146 164 IMPORTANTE PAIRE DE CANDÉLABRES à trois lumières ; les fûts en forme de Renommées légèrement dévêtues, en bronze ciselé <strong>et</strong> patiné, de la première moitié du XVIII e siècle. Elles soutiennent <strong>des</strong> bras de lumière en bronze finement ciselé <strong>et</strong> redoré en forme de corne d'abondance d'où s'échappent trois bras de lumière, au centre une torche, remontés sous Louis XVI (percés pour l'électricité). HAUT. : 111 - LARG. : 48 CM 42 000/47 000 €
148 165 PRÉSENT DE NAPOLÉON IER À SON FRÈRE JÉRÔME ROI DE WESTPHALIE Canon rayé, « maté », façonné à pans avec hausse à trois feuill<strong>et</strong>s <strong>et</strong> guidon réglable. Au tonnerre <strong>et</strong> en demi-ronde bosse or alternent : décor de losanges, rosaces, bouqu<strong>et</strong>s de roses. Les motifs accueillent le marquage de Bout<strong>et</strong> dans une barr<strong>et</strong>te, <strong>et</strong> insculpés le poinçon du canonnier Leclerc <strong>et</strong> ceux de Versailles. Du tonnerre à la bouche, courent enrichies d’or <strong>et</strong> délicatement ciselés, guirlan<strong>des</strong> de volutes, palmes, rosaces <strong>et</strong> semi de pointillés. Des palmes ciselées <strong>et</strong> dorées soulignent l’embouchure. Le pan droit du canon porte l’inscription : BOUTET DIRECTEUR ARTISTE <strong>et</strong> le pan gauche : MANUFRE (manufacture) A VERSAILLES. La queue de culasse polie au clair est gravée de losanges, feuillages <strong>et</strong> médaillons. Sphinge, lion ailé <strong>et</strong> dragon en demi ronde bosse d’or rehaussent l’acier poli de la platine. Sur le chien se <strong>des</strong>sinent un reptile <strong>et</strong> une palme feuillagée. Le ressort de batterie est adouci par un gal<strong>et</strong> <strong>et</strong> le bassin<strong>et</strong> se double d’or pris de forge. Une vis perm<strong>et</strong> de régler la sensibilité de la détente. Au-<strong>des</strong>sus du ressort de batterie s’inscrit gravé : BOUTET <strong>et</strong> au-<strong>des</strong>sous A VERSAILLES. De merveilleuses ciselures d’urnes, de médaillons <strong>et</strong> de rosaces enrichissent les garnitures en acier. La contre-platine à ros<strong>et</strong>tes au décor de crosses <strong>et</strong> palmes reçoit les têtes de vis guillochées. Des rangs de perles ceinturent les passants de bagu<strong>et</strong>te à pans. Fanon de baleine <strong>et</strong> embout argent constituent la bagu<strong>et</strong>te originelle. La monture en ronce de noyer se caractérise par un fût long <strong>et</strong> une crosse à joue. Une superbe volute sculptée en relief décore la joue de crosse. Les prises de main encadrées sont très finement quadrillées. Le pont<strong>et</strong> se prolonge par la précieuse sculpture d’une feuille d’acanthe enroulée. Des incrustations de filigrane d’acier développent <strong>des</strong> frises de palmes, <strong>des</strong> rosaces <strong>et</strong> <strong>des</strong> ailes de papillon, alors que <strong>des</strong> incrustations d’argent représentent <strong>des</strong> fleurons, <strong>des</strong> guirlan<strong>des</strong> de losanges <strong>et</strong> <strong>des</strong> palmes. Sur la face externe de la crosse s’inscrit une plaque d’argent découpée, au monogramme J.N. sous couronne de JÉRÔME NAPOLÉON ROI DE WESTPHALIE. Estimaton sur demande C<strong>et</strong>te carabine a figuré du 29 mai au 29 novembre 2002 dans une exposition organisée à Kassel, ancienne capitale du Roi Jérôme <strong>et</strong> consacrée au royaume de Westphalie. Elle était ainsi présentée : Carabine de Jérôme Bonaparte (1784-1860) Roi de Westphalie (1807-1813). Cadeau de son frère l’Empereur Napoléon Ier lors de son accession au trône à Kassel (1807). Fabriquée par la Manufacture de Versailles (signée : Bout<strong>et</strong>, Manufacture à Versailles) provenant de la collection du Roi de Prusse Frédéric Guillaume III (1797-1840). Un p<strong>et</strong>it manuscrit conservé au Musée de l’Armée mentionne les noms <strong>des</strong> personnages français <strong>et</strong> étrangers ayant passé commande à la Manufacture de Versailles <strong>des</strong> armes blanches ou à feu. Relié en maroquin vert, il porte sur le plat supérieur, en l<strong>et</strong>tres d’or « Manufacture Impériale d’Armes de Versailles, année 1800 » <strong>et</strong> sur le dos « Mémorial jusqu’en 1818 ». Nous avons pu y relever que Bonaparte, <strong>et</strong> plus tard Napoléon avait commandé nombre de pistol<strong>et</strong>s, fusils <strong>et</strong> carabines dont nous ne connaissons pas les <strong>des</strong>tinataires. Mais si Jérôme Napoléon Roi de Westphalie a bien fait exécuter fusils <strong>et</strong> pistol<strong>et</strong>s, la Manufacture n’a pas fabriqué de carabine commandée par ses soins. La carabine présentée provient donc bien de celles commandées par les soins de l’Empereur. Jérôme Bonaparte (1784-1860). C’est le plus jeune <strong>des</strong> frères de Napoléon <strong>et</strong> son préféré. Après le 18 brumaire, il est installé aux Tuileries. Le Premier Consul décide qu’il fera carrière dans la marine. En 1803 désirant visiter les Etats-Unis, il s’arrête à Baltimore ou il épouse Elisabeh Patterson. Après la rupture de son mariage imposée par son frère, il prend le titre de prince français avec une rente d’un million. Jérôme est promu contre-amiral <strong>et</strong> décoré du Grand-Aigle de la Légion d’Honneur. Il commande un corps d’auxiliaires allemands en Prusse <strong>et</strong> en Pologne (1806-1807). Le 7 juill<strong>et</strong> 1807 le royaume de Westphalie lui est attribué par son frère en vertu du traité de Tilsitt, <strong>et</strong> Jérôme épouse Catherine du Wurtenberg. Le roi va gouverner avec l’aide d’un secrétaire d‘état <strong>et</strong> de quatre ministres sous la surveillance de Napoléon. A plusieurs reprises, <strong>des</strong> scandales éclatent, Jérôme cachant mal ses multiples fredaines. Pourtant Catherine qui l’adore, ferme les yeux <strong>et</strong> son plus grand chagrin est de ne pas avoir d‘enfant. Il mécontente aussi l’Empereur avec les lenteurs de ses préparatifs militaires. Le roi est à la tête d’un corps d’armée pour la campagne de Russie en 1812. Après les revers de Napoléon, Jérôme perd son royaume en 1813. Il participe à la bataille du Mont Saint-Jean en 1815 où à la tête de la 6ème division d’infanterie sa mission est d’enlever le château de Hougaumont <strong>et</strong> reçoit une blessure lors de c<strong>et</strong> assaut. Jérôme a la joie d’être nommé par Napoléon III gouverneur <strong>des</strong> Invali<strong>des</strong> <strong>et</strong> peu après Maréchal de France en 1850. Les armoiries de Jérôme Roi de Westphalie sont écartelées de celles <strong>des</strong> états constituant son royaume <strong>et</strong> pour confirmer son allégeance à l’Empereur brochant le tout : les quatre quartiers de l’Empire français. Nicolas Noël Bout<strong>et</strong> (1761-1833). Le plus célèbre arquebusier français de la Révolution <strong>et</strong> de l’Empire est le “Directeur Artiste” de la Manufacture de Versailles. Nicolas est l’aîné d’une famille de six enfants <strong>et</strong> il épouse le 13 octobre 1788 Marie-Louise Emilie Desainte, fille de l’arquebusier du Roi Louis XVI. Bout<strong>et</strong> sera directeur de la Manufacture de Versailles de 1793 à 1818. Il reprend le titre d’arquebusier du Roi <strong>et</strong> <strong>des</strong> Princes la même année en gardant son magasin rue de Richelieu à Paris. Fournisseur <strong>des</strong> gouvernements successifs de la Révolution à la Restauration, ses armes de luxe ont été offertes en récompense ou en présent à de nombreux dignitaires <strong>et</strong> souverains de l’Europe <strong>et</strong> du proche orient. Jean Leclerc est arquebusier <strong>et</strong> « canonnier » de l’Empereur à Paris de 1807 à 1810. Il exerce 35 (puis) 78 rue <strong>des</strong> gravilliers. Il est le principal fournisseur <strong>des</strong> canons montés par Bout<strong>et</strong>. Les carabines <strong>et</strong> la Manufacture de Versailles. La naissance en l’An III (1794) de la République de la Manufacture de Carabines de Versailles est liée à la nécessité de doter les troupes françaises de carabines de guerre pour faire face à celles utilisées par les troupes autrichiennes. La Manufacture de Versailles sous la direction de Nicolas Noël Bout<strong>et</strong> produira les prestigieuses armes de la garde du Directoire, <strong>des</strong> Gar<strong>des</strong> Consulaires <strong>et</strong> Impériales <strong>et</strong> peu avant sa ferm<strong>et</strong>ure, celles de la Maison du Roi Louis XVIII. A ces productions, Bout<strong>et</strong> ajoutera celles <strong>des</strong> armes de luxe qui ont fait la réputation à travers le monde de la Manufacture de Versailles <strong>et</strong> de l’arquebuserie française. Sur les carabines de luxe, les canons à pans sont matés <strong>et</strong> bleuis, gravés <strong>et</strong> dorés aux motifs de vases, palmes, carquois, rosaces, <strong>des</strong>sins géométriques. Ils sont généralement l’œuvre de Nicolas Leclerc. Les canons sont intérieurement rayés, « il fallait passer 2510 fois l’outil pour former chaque raye ; deux hommes en rayaient trois par jour ». Les sculptures de la monture sont réalisées en relief <strong>et</strong> non pas en creux ce qui est une recherche de difficulté, mais qui rend l’arme plus belle. Les fûts restent longs, <strong>et</strong> Bout<strong>et</strong> est le premier à prolonger la sous-garde par une pièce de bois dur superbement sculptée. Les garnitures sont en argent, en or ou en vermeil. Elles sont parfois en acier ciselé en demi-ronde-bosse superbement exécutées avec une technique particulièrement délicate. Pour la réalisation de ces somptueuses armes, Bout<strong>et</strong> réuni à Versailles <strong>des</strong> spécialistes de chaque corps de métier. Il sait marier harmonieusement tous les matériaux nobles : argent, ébène, or, ivoire. Le Directeur Artiste s’inspire de l’antiquité, il m<strong>et</strong> en scène la mythologie, <strong>et</strong> dans la perfection associe à la symétrie les lauriers de l’abondance <strong>et</strong> les fruits de la victoire promis par Napoléon.