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basse qui se respecte, avec la Cantate « Ich will den Kreuzstab gerne<br />
tragen », BWV 56. Toutefois, les cinq mouvements de « Ich habe<br />
genug » existent également dans une version pour soprano et une autre<br />
pour mezzo. L’instrumentation tout en sobriété fait appel à la voix, un<br />
hautbois solo, cordes et basse continue ; cette sobriété est probablement<br />
liée au fait que l’ouvrage était destiné à la fête de la Purification de la<br />
Vierge Marie, le février.<br />
La Cantate pour l’Avent Nun komm, der Heiden Heiland (Viens à<br />
présent, sauveur des païens), BWV 61, de 7 4, est l’une des quelques<br />
vingt cantates déjà écrites à Weimar. L’œuvre, en six mouvements,<br />
commence et termine par un choral : le premier est le célèbre choral<br />
luthérien « Nun komm, der Heiden Heiland » qui a donné son titre à<br />
la cantate, le second « Wie schön leuchtet der Morgenstern ». Dans le<br />
second récitatif (n° 4), Bach fait appel à un de ses fréquents procédés<br />
descriptifs en musique : lorsque le Christ (basse solo) frappe à la porte,<br />
il est accompagné de pizzicati aux cordes.<br />
CD 2 : Cantates, BWV 16, 170 & 133<br />
Herr Gott, dich loben wir, BWV 6, pour la Fête de la Circoncision<br />
de Christ<br />
Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust, BWV 70, pour le 6 e dimanche<br />
après la Trinité<br />
Ich freue mich in dir, BWV 33 pour le 3 e jour de la Fête de Noël<br />
La Cantate Herr Gott, dich loben wir (Seigneur Dieu, nous te louons),<br />
BWV 16 fut écrite pour le Nouvel an de 7 6. Ses six mouvements<br />
reprennent le texte et certaines mélodies chorales du Te Deum<br />
allemand de Martin Luther, écrit en 5 9 sous le même titre. Le<br />
début du Te Deum est perceptible dans les longues notes au soprano,<br />
sous-tendues par un chœur d’ouverture fort élaboré, ainsi que dans<br />
l’accompagnement au cor. L’atmosphère de jubilation pour le Nouvel<br />
an est exprimé avec grandeur dans l’aria « Lasst uns jauchtzen » n° 3<br />
dans laquelle Bach combine une aria de basse et un passage choral.<br />
Les mots « jauchtzen » (« se réjouir ») et « krönt » (« [il] couronne »)<br />
sont jud<strong>ici</strong>eusement soulignés dans la texture musicale, un procédé que<br />
Bach utilise fréquemment.<br />
La Cantate Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust (Repos heureux, chère<br />
fél<strong>ici</strong>té de l’âme), BWV 170 fut écrite le 8 juillet 7 6, pour le sixième<br />
dimanche après la Trinité. Il s’agit d’un ouvrage pour alto solo, sans<br />
chœur – donc sans choral final – mais, par contre, Bach fait appel à<br />
un orgue solo pour les deux arias numéros 3 et 5. Au lieu d’être puisé<br />
dans la Bible, le texte est un poème libre de Georg Christian Lehms de<br />
7 basé sur des passages du Sermon sur la Montagne, qui traite de<br />
la malice humaine, de sa misérable existence et de son ardent désir de<br />
trouver la paix dans la mort. Selon le poète, la plus grande misère s’abat<br />
sur ceux qui ne croient pas. Dans l’aria « Wie jammern mich doch die<br />
verkehrten Herzen » n° 3, les mécréants voient se dérober le sol sous<br />
leurs pieds. Bach impose silence à l’incessant continuo et confie tout le<br />
mouvement au fil ténu et délicat que déroule une viola pomposa (petit<br />
violoncelle à cinq cordes accordées en quintes, inventé par Bach luimême<br />
; en allemand « Bassettchen »).<br />
C’est pour le troisième jour de Noël 7 4 que fut composée la Cantate<br />
chorale Ich freue mich in dir (Je me réjouis en toi), BWV 133. Ses six<br />
mouvements sont disposés symétriquement : une section chorale en<br />
guise d’entrée et de finale, et deux paires de récitatif et aria. Malgré<br />
l’occasion festoyante, l’orchestration, reste très sobre : quatre solistes<br />
vocaux, chœur, deux hautbois d’amour, « kornett », cordes et basse<br />
continue. Il n’est pas interdit d’imaginer que la pression que représentait<br />
pour les mus<strong>ici</strong>ens et les chanteurs les innombrables célébrations de<br />
la période de Noël ait incité Bach à « faire simple ». Cela expliquerait<br />
également la présence d’une partie de kornett, qui se borne à renforcer<br />
les sopranos dans les deux chœurs et de donner une coloration<br />
supplémentaire à la mélodie « Ich freue mich in dir ».<br />
CD 3 : Cantates, BWV 97, 132 & 72<br />
In allen meinen Taten, BWV 97 (circonstance inconnue)