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DANS TOUS SES ÉTATS - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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sur un piano à queue. Après les simples<br />

cadres en bois, les cadres renforcés<br />

<strong>de</strong> barres <strong>de</strong> métal puis les cadres<br />

métalliques assemblés, voici le cadre en<br />

fer coulé d’une seule pièce. Cette étape<br />

déterminante va permettre l’utilisation <strong>de</strong><br />

cor<strong>de</strong>s métalliques générant <strong>de</strong>s sonorités<br />

plus pleines.<br />

La hauteur <strong>de</strong> son d’une cor<strong>de</strong> est fonction<br />

<strong>de</strong> sa longueur, <strong>de</strong> son diamètre, <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nsité du métal qui la constitue et <strong>de</strong><br />

la tension à laquelle elle est soumise.<br />

Ainsi, la longueur d’une cor<strong>de</strong> n’est-elle<br />

pas rigoureusement proportionnelle<br />

à sa hauteur sonore. Pour éviter <strong>de</strong><br />

construire <strong>de</strong>s instruments d’une taille<br />

trop encombrante, on fabrique les cor<strong>de</strong>s<br />

graves en agissant essentiellement sur<br />

les trois autres paramètres. Sur les pianos<br />

mo<strong>de</strong>rnes, les 26 premières cor<strong>de</strong>s sont<br />

entourées <strong>de</strong> cuivre pour en augmenter la<br />

masse sans <strong>de</strong>voir en accroître la longueur.<br />

De nos jours, la tension d’une seule cor<strong>de</strong><br />

est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 75 kilos, tandis que son<br />

diamètre varie en 0,8 mm et 6 mm. Le<br />

nombre <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>s par touche varie <strong>de</strong><br />

un à trois lorsque l’on monte vers l’aigu.<br />

En effet, plus on va vers l’aigu, moins la<br />

cor<strong>de</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> résonance et plus il faut<br />

augmenter le nombre <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>s.<br />

En général, les marteaux et les<br />

mécanismes font l’objet <strong>de</strong> métiers<br />

spécialisés. Exception faite <strong>de</strong> la firme<br />

anglaise Alfred Knight, qui fabrique ses<br />

marteaux, et <strong>de</strong> la firme japonaise Yamaha,<br />

qui fabrique à la fois ses marteaux et ses<br />

mécanismes, les facteurs <strong>de</strong> pianos ne<br />

prennent en charge que la fabrication <strong>de</strong> la<br />

caisse, <strong>de</strong> la table d’harmonie, du cadre et<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s. Plus le feutre est dur, plus le<br />

son est fort ; plus le feutre est doux, plus le<br />

son est moelleux.<br />

les cor<strong>de</strong>s —, elle amplifie le son. Sa<br />

structure est renforcée par <strong>de</strong>s barres <strong>de</strong><br />

bois appelées barrages, dont la position<br />

est soigneusement calculée par <strong>de</strong>s<br />

ingénieurs. Contrairement aux violons,<br />

qui bonifient avec l’âge, le piano est un<br />

instrument qui supporte mal l’usure du<br />

temps : les cor<strong>de</strong>s, le mécanisme, les<br />

feutres, les cuirs et les parties en bois<br />

du mécanisme s’abîment mais surtout,<br />

la table d’harmonie qui, au début, est un<br />

peu voûtée, a tendance à s’aplatir sous la<br />

pression <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s.<br />

Un grand piano <strong>de</strong> concert comporte<br />

généralement trois pédales :<br />

1. LA PÉdALE FORTE, placée à droite,<br />

a pour action d’écarter <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s tous<br />

les étouffoirs ; <strong>de</strong> ce fait, toute note<br />

jouée dure beaucoup plus longtemps,<br />

que la touche reste enfoncée ou non ;<br />

cet accessoire, d’abord actionné à la<br />

main, puis au genou, ensuite au pied<br />

(Broadwood, 1783) permet également<br />

<strong>de</strong> faire résonner toutes les cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

l’instrument en sympathie ;<br />

2. LA PÉdALE SOSTENuTO ou pédale<br />

<strong>de</strong> prolongation, placée au centre,<br />

actionne un appareil qui attrape les<br />

étouffoirs déjà levés (c’est-à-dire les<br />

étouffoirs <strong>de</strong>s notes enfoncées au<br />

moment où la pédale entre en action)<br />

et les maintient dans leur position<br />

élevée jusqu’au relâchement <strong>de</strong> la<br />

pédale (seules les notes enfoncées<br />

continuent à résonner) ; ce dispositif est<br />

particulièrement utile dans la musique<br />

impressionniste ;<br />

dans leur position <strong>de</strong> repos, pour réduire leur course et, en conséquence, la puissance<br />

<strong>de</strong> l’impact ;<br />

c) en interposant un morceau <strong>de</strong> feutre entre le marteau et les cor<strong>de</strong>s.<br />

Depuis les premiers modèles <strong>de</strong> Cristofori, l’étendue du clavier n’a cessé d’augmenter,<br />

passant <strong>de</strong> quatre octaves à sept octaves et quart. Il existe même sur certains pianos<br />

(Bösendorfer impérial) <strong>de</strong>s dispositifs permettant d’élargir la tessiture à sept octaves<br />

trois quarts ou même huit octaves ! Au gré <strong>de</strong>s époques, Mozart, Beethoven, Chopin,<br />

Schumann, Liszt, Messiaen… ont donc rencontré <strong>de</strong>s possibilités techniques éminemment<br />

variables.<br />

Signalons que le Musée <strong>de</strong>s Instruments <strong>de</strong> Musique<br />

(Bruxelles) regorge d’instruments insolites élaborés<br />

avec fantaisie au cours du XIX e siècle : pianospédaliers<br />

(pour lesquels Alkan et Schumann<br />

ont composé <strong>de</strong>s œuvres spécifiques), pianos à<br />

plusieurs claviers, pianos à clavier courbe (pour<br />

joindre facilement les extrémités) ou pianos<br />

à clavier inversé (les notes graves à droite !),<br />

pianos-girafes (avec la table d’harmonie à<br />

la verticale), pianos hybri<strong>de</strong>s (combinant<br />

piano et clavecin ou piano et orgue), pianos<br />

doubles (<strong>de</strong>ux pianos à queue<br />

en un seul rectangle, les<br />

claviers opposés l’un à<br />

l’autre)… ou encore<br />

pianos actionnés<br />

mécaniquement<br />

par <strong>de</strong>s rouleaux<br />

perforés !<br />

3. LA SOuRdINE, placée à gauche,<br />

intervient <strong>de</strong> différentes façons :<br />

Le piano à queue est le plus ancien <strong>de</strong> tous les modèles. il coûte plus cher et est<br />

plus encombrant que ses concurrents mais ses qualités acoustiques le ren<strong>de</strong>nt<br />

imbattable :<br />

a) sur les pianos à queue, en déplaçant<br />

1. LA TABLE d’HARMONIE est dans une position meilleure pour la sonorité, car<br />

latéralement le clavier et les marteaux<br />

elle n’est pas placée contre un mur en maçonnerie, comme c’est généralement<br />

La table d’harmonie remplit la même<br />

fonction que la caisse du violon. Reliée<br />

aux cor<strong>de</strong>s par le chevalet — une pièce<br />

<strong>de</strong> bois épousant le <strong>de</strong>ssin formé par<br />

pour ne frapper qu’une ou <strong>de</strong>ux cor<strong>de</strong>s<br />

au lieu <strong>de</strong> trois ;<br />

b) sur les pianos droits, en rapprochant<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s l’ensemble <strong>de</strong>s marteaux,<br />

le cas pour le piano droit, mais parallèle à un plancher en bois et à une distance<br />

convenable sur le plan acoustique ;<br />

2. LES ÉTOuFFOIRS tombent par gravité et non à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ressorts.<br />

8 9<br />

ÉRIC MAIRLOT<br />

Piano à queue<br />

Pleyel (Paris 1838).

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