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le texte célébrant le 35 e anniversaire du prince ; on doit d’ailleurs à ce<br />

même Franck d’innombrables livrets de cantates de Bach. L’histoire,<br />

fort simple, met en scène Diane (soprano), Endymion (ténor), Pales<br />

(soprano II) et Pan (basse). Endymion, l’amant de Diane, se plaint<br />

qu’elle le délaisse en faveur de la chasse. Mais en apprenant que la<br />

chasse se tient en l’honneur de Christian de Saxe-Weissenfels, il fait<br />

taire ses plaintes et se joint aux réjouissances et aux louanges que Diane<br />

chante au prince. Pan, le dieu des champs et des prairies, ainsi que<br />

Pales, déesse des bergers, ajoutent leurs voix. Pan transmet ses pouvoirs<br />

à Christian, l’on chante encore quelques louanges, puis on se rassemble<br />

pour les chœurs « Longue vie au soleil de cette terre » et « Instant de<br />

joie ! Heures de bonheur ! ».<br />

Par la suite, Bach a réutilisé ce dernier chœur à Leipzig pour la<br />

Cantate BWV 149, tandis que d’autres mouvements se retrouvent dans<br />

quelques autres cantates sacrées. Par ailleurs, il fit jouer la cantate dans<br />

son intégralité à la cour de Weimar, peut-être même aussi à Cöthen.<br />

À ces occasions il changeait simplement le nom du prince que l’on<br />

honorait…<br />

Si la musique de cette œuvre est, de manière générale, d’une exquise<br />

beauté, on peut malgré tout singulariser la merveilleuse aria « Schafe<br />

können sicher weiden » (« Les moutons peuvent paître en toute paix »,<br />

une berceuse d’une douceur et d’une tendresse inouïe. L’aria « Weil die<br />

wollenreiche Herde » (« Tandis que le troupeau laineux ») se termine<br />

avec une ritournelle évoquant presque une sorte d’interlude dansé ;<br />

l’ouvrage se conclut sur un motif de chasse qui referme le cercle formel<br />

en toute beauté.<br />

CD 13 : Cantates profanes, BWV 205 & 207<br />

Zerreißet, zersprenget, zertrümmert die Gruft (Der<br />

Zufriedengestellte Äolus), BWV 05, dramma per musisca<br />

Vereinigte Zwietracht der wechselnden Saiten, BWV 07,<br />

dramma per musica<br />

L’Université de Leipzig tenait, à l’époque de Bach, une place majeure<br />

dans la vie musicale de la ville : elle disposait de sa propre église où<br />

l’on donnait régulièrement des concerts, quand bien même pas toutes<br />

les semaines. Son Collegium Musicum disposait d’un ensemble<br />

instrumental de qualité, et l’enthousiasme de ses élèves permettait<br />

d’offrir à la vie musicale de Leipzig un apport considérable qui n’aurait<br />

pas autrement été possible dans le cadre strictement mun<strong>ici</strong>pal. Bach,<br />

naturellement, était parfaitement conscient de cette richesse et fit donc<br />

en sorte de se faire attribuer un rôle musical prépondérant auprès de<br />

l’Université dès qu’il fut en fonction en tant que Kantor. Cela ne se<br />

fit pas sans mal : les directeurs de l’Université autant que les autorités<br />

mun<strong>ici</strong>pales se faisaient tirer l’oreille et plus d’une fois, Bach dut recourir<br />

à l’autorité de la cour pour arriver à ses fins. Cela dit, dès le début, il fut<br />

accueilli avec enthousiasme et vénération par le corps des étudiants qui<br />

surent reconnaître son génie musical sans avoir à se préoccuper des<br />

guerres d’influence.<br />

Ainsi, Bach se vit-il souvent passer commande par les étudiants euxmêmes<br />

dès sa première année à Leipzig : ainsi le 3 août 7 5, lorsque l’on<br />

célébra la fête du bien-aimé professeur de botanique, August Friederich<br />

Müller. Bach composa une œuvre de longue haleine, destinée à être<br />

jouée en plein air, la Cantate Zerreisset, zersprenget, zertrümmert die<br />

Gruft [Der Zufriedengestellte Äolus] (Rompons, pulvérisons, fracassons<br />

la caverne), BWV 205 dont le sujet s’inspire en toute fantaisie de l’Enéide<br />

de Virgile. Alors que Pallas Athena et les Muses célèbrent une fête en<br />

l’honneur du professeur Müller sur le Hélicon, la montagne des Muses,<br />

Eole, dieu des vents, lui présente ses respects sous forme d’une tempête<br />

d’automne. Sur la requête de Zéphyr, le dieu de la brise, et de Pomona,<br />

déesse de la fructification, Athena finit par obtenir que la tempête cesse<br />

le temps des festivités.<br />

La partition présente une parfaite homogénéité musicale : les chœurs<br />

d’ouverture et de fin rassemblent un somptueux ensemble orchestral<br />

comprenant trompettes, cors, hautbois, flûtes et cordes, tandis que les<br />

six arias se distinguent l’une de l’autre par la variété de combinaisons<br />

instrumentales. On remarquera en particulier les deux arias d’Eole :<br />

dans la première, la tempête menaçante est évoquée par des accents<br />

presque sauvages, alors que dans la seconde trompettes et cors se<br />

joignent pour une somptueuse fête.

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