Calibre 11 Marcel Gozzi - Pitbook.com

Qu’attendent-ils de lui?
Son contrat de travail est dans son attaché-case.
Robert Trévans est le nouveau directeur général de la "
Manufacture ", une société anonyme qui fabrique des
armes de poing: pistolets, revolvers et pièces pour
armes légères: fusils et carabines. André Girault,
l’actionnaire majoritaire, la préside. Le reste des actions
est détenu par la " Fabrique ", un puissant groupe belge
qui possède plusieurs sociétés en Europe et en
Amérique.
Un protocole complète le contrat. Robert Trévans, au
prix d’un modeste apport financier, qu’il est en mesure
d’avancer, prendra la présidence de la " Manufacture ".
Il deviendra l’actionnaire majoritaire, à l’issue d’un "
délai d’observation de six mois ". Autrement dit, André
Girault lui cède ou, pour être plus précis, lui vend son
entreprise, pour une " bouchée de pain ".
Mais que vaut une entreprise que l’on pourrait qualifier
de " bradée "?
Robert Trévans a six mois pour juger.
Une question l’intrigue: pourquoi l’avoir choisi, lui,
parmi beaucoup d’autres candidats, plus compétents
sans doute dans un métier si différent de tous ceux qu’il
avait exercé? Il ne connaît pas la fabrication des armes
de poing. Il n’est pas mécanicien, de formation. Quelles
motivations ont conduit les décideurs? Pourquoi
ressent-il de l’appréhension quand il réfléchit à cette
question?
Quand on est au chômage et que l’on retrouve un
travail, un poste de direction générale assez bien
rémunéré, on ne fait pas le difficile.
Pour être franc, Robert Trévans est même ravi.
Un cabinet de recrutement local a sélectionné les
candidats: examens, tests questions et lignes d’écriture