Musée <strong>des</strong> Beaux-Arts de Caen / Service Educatif Dossier pédagogique : Voyage <strong>dans</strong> l’Europe <strong>des</strong> XVII ème <strong>et</strong> XVIII ème <strong>siècles</strong>, choix de gravures de la collection Mancel. 32
Musée <strong>des</strong> Beaux-Arts de Caen / Service Educatif G. Aborder la gravure avec les élèves du primaire ! La gravure, un moyen de diffusion, avant la photographie Pistes pédagogiques par Jean-Marc Léger, professeur relais pour le 1 er degré L’année 1839 voit la naissance de la photographie. La découverte est présentée à l’Académie <strong>des</strong> sciences mais encore longtemps, on recourra à la gravure pour diffuser <strong>des</strong> images. De nos jours, la photographie a supplanté ce mode de diffusion. La gravure est apparue en Europe au XV ème siècle, elle se développe durant la Renaissance. L'impact de la gravure sur la diffusion de l'art <strong>et</strong> de la science est prodigieux dès le XVII ème siècle. Les illustrations de l'Encyclopédie de Diderot <strong>et</strong> d’Alembert montrent combien c<strong>et</strong> art contribua à populariser la culture. !Comme la photographie, la gravure perm<strong>et</strong> de réaliser <strong>des</strong> multiples. L’idée de « multiples » peut être développée avec les élèves : photocopies, empreintes, gravures sur carton, sur bois, par collages, photographie numérique. ! Exploitations en Arts plastiques Quelques techniques présentées <strong>dans</strong> l'exposition : La pointe sèche : La pointe sèche est le nom d'une technique <strong>et</strong> de l'outil qui perm<strong>et</strong> sa réalisation. Contrairement au burin qui dégage <strong>des</strong> copeaux, la pointe sèche, maniée comme un crayon, déchire le métal. Le creux est bordé de barbes, sorte de bourrel<strong>et</strong>s déchiqu<strong>et</strong>és. Ces barbes caractérisent la pointe sèche : elles prennent l'encre autant que les creux <strong>et</strong> donnent au trait un aspect velouté. Certains graveurs les suppriment avec un ébarboir, ce qui ôte à c<strong>et</strong>te technique la richesse de sa matière. C<strong>et</strong>te technique peut être utilisée par les élèves, on remplace la pointe sèche par une pointe d’acier, clou ou pointe de compas. La plaque de cuivre peut être remplacée par du carton. Néanmoins, la presse demeure assez indispensable, car la pression du papier sur le carton doit être importante. Le burin : Le burin est le nom de la technique <strong>et</strong> de l'outil employé par le graveur : lame d'acier de section carrée, coupée en biseau. Le buriniste pousse la lame <strong>dans</strong> le métal, dégageant <strong>des</strong> copeaux, il creuse <strong>des</strong> tailles n<strong>et</strong>tes, sans rebord, d'une finesse <strong>et</strong> d'une profondeur variables. Le travail au burin est long <strong>et</strong> minutieux, il demande une certaine technicité, l'artiste doit mesurer son geste : la pression exercée sur l'outil, son inclinaison, une erreur est difficilement réparable. C<strong>et</strong>te technique n’est pas adaptée en classe compte tenu de la dangerosité de l’outil. L'eau forte : L'eau forte est une gravure en creux indirecte : la matrice est creusée chimiquement. Le graveur <strong>des</strong>sine sur une plaque vernie à l'aide d'une pointe métallique qui m<strong>et</strong> le métal à nu mais ne l'atteint pas. La plaque est plongée <strong>dans</strong> l'acide (d'où le nom eau-forte) le métal non protégé est « mordu ». L'artiste enlève le vernis, puis il encre sa plaque comme pour la gravure directe. L'aquafortiste trace avec aisance <strong>et</strong> souplesse <strong>dans</strong> le vernis, à la manière d'un <strong>des</strong>sinateur, son trait est spontané. C'est " la gravure <strong>des</strong> peintres ", elle ne nécessite pas de gran<strong>des</strong> connaissances techniques. La taille se caractérise par <strong>des</strong> bords légèrement irréguliers, dus à l'effervescence de l'acide. L'épaisseur du trait est modulée en fonction du calibre <strong>des</strong> pointes <strong>et</strong> du temps de morsure. L'eau-forte perm<strong>et</strong> <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s très nuancés. Elle est souvent associée à l'aquatinte, à la pointe sèche, au burin… C<strong>et</strong>te technique n’est pas adaptée en classe du fait de l’utilisation d’aci<strong>des</strong>. L'aquatinte : Le graveur saupoudre la plaque de grains de résine, de manière plus ou moins dense. La plaque est ensuite chauffée, la résine adhère, puis les grains durcissent <strong>et</strong> forment autant de p<strong>et</strong>its points résistants. Le métal est creusé à l'acide autour de ces grains. Il faut renouveler plusieurs fois l'opération <strong>et</strong> superposer les taches. Ce procédé est généralement associé à l'eau-forte, un vernis protégeant les parties non grainées. L'aquatinte perm<strong>et</strong> d'obtenir <strong>des</strong> masses aux valeurs nuancées, à la manière d'un lavis. Les traits sont apportés par une autre technique. Technique inadaptée en classe. Cependant on peut obtenir <strong>des</strong> lavis en « rehaussant » certaines parties de la gravure en utilisant <strong>des</strong> couleurs largement diluées à l’eau <strong>et</strong> appliquées au pinceau fin. Attention <strong>dans</strong> ce cas, il ne faut pas employer d’encre à l’eau pour la gravure, mais de l’encre à taille douce (à l’huile). Dossier pédagogique : Voyage <strong>dans</strong> l’Europe <strong>des</strong> XVII ème <strong>et</strong> XVIII ème <strong>siècles</strong>, choix de gravures de la collection Mancel. 33