèbre, il est spécifiquement<br />

détecté dans les ventricules [438]. L’inhibition de miR-138 est responsable de l’augmentation<br />

d’expression des gènes spécifiques du canal atrio-ventriculaire au niveau des ventricules eux-<br />

mêmes, empêchant la maturation complète des ventricules. Le micro-RNA miR-208 est<br />

impliqué dans la régulation des changements d’isoformes de myosin heavy chain. Les souris<br />

déficientes en miR-208 ne produisent pas de MyHC, exprimé par les cardiomyocytes, en<br />

période de stress et ne développent pas d’hypertrophie cardiaque [439] [440] [441]. Ces<br />

observations sont liées à l’inhibition de la thyroid receptor-associated protein THRAP1, un<br />

co-régulateur transcriptionnel du récepteur thyroïdien [440]. En plus de la régulation du<br />

développement des cardiomyocytes, celle des structures angiogéniques/endothéliales est<br />

essentielle pour le développement cardiaque. Le miRNA miR-126 est un régulateur clé de la<br />

signalisation endothéliale et vasculaire in vivo [442] [443] [444]. Il joue un rôle positif dans le<br />

développement vasculaire en bloquant notamment la Sprouty related protein 1 (Spred1) [442]<br />

[444]et la sous-unité de la phosphatidyl-inositol 3-kinase p85β (ou PIK3R2), qui sont des<br />

régulateurs négatifs des voies de signalisation MAPK et PI3K dépendantes de VEGF et<br />

d’autres facteurs de croissance. Le miR-143 semblerait impliqué dans la régulation du<br />

développement des cellules vasculaires lisses (communication orale Srivastava et al 2009).<br />

La figure III 5 ci-dessous résume les différents micro-RNA et leurs implications dans les<br />

développements, cardiaque, vasculaire et musculaire lisse.<br />

61


Figure III 5 : Représentation schématique des principaux miRNA régulant le système<br />

cardio-vasculaire (les flèches représentent une induction, les traits représentent un blocage,<br />

les gènes en rouge sont des cibles directes des différents miRNA, qui sont tous régulés<br />

négativement)<br />

c- Facteurs intrinsèques<br />

Chez les vertébrés, le développement cardiaque est complexe et débute avant la gastrulation,<br />

avec l’orientation des cellules du plateau antéro-latéral du mésoderme vers le lignage<br />

cardiaque, puis leur migration et leur organisation en croissant cardiaque. Cette orientation<br />

cardiaque dépend de signaux provenant de l’endoderme, incluant les BMP, les bFGF et les<br />

protéines Wnt. Puis, apparaît le tube cardiaque grâce à la fusion de précurseurs cardiaques<br />

provenant du croissant cardiaque. Une anomalie survenant au stade de fusion en tube<br />

cardiaque est responsable de cardia bifida. Les premiers facteurs intervenant à ce stade sont le<br />

facteur Gata4 [445] [446] en synergie avec Nkx2.5 [447]. Au fur et à mesure du<br />

développement cardiaque, le tube cardiaque subit de nombreux remaniements, incluant la<br />

spécification des chambres, la septation, la trabéculation et la formation des quatre chambres.<br />

Plusieurs modèles murins ont permis de souligner le rôle de plusieurs facteurs de transcription<br />

pour chacune de ces étapes développementales et sont représentés dans la figure III 6.<br />

62


Figure III 6 : Représentation schématique des différentes étapes de la cardiogenèse chez la<br />

souris (Nemer 2008). Abréviations : a, atria; ao, aorta; la, left atrium; lv, left ventricle; ot, outflow tract; pa,<br />

pulmonary aorta/trunk; ra, right atrium; rv, right ventricle; sv, sinus venosus; v, ventricle.<br />

Chez l’Homme, des défauts de compartimentalisation et de communication entre les<br />

différentes chambres ont été retrouvés dans la majorité des cardiopathies congénitales.<br />

L’étude de ces cardiopathies a permis d’identifier un groupe de gènes responsables codant<br />

principalement pour des facteurs de transcription du développement cardiaque. Ces facteurs<br />

régulent les différentes étapes du développement cardiaque comme la valvulogenèse, le<br />

développement du système de conduction et la formation et maturation des chambres<br />

cardiaques (figure III 7).<br />

63


Figure III 7 : Cartographie des principales anomalies structurales observées dans les<br />

cardiopathies congénitales (Nemer 2008). Abréviations : ASD, atrial septal defect; AV block,<br />

atrioventricular block; AVSD, atrioventricular septal defect; DORV, double outlet right ventricle; PS, pulmonary stenosis;<br />

PTA, tricuspid atresia; TOF, tetralogy of Fallot; VSD, ventricular septal defect.<br />

La cartographie des mutations cardiaques permet de noter que Nkx2.5, Gata4 et Tbx5 sont<br />

fréquemment associés aux maladies cardiaques congénitales, soulignant leur rôle fondamental<br />

dans la cardiogenèse [448] [449]. Gata4 est impliqué dans la plupart des cardiopathies<br />

congénitales, Nkx2.5 est responsable de défauts atrio-septaux, de tétralogie de Fallot, de<br />

défauts ventriculaires septaux et Tbx5 de défauts atrio-septaux, de tétralogie de Fallot, de<br />

défauts septaux ventriculaires. Ces observations sont appuyées par le fait que ces gènes<br />

interviennent très précocement dans le développement cardiaque, dès l’émergence des champs<br />

cardiaques primitif et secondaire (cf. chapitres précédents et figure III6) et par plusieurs<br />

modèles d’invalidation de ces gènes chez la souris.<br />

B- Régénération musculaire striée cardiaque<br />

Jusqu’à une période récente, les cardiomyocytes étaient considérés comme des cellules<br />

considérées comme non renouvelées. Des études ont à présent mis en évidence que certains<br />

cardiomyocytes sont aptes à se diviser [450], [451], [452], [453]. De nouveaux<br />

64


cardiomyocytes sont ainsi générés tout au long de la vie [454]. La sur-expression des gènes<br />

IGF1 [455], télomérase [456], cycline D [457], bcl-2 [458], et cdk2 [459] dans les<br />

cardiomyocytes est accompagnée d’une augmentation du nombre de cellules et d’une plus<br />

grande tolérance aux conditions pathologiques. De plus, le nombre de myocytes dans le cœur<br />

augmente de plusieurs fois par rapport à la naissance et un turn over est observé tout au long<br />

de la vie comme l’attestent les expériences basées sur l’incorporation du BrdU, du Ki67 ou de<br />

la thymidine tritiée [454]. Enfin, l’identification récente de populations de progéniteurs<br />

cardiaques en période post-natale est également en faveur d’un renouvellement<br />

cardiomyocytaire.<br />

1- Progéniteurs chez la souris<br />

Trois populations de progéniteurs cardiaques ont été identifiées dans le cœur des souris sur la<br />

base de l’expression de différents marqueurs. Ces trois populations de progéniteurs cardiaques<br />

(Islet1+, cKit+, Sca1+) sont phénotypiquement différentes et expriment certains marqueurs<br />

cardiaques de manière différentielle mais sont toutes trois Nkx2.5+ et Gata4+ [460], [461],<br />

[462], [463].<br />

a- Les progéniteurs Islet1+ identifiés par Laugwitz et al (2005)<br />

Cette population isolée à partir de cœur de souris post-natal exprime Islet1 et est apte à se<br />

différencier en cardiomyocytes matures [462]. Islet1 est un facteur de transcription à LIMhoméodomaine<br />

[464] qui est impliqué dans les voies de régulation cardiaque mais également<br />

neurales et pancréatiques.<br />

b - Les progéniteurs ckit+ identifiés par Beltrami et al (2001, 2003)<br />

Cette population, isolée à partir de souris adultes, possède des propriétés de clonogénicité,<br />

d’auto-renouvellement et peut se différencier en cardiomyocytes, cellules vasculaires<br />

musculaires lisses et cellules endothéliales [453]. Ce type de progéniteurs peut être amplifié in<br />

vitro en enrichissant les milieux de culture avec Jagged1 suggérant que la voie Notch1<br />

favorise la prolifération des cardiomyocytes, avec réexpression de Nkx2.5 [465].<br />

c- Les progéniteurs Sca1+ identifiés par Oh et al (2004)<br />

65


La population de progéniteurs Sca1+ de cœur adulte, n’exprime ni les protéines structurelles<br />

cardiaques, ni Nkx2.5, ni les marqueurs endothéliaux ou hématopoïétiques. En revanche ces<br />

progéniteurs sont positifs pour GATA4, Mef2C et Tef1. Ces progéniteurs peuvent se<br />

différencier en cardiomyocytes après exposition à la 5-azacytidine. Une heure après leur<br />

injection intra-veineuse au décours d’une lésion myocardique, ils sont détectés au niveau de la<br />

lésion ischémique [466]. L’injection de ces progéniteurs cardiaques directement dans la zone<br />

infarcie a permis d’obtenir une amélioration à court terme de la fonction cardiaque mais avec<br />

une différenciation cardiomyocytaire limitée.<br />

2- Progéniteurs cardiaques du cœur fœtal et adulte chez l’Homme<br />

De manière analogue, chez l’homme, plusieurs populations de progéniteurs cardiaques postnataux<br />

ont été identifiés (Islet1+, ckit+ et Sca1+) et ont en commun d’exprimer, comme chez<br />

la souris, Nkx2.5 et/ou Gata4.<br />

a- Les progéniteurs Islet1+ identifiés par Laugwitz et al (2005)<br />

Une population de progéniteurs cardiaques exprimant Isl1 a été détectée en période néonatale<br />

mais aussi chez l’adulte. Elle est uniquement présente de manière faible, au niveau de<br />

l’oreillette droite. Son rôle physiologique n’est à ce stade pas clair [462] [467].<br />

b- Populations de progéniteurs ckit+<br />

Les progéniteurs cardiaques ckit+ ont été identifiés par plusieurs équipes et diffèrent selon les<br />

auteurs. Le groupe de Messina et al [468] a isolé une population hétérogène, de par son<br />

origine cellulaire et son potentiel de différenciation, à partir de biopsies réalisées au niveau<br />

des oreillettes et ventricules humains. En culture in vitro, ces cellules peuvent former des<br />

amas sphériques de cellules, les cardiosphères. Les cellules situées au centre des<br />

cardiosphères expriment ckit et les cellules périphériques expriment des marqueurs cardiaques<br />

et endothéliaux. Les cellules provenant de ces cardiosphères ne se contractent qu’en présence<br />

de cardiomyocytes de rats néonataux. Le groupe d’Urbanek et al [452] a identifié une<br />

population endogène cardiaque ckit+ (prélevés au niveau de la région cardiaque proche de<br />

l’outflow tract) chez des patients ayant une sténose aortique ou au décours d’une<br />

transplantation cardiaque. Ces cellules expriment également Sca1 et sont capables de se<br />

différencier en cardiomyocytes, cellules vasculaires musculaires lisses et cellules<br />

endothéliales in vitro et après greffe chez des souris immunodéprimées [469].<br />

66


c- Les progéniteurs Sca1+ identifiés par Van Vliet et al (2008)<br />

Cette population (CD45-/CD34-) est localisée dans les oreillettes, la région atrio-ventriculaire<br />

et l’épicarde, et est capable de se différencier en cardiomyocytes battants in vitro en présence<br />

de 5-Azacytidine [470].<br />

Ces différents progéniteurs cardiaques peuvent être isolés à partir de biopsies myocardiques<br />

minimes en vue d’une expansion in vitro. Cependant, aucune étude clinique n’a pour le<br />

moment été entreprise. De plus, de nombreuses questions restent en suspens : leur culture in<br />

vitro peut-elle avoir une incidence sur la qualité de la différenciation après injection in vivo ?<br />

Ces différentes populations de progéniteurs sont-elles intrinsèquement différentes ou<br />

correspondent-elles à différentes étapes de différenciation d’une même population ? Y-a-t-il<br />

lieu de penser que ces progéniteurs cardiaques dérivent d’artefacts expérimentaux ?<br />

C’est pourquoi, de nombreuses équipes ont axé leurs travaux sur l’utilisation de cellules<br />

alternes non cardiaques pour améliorer la régénération cardiaque.<br />

En plus des progéniteurs de cardiomyocytes à proprement parler, la matrice conjonctive<br />

cardiaque est essentielle pour une régénération cardiaque optimale. Les fibroblastes<br />

cardiaques génèrent la matrice extra-cellulaire permettant la fonction élastique du cœur. Les<br />

fibroblastes cardiaques n’expriment aucun marqueur cardiaque, ni endothélial, ni neural mais<br />

ils expriment le dicoïde domaine receptor 2 et Thy-1 [471]. Ils dérivent de la région<br />

épicardique réalisant la transition epithélio-mésenchymateuse pendant la cardiogenèse. Ces<br />

cellules sont également à l’origine des cellules vasculaires musculaires lisses et des cellules<br />

endothéliales. L’épicarde régule le développement du myocarde, des coronaires, des fibres de<br />

Purkinje et des structures fibreuses du cœur [472]. Si les fibroblastes récapitulent les<br />

propriétés essentielles des cellules dérivant de l’épicarde dans des situations pathologiques, il<br />

se peut que l’épicarde soit à l’origine de certains progéniteurs cardiaques chez l’adulte [473].<br />

67


2- Thérapie cellulaire et réparation musculaire cardiaque<br />

A- Utilisation de cellules atypiques ou alternes pour la régénération<br />

cardiaque<br />

1- Transplantation de myoblastes squelettiques<br />

L’une des premières stratégies de thérapie cellulaire cardiaque a été l’autogreffe de<br />

myoblastes squelettiques dans la région cardiaque lésée.<br />

Dans des modèles de souris et/ou rats, une nette amélioration de la fonction cardiaque a été<br />

observée après transplantation de myoblastes squelettiques [474], [475], [476], [477], [478],<br />

[479], sans qu’un phénomène de transdifférenciation ait pu être démontré [480], [481], [482].<br />

Des essais cliniques chez l’homme de greffe intra-cardiaque de myoblastes squelettiques ont<br />

été réalisés [483], [484], [485]. Les myoblastes se différencient cependant en myotubes in<br />

vivo, et non en cardiomyocytes [486]. De plus, ces myoblastes transplantés ne forment pas de<br />

‘gap junctions’ avec les cardiomyocytes avoisinants et ne battent pas de manière synchrone<br />

avec le reste du cœur [487] [488] [489]. Ce découplage électro-mécanique limite l’efficacité<br />

fonctionnelle de ce type de greffe et peut être à l’origine de troubles du rythme sévères.<br />

L’amélioration de la fonction ventriculaire n’est pas le résultat d’une fonction contractile des<br />

myoblastes mais plutôt d’une amélioration du remodelage du ventricule gauche grâce à la<br />

présence des myoblastes transplantés. Compte-tenu des ces observations, une bonne part des<br />

essais cliniques ont été prématurément arrêtés pour manque de réel bénéfice clinique.<br />

1- Transplantation de cellules dérivant de la moelle osseuse<br />

Les premières études visant à étudier la capacité des cellules de moelle osseuse à se réorienter<br />

vers le lignage cardiomyocytaire ont été celles qui ont utilisé les CSH [490] dans des modèles<br />

d’infarctus chez la souris. La transplantation de CSH prélevées d’une souris mâle et injectées<br />

dans le cœur d’une souris femelle, montre que ces progéniteurs sont aptes à participer à la<br />

régénération cardiaque [491]. Chez l’animal, des expériences de transplantation de moelle<br />

osseuse avec des cellules hématopoïétiques marquées dans le cœur infarci montrent que les<br />

cardiomyocytes dérivant des cellules greffées existent mais à un taux très faible [492]. Une<br />

68


amélioration de la mobilisation des cellules hématopoïétiques via le G-CSF [493], [494],<br />

[495] ou c-met/HGF, SDF1/CXCR4 [496] a été observée dans des modèles murins.<br />

Cependant d’autres études n’objectivent pas de différenciation des progéniteurs<br />

hématopoïétiques vers le lignage cardiaque [490], [497], [498], [499], [288] et ne révèlent<br />

qu’une légère amélioration fonctionnelle cardiaque. La possibilité que des progéniteurs de<br />

moelle osseuse, notamment la sous-population hématopoïétique, puissent se différencier en<br />

cardiomyocytes reste très discutée [500], [501]. Chez l’homme, de nombreuses études<br />

cliniques (REPAIR-AMI, TOCPARE-CHD, ASTAMI) ont utilisé des cellules mononucléées<br />

de moelle osseuse, non triées dans la majorité des cas, dans leurs protocoles de greffe, dans<br />

des conditions d’ischémie aiguë, et ont obtenu peu ou pas de bénéfice de la fonction cardiaque<br />

à long terme [502], [503], [504]. Dans le faible nombre de cas pour lesquels un bénéfice est<br />

rapporté, les mécanismes de cette amélioration clinique ne sont pas identifiés mais ils<br />

n’impliquent probablement pas une différenciation cardiomyocytaire. La libération de<br />

facteurs de croissance et de cytokines par les cellules greffées expliquerait ce bénéfice<br />

lorsqu’il existe, comme le montre l’étude REPAIR-AMI [502]. L’utilisation d’agents<br />

mobilisateurs tels que le G-CSF dans le protocole de greffe ne semble pas, dans la plupart des<br />

études, améliorer la prise de greffe ni la régénération cardiaque [505]. Dans les essais<br />

cliniques utilisant des cellules de moelle osseuse ou des cellules endothéliales, dans un<br />

contexte de cardiopathie ischémique chronique, il semblerait que les résultats soient plus<br />

encourageants que dans un contexte d’ischémie aiguë, mais à nouveau, les effets à long terme<br />

sont peu convaincants [506], [507], [508], [509], [510], [511], [512].<br />

2- Transplantation de cellules souches mésenchymateuses<br />

Les CSM sont obtenues à partir de la moelle osseuse, du tissu adipeux [4], [513], [514], [515],<br />

[516], [517], ou du sang de cordon (Chen et al 2003, Kadivar et al, Kodama et al 2005). Ces<br />

cellules ont la propriété de pouvoir se différencier en adipocytes, en ostéoblastes et en<br />

chondrocytes. Elles ont pour avantage d’avoir une faible immunogénécité, permettant une<br />

thérapie cellulaire allogénique [518]. In vitro, elles se différencient en cardiomyocytes [519],<br />

[520] contractiles, exprimant des marqueurs cardiaques précoces et tardifs [521]. Dans le but<br />

d’augmenter la conversion cardiaque, des agents déméthylants tel que la 5-Azacytidine ont été<br />

utilisés et permettent d’augmenter la participation de ces cellules à la réparation cardiaque<br />

[522], [523], [524], [525] et d’obtenir parfois jusqu’à six fois plus de cellules de type<br />

69


cardiaques in vitro [526]. La culture des CSM dans un milieu contenant Jagged1 favorise leur<br />

orientation vers le lignage cardiaque in vitro. Afin d’augmenter leur potentiel thérapeutique,<br />

des expériences d’expression ectopique ont été réalisées dans des CSM sur-exprimant des<br />

facteurs de survie, des facteurs angiogéniques ou de homing [520], sans effet bénéfique<br />

notable. Même si la greffe de ces cellules permet une amélioration de la fonction cardiaque, le<br />

taux de conversion en cardiomyocytes reste faible et implique plutôt leur capacité à sécréter<br />

de manière paracrine des facteurs de croissance et/ou de support pour d’autres cellules<br />

présentes dans le cœur lésé [499], [527], [520], [528], [525]. La figure III 8 ci-dessous résume<br />

les principaux mécanismes potentiels par lesquels la greffe de CSM permet une amélioration<br />

de la réparation cardiaque.<br />

Figure III 8 : Représentation des différents mécanismes d’action permettant une<br />

reparation cardiovasculaire grâce aux CSM (Psaltis et al 2008)<br />

Les CSM peuvent avoir des effets paracrines via le relargage de cytokines/facteurs de<br />

croissance ou via des interactions directes avec les cellules cardiaques résidentes. Le<br />

phénomène de transdifférenciation en cardiomyocytes fonctionnels est probablement un<br />

évènement rare.<br />

70


3- Transplantation de cellules endothéliales<br />

Les progéniteurs endothéliaux sont obtenus à partir de moelle osseuse et de sang de cordon. Il<br />

a été montré que ces cellules participent efficacement à la réparation cardiaque [529] [530].<br />

Cependant, le mécanisme de contribution des cellules endothéliales à la régénération<br />

cardiaque et leur potentiel de différenciation en cardiomyocytes sont très discutés. Certains<br />

auteurs observent une activation du programme transcriptionnel cardiaque [531], alors que<br />

d’autres montrent leur participation prédominante à la néoangiogenèse [532], [533], [530]. En<br />

plus de contribuer directement à cette vascularisation, permettant l’approvisionnement du<br />

cœur en nutriments, les cellules endothéliales fournissent des signaux paracrines de survie aux<br />

cardiomyocytes [534].<br />

Des observations similaires ont été faites avec des cellules endothéliales apparentées, les<br />

cellules CD133+, dans des expériences in vitro et in vivo [535], l’amélioration étant le plus<br />

souvent liée également, à des mécanismes de néoangiogenèse [535]. Une étude clinique<br />

utilisant des cellules CD133+ de moelle osseuse et réalisée chez 10 patients a permis une<br />

certaine amélioration de la fonction cardiaque [536].<br />

Le mésangioblaste est un progéniteur récemment décrit comme étant associé aux vaisseaux<br />

[297], [537], [538]. Il est capable de s’auto-renouveler et de se différencier in vitro en<br />

plusieurs types cellulaires mésodermiques (cellules endothéliales, cellules musculaires lisses<br />

et cellules musculaires cardiaques). Galli et al ont montré que les mésangioblastes sont aussi<br />

efficaces que les cellules mononucléées de moelle osseuse pour la réduction de la dysfonction<br />

cardiaque gauche, via la sécrétion de facteurs anti-apoptotiques et angiogéniques.<br />

4- Transplantation de cellules ES<br />

Les cellules ES sont aptes à se différencier en de nombreux types cellulaires présents dans<br />

l’organisme adulte. Elles sont notamment capables de régénérer complètement le myocarde.<br />

Les grands obstacles à leur utilisation en thérapie cellulaire sont d’ordre éthique mais<br />

également physiologique avec un risque de rejet immunologique et d’apparition de tératomes<br />

[486], [539]. Cependant, grâce à une meilleure compréhension des voies de régulation de la<br />

différenciation cardiaque des cellules ES, on peut contrôler leur orientation vers le lignage<br />

71


cardiomyocytaire, et les faire différencier ex vivo en cardiomyocytes avant injection in vivo,<br />

limitant ainsi le risque de développement de tératome : les cellules ES différenciées en<br />

cardiomyocytes étant sélectionnées avant l’injection [540], [541]. Ainsi, il a pu être montré<br />

que la génération de cardiomyocytes à partir de cellules ES est régulée par plusieurs facteurs<br />

de croissance tels que BMP2 [542], [543], TGFβ [542], [541], TNF [544], [545], [546], FGF<br />

[547], [541] et l’Erythropoïétine [548], [549]. Ces facteurs de croissance, une fois fixés à<br />

leurs récepteurs, permettent l’expression de facteurs de transcription impliqués dans les étapes<br />

précoces de la cardiomyogenèse tels que Nkx2.5 et GATA4. Par ailleurs, les cellules ES<br />

différenciées peuvent survivre et améliorer la fonction myocardique en présence de facteurs<br />

de survie [540]. La différenciation cardiaque des cellules ES peut également être induite par<br />

un système de co-culture avec des cellules de la lignée endodermique END2 [550] qui sécrète<br />

des facteurs facilitant la différenciation cardiaque. La même équipe montre qu’en bloquant la<br />

voie P38MAPK, l’orientation vers le lignage cardiaque est amplifiée [551]. Des modulateurs<br />

épigénétiques ont également été utilisés pour le contrôle de la différenciation<br />

cardiomyocytaire, en particulier la 5-Azacytidine [526] [470]. Enfin, moduler les miRNA<br />

pourrait également influer sur l’orientation cardiaque des cellules ES.<br />

5- Cas des cellules souches pluripotentes induites (iPS)<br />

A partir de cellules iPS provenant de fibroblastes embryonnaires de souris, il est possible de<br />

générer des progéniteurs Flk1+ capables de se différencier en cellules des lignages<br />

cardiovasculaires [552] [553] et hématopoïétiques. Ces progéniteurs sont aptes à se<br />

différencier en cellules endothéliales et, par co-culture avec des cellules stromales OP9, en<br />

cardiomyocytes [553]. Le potentiel de différenciation des iPS in vitro est comparable à celui<br />

des ES (lignée D3) dans des techniques de culture de corps embryonnaire ou en présence de<br />

collagène de type IV [552], bien que pour certaines équipes cette différenciation soit un peu<br />

moins performante que celle des ES [82]. Le potentiel de différenciation cardiaque a<br />

également été évalué pour des iPS lignées humaines [554] et comparé à celui des cellules ES.<br />

Cette analyse comparative a porté sur l’expression de marqueurs cardiaques, sur<br />

l’organisation sarcomérique, l’activité électrique et la signalisation β-adrénergique et montre<br />

que les iPS humaines ont un potentiel de différenciation comparable à celui des ES.<br />

Récemment, l’administration de la descendance d’iPS humaines dans des cœurs infarcis,<br />

greffe correctement et permet la régénération de cellules cardiaques, musculaires lisses et<br />

endothéliales avec une amélioration de la contractilité ventriculaire et une bonne stabilité<br />

72


électrique [555]. Bien que l’utilisation des iPS n’en soit qu’à ses débuts, les résultats sont très<br />

prometteurs. Il faudra cependant rester vigilant quant au risque tumorigène de ces cellules.<br />

6- Conclusion<br />

De nombreuses cellules ont donc été utilisées, avec des résultats très mitigés. La figure III 9<br />

ci-dessous résume les différentes sources cellulaires ayant été testées et les questions posées,<br />

notamment en termes de capacité contractile, aptitude angiogénique et immunogénicité. Ainsi,<br />

les premières études de plasticité développementale utilisant les cellules souches<br />

hématopoïétiques ont été à l’origine de multiples essais cliniques visant à tester l’efficacité<br />

des cellules mononucléées de la moelle osseuse dans la réparation cardiaque au décours des<br />

ischémies cardiaques aiguës. Par la suite, d’autres études n’ont pas rapporté de manière<br />

évidente de phénomène de transdifférenciation des CSH en cardiomyocytes, mettant en<br />

évidence des phénomènes de fusion. En outre, les essais cliniques basés sur la greffe de<br />

moelle osseuse montrent un petit effet bénéfique de la greffe sur la fonction ventriculaire, sans<br />

qu’aucune néocardiomyogenèse ait pu être mise en évidence et sans qu’aucun réel effet à long<br />

terme ait pu être démontré.<br />

Par ailleurs, de nouvelles populations cardiaques souches ont été identifiées, offrant<br />

potentiellement de nouvelles perspectives thérapeutiques. Cependant, ces cellules sont rares,<br />

difficilement cultivables ex vivo et leur identification reste difficile du fait de l’existence de<br />

plusieurs populations, aux phénotypes variés. De plus, leur réelle contribution à la<br />

régénération cardiaque reste à déterminer.<br />

Wollert et al soulèvent les différents axes d’étude permettant d’améliorer les conditions d’une<br />

éventuelle thérapie cellulaire dans le domaine de la réparation cardiaque. La figure III 10 cidessous<br />

résume les différents niveaux de réflexion : comment améliorer la différenciation<br />

cardiomyocytaire ? Utiliser les effets paracrines ? Utiliser la niche environnementale ?<br />

Améliorer la résistance des cellules résiduelles, diminuer leur apoptose ?<br />

Pour améliorer la contribution fonctionnelle des cellules non cardiogéniques à la réparation<br />

musculaire cardiaque, plusieurs équipes ont travaillé sur la re-programmation forcée de ces<br />

cellules par expression ectopique de facteurs particuliers avant transplantation. Ces données<br />

sont discutées dans le paragraphe suivant.<br />

73


Figure III 9 : Représentation schématique des différentes sources cellulaires utilisées pour<br />

l’étude de leur contribution à la régénération cardiaque et/ou amélioration fonctionnelle de<br />

ce tissu [556],<br />

74


Figure III 10 : Hypothèses de travail pour la thérapie cellulaire cardiaque [557]<br />

B- Plasticité forcée et myogenèse cardiaque<br />

1- Fibroblastes transduits avec GATA4<br />

Les expériences de souris invalidées pour GATA4 soulignent l’importance de ce facteur de<br />

transcription dans le développement cardiaque. Bian et al [558] ont souhaité étudier les effets<br />

potentiels de GATA4 dans des expériences de gain de fonction. Des fibroblastes cardiaques<br />

sont ainsi stablement transfectés avec GATA4 ou GFP témoin, puis transplantés dans le cœur<br />

de rats Lewis un mois après la ligature des coronaires. A 6 semaines de la transplantation il<br />

apparaît que, dans le groupe GATA4, la fonction cardiaque est meilleure par rapport au<br />

groupe GFP : le remodelage fibreux est moindre et, histologiquement en zone périlésionnelle,<br />

les cardiomyocytes sont de plus grande taille. De plus, le nombre de cellules exprimant la<br />

75


myosine cardiaque est supérieur dans le groupe GATA4. L’administration vectorielle de<br />

GATA4 pourrait ainsi avoir un bénéfice fonctionnel cardiaque significatif.<br />

2- Cellules souches mésenchymateuses co-transduites avec Nkx2.5 et GATA4<br />

Yamada et al [559] ont co-transduit des CSM de la lignée 9-15c (connues pour pouvoir se réorienter<br />

vers le lignage cardiaque après exposition à la 5-AZA) avec Nkx2.5 et GATA4.<br />

Après exposition à la 5-AZA et 4 semaines de culture, l’expression de la troponine I et du<br />

peptide natriurétique est augmentée dans les cellules 9-15c co-transduites par rapport aux<br />

cellules non transduites. De plus, cette expression peut être augmentée si les cellules sont<br />

cultivées sur fibronectine, en présence de PDGF et d’acide rétinoïque. Ces résultats sont<br />

retrouvés, en l’absence de 5-AZA, dans des systèmes de co-culture de cellules 9-15c GFP+<br />

transduites et non transduites avec GATA4/Nkx2.5 avec des cardiomyocytes de<br />

souris (augmentation également de cellules battantes GFP+).<br />

3- Fibroblastes cardiaques transduits avec la myocardine<br />

Van Tuyn et al [560] ont prélevé des fibroblastes cardiaques des zones fibrosées d’un cœur<br />

lésé suite à un infarctus. Ces cellules expriment GATA4 et la connexine 43 et ont un potentiel<br />

de différenciation adipocytaire. Ils ont transduit ces fibroblastes cardiaques avec un vecteur<br />

lentiviral contenant la séquence codante de la myocardine (qui est un facteur de transcription<br />

cardiaque). Ces fibroblastes transduits expriment alors des protéines cardiaques spécifiques,<br />

comprenant des composants sarcomériques, des facteurs de transcription, des canaux<br />

ioniques, ainsi que certains marqueurs de cellules musculaires lisses. Ces fibroblastes<br />

modifiés sont également capables de transmettre un potentiel d’action et d’aider ainsi des<br />

cardiomyocytes déficients dans leur fonction de conduction.<br />

4- Fibroblastes cardiaques transduits avec MyoD1<br />

Eltzion et al (Circulation 2002) ont transduit des fibroblastes cardiaques issus de cœurs<br />

infarcis de rats avec MyoD1 ou GFP témoin. Dans les expériences in vitro avec MyoD1, ces<br />

fibroblastes adoptent une morphologie allongée avec présence de myotubes multinucléés et<br />

aspect strié en microscopie électronique. D’autre part, ces cellules expriment la myosin heavy<br />

chain, l’actinine et l’actine sarcomérique. Ces cellules de type myogéniques sont transplantées<br />

76


(1,5x10 6 cellules) dans la zone myocardique infarcie 7 jours après la lésion. Un mois après<br />

transplantation, les fibroblastes convertis génèrent des amas de cellules myogéniques<br />

positives pour la myosin heavy chain, l’actinine et l’actine sarcomérique. Cependant, une très<br />

faible quantité de cellules, désorganisées, provenant de ces fibroblastes modifiés expriment la<br />

connexine 43. Eltzion et al montrent donc que les fibroblastes cardiaques transduits par<br />

MyoD1 ne génèrent pas de cardiomyocytes in vivo dans un modèle d’ischémie cardiaque<br />

chez le rat : ces fibroblastes ne génèrent, majoritairement, que des myocytes squelettiques.<br />

5- Fibroblastes de peau co-transduits avec MyoD1 et connexine-43<br />

Kizana et al [561] [562] ont obtenu, après co-transduction de fibroblastes de peau par MyoD1<br />

et connexine 43, des myocytes avec des flux calciques synchrones, reflétant la capacité de ces<br />

fibroblastes doublement modifiées à avoir un couplage électromécanique efficace.<br />

6- Cellules mésodermiques de souris transduites avec Gata4 et Tbx5 en présence de<br />

l’agent remodelant chromatinien Baf60<br />

Très récemment, Takeuchi et Bruneau ont pu obtenir des cardiomyocytes battants en<br />

transduisant des cellules de mésoderme de souris, y compris le mésoderme non cardiogénique<br />

postérieur et le mésoderme extra-embryonnaire, avec Gata4 et Tbx5 et en présence de Baf60<br />

qui est un agent remodelant de la chromatine. Gata4 et Baf60 induisent l’initiation de la<br />

cardiomyogenèse et Tbx5 permet la différenciation en cellules cardiomyocytaires battantes et<br />

répriment le programme transcriptionnel non cardiaque [563].<br />

En conclusion, les données recueillies concernant le développement cardiaque, la régénération<br />

cardiaque ainsi que les travaux de thérapie cellulaire et les modèles expérimentaux de<br />

reprogrammation forcée nous ont menés à opter pour les trois facteurs Nkx2.5, Gata4 et Tbx5,<br />

qui constituent nos outils de reprogrammation et que nous décrivons plus en détail dans le<br />

chapitre suivant.<br />

77


C- Facteurs de transcription Nkx2.5, Gata4 et Tbx5<br />

1 - Nkx2.5<br />

a- Description de Nkx2.5<br />

Csx/Nkx2.5 est un facteur de transcription conservé dans l’évolution, initialement identifié<br />

chez la drosophile [564]. Dans cette espèce, son orthologue appelé NK4 ou tinman appartient<br />

à une famille de gènes à homéobox composé de 4 membres. Le facteur NK4 est exprimé dans<br />

le mésoderme et est requis pour la formation du vaisseau dorsal, l’équivalent du cœur des<br />

vertébrés, ainsi que les muscles viscéraux [565], [566], [567]. Chez les mammifères,<br />

Nkx2.5/Csx (Csx : ‘cardiac-specific homeobox’) est caractérisé par son rôle spécifique dans<br />

les lignages myocardiques [568], [569]. La protéine Nkx2.5/Csx (voir Figure III 11) comprend<br />

un homéodomaine ainsi que le domaine NK-2 spécifique en C-terminal (NK2-SD) [564].<br />

L’homéodomaine de Nkx2.5/Csx est un motif de type hélice-boucle-hélice qui reconnaît et<br />

fixe une séquence consensus de l’ADN 5’T(C/T)AAGTG3’ [570]. Les fonctions du domaine<br />

NK2-SD sont de masquer l’activité transcriptionnelle [564] et d’agir comme une plateforme<br />

pour l’interaction protéine-protéine. La fonction du domaine TN n’est pas connue.<br />

Figure III 11 : Représentation schématique des différents domaines de Nkx2.5<br />

Chez l’homme, le gène de Nkx2.5 est localisé en 5q34, est composé de deux exons et code<br />

pour une protéine de 318 acides aminés. L’homéodomaine forme 3 hélices et la troisième<br />

hélice est responsable de la fixation sur les séquences régulatrices des gènes cibles. Les autres<br />

78


égions conservées sont la région TN du domaine de transactivation et le domaine NK2<br />

impliqué dans l’autorégulation.<br />

b- Rôle dans la cardiogenèse<br />

i- Principales fonctions dans le développement cardiaque<br />

La protéine Nkx2.5 a été détectée dans de nombreux tissus pendant le développement fœtal :<br />

rate, estomac, foie, langue, larynx [571], mais c’est dans le coeur que Nkx2.5/Csx est le plus<br />

fortement exprimé, que ce soit dans le champ cardiaque primitif ou secondaire [569], [568,<br />

571, 572]. Nkx2.5/Csx est également impliqué à des phases plus tardives de la cardiogenèse,<br />

notamment au moment de la maturation des cardiomyocytes ventriculaires [573], dans le<br />

développement et la maturation du système de conduction [574], [575], [576] et dans la<br />

différenciation post-natale des fibres de Purkinje [575], [576].<br />

ii- Rôle dans la détermination cardiaque<br />

Des expériences de surexpression et de délétion de Nkx2.5 soulignent son rôle dans la<br />

détermination cardiaque. La surexpression est responsable d’hyperplasie cardiaque [577],<br />

[578], [579]. En revanche, la perte de fonction de Nkx2.5 provoque la létalité à E9-E10, avec<br />

arrêt de la morphogenèse du tube cardiaque [580], [581], [582]. Cependant, la détermination<br />

cardiaque persiste, puisqu’il y a formation du tube cardiaque reflétant soit l’existence d’un<br />

facteur en amont de Nkx2.5 pour l’initiation de la cardiogenèse, soit une redondance<br />

fonctionnelle parmi les facteurs Nkx [583], [584], [585], [586], [587] [588], [589], [590].<br />

iii- Gènes dérégulés dans les modèles murins impliquant Nkx2.5<br />

Les modèles de mutant Nkx2.5 ont également permis, d’identifier certains de ses gènes<br />

comme cibles directes ou indirectes, qui sont répertoriés dans le tableau III 8 et de souligner<br />

son rôle dans la régulation d’un ensemble de gènes spécifiques cardiaques essentiels pour la<br />

différenciation du myocarde embryonnaire au-delà de l’étape de la boucle cardiaque.<br />

79


Tableau III 1 : Gènes dérégulés dans les cœurs des souris invalidées pour Nkx2.5. [591]<br />

c- Régulation de Nkx2.5<br />

Le taux d’expression de la protéine NKX2.5 est régulé par différents mécanismes soit au<br />

niveau génique, soit au niveau protéique. Ils sont définis comme suit.<br />

i- Eléments cis-régulateurs<br />

Plusieurs séquences cis-régulatrices (AR1, AR2, AR3, UH4, UH5, UH6, séquence à 14kb et<br />

séquence à 6 kb) ont été décrites pour Nkx2.5. Chacune d’entre elles régule finement<br />

l’expression de Nkx2.5. Cette régulation se fait en fonction de l’étape du développement<br />

cardiaque (tube, croissant et boucle cardiaques), et par région cardiaque (ventricules,<br />

oreillettes, canal atrio-ventriculaire, septum interventriculaire, outflow tract) (figure III 12).<br />

80


Expression<br />

20 kb 15 kb 14 kb 10 kb 9 kb 6 kb 5 kb 3 kb<br />

UH4 UH5 UH6 AR1 AR3 AR2<br />

Langue, Langue, Chi Chi 2005 2005<br />

Oreillettes, Chi Chi 2005 2005<br />

Croissant cardiaque<br />

CAV, ventricules,<br />

Tanaka Tanaka 1999 1999<br />

VD, Septum IV<br />

CAV, Chi Chi 2005 2005<br />

Nkx2.5<br />

Figure III 12 : Expression spatio-temporelle de Nkx2.5 en fonction des éléments cisrégulateurs<br />

ii- Eléments trans-régulateurs<br />

Plusieurs facteurs sont décris comme régulateurs directs de Nkx2.5. Il existe plusieurs sites<br />

GATA au niveau des différents enhancers AR1 [592], AR2 [593] et AR3 [594], [595] qui sont<br />

reconnus par les facteurs Gata (4, 5, 6) pour la régulation de l’expression de Nkx2.5 aux<br />

stades précoces du développement cardiaque. Des sites de fixation pour les facteurs Smad4<br />

[593], [596], [597] et Ying et Yang 1 (YY1) [595] ont également été identifiés. La synergie<br />

Gata/ Smad4/YY1 est essentielle pour l’expression de Nkx2.5 dans les champs cardiaques<br />

primitifs et secondaires [595]. Chez la souris, il a récemment été montré que Nkx2.5 est<br />

régulé par NFAT seul ou NFAT en association avec d’autres facteurs, comme Gata4, au cours<br />

de la cardiogenèse.<br />

iii- Modulation épigénétique<br />

Les observations faites sur des souris invalidées pour le gène codant Rae 28 qui appartient au<br />

groupe Polycomb, montrent que ce facteur est impliqué dans la régulation de l’expression de<br />

Nkx2.5 [598]. L’activité de Nkx2.5 est augmentée grâce au rôle co-facteur de p300 qui<br />

Boucle cardiaque<br />

VD, Lien Lien 1999 1999<br />

VD, Tanaka Tanaka 1996 1996<br />

Outflow tract, Reecy Reecy 1999 1999<br />

Croissant cardiaque<br />

Tube cardiaque<br />

Outflow Outflow tract, Searcy Searcy 1998 1998<br />

81


permet un remaniement conformationnel du domaine C-terminal de Nkx2.5 [599]. L’activité<br />

HDAC1, potentiellement régulée par la voie Wnt semble essentielle pour l’activité de<br />

Nkx2.5 : des expériences de surexpression montrent que Wnt3 et Wnt3a, ainsi que la β-<br />

caténine et Lef1 diminuent l’activité HDAC1, favorisant l’expression de Nkx2.5 [600].<br />

iv- Régulation post-traductionnelle<br />

La protéine Nkx2.5 peut être sumoylée, ce qui a pour effet de stabiliser la formation des<br />

complexes protéiques avec Nkx2.5, favorisant la fixation à l’ADN et renforçant ainsi l’<br />

activité transcriptionnelle [601].<br />

v- Régulateurs environnementaux<br />

Au cours du développement cardiaque précoce, les cellules myocardiques du champ<br />

cardiaque primaire et secondaire sont sous l’influence des facteurs BMP (Bone Morphogenic<br />

Factors), des FGF (fibroblast growth factors) et des protéines de la famille Wnt. Ces trois<br />

grandes familles initient l’expression d’une cascade de facteurs de transcription dont Nkx2.5.<br />

Concernant BMP2 et BMP4, dans des expériences d’expression ectopique [389],<br />

d’invalidation chez la souris [602], [603], d’utilisation de dominants négatifs [604] ou<br />

d’inhibiteurs de la voie BMP (tel que Noggin) [605], il a été montré que ces deux agents sont<br />

des activateurs cardiogéniques régulant positivement l’expression de Nkx2.5.<br />

Les effets de la voie Wnt, canonique ou non canonique, sur Nkx2.5 sont complexes : suivant<br />

le type d’espèce, le stade de maturation cardiogénique et le type de voie Wnt, cet agent peut<br />

avoir un effet répresseur [606], [417], [416], [607] ou activateur [424], [608].<br />

La famille FGF est également impliquée dans la régulation de Nkx2.5 dont l’expression est<br />

activée par FGF8, et majorée en présence de BMP [609].<br />

d- Gènes cibles de Nkx2.5<br />

La plupart des gènes cibles de Nkx2.5 sont spécifiques des cellules cardiaques comme<br />

l’indique le tableau III 2 ci-après. Les produits de ces gènes interviennent soit aux étapes<br />

précoces de la cardiogenèse (Hop, Mef2c, myocardine, Pitx2) et soit aux étapes plus tardives<br />

(Nppa, connexine 40, CARP…).<br />

82


Tableau III 2: Gènes cibles de Nkx2.5 [591]<br />

e- Modèles murins de Nkx2.5<br />

La délétion de Nkx2.5 est responsable de létalité chez la souris à cause d’anomalies au niveau<br />

de l’étape de boucle cardiaque [580], alors que l’hémizygotie peut résulter en une hypoplasie<br />

du système de conduction, avec différents niveaux de pénétrance, menant à des troubles de<br />

conduction atrio-ventriculaire (Jay 2004). Un modèle d’invalidation de Nkx2.5 restreint aux<br />

ventricules établit le rôle de ce facteur dans la formation, la maturation et le maintien du<br />

système de conduction [573]. Bien qu’il n’y ait pas d’anomalies structurelles cardiaques<br />

pendant le développement embryonnaire, toutes les souris adultes présentent des<br />

83


cardiomyopathies progressives avec un bloc cardiaque complet et une hypertrophie du muscle<br />

trabéculaire.<br />

f- Cardiopathies congénitales humaines liées à Nkx2.5<br />

Chez l’Homme, 21 mutations hétérozygotes et deux délétions de Nkx2.5 ont été répertoriées<br />

chez des patients souffrant de cardiopathies congénitales [610], (figure III 13). La majorité de<br />

ces mutations touche la moitié C-terminale de la protéine contenant l’homéodomaine. Les<br />

protéines mutées ont une capacité de fixation à l’ADN diminuée et la capacité d’interaction<br />

avec les partenaires est variable [610]. Elles restent localisées dans le noyau mais avec une<br />

localisation sub-cellulaire anormale [610].<br />

Dans les pathologies cardiaques non familiales, les anomalies concernant Nkx2.5 sont rares<br />

mais ces mutations somatiques existent et apparaissent aux étapes précoces du développement<br />

cardiaque [611] [612] [613].<br />

L’ensemble de ces observations ne met pas en évidence de corrélation claire entre le génotype<br />

et le phénotype. Les patients souffrent essentiellement de troubles de conduction atrioventriculaires,<br />

avec un spectre variable de malformations cardiaques (Benson 1999). Ces<br />

malformations cardiaques regroupent essentiellement des défauts atrio-septaux, des tétralogies<br />

de Fallot, des défauts septaux ventriculaires, des anomalies de l’arche aortique, des<br />

transpositions des gros vaisseaux, des coarctations de l’aorte, des hypoplasies du cœur<br />

gauche. Cette hétérogénéité phénotypique est expliquée par l’hétérogénéité génétique de<br />

Nkx2.5, le mosaïcisme au sein du tissu malade et des anomalies somatiques additionnelles<br />

[614] [615].<br />

84


Figure III 13 : Représentation des différentes mutations de Nkx 2.5 chez l’homme [591]<br />

g- Nkx2.5 dans des pathologies non cardiaques<br />

De rares cas de LAL-T (leucémie aiguë lymphoblastique) avec translocation t(5 ;14),<br />

impliquant Nkx2.5 ont été rapportés [616], [617], [618]. La translocation t(5 ;14) met en<br />

relation le suppresseur de tumeur BCL11B (Kruppel family zinc, tumor suppresor gene) avec<br />

TLX3 et Nkx2.5 qui ont un effet inhibiteur sur BCL11B le rendant ainsi oncogénique.<br />

Nkx2.5 a également été détecté dans des tumeurs solides : cinq cas de myxomes et un cas de<br />

liposarcome du médiastin ont été rapportés [619]. Le rôle oncogène de Nkx2.5 dans ces deux<br />

néoplasies n'est absolument pas éclairci et ces situations tumorales restent rares.<br />

2- GATA4<br />

a- Description de Gata4<br />

GATA4 appartient à la famille des facteurs de transcription GATA qui comprend 6 membres,<br />

sub-divisés en deux sous-groupes : GATA-1, -2, -3, impliqués dans l’hématopoïèse et GATA-<br />

4, -5, -6, exprimés au niveau de l’endoderme et au niveau du tissu cardiaque [620], [621].<br />

Chez l’homme, le gène de Gata4 est situé en 8p23.1-p22 et contient 7 exons. Des analyses<br />

structure-fonction ont mis en évidence l’existence de deux domaines particuliers dans la<br />

structure de la protéine GATA4 (figure III 14) : le domaine de liaison à l’ADN qui contient 2<br />

domaines à doigt de zinc et le domaine d’activation transcriptionnelle. Au niveau des<br />

85


promoteurs des gènes cibles, le doigt de zinc, côté C-terminal, est impliqué dans la fixation à<br />

l’ADN (5’-(A/T)GATA(A/G)-3’ ) alors que le doigt de zinc du côté N-terminal influence la<br />

stabilité de la fixation à l’ADN. La plupart des interactions protéine-protéine se fait via le<br />

doigt de zinc du côté C-terminal, alors que le doigt de zinc du côté N-terminal interagit avec<br />

Friend of Gata (FOG).<br />

Zinc Finger domains<br />

DNA binding domain<br />

Nkx 2.5<br />

NH 2 - -COOH<br />

Transcriptional<br />

Activator Domain<br />

NLS<br />

443 amino acids<br />

Figure III 14 : Schéma des différents domaines de Gata4 (abréviation : NLS : signal de<br />

localisation nucléaire)<br />

b- Rôle dans la cardiogenèse<br />

i- Principales fonctions dans la cardiogenèse<br />

Au cours de la cardiogenèse, GATA4 est l’un des facteurs les plus précoces, puisqu’il est<br />

détecté dès le 7 ème jour post-coïtum chez la souris, au niveau du mésoderme pré-cardiaque.<br />

Cette protéine est également détectée pendant l’incurvation du tube cardiaque, dans<br />

l’endocarde, le myocarde et le mésoderme pré-cardiaque [622], [623], [624] ainsi qu’au<br />

niveau du pro-épicarde (Watt et al 2004). Il est également détecté chez l’adulte au cours de<br />

l’hypertrophie cardiaque dont la pathogénie peut rappeler certaines régulations<br />

développementales cardiaques [625].<br />

ii- Rôle dans la différenciation cardiaque<br />

GATA4 a un rôle essentiel dans la différenciation cardiaque comme l’attestent les expériences<br />

réalisées in vitro sur la lignée P19 [626], [627]. Lorsque GATA4 est bloqué ou absent, la<br />

différenciation cardiaque terminale est affectée et l’apoptose des cellules pré-cardiaques est<br />

favorisée, alors que la surexpression de GATA4 induit des cardiomyocytes battants, même en<br />

l’absence de DMSO. Il semblerait que dans les P19, GATA4 agisse en amont de Nkx2.5 :<br />

GATA4 est détecté avant Nkx2.5 et la surexpression de GATA4 induit une augmentation de<br />

86


Nkx2.5. Il faut toutefois rester prudent dans l’interprétation de ces résultats en raison du<br />

modèle utilisé et de l’existence éventuelle de boucles régulatrices positives [628]. Des<br />

expériences réalisées sur des explants de Xénope (analyse par RT-PCR), appuient néanmoins<br />

l’idée que Nkx2.5 est régulé positivement par GATA4 [629].<br />

iii- Gènes dérégulés dans les modèles murins impliquant Gata4<br />

Les phénotypes observés dans les différents modèles murins invalidant Gata4 permettent de<br />

soutenir le rôle de Gata4 dans la morphogenèse du ventricule droit et du canal atrioventriculaire<br />

[630]. De plus, il a été montré que la régulation cardiaque Gata4-dépendante est<br />

fonction des concentrations de Gata4 [631] ce qui permet d’expliquer les différents<br />

phénotypes observés dans les modèles murins.<br />

c- Voies de régulation<br />

i- Eléments cis-régulateurs<br />

Il existe un enhancer G2 à 45kb en amont du site d’initiation de la transcription du gène<br />

GATA4 chez l’homme dont l’activation peut être atténuée par Noggin, dans les embryons<br />

invalidés pour BMP4.<br />

ii- Eléments trans-régulateurs<br />

Plusieurs facteurs trans-régulateurs ont été décrits. Le membre FOG2 de la famille de facteurs<br />

de transcription Friend of GATA, réprime l’activité de Gata4 [632] [633], ce qui est<br />

nécessaire pour certaines étapes de la cardiogenèse notamment pour le développement<br />

coronaire [633]. Il est également un co-activateur de certains gènes cardiaques cibles de<br />

Gata4. Les facteurs de transcription Hey 1 et Hey2 régulent également Gata4 en réprimant sa<br />

transcritpion. Enfin, il existe des séquences cibles de Tbx au niveau du gène Gata4, suggérant<br />

que Gata4 est une cible directe des facteurs Tbx, tels que Tbx5. Cette hypothèse est appuyée<br />

par le fait que les souris déficientes en Tbx5 n’expriment pas GATA4 [634].<br />

iii- Régulateurs environnementaux<br />

L’importance de la voie BMP dans la régulation de Gata4 au cours des étapes précoces de la<br />

cardiogenèse a été démontrée dans les embryons de souris invalidés pour BMP4 [635]. Par<br />

ailleurs, il a été montré que la voie canonique de Wnt régule négativement GATA4 [629].<br />

87


iv- Modification post-traductionnelle de la régulation de Gata4<br />

Phosphorylations<br />

Gata4 est régulé au niveau post-traductionnel par des phénomènes de phosphorylation<br />

(Sérine 105). Lorsqu’il est phosphorylé, Gata4, plus stable [636], a une capacité de fixation à<br />

l’ADN augmentée [637], [638], [639], [640], [641], [642]. Les extracellular signal-regulated<br />

kinase (ERK) (Liang et al 2001), la p38MAPK [640], la GTPase RhoA [640] sont impliquées<br />

dans ces phénomènes de phosphorylation.<br />

En revanche, lorsque le protéine GSKβ phosphoryle la région N-terminale de Gata4, cette<br />

phosphorylation a un effet négatif sur la transcription Gata4-dépendante en favorisant l’export<br />

extra-nucléaire de Gata4 par l’exportine Crm1 [637]. L’inactivation de GSKβ est corrélée<br />

avec une augmentation de NFAT, qui est un co-facteur de Gata4.<br />

Acétylations<br />

Gata4 peut être également régulé par des phénomènes d’acétylation via son interaction avec<br />

p300 [643], [644].<br />

Sumoylations<br />

La protéine PIAS1 cible plus particulièrement le site de sumoylation au niveau de la lysine<br />

366 de GATA4 et permet une augmentation de l’activité transcriptionnelle de Gata4 [645].<br />

d- Gènes cibles de Gata4<br />

Plusieurs gènes cibles ont été identifiés parmi lesquels : ANP, BNP, la corine, les canaux<br />

échangeurs Na+/Ca++, le récepteur à l’acétylcholine M2, CARP, le récepteur à l’adénosine<br />

A1, la carnitine palmitoyl-transférase-1[646] [647] [648] [649] [650] [651] [652]. Des motifs<br />

Gata ont été observés dans le promoteur de Nkx2.5 et Gata4 est nécessaire pour l’activité du<br />

promoteur de Nkx2.5 au cours du développement cardiaque [593] [592].<br />

Dans des modèles animaux de stress cardiaque chronique ou d’hypertrophie cardiaque, les<br />

cibles identifiées sont : la MyHC, le récepteur à l’angiotensine II de type 1 [653],<br />

l’endothéline 1 et indirectement l’ANP et le BNP [654].<br />

e- Modèles murins d’invalidation de Gata4<br />

Les souris invalidées pour Gata4 arrêtent leur développement entre E7 et E9,5 du fait de<br />

malformations sévères. Ces embryons sont dépourvus de tube cardiaque et de structures<br />

88


digestives. Concernant la cardiogenèse, ces embryons développent le mésoderme<br />

splanchnique qui se différencie en cardiomyocytes primitifs exprimant des protéines<br />

contractiles. Cependant, ces cellules cardiaques ne parviennent pas à migrer au niveau de la<br />

ligne médiane. Le tube cardiaque ne peut alors pas être constitué et des structures<br />

cardiogéniques anarchiques sont observées au niveau des régions antérieures et postérolatérales<br />

de l’embryon [624], [623]. La délétion précoce de Gata4 s’accompagne d’un<br />

myocarde peu développé, d’une absence de cellules mésenchymateuses au niveau des<br />

bourgeons endocardiques et d’une hypoplasie du ventricule droit. L’invalidation tardive de<br />

Gata4 est responsable d’anomalies du ventricule droit avec un myocarde peu développé et une<br />

diminution de la prolifération cardiomyocytaire. Les phénotypes des mutants GATA4 sont<br />

parfois peu sévères et ne peuvent être expliqués uniquement par la redondance entre les<br />

différents membres GATA et notamment entre GATA6 et GATA4 [624], [623], [655]. En<br />

effet, la co-délétion de GATA4, GATA5 et GATA6 est responsable de cardia bifida sans<br />

troubles majeurs de la maturation myocardique, phénotype comparable à celui des souris<br />

invalidées pour GATA4 seul [656], encore que la double invalidation hétérozygote<br />

GATA4/GATA6 est responsable chez la souris de létalité à E 13,5 avec de nombreux défauts<br />

cardio-vasculaires incluant un myocarde peu développé, des défauts septaux, une diminution<br />

de la prolifération des cardiomyocytes et un développement vasculaire lisse anormal [657].<br />

f- Cardiopathies congénitales humaines liées à Gata4<br />

Des études cliniques ont indiqué un rôle de GATA4 dans certaines cardiopathies congénitales<br />

humaines [658], [659], [660], [661], [662], [663]. Des analyses par FISH chez des patients<br />

ayant des cardiopathies congénitales avec délétion au niveau du chromosome 8p23.1 ont<br />

révélé une hémizygotie de Gata4 [658]. Une mutation (G296S) hétérozygote à proximité de la<br />

région C-terminale du doigt de zinc, a été retrouvée chez des membres d’une famille de<br />

patients présentant des défauts septaux et valvulaires. La protéine mutée a une capacité de<br />

fixation à l’ADN diminuée [659]. Une autre famille de patients présentant des troubles<br />

septauxatriaux avaient également des anomalies au niveau de GATA4 (mutation entraînant un<br />

décalage du cadre de lecture au codon 359), responsables d’une forme tronquée de la protéine.<br />

Les principaux phénotypes cardiaques observés impliquent des anomalies de l’endocarde, des<br />

défauts septaux atriaux et/ou ventriculaires, des malformations du ventricule gauche [659].<br />

Plus récemment, Tomita-Mitchell et al [664] ont identifié 4 mutants faux-sens (Gly93Ala,<br />

Gln316Glu, Ala411Val1, Asp425Asn). Toutes ces mutations soulignent l’importance de<br />

Gata4 dans le développement cardiaque et les cardiopathies congénitales.<br />

89


g- Implication de Gata4 dans des pathologies non cardiaques<br />

Chez la souris adulte, GATA4 est également détecté au niveau des gonades, du poumon, du<br />

foie et de l’intestin grêle [665].<br />

De manière analogue, chez l’homme, en plus de son rôle dans la cardiogenèse, Gata4 est un<br />

régulateur important du développement hépatique, des gonades, de l’épithélium digestif et du<br />

poumon (cf. revue de [621], ce qui implique potentiellement Gata4 dans des pathologies<br />

congénitales non cardiaques.<br />

3- Tbx5<br />

a. Description de Tbx5<br />

Tbx5 appartient à la famille de facteurs de transcription ayant le domaine conservé ‘T-box’.<br />

Le facteur T-box originel est le facteur T ou brachyury qui a été décrit chez la souris. Depuis,<br />

de nombreux membres de cette famille ont été décrits chez les vertébrés et les invertébrés de<br />

l’hydre à l’humain. Les facteurs T-box peuvent être activateurs, répresseurs ou les deux, en<br />

fonction du contexte cellulaire. Ils peuvent interagir avec d’autres facteurs de transcription<br />

[634], [659], [666], [667], [668], [669], [670], [671], ainsi qu’avec des co-activateurs et des<br />

co-répresseurs [672], [670]. Le facteur Tbox décrit comme essentiel pour la cardiogenèse est<br />

Tbx5.<br />

Chez l’homme, le gène codant pour la protéineTbx5 est sur le chromosome 12. Tbx5 contient<br />

un motif T-box, impliqué dans la fixation à l’ADN et dans les interactions inter-protéiques, un<br />

domaine de transactivation (acides aminés 339-379) et un domaine de signalisation nucléaire<br />

(NLS), situé au niveau de la séquence KRK en 325-327, (figure III 15). La Tbox se fixe au<br />

niveau de la séquence consensus GGTGT sur les gènes cibles [673]. [674] et agit comme un<br />

activateur transcriptionnel [634].<br />

Transactivation dom ain<br />

T B o x d o m a in N L S<br />

Figure III 15: Représentation schématique des différentes régions de Tbx5<br />

518<br />

90


. Rôle dans la cardiogenèse<br />

Chez la souris, Tbx5 est exprimé dans le croissant cardiaque, indiquant sont rôle dans la<br />

cardiogenèse précoce, avec ensuite un gradient d’expression présentant son maximum au<br />

niveau de la région sino-atriale [675], [676]. Ce gradient est établi selon la signalisation liée à<br />

l’acide rétinoïque qui est connu comme essentiel pour le développement sino-atrial [677],<br />

[678]. Une expression persiste également au niveau du ventricule gauche, de la moitié gauche<br />

du septum interventriculaire et des travées du ventricule droit [675]. Ce gradient de<br />

concentration de Tbx5 est essentiel pour l’identité des différentes régions cardiaques,<br />

notamment pour la morphogenèse des chambres [677], [679]. Les embryons invalidés pour<br />

Tbx5 n’ont pas de ventricule gauche et les régions sino-atriales sont hypoplasiques [634].<br />

Tbx5 a également un rôle dans le contrôle de la prolifération des cellules cardiogéniques aux<br />

étapes précoces de la cardiogenèse en favorisant la progression du cycle cellulaire, mais<br />

également dans la migration de ces cellules [680], [681]. Tbx5 est aussi important pour le<br />

développement du système de conduction [682], [683], [684], [573].<br />

c. Voies de régulation<br />

Les co-facteurs tels que Tip60 qui est une histone acétyl transférase [672], Baf60c, un<br />

composant du complexe de remodelage chromatinien Swi-Snf [685], Taz, une protéine β-<br />

caténine like, se fixant sur un domaine-WW particulier de Tbx5, sont des régulateurs de Tbx5.<br />

Taz s’associe directement à Tbx5 pour activer les promoteurs cibles de Tbx5 en interagissant<br />

avec les histones acétyl transférase p300 et PCAF. Yap, une protéine apparentée à Taz,<br />

stimule aussi Tbx5 en formant un hétérodimère avec Taz [686].<br />

d. Gènes cibles de Tbx5<br />

Dans les poissons-zèbres invalidés pour Tbx5 on observe une diminution d’expression de<br />

l’αmyosin heavy chain, de myosin heavy chain et cmlc2 [687]. Des analyses<br />

transcriptomiques d’une lignée cellulaire cardiaque de souris 1H [688] transduite avec Tbx5, a<br />

permis de mettre en évidence certains gènes up-régulés par Tbx5 comme ANF (nppa), la<br />

cadhérine du photorécepteur, la brain creatin kinase, le heary/enhancer of split related 2 et la<br />

gelsoline [689]. Tbx5 permet également l’expression de l’isoforme 2a de l’ATPase<br />

sarcoendoplasmique calcium-dépendante (Atpa2a2) en activant directement le promoteur de<br />

Atpa2a2. Les troubles de relaxation ventriculaire observés dans les souris mutées pour Tbx5<br />

sont liés à un défaut d’activation d’Atp2a2 par Tbx5, qui est responsable d’anomalies au<br />

niveau des flux calciques [690].<br />

91


A ce jour, les gènes cibles décrits de Tbx5 sont encore peu nombreux mais certains sont<br />

spécifiques cardiaques tels que Nppa, l’Atpa2a2, la myosin chain. D’autres n’interviennent a<br />

priori pas dans le développement cardiaque ou sont produits au décours d’un stress cardiaque.<br />

e. Modèles murins d’invalidation deTbx5<br />

Des souris invalidées de manière homozygote pour Tbx5 meurent précocement à E9,5. Celles<br />

qui ont une délétion hétérozygote présentent des anomalies cardiaques et squelettiques des<br />

membres antérieurs [634]. La sur-expression de Tbx5 sous le contrôle du promoteur de la<br />

MyHC inhibe le développement ventriculaire et entraîne la perte d’expression de gènes<br />

spécifiques ventriculaires [677]. Ces observations soulignent le rôle essentiel de Tbx5 dans le<br />

développement cardiaque.<br />

f. Cardiopathies congénitales humaines liées à Tbx5<br />

Le syndrome de Holt Oram (HOS) (1 naissance sur 100.000) est un désordre génétique<br />

héréditaire causé par des mutations du gène codant pour Tbx5, situé en 12q24 [691], [692].<br />

Cliniquement, ce syndrome associe des malformations congénitales squelettiques des<br />

membres supérieurs et de multiples malformations cardiaques telles que des défauts du<br />

septum atrial, du septum ventriculaire, du septum atrio-ventriculaire, la tétralogie de Fallot,<br />

des troubles de conduction et des anomalies des veines pulmonaires [693]. Certains<br />

syndromes atypiques de Holt-Oram (troubles du rythme atrial, défauts squelettiques mineurs)<br />

sont liés à une mutation conduisant à une surexpression de Tbx5 [694].<br />

Jusqu’à présent, plus de 60 mutations différentes de Tbx5 ont été répertoriées [695], (cf. aussi<br />

figure III 16). Une grande majorité de ces mutations (non-sens, décalages du cadre de lecture,<br />

mutations ponctuelles) résulte en l’apparition précoce de codons stop menant à une forme<br />

tronquée de la protéine Tbx5 [696], [697]. Les mutations survenant au niveau de la T-box<br />

touchent la capacité de fixation à l’ADN ainsi que les interactions avec Nkx2.5, résultant en<br />

une activation réduite des cibles géniques impliquées dans le système de conduction [698].<br />

D’autres mutations sont responsables d’un blocage de l’interaction de Tbx5 avec Gata4,<br />

responsables de défauts du septum cardiaque [659]. D’autres mutations encore empêchent la<br />

translocation nucléaire de Tbx5, causant une haploinsuffisance fonctionnelle liée à une<br />

délocalisation de la protéine Tbx5 avec perte fonctionnelle [698]. Tandis que le taux de<br />

mutations de Tbx5 dans les HOS avoisine les 74% [699],des mutations somatiques (mutation<br />

92


faux-sens) ont été décrites dans des malformations cardiaques n’appartenant pas aux HOS<br />

[615].<br />

Figure III 16 : Schéma représentant certaines mutations de Tbx5 responsables de<br />

syndrome de Holt-Oram.<br />

4- Coopération fonctionnelle Nkx2.5 / Gata4 / Tbx5<br />

Comme Nkx2.5, GATA4 et Tbx5 jouent un rôle clé dans la cardiogenèse et sont impliqués<br />

dans des cardiopathies congénitales. Par ailleurs, de plus en plus de gènes cibles de la triple<br />

interaction Nkx2.5/GATA4/Tbx5 sont rapportés.<br />

Nkx2.5 et Gata4 interagissent directement l’un avec l’autre via l’homéodomaine de Nkx2.5 et<br />

les doigts de zinc de Gata4 [646], [700], [701], [447]. L’homéodomaine de Nkx2.5 interagit<br />

directement avec la boite Tbx de Tbx5 [634], [667]. Ces interactions peuvent être synergiques<br />

comme par exemple Nkx2.5/Gata4 pour l’activation de Nppa [447]. Ces différentes corégulations<br />

sont séquencielles pour l’expression de gènes particuliers. Un modèle récent de<br />

régulation de Nppa a été proposé : l’initiation de l’expression de Nppa est favorisée par la<br />

coopération Gata4/SRF/Tbx5 [702] et le maintien de son expression, notamment au niveau<br />

atrial, est contrôlé par l’association Nkx2.5/Gata4 [702], alors que cette expression est<br />

modulée négativement par Tbx2 qui empêche l’interaction Tbx5/ Nkx2.5 au niveau du canal<br />

atrio-ventriculaire et de l’outflow tract.<br />

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