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DANS TOUS SES ÉTATS - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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mArDi 12 OCTObrE 2010 | 19h<br />

rÉCiTAL ChOPiN/SChUmANN<br />

LA FêTE ANNIVERSAIRE<br />

ChOPiN | Polonaise en fa dièse mineur op. 44 (1841) w env. 10’<br />

ChOPiN | berceuse en ré bémol majeur op. 57 (1845) w env. 5’<br />

ChOPiN | Sonate n° 2 en si bémol mineur op. 35 (1837-1839) w env. 25’<br />

1. Grave – Agitato<br />

PAUSE<br />

2. Scherzo<br />

3. Marche funèbre<br />

4. Finale (Presto)<br />

SChUmANN |<br />

Étu<strong>de</strong>s symphoniques op. 13 et op. posth. (1834-1835) w env. 35’<br />

Thème<br />

Étu<strong>de</strong>s 1-9<br />

Variations 1-5 <strong>de</strong> l’op. posthume<br />

Étu<strong>de</strong> 10-11<br />

Finale<br />

Nelson Goerner, piano<br />

Pour le bicentenaire <strong>de</strong> Chopin,<br />

l’Institut Frédéric Chopin <strong>de</strong><br />

Varsovie a confié à Nelson Goerner<br />

plusieurs enregistrements d’une<br />

intégrale qui fait déjà référence.<br />

Après la Sonate n° 2 et son<br />

envoûtante « Marche funèbre »,<br />

Nelson Goerner rend hommage<br />

à l’autre bicentenaire <strong>de</strong> l’année<br />

2010, celui <strong>de</strong> Robert Schumann.<br />

L’âge d’or du piano romantique<br />

sous les doigts d’un disciple <strong>de</strong><br />

Martha Argerich.<br />

À l’Issue du cONcert :<br />

RENCONTRE /DîNER AVEC<br />

LES ARTISTES AU FOYER YSAÿE<br />

CHOPIN<br />

POLONAiSE<br />

EN fA DiÈSE<br />

miNEUr (1841)<br />

PARAdE VIRILE. Si la mazurka est une<br />

danse que Frédéric Chopin (1810-1849)<br />

cisèle, un petit laboratoire où il se livre à<br />

l’expérimentation harmonique, la polonaise<br />

est chez lui celle <strong>de</strong> la fierté : il y revient<br />

aux sources, à une danse aristocratique où<br />

les couples avancent lentement, marchent<br />

et presque glissent sur le sol, et qui « fait<br />

remarquer les hommes » (Liszt).<br />

CHOPIN bErCEUSE (1845)<br />

On trouve <strong>de</strong>s polonaises imprimées — à<br />

trois temps, avec une figure <strong>de</strong> notes<br />

répétées qui leur donnent un élan<br />

caractéristique au début <strong>de</strong> chaque mesure<br />

— à partir du début du XVIII e siècle, et<br />

elles créent même une petite mo<strong>de</strong> en<br />

Allemagne. Chopin réagit aux <strong>de</strong>ux formes<br />

que la polonaise a prises au début du siècle<br />

suivant : sa banalisation comme morceau<br />

<strong>de</strong> bravoure où le caractère est laminé,<br />

et son alanguissement sous forme <strong>de</strong><br />

« polonaise mélancolique », mise en vogue<br />

par le compositeur (et homme politique)<br />

polonais Michael Oginsky. Chopin rend à la<br />

polonaise son caractère viril ou héroïque :<br />

elle <strong>de</strong>vient une « réflexion lyrique sur<br />

la violence » (Camille Bourniquel). Dans<br />

celle en fa dièse mineur, il faut <strong>de</strong> nouveau<br />

s’étonner <strong>de</strong> l’audace qui consiste à répéter<br />

si souvent les mêmes figures, à insister,<br />

à souligner fortement la basse, lestée,<br />

bien assise. Un extraordinaire passage <strong>de</strong><br />

transition, très appuyé, avec <strong>de</strong>s figures<br />

rapi<strong>de</strong>s en unissons main gauche/main<br />

droite, tire le clavier vers la percussion,<br />

évoquant <strong>de</strong>s roulements <strong>de</strong> tambours, <strong>de</strong>s<br />

armes entrechoquées, <strong>de</strong>s piétinements ;<br />

c’est l’univers <strong>de</strong> la para<strong>de</strong> virile qui, au<br />

centre, cè<strong>de</strong> à une mazurka, danse <strong>de</strong> la<br />

sphère féminine, pure et dépouillée <strong>de</strong><br />

toute fioriture.<br />

70 FOIS. Cette Berceuse apparaît comme l’archétype définitif d’un chant simple<br />

<strong>de</strong>stiné à endormir : une mélodie sans grand caractère, ni folklorique, ni opératique,<br />

ni sentimentale et complexe à la manière <strong>de</strong>s Nocturnes, quatre mesures seulement,<br />

et presque neutres. Le coup <strong>de</strong> génie <strong>de</strong> Chopin consiste à se souvenir <strong>de</strong> l’ancienne<br />

forme <strong>de</strong> la chaconne : un motif <strong>de</strong> basse répété, par-<strong>de</strong>ssus lequel se déploient <strong>de</strong>s<br />

variations. Chopin réinterprète ainsi une forme baroque — la chaconne se révèle<br />

comme un ronronnement — et met à jour l’essence <strong>de</strong> la berceuse : celui qui chante<br />

doit gar<strong>de</strong>r le cap, avec une discipline <strong>de</strong> fer. Le pianiste joue donc ici 70 fois la même<br />

figure immuable. La main droite propose 12 variations, qui sont un véritable « Traité <strong>de</strong><br />

l’ornementation ». Le compositeur étire <strong>de</strong> plus en plus la mélodie par <strong>de</strong>s gammes et<br />

<strong>de</strong>s volutes, puis la contracte <strong>de</strong> nouveau progressivement, la laissant réapparaître à la<br />

fin du parcours sous sa forme primitive.<br />

14 Pierre Batholomée et le pianiste Nikita Magaloff, Milan 1984 (archives Anne-Marie <strong>de</strong>nutte).<br />

15

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