février / mai 1994 Centre Georges Pompidou - Centre Pompidou

Œuvres présentées :
Maryvonne Arnaud (Tchernobyl, 1993) ; Robert Combas (La Tour de Babel, 1990) ; Michael
Downs (Crépuscule chimique sur la ville, 1986) ; Ha Schult (Laboratoire hiocinétique, 1972) ;
Patrick Tosani (Hauteville, 1983)
PHOTOGRAPHIES URBAINES (1946 - 1993)
Durant la Deuxième Guerre mondiale, la photographie assume une double
vocation : stratégique (pour préparer les bombardements) et médiatique (pour la
couverture des conflits par le photojournalisme) . Dans les années 1940-1950, la
photographie «humaniste», à son apogée, met en valeur les dimensions poétiques
et conviviales de la ville et de ses banlieues (Doisneau, Izis, Ronis, Bovis, René-
Jacques, Brassaï). Dès les années soixante, cette tendresse du regard va faire place
au désenchantement : les photographes dénoncent la dislocation de la cité et
l'irruption d'un univers architectural glacé qui accentue les disparités sociales
(Cartier-Bresson, Weiss, Charbonnier, Doisneau, Freed, Jordan, Klein, Cordier).
Simultanément, émerge une photographie centrée sur une démarche
conceptuelle, qui aboutit parfois à des inventaires typologiques des composantes
du paysage urbain ; l'absence de tout individu renforce l'abstraction de la
composition (Bernd et Hilla Becher, Davies, Fastenaekens, Baruth et Steinke,
Blondel et Sully-Jaulmes, Hütte, Arnaud, Matz, Basilico, Baltz, Plissart) . Sur cet
acquis conceptuel ou pictural se greffent des essais de ré-actualisation de la
photographie panoramique (Bonnemaison, Lebrat, Kasimir), de la photo mémoire
(Gerster) ou du photocollage (Lund, Vostell) . Désormais coexistent une multitude
de démarches photographiques révélant d'une part la banalisation médiatique
d'une imagerie urbaine, d'autre part la vitalité d'une filière de l'art contemporain
au sein de laquelle le clivage entre photographe et artiste tend à disparaître
(Tosani, Baltz, Pignon-Ernest, Kasimir, Arnaud, Fastenaekens, Vostell, Gilbert &
George).
Artistes présentés :
Shimon Attie (1991), Lewis Baltz (1990), Helmuth Baruth & Klaus Steinke (1987), Bruno
Barbey (1965) ; Gabriele Basilico (1984), Bernd et Hilla Becher (1971), Gianni Berengo
(1970), Alain Blondel (1970, 1992), Joaquim Bonnemaison (1993), Alexandra Boulat (1991) ;
Brassaï (1950), Henri Cartier-Bresson (1962, 1968), Jean-Philippe Charbonnier (1957, 1959),
John Davies (1981), Robert Doisneau (1945, 1947-49, 1950), Gilbert Fastenaekens (ca 1989),
Alain Fleischer (1991), Léonard Freed (1980), Jean-Claude Gautrand (1971), Axel Hütte
(1982-84), Alex Jordan (1986), Guy Le Querrec (ca 1988), Christian Lebrat (1993), Antonio
Muntadas (1991), Rosine Nusimovici (1986), Ernest Pignon-Ernest (1978), Marie-Françoise
Plissart (1992), Bernard Plossu (1989), René-Jacques (19.50), Juan Rodriguez (ca 1989),
Sebastiao -Salgado (ca 1988), Thomas Struth (1979), Laurent Sully-Jaulmes (1970, 1992), Jordi
Todo (ca 1992), Antonio Trimarchi (ca 1990), 1-Iolger Trulzsch (1984), Sabine Weiss (1979),
Jacques Windenberger (1966), Ingrid Webendoerfer (1988)
VILLE ET VIDEO
Dès les années soixante-dix apparaît avec la vidéo une nouvelle pratique artistique
proposant des modes spécifiques d'appréhension des réalités ou des mythologies
urbaines. Vito Acconci, Dan Graham, Matt Mullican ou Bill Viola choisissent la
ville comme un des sujets actifs de leur réflexion artistique en inventant une
grammaire de signes. D'autres, tels Robert Frank, Mickael Klier, Carol Ann
Klonarides considèrent la cité comme un objet social, politique et esthétique, une
matière critique. D'autres encore traitent la ville comme un être psychique, un
corps métaphysique, un lieu où naissent et meurent les utopies.
Artistes présentées :
Stefaan Decostere (1987) ; Kit Fitzgerald & John Sanborn (1978) ; Robert Frank (1990) ;
Jean-Luc Godard (1980, 1981) ; Mickael Klier (1983) ; Wolf Knoebel (1972) ; Ken Kobland
(1988) ; Anne-Marie Mieville (1980) ; Mau Mullican (1989) ; Nam June Paik (1973) ; Bill
Viola (1983)
31