février / mai 1994 Centre Georges Pompidou - Centre Pompidou
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LA VILLE SELON LES ARTISTES<br />
DEUXIEME PARTIE<br />
1918-1945<br />
BASCULEMENTS DE LA VISION URBAINE<br />
L'AEROPINTURA ITALIENNE<br />
En 1931, le groupe futuriste italien publie le "Manifeste de l'aéropeinture<br />
futuriste" . Y sont évoquées "les perspectives changeantes du vol" <strong>mai</strong>s aussi la<br />
possibilité de "transfigurer la nouvelle réalité de la vision aérienne" en fonction<br />
d'une "spiritualité plastique extra terrestre" . L'aéropeinture permet au Futurisme<br />
de contester certains aspects de la tradition figurative comme la perspective qui,<br />
depuis la Renaissance, avait notamment permis de restituer l'espace construit de la<br />
ville. L'esthétique de la vitesse du premier Futurisme avait dèjà privilégié les<br />
dynamiques du nouveau panorama urbain (foules, lumières, automobiles) pour<br />
refuser cet espace perspectif. L'extrême mobilité de la vision aérienne, sa capacité<br />
à rendre l'espace-temps élastique et réversible, permettait une exploration globale<br />
de la réalité urbaine (Sironi, Baldessari, Crali, Rosso, Gambini, etc . . .).<br />
CEuvres présentées :<br />
Sironi (Avion jaune survolant la ville, 1915) ; Baldessari (Vue tricolore sur Rome, 1923)<br />
Andreoni (Metropoles, 1928) ; Dottori (Le survol du pays à 300 km à l'heure, 1930) ; Gambini<br />
(Nocturne 2000, 1931) ; Ambrosi (Vol sur Vienne, 1933) ; Crali (La ville d'en haut, 1938)<br />
Rosso (Le pays des aviateurs, 1939) ; Monachesi (Feuille morte sur Rome, 1940)<br />
FUREURS DE VIVRE LA VILLE<br />
(ET D'Y SURVIVRE)<br />
Dès 1888, James Ensor annonce dans son "Entrée du Christ à Bruxelles" : "Vive la<br />
Sociale!". La dynamique sociale se confond avec la représentation de la ville . Le<br />
Christ, descendu de sa croix, rejoint les foules dans la ville devenue le théâtre de<br />
vives convulsions. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, certains artistes<br />
disent l'angoisse des villes où règnent inégalités et chômage . Ils perçoivent<br />
désor<strong>mai</strong>s la cité comme un corps de sueur et de sang, plutôt qu'en référence à ses<br />
structures architectoniques (Filonov, Richter, Moor, Masereel, Birkle, Burra, etc .)<br />
: les <strong>mai</strong>sons chavirent, la ville vit dans les transes. La prise de conscience de ces<br />
artistes s'oppose à la volonté utopiste des urbanistes de la même époque.<br />
Œuvres présentées :<br />
Filonov (Ceux qui n'ont rien à perdre, 1911) ; Meidner (Manifestation, 1913) ; Meidner (A<br />
l'aube de la guerre, 1914) ; Meidner (Le terrible doute des apparences, 1914) ; Richter<br />
(Révolution, 1914) ; Scholz (Hurlements nocturnes, 1919) ; Moor (Mort à l'impérialisme, 1919)<br />
; Moor (Prolétaires de tous les pays, 1920) ; Masereel (Les fumées, 1920) ; Birkle (Sous la<br />
bannière rouge, 1921) ; Birkle (Leipzigerstrasse, Berlin, 1923) ; Masereel (Le baiser, 1924)<br />
Masereel ("La ville", 1925) ; Filonov (Sans titre, 1925) ; Leplae (La ville, 1926) ; Burra<br />
(L'émeute, 1955)<br />
VILLE RESEAU DE COMMUNICATIONS<br />
Dès le XIXème siècle la ville devient un réseau de communications dense, vaste et<br />
complexe, qui s'étend à l'échelle territoriale. Trains, tramways, autobus,<br />
métropolitain, taxis, ascenseurs publics — pour ne parler que des transports<br />
collectifs — irriguent en tous sens les métropoles modernes . Les artistes (Derain,<br />
Carra, Kirchner, Beckmann, Depero, Pimenov) prenent pour thème la mobilité de<br />
cette métropole moderne et décrivent les nouveaux modes de vie des citadins et le<br />
bouleversement des rapports entre la société et la ville .<br />
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