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ItfintIMi SIXIÈME ANNÉE : N° 260 iiiiiiintiif■nifiimiintiiitiiiiiimiiiiiiiiiiimiiiiiumiiiiniii 50 CCIltllTlCS aiiiniHUiiiiiiiiiuiiiiiiiiiH^iiiiiiiiiiiiiiHiMiiiiiniMiiiiiiiniiiiiiiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 """""<br />
fiiiiHiiiiiiiiniiiiiuimiiitiim<br />
" MACBETH ", DE SHAKESPEARE, JOUÉ EN COSTUMES MODERNES<br />
On vient de se livrer au Court Theater de Londres 4 une curieuse innovation. Macbeth,<br />
de Shakespeare, pièce classique du répertoire, s'il en fût, a ete joue non pas en costumes<br />
du moyen âge, mais en habits modernes, tels qu'on les voit ici, sur la scène du théâtre.<br />
L'ÉCLOSION DES JEUNES TORTUES<br />
Vîtes-vous jamais de petites tortues brisant leur coquille comme<br />
de simples poussins ? En voilà pourtant plusieurs, qui sont<br />
en train d'éclore et ne naissent guère plus grosses que le pouce.<br />
LA FÊTE DE L'ÉCOLIÈRE- AUX INDES<br />
Les débuts scolaires d'un enfant hindou sont rituellement<br />
célébrés aux Indes. On habille le ou la récipiendaire de riches<br />
vêtements et on donne, à cette occasion, une grande-fête familiale.<br />
UNE CALCULATRICE ACROBATE<br />
A l'aide de faux doigts, terminés par de la craie,<br />
M lie Thea Alba effectue rapidement des<br />
opérations en écrivant six chiffres à la fois.<br />
LA LUGE SUR LA BOUE<br />
En Nouvelle-Zélande, il n'y a guère de neige,<br />
mais des quantités insolites de boue, sur<br />
laquelle les enfants pratiquent fort bien la luge.<br />
UN DÉFILÉ DE MANNEQUINS A SHANGHAI, PENDANT UNE FÊTE LOCALE<br />
Voici le Mardi Gras tout proche. Or, ce cortège de personnages géants, traînés dans une<br />
rue de Shanghaï, ne rappelle-t-il pas étrangement nos défilés de carnaval ? Cependant,<br />
c'est simplement une procession chinoise organisée à l'occasion d'une fête locale.<br />
LE FEZ MORTUAIRE D'UN PRINCE ÉGYPTIEN<br />
A l'occasion des funérailles d'un dignitaire égyptien, la coutume<br />
veut que l'on place le fez du défunt au sommet d'une sorte<br />
de catafalque, renfermant le cercueil et soutenu par les porteurs.<br />
DES RUCHES A MIEL EN FORMES HUMAINES<br />
Ces deux personnages drolatiques ont, sans qu'il en semble, leur<br />
utilité, car ils forment des ruches à abeilles. Les essaims circulent<br />
dans ces ruches par les trous des yeux et de la bouche.
iiinirii DIMANCHE-ILLUSTRÉ M.»»M""' , »""»«« , »»"" ,,,,, ."II«I'»M,«M iiuiiinmnuiuuiiiHMiiMMiiiM 2 ■ ■iwnMM ,,, '»»> ,,, "w , HMtH , '
vittiiiiu LE 29 FÉVRIER <strong>19</strong>28 it>fttitisiviiiifiiiîitiftiiiiiiitIIIIIIiriiiicrittttittifitiiiiititïitiiiitiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiîii 3 iiiiiiiiiitiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiMtuiiii SIXIÈME ANNÉE : N° 260 »«"«"<br />
ANCHE-ILLUSTRÉ<br />
ENTRE NOUS<br />
ETTE nuit, en rentrant chez moi, je fus<br />
surpris d'entendre, sur le boulevard<br />
C désert, un murmure de voix dont je ne<br />
perçus pas tout d'abord l'origine. Un dialogue<br />
s'échangeait entre deux interlocuteurs<br />
invisibles, dont l'un semblait placé sur le<br />
trottoir où je me trouvais et l'autre, sur un<br />
refuge voisin. Au bout d'ùn instant, je<br />
m aperçus que ces chuchotements provenaient<br />
de deux réverbères qui se confiaient<br />
leurs impressions. J'ai trop souvent entendu,<br />
sur les routes, des poteaux télégraphiques<br />
fredonner de très belles chansons, pour<br />
m étonner d'un pareil phénomène. Je me<br />
contentai donc de noter les réflexions des<br />
deux causeurs.<br />
— Mon cher, disait l'un, je ne sais vraiment<br />
plus où nous allons. Il n'y a plus de<br />
métier de tout repos. Quand je pense qu'il<br />
fut une époque où le réverbère n'avait pas<br />
d'autre mission que d'éclairer les rues ! Ah !<br />
c'était le bon temps ! Nous n'avions d'autre<br />
souci que de soigner amoureusement le beau<br />
papillon de feu que nous tenions prisonnier<br />
dans sa cage de verre.Mais,aujourd'hui, cette<br />
partie essentielle de notre mission n'intéresse<br />
plus personne. On nous destine à de<br />
tout autres corvées.<br />
— Il est vrai, lui répondit son compagnon,<br />
que, depuis quelque temps, on nous met<br />
à toutes les sauces. C'est fou ce que j'ai pu<br />
apprendre de métiers depuis que j'ai pris<br />
racine dans ce macadam.<br />
— Et moi donc ! On m'a d'abord attaché<br />
au cou une plaque de fonte émaillée.qui me<br />
permet d'annoncer à tout l'univers qu à mes<br />
pieds passeront les autobus AZ, BX, YW.<br />
J'étais, jadis, un " arrêt facultatif ' et je suis<br />
devenu " arrêt obligatoire ". Quelque temps<br />
après,, on a accroché à mes flancs une énorme<br />
caisse» métallique avec un levier qui distribue<br />
automatiquement des numéros d'ordre. Chaque<br />
passant m'imprime une secousse douloureuse<br />
pour détacher son petit bulletin<br />
imprimé.<br />
— Moi, dit l'autre, j'ai une boîte aux<br />
lettres dans l'abdomen. De temps en temps,<br />
un facteur pratique sur moi l'opération de la<br />
laparotomie et s'en va, après m'avoir arraché<br />
les entrailles. Puis je fus engagé par la ligue<br />
de protection du cheval, et je me mis à crier<br />
du matin au soir : " Soyez bons pour les<br />
animaux.<br />
— Tu en as de la veine. On m'a contraint<br />
à porter toutes sortes de publicités beaucoup<br />
moins honorables, et je rougis parfois<br />
des renseignements terre à terre que<br />
je suis obligé de fournir à l'humanité souffrante.<br />
— J'ai eu quelque temps le plaisir de<br />
présenter au public une grosse horloge. Ce<br />
n'était pas désagréable. Hélas ! je fus<br />
condamné ensuite aU supplice de Tantale,<br />
qui consistait à diriger les passants chaque<br />
soir vers un luxueux music-hall, dont je<br />
vantais les attraits sans espoir d'être admis<br />
un jour à les contempler.<br />
— Mais tout cela n'est rien, en comparaison<br />
du travail qu'on nous impose aujourd'hui.<br />
— Sais-tu qu'ils ont trouvé le moyen de<br />
me transformer en signal de chemin de fer ?<br />
J'ai un gros œil rouge ou vert qui s ouvre et<br />
se ferme à volonté pour terroriser les piétons<br />
et les autos. On me déclenche une formidable<br />
sonnerie dans l'estomac pour figer<br />
sur place les passants ou leur donner le<br />
signal d'une course éperdue. Je crie :<br />
" Halte ! " comme si j'étais sergent de ville.<br />
C'est moi qui règle la circulation, qui impose<br />
le sens unique ou la technique du grand<br />
détour. C'est une responsabilité terrible<br />
qui me fatigue énormément.<br />
— Hélas ! Où est l'époque heureuse où<br />
nous n'étions que des éclaireurs. Cette vie<br />
moderne nous épuise. Je crois que le moment<br />
est venu de nous défendre contre les hommes<br />
Que dirais-tu de la fondation d'un syndicat<br />
professionnel des réverbères,réclamant pour<br />
nous le bénéfice de la loi de huit heures et<br />
des retraites ouvrières ?.«<br />
INTÉRIM.<br />
REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />
/<br />
NDÊPENDANCE est un mot qui sonne particulièrement<br />
bien à l'oreille et que nous<br />
aimons tous à entendre.<br />
Mais bien peu de gens, toutefois, ont jamais<br />
réfléchi à l'étroite intimité, aux rapports constants<br />
qui existent entre la dépendance et la pauvreté.<br />
Autrefois, je n'ai pas été sans voir beaucoup de<br />
misère et j'ai connu bien des personnes dans des<br />
situations pitoyables. Neuf fois sur dix, la détresse<br />
de ceux que j ai vus angoissés, provenait du<br />
manque d'argent.<br />
Pour une raison quelconque, par leur propre<br />
faute ou par la faute de quelqu'un d'autre, ils se<br />
trouvaient sans ressources et cela leur valait<br />
humiliation et chagrin.<br />
Peu de gens sont assez courageux ou assez<br />
ingénieux pour .vivre leur vie sans recevoir un<br />
argent quelconque, qu'il provienne du travail ou<br />
d'autre chose. On ne connaît guère, pour se passer<br />
de ressources, que les fakirs de l'Inde et certains<br />
chemineaux. Il y eut aussi l'Américain Thoreau,<br />
qui vécut pendant quatre ans dans un bois pour<br />
prouver que l'homme pouvait vivre dans la nature,<br />
se nourrir, se vêtir et s'abriter par le travail<br />
direct de ses mains. Ce sont là, toutefois, de rares<br />
exceptions, que la masse des mortels ne pourrait<br />
ni ne voudrait imiter. Il faut qu'un homme soit<br />
bien plus grand pour vivre une vie de pauvreté que<br />
pour vivre une vie de richesse. Il lui faut posséder<br />
d'immenses ressources intérieures.<br />
Un philosophe pratique donnait récemment<br />
d'excellents conseils au sujet de cette indépendance<br />
financière que tous, ou à peu près, veulent<br />
— et devraient acquérir.<br />
Il s'inscrivait en faux contre le proverbe bien<br />
connu : " Pauvreté n'est pas vice ". Il affirmait<br />
que tout au rebours, la pauvreté est souvent,<br />
sinon un vice, du moins une honte, et qu'un peu de<br />
prévoyance aurait pu l'éviter.<br />
Sans argent, il nous est, en général, très difficile<br />
de nous cultiver et de nous instruire. Noui, ne<br />
pouvons pas aider aux autres quand nous le<br />
voudrions et nous courons vers une vieillesse dans<br />
laquelle nous dépendrons absolument de notre<br />
prochain. Et, de plus, nous connaissons l'humiliation<br />
constante de demander l'aide des autres<br />
gens.<br />
Les avis que le bon sens peut donner à ce propos,<br />
on les a souvent entendus, mais il n'est jamais<br />
mauvais de les répéter. Naturellement, la chose<br />
fondamentale, c'est de ne pas dépenser plus que<br />
vous ne recevez. N'est-ce pas Dickens qui a dit,<br />
par exemple, que si, gagnant vingt francs, vous en<br />
dépensez dix-neuf, vous allez au succès, tandis<br />
que si, gagnant vingt francs, vous en dépensez<br />
vingt et un, Vous allez à la ruine.<br />
Le second point, c'est que ce surplus doit être<br />
mis de côté.' Vous pouvez dire, en règle presque<br />
invariable, qu'un homme pourrait vivre en ne<br />
dépensant que les neuf dixièmes de ce qu'il dépense<br />
réellement. C'est en épargnant le dixième qui<br />
reste, qu'il établira les bases de son indépendance<br />
financière.<br />
De nos jours, les ouvriers ont souvent la facilité<br />
d'acheter des actions ou des obligations des<br />
maisons pour lesquelles ils travaillent. L'argent<br />
qu'ils réussissent à économiser, ils peuvent le<br />
placer en valeurs ou, peut-être, en immeubles.<br />
Une partie du surplus de chaque année devrait<br />
être employé à payer un foyer — maison ou<br />
appartement, puisque les appartements maintenant<br />
se vendent. Un foyer que l'on possède vraiment<br />
est un grand fixateur et un grand encouragement<br />
à l'épargne. Il illustre le vieux dicton :<br />
" Pierre qui roule n'amasse pas mousse ", dont on<br />
fait-alors son profit.<br />
Une des premières choses que devrait aussi faire<br />
l'homme qui travaille, c'est de parer aux incertitudes<br />
de l'avenir en prenant sur la vie une assurance<br />
proportionnée à ses ressources.<br />
Un autre principe, d'une valeur inestimable,<br />
c'est de ne jamais rien acheter que l'on ne puisse<br />
payer immédiatement. Passez-vous des choses<br />
jusqu'à ce que vous ayez économisé suffisamment<br />
podr les payer. Mieux vaut commencer la vie<br />
dans quatre meubles de bois blanc bien à Vous, que<br />
dans un somptueux mobilier non payé dont vous<br />
ne pourrez jouir franchement. FRÂNK CRÂNE. '<br />
LA SEMAINE PROCHAINE<br />
LUNDI 20 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 b. 54 - coucher : 17 h. 16.<br />
Lever de la lune : 6 h. 56 - coucher : 16 h.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />
Saint SILVAIN : 51 e -jour +' 315.<br />
MARDI 21 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 52 - coucher : 17 h. 18.<br />
Lune : (N. L., 20 h. 29) 7 h. 26 - couch.: 17 h. <strong>19</strong>.<br />
Le jour croît :2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
MARDI GRAS : 52 e jour + 314.<br />
MERCREDI 22 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 50 - coucher : 17 h. 20.<br />
Lever dë la lune : 7 h. 51 - coucher : 18 h. 41.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
LES CENDRES : 53 e jour + 313.<br />
JEUDI 23 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 48 - coucher : 17 h. 21.<br />
Lever de la lune : 8 h. 12 - coucher : 20 h. 3.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />
Saint MILBURNE : 54 e jour + 312.<br />
VENDREDI 24 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 47 - coucher : 17 h. 23.<br />
Lever de la lune : 8 h. 33 - coucher : 21 h. 24.<br />
Le jour croît : 1 m. matin ; 2 m. soir.<br />
Saint MATHIÀS : 55 e jour + 311.<br />
SAMEDI 25 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 45 - coucher : 17 h. 24.<br />
Lever de la lune : 8 h. 54 - coucher : 22 h. 45.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />
Saint TARAISE : 56 e jour + 310.<br />
Courses hippiques à Vincennes.<br />
DIMANCHE 26 FÉVRIER<br />
Lever du soleil : 6 h. 43 - coucher : 17 h. 26.<br />
Lever de la lune : 9 h. 17 - coucher : 17 h. 26.<br />
Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />
QUADRAGÉSIME : 57 e jour + 309.<br />
Courses hippiques à Auteuil.<br />
AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>19</strong> FEVRIER<br />
Cyclisme : du 15 au 20 <strong>février</strong>, les Six Jours de Breslau. — Hockey : France contre<br />
Belgique. — Natation : Piscine Château-Landon, Association Sportive de la<br />
Bourse. — Cross-Country : Championnat de Paris des Équipes inférieures ;<br />
Vélodrome d'Hiver, Critérium d'Hiver de vitesse. — Basket-Bail : Paris-Lyon.—<br />
Sports Féminins : Championnat de Pans de Cross-Country, BoisdeSt-CIoud. —<br />
Rugby : Excellence, Quillan contre Hendaye ; Stade Toulousain contre Soustons ;<br />
Stade Bordelais contre Béziers ; Pau contre Stade Français ; Perpignan contre<br />
F. C. Lyon; Stade Yves-du-Manoir, Racing contre Toulon ; Carcassonne ou<br />
L. O. U. contre Sport Bordelais; Honneur, Angou}ême contre Romans; A. S.<br />
Bayonne contre Saint-Girons ; Saint-Sever contre Vierzon ; Dijon contre Vienne.<br />
— Football : Coupe de France, Paris, Amiens At. Club contre 01. Marseille.—<br />
Courses hippiques à Auteuil, Cannes.<br />
J<br />
SOYONS AU COURANT...<br />
... d'un concours pour l'emploi de rédacteur<br />
stagiaire de Id Caisse d'amortissement<br />
UN concours pour l'admission à l'emploi<br />
de rédacteur stagiaire sera ouvert à la direction<br />
générale des Caisses d'amortissement<br />
et des dépôts et consignations à Paris (56, rue<br />
de Lille), dans la deuxième quinzaine de<br />
juin <strong>19</strong>28.<br />
Nombre de places mises au concours : 20<br />
Les dames pourront être admises à concourir.<br />
Les candidats et candidates" doivent être<br />
pourvus du baccalauréat et être âgés de dixhuit<br />
ans au moins et de trente ans au plus<br />
le 1 e J janvier <strong>19</strong>28.<br />
L'indemnité annuelle des stagiaires est de<br />
10.000 francs. Les traitements des rédacteurs<br />
vont actuellement de 12.000 à 22.000 francs. Les<br />
sous-chefs de bureau (24.000 à 30.000 francs)<br />
sont recrutés parmi les rédacteurs ; les chefs<br />
de bureau (32.000 à 40.000) sont recrutés<br />
parmi les sous-chefs ; les chefs de division<br />
(44.000 à 50.000 francs) sont recrutés parmi les<br />
chefs de bureau. A ces traitements s'ajoutent<br />
l'indemnité de résidence et l'indemnité pour<br />
charges de famille. Une notice explicative<br />
est remise ou envoyée aux personnes qui en<br />
font la demande au directeur général de la<br />
Caisse des dépôts et consignations (service du<br />
personnel), 56, rue de Lille, à Paris (7e ).<br />
...des mesures protectionnistes adoptées<br />
en faveur du cinéma français<br />
LA commission supérieure de la cinématographie<br />
s'est réunie, récemment, au ministère<br />
de l'Instruction publique et des Beaux-<br />
Arts, sous la présidence de M. E. Herriot.<br />
Elle a achevé, dans cette séance, l'examen<br />
du projet de décret dont le texte a été récemment<br />
soumis au Conseil d'Etat.<br />
Ce décret, qui a pour but de protéger l'industrie<br />
française de cinématographe, fixe le<br />
contingent des films de production étrangère<br />
à produire sur les scènes françaises.<br />
Par 5i voix contre 1, les articles de ce projet<br />
ont été adoptés.<br />
... de la prochaine publication de l'annuaire<br />
des abonnés au téléphone<br />
L<br />
ANNUAIRE officiel des abonnés au téléphone<br />
de la région de Paris paraîtra en avril prochain.<br />
Les abonnés, qui désirent le retirer au guichet<br />
du bureau chargé de la perception des<br />
redevances téléphoniques, doivent en aviser,<br />
sous enveloppe non affranchie, le receveur<br />
de leur bureau, en rappelant leur numéro<br />
téléphonique et leur adresse.<br />
S'ils n'ont pas écrit en ce sens avant le<br />
15 <strong>février</strong>, ils seront présumés vouloir la livraison<br />
à domicile, moyennant le paiement d'une<br />
taxe supplémentaire de 2 francs.<br />
... de l'organisation prochaine d'une<br />
grande exposition, au Parc de Versailles<br />
UN comité vient d'être crééàParis pourl'organisation,<br />
cette année même, à la Porte de<br />
Versailles, d'une vaste exposition qui occuperait<br />
l'ensemble de l'immense Parc de la<br />
Foire de Paris, de juillet à novembre prochains.<br />
Englobant successivement les manifestations<br />
qui ont lieu pendant cette période, Foire aux<br />
Automobiles, Semaine du Cuir, etc., cette grandiose<br />
manifestation comprendrait, en outre, une<br />
section permanente ouverte à tous les artisans,<br />
inventeurs et petits fabricants. Une grande<br />
exposition de l'Alimentation et des Articles de<br />
ménage, accompagnée d'un Salon du mobilier<br />
ancien et moderne, meubles d'art, neufs ou<br />
d'occasion, tapisseries, objets d'art, tableaux,<br />
gravures, livres anciens, occuperait, pendant<br />
une longue période, l'ensemble des halls du<br />
Parc des Expositions. ><br />
Des formules nouvelles pour la présentation<br />
des objets exposés sont, dès ^maintenant,<br />
à l'étude, le Comité d'organisation estimant<br />
que la France doit être toujours à l'avant-garde<br />
de tous les progrès.<br />
Ajoutons enfin qu'une section de l'habitation<br />
et un vaste parc d'attractions, comportant<br />
chaque semaine de nouvelles manifestations,<br />
donneront à cette exposition un caractère de<br />
gaîté qui ne manquera pas d'attirer tous les<br />
étrangers qui, en été ou en automne, rendent<br />
visite à la capitale.<br />
Le siège du Comité a été provisoirement<br />
fixé au Parc des Expositions, Porte de Ver«<br />
1 sailles, à Paris.<br />
/
îmum DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiMiiiuninniinnïiiiiiiitiiniiiiiiiHiniiHiiiiiiuiiiiiiiuiiiinnMiiiïiiiiiiiiiiii 4 iiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiMniiiiiiniïiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiniiiiiiimiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 ««iiuil<br />
L<br />
LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULE<br />
7 e Semaine de l'Année — Reste à courir 45 semaines<br />
STRASBOURG A FAIT A M. POINCARE<br />
UN ACCUEIL ENTHOUSIASTE<br />
" Depuis longtemps, déclare le président du Conseil, l'Alsace a<br />
ratifié, en pleine connaissance de cause, la célèbre parole de l'historien<br />
latin : c'est au delà du Rhin qu'habitent les Allemands."<br />
E banquet des maires du Bas-Rhin, auquel<br />
M. Poincàré avait promis d'assister, a<br />
été donné <strong>dimanche</strong>, à Strasbourg, dans<br />
la grande salle de l'Orangerie. Les organisateurs<br />
avaient voulu, en contre-partie des<br />
menées autonomistes, organiser une grande<br />
journée française. Le résultat a dépassé leurs<br />
vœux. Strasbourg, en fête, a fait au président<br />
du Conseil l'accueil le plus chaleureux qui<br />
soit, lui faisant un cortège enthousiaste à son<br />
arrivée comme à son départ. A l'issue du banquet,<br />
après MM. Richert, Kuffer, Pèirotes,<br />
Oberkirch, Borromée, M. Poincaré parla.<br />
Après avoir rappelé que c'est à Strasbourg<br />
et en Alsace qu'il avait éprouvé ses plus grandes<br />
émotions patriotiques, il a dit la funeste besogne<br />
des autonomistes dans les Drovinces<br />
recouvrées.<br />
" Je me garderai, messieurs, a-t-il déclaré,<br />
d empiéter sur l'œuvre de la justice. Mais,<br />
lorsque s'engageront, à la prochaine session<br />
- des assises, les débats publics où seront démasqués<br />
les tristes personnages que la chambre<br />
des mises en accusation aura renvoyés devant<br />
le jury, et dont quelques-uns ont eu la prudence<br />
de passer la frontière, l'Alsace sera stupéfaite<br />
des infamies qui lui seront révélées,<br />
et elle ne tolérera certainement plus, chez<br />
aucun de ses enfants, ni complaisance ni aveuglement.<br />
L'Alsace, a-t-il poursuivi, s'est, maintes<br />
fois déjà, prononcée sur son sort, et le jugement<br />
qu'elle a porté est désormais irrévocable.<br />
Depuis longtemps, elle a ratifié, en pleine<br />
connaissance de cause, la célèbre parole de<br />
l'historien latin : Germani trans Rhenum incolunt<br />
: c'est au delà du Rhin qu'habitent les<br />
Allemands. "<br />
Et le président du Conseil a rappelé toute<br />
l'histoire de la grande province et la volonté<br />
qu elle a toujours manifestée d'être française.<br />
Dans quelques semaines, a-t-il conclu,<br />
le suffrage universel sera de nouveau consulté<br />
en Alsace, comme dans le reste de la France.<br />
Je ne mets pas en doute que, partout, la première<br />
question posée par les Alsaciens à ceux<br />
qui solliciteront leurs voix sera : " Etes-vous<br />
Français, Français sans réserve, Français sans<br />
condition, Français sans réticence ? " Et ceux<br />
qui ne répondraient pas nettement, ceux qui<br />
biaiseraient, ceux qui essaieraient de se retrancher<br />
derrière des si ou des mais, je sais d'avance,<br />
messieurs, avec quelle vigueur l'Ai sace les<br />
éconduirait !<br />
" Je lève mon verre, messieurs, en l'honneur<br />
des maires et des municipalités du Bas-Rhin.<br />
Je bois à l'Alsace, à l'Alsace passionnément<br />
et invinciblement française.<br />
LE CABINET D'EMPIRE DEVIENT<br />
UN CABINET DE LIQUIDATION<br />
La coalition ministérielle de droite, qui formait<br />
le gouvernement allemand, a cessé officiellement<br />
d'exister. Toutefois, le cabinet Marx<br />
ne démissionne pas. Les quatre partis qui sont<br />
au pouvoir (nationalistes, populistes, bavarois<br />
et catholiques), quoiqu'ils soient divisés à peu<br />
près sur toutes les questions à l'ordre du jour,<br />
ne se sépareront pas avant d'avoir voté le<br />
budget et quelques lois sociales à l'étude.<br />
LE CAISSIER DES MISSIONS CATHOLIQUES<br />
ÉTRANGÈRES ASSASSINÉ DANS SON BUREAU<br />
On a trouvé, <strong>dimanche</strong>, dans le bureau qu'il<br />
occupait, 8, rue de Varenne, au rez-de-chaussée,<br />
M. Félix de la Tajiada de Peredes, caissier<br />
comptable des. Pères jésuites des missions<br />
étrangères, gisant dans son fauteuil, le crâne<br />
défoncé. Un solliciteur obstiné, qui avait disparu<br />
de son domicile, M. Léon-Jules Simon, que l'on<br />
croyait être l'auteur du forfait, a fourni un<br />
alibi qui a été reconnu exact.<br />
MORT DE M. GABRIEL VIVANT,<br />
ADMINISTRATEUR GÉNÉPAl ÏÏEXCELSIOR<br />
Lundi est mort, après une très courte maladie,<br />
M. Gabriel Vivant, administrateur général<br />
d'Excelsior. Rédacteur au ministère de la<br />
Marine à ses débuts, M. Vivant, attiré par le<br />
journalisme, était devenu informateur parlementaire<br />
de la Petite Gironde, puis directeur<br />
du Moniteur de la Flotte. C'est en <strong>19</strong>11 qu'il<br />
était devenu administrateur d'£*ceZsior. Loyal,<br />
précis, homme de décision, il mena toujours<br />
avec sagesse et sang-froid les affaires qui lui<br />
furent confiées. Né le 17 <strong>février</strong> 1862, il était<br />
officier de la Légion d'Honneur.<br />
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Tous les Jeunes Gens et Jeunes Filles, tous les Pères et Mères de Famille<br />
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Expert-Comptable, Teneur de livres). Carrières de la Banque et de<br />
la Bourse, des Assurances et de l'Industrie hôtelière.<br />
Broch. 5455 : Langues étrangères (Anglais, Espagnol, Italien, Allemand, Portugais, Arabe,<br />
Espéranto).<br />
Broch. 5463 : Orthographe, Rédaction, Rédaction de lettres, Versification, Calcul,<br />
Dessin, Écriture, Calligraphie.<br />
Broch. 5471 : Carrières de la Marine marchande.<br />
Broch. 5479 : Solfège, Piano, Violon, Transposition, Harmonie, Contrepoint, Fugue,<br />
Composition, Orchestration. Professorats).<br />
Broch. 5487 : Arts du Dessin (Dessin d'illustration. Composition décorative, Dessin de<br />
figurines de mode, Aquarelle, Peinture, Gravure, Travaux d'agrément,<br />
Anatomie artistique, Histoire de l'art, Préparations aux métiers d'art et<br />
aux Professorats de dessin).<br />
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A<br />
COSTES ET LE BRIX<br />
ACHÈVENT A NEW-YORK<br />
LEUR RAID MAGNIFIQUE<br />
Depuis leur départ de Paris,<br />
ils ont accompli 37.000 km.<br />
en 214 heures de vol.<br />
CHEVANT leur vaste périple Paris-New-<br />
York, en passant par l'Amérique du Sud,<br />
Costes et Le Brix sont arrivés à New-<br />
York, venant de Washington, escortés par six<br />
avions de l'armée américaine qui, partis en<br />
même temps que le-Nungesser-Coli, ne l'avaient<br />
pas quitté tout du long du parcours.<br />
Une foule nombreuse a reçu les deux aviateurs<br />
à leur atterrissage, auquel assistait Clarence<br />
Chamberlain qui, après Lindbergh, traversa<br />
l'Atlantique. Benut Balchen, compagnon<br />
de Byrd dans le raid de Y America, et Floyd<br />
Bennett arrivèrent en avion pour saluer, eux<br />
aussi, Costes et Le Brix, que Fonck rejoignit<br />
peu après.<br />
Depuis leur départ de Paris, les deux as<br />
français avaient parcouru 37.000 kilomètres en<br />
214 heures de vol. La vitesse moyenne de leur<br />
longue croisière atteignit donc 173 kilomètres<br />
de moyenne.<br />
Le surlendemain de leur arrivée, Costes et<br />
Le Brix furent solennellement reçus par la<br />
municipalité new-yorkaise.<br />
L'entrée des deux aviateurs dans la grande<br />
salle de réception fut saluée par l'immense assistance<br />
d'une longue salve d'applaudissements.<br />
Le maire, M. Walker, exprima la joie qu'il<br />
ressentait à accueillir dans sa cité des aviateurs<br />
venus d'Europe par la voie des airs. Il<br />
glorifia leur entreprise. Puis il associa aux deux<br />
aviateurs leurs camarades qui, présents > euxmêmes,<br />
furent tour à tour acclamés par l'assistance<br />
: commandant Byrd, Chamberlin, Fonck,<br />
Levine. ~<br />
Après avoir, une dernière fois, salué les<br />
nouveaux ambassadeurs des airs ", M. Walker<br />
les décora de la médaille de valeur de la cité de<br />
New-York. Ce dont "Costes, dont les paroles<br />
furent hachées par des acclamations redoublées,<br />
le remercia vivement.<br />
LORD OXFORD ET ASQUITH, ANCIEN<br />
PREMIER BRITANNIQUE, EST MORT<br />
Après être resté deux jours sans connaissance,<br />
lord Oxford et Asquith, ancien président<br />
du Conseil britannique, ancien chef du<br />
parti libéral, est mort. ,<br />
Né à Morley, dans le Yorkshire, le 12 juillet<br />
1852, il se voyait, en 1886, mandater aux<br />
Communes par la circonscription écossaise<br />
d'East Fife, qu'il devait ensuite représenter<br />
sans interruption^ pendant trente-deux ans.<br />
En 1892, il recevait sa première désignation<br />
ministérielle en qualité de sous-secrétaire<br />
d'Etat au Home Office, fonctions qu'il n'abandonna<br />
qu'en 1895, avec le retour au pouvoir<br />
des conservateurs.<br />
Dix ans plus tard.ee fut la revanche libérale,<br />
et Campbell-Bannerrhan confia le second poste<br />
du cabinet, celui des Finances, à M. Asquith.<br />
II ne devait quitter l'Echiquier que pour<br />
devenirpremier ministreà la mortde Campbell-<br />
Bannerman, en <strong>19</strong>08. Les élections générales<br />
de <strong>19</strong>10 renouvelèrent sa majorité. En <strong>19</strong>14,<br />
on sait l'honneur qui lui revient dans la décision<br />
nationale du 4 août.<br />
Après avoir formé un premier cabinet de<br />
coalition, il fut accusé de temporisation excessive<br />
et contraint de céder la place, le 9 décembre<br />
<strong>19</strong>16, à M. Lloyd George.<br />
La guerre finie, M. Asquith connut l'ingratitude<br />
populaire. Aux élections de <strong>19</strong>18, il<br />
eut la tristesse de se voir abandonné par son<br />
ancienne circonscription d'East Fife et ne<br />
parvint à rentrer au Parlement qu'en <strong>19</strong>20,<br />
comme représentant de l'électorat écossais<br />
de Paisley.<br />
UNE EXPLOSION DE MINE FAIT 13 MORTS<br />
Une explosion de mine s'est produite dans le<br />
comté de Cumberland, à Whitehaven.<br />
Déjà, il y a deux mois, quatre ouvriers y<br />
avaient péri asphyxiés et cet accident avait<br />
déterminé la direction de la mine à ordonner<br />
la fermeture provisoire du puits. La réouverture<br />
du puits ayant été décidée en principe,<br />
deux équipes d'ouvriers reçurent l'ordre d'y<br />
descendre. _ La première équipe se composait<br />
dur. ingénieur de la mine, du chef de chantier,<br />
d'un contremaître et de quelques ouvriers.Elle<br />
venait de procéder à l'ouverture d'une galerie<br />
lorsque quatre explosions retentirent. Treize<br />
personnes ont été tuées.<br />
MEMENTO<br />
CEREMONIES<br />
11 <strong>février</strong>. — M. Louis Marin préside à l'inauguration<br />
de la maison des combattants italiens à Paris.<br />
NÉCROLOGIE<br />
// <strong>février</strong>. — M. Emile Basly, député socialiste du<br />
Pas-du-Calais, est mort à Lens.<br />
12 <strong>février</strong>. — M. Doulcet. ambassadeur de France<br />
près le Saint-Siège, meurt subitement à Rome.<br />
FAITS DIVERS<br />
PARIS<br />
14 <strong>février</strong>. — Marcel Berdagner qui, depuis des mois,<br />
détroussait les promeneurs, la nuit, au bois de Boulogne,<br />
et son complice, Pierre Masséi, sont arrêtés.<br />
DÉPARTEMENTS<br />
12 <strong>février</strong>. — Le cadavre d'une sexagénaire, M me Pigâche,<br />
est repêché dans ia Seine, près de Rouen.Le<br />
corps de son mari est trouvé dans un fossé. La femme<br />
avait mortellement frappé son compagnon et s'était noyée.<br />
TRIBUNAUX<br />
14 <strong>février</strong>. — Le chiffonnier Poignau't est condamné<br />
aux travaux forcés à perpétuité pour tentative de meurtre<br />
à Angers. Il accueille le verdict en chantant.<br />
SPORTS<br />
12 <strong>février</strong>. — Le Stade Français, vainqueur du C. A.<br />
est champion de Pans de football.<br />
— Beddari gagne, à Saint-Germain, le championnat<br />
de Paris de cross-country.<br />
15 <strong>février</strong>. — Emile Pladner, champion de France des<br />
poids mouches, bat François Biron.<br />
— Alain Gerbault, venant de Durban, arrive au Cap.<br />
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et les transformer en cellules et<br />
tissus vivants. C'est la sous-alimentation<br />
de la peau, et nullement l'âge, comme on le<br />
croit généralement, qui est la cause des rides,<br />
d'un teint fané, des joues creuses et<br />
qui donne l'aspect vieux à une femme. Le<br />
meilleur menu journalier pour la peau est<br />
lelswivant : Crème fraîche et huile d'olive<br />
prédigérées 5 ce., Graisses végétales émulsionnées<br />
10 ce. Hydrates de carbone 2 ce.<br />
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nouveau et d'une beauté durable, en i8.<br />
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ROSK, le soir; et la Crème. Tokalon, Aliment<br />
pour la Peau, COULEUR BLANCHE,<br />
le matin. La crème rose contient la jilus<br />
grande quantité d'éléments nutritifs et<br />
supprime à cause de cela plus rapidement<br />
les rides et les stigmates de l'âge. La crème<br />
blanche est un précieux tonique pour la<br />
peau et elle stimule son appétit. Elfe incite<br />
la peau à se nourrir avee une rapidité surrenante.<br />
Elle rend aussi la poudre invisile<br />
et extrêmement adhérente.<br />
E
!","" LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 IHUIIHÏII iiuuu uiiiuiiii iiiiiimiiimimiiuii iiiniriitin r 5 un iniiiuiii m immiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ »»~»><br />
LES ROMANS DE LA VIE<br />
LE PÈRE DE LA CHAIZE, CONFESSEUR DE LOUIS XIV<br />
IL est une opinion répandue, c'est que<br />
le personnage, dont nous allons<br />
essayer de camper la silhouette, ne<br />
joua qu'un rôle effacé à la cour du<br />
grand roi, qu'il fut un conseiller peu<br />
écouté et sans influence sur l'esprit<br />
de son royal pénitent. A la lumière des docu- M<br />
ments, cette physionomie s'éclaire, prend du<br />
relief. Le vrai est que jamais confesseur ne<br />
jouit d'une autorité plus grande et mieux<br />
établie que la sienne ; il occupa une position<br />
exceptionnelle et il eut l'art de ne pas se<br />
targuer de son influence. Seul, parmi tous<br />
ceux qui ont rempli la même charge, il put<br />
disposer en toute liberté de la feuille des bénéfices,<br />
sans nul contrôle, sans avoir de comptes à<br />
rendre à quiconque ; seul, il désignait à<br />
Louis XIV les bénéficiaires de ses faveurs-, du<br />
moins pour les fonctions du sacerdoce. Seul,<br />
il avait le droit d'assister au Conseil de Conscience<br />
où nulle question touchant au dogme<br />
n'était discutée et décidée sans son agrément.<br />
Seul, il désignait au choix du monarque les<br />
confesseurs du dauphin, de la dauphine, de<br />
Monsieur, frère du roi. Il était, en un mot,<br />
comme un secrétaire des Affaires ecclésiastiques,<br />
placé, en cette qualité, au-dessus de<br />
tous les évêques du royaume, et même audessus<br />
de l'archevêque de Paris ! Pendant un<br />
tiers de siècle, le Père de La Chaize fut, pourraiton<br />
dire, l'unique chef de l'Eglise gallicane, et<br />
l'on a pu écrire qu'en certaines circonstances,<br />
son action, sans être aussi éclatante que celle<br />
de Bossuet, fut beaucoup plus étendue, beaucoup<br />
plus durable.<br />
Le Père de La Chaize appartenait, on le sait,<br />
à cet ordre des Jésuites, où le roi recrutait ceux<br />
qui étaient chargés de sa direction spirituelle.<br />
Au Père Annat, qui manquait un peu d'autorité<br />
pour imposer sa volonté au monarque,<br />
avait succédé un autre jésuite, originaire du<br />
Rouergue, le Père Jean Ferrier, " petit homme<br />
quant à la taille — ainsi le qualifie Un contemporain<br />
— mais grand homme quant à l'esprit ' .<br />
Ferrier acquit rapidement un pouvoir sans<br />
limites ; il fut " le canal de toutes les grâces, le<br />
promoteur de tous les choix ". A sa. mort, survenue<br />
le 29 octobre 1674, le poste de confesseur<br />
du roi devenant vacant, le maréchal de<br />
Villeroy fit accepter à Louis XIV le Père de<br />
La Chaize, dont il sut lui vanter la droiture,<br />
la capacité, et surtout la douceur de caractère<br />
et l'aménité des manières. v.<br />
Le Père François de La Chaize d'Aix avait<br />
à peine atteint la cinquantaine. Il était de noble<br />
extraction ; son père, seigneur de La Chaize,<br />
s'était signalé par ses vertus militaires et avait<br />
été décoré de l'ordre de Saint-Michel. Sa<br />
mère, Renée de Rochefort, descendait d'une<br />
sœur du Père Coton, que l'amitié de Henri IV<br />
a rendu célèbre.<br />
Après les épreuves du noviciat, le jeune de<br />
La Chaize avait été envoyé à Lyon, pour y<br />
étudier les belles-lettres et, plus tard, la philosophie<br />
et les mathématiques. Ses professeurs<br />
n'avaient pas manqué de remarquer son intelligence<br />
vive, qui lui faisait devancer le plus<br />
souvent leurs leçons ; il fut bientôt appelé à<br />
professer à son tour et, autour de sa chaire, se<br />
groupa un auditoire de disciples aussi nombreux<br />
qu'attentifs. _<br />
Saint-Simon, qui ne le ménage guère, en a<br />
fait un portrait des plus flatteurs, et qui n'est,<br />
cependant, pas flatté :<br />
" Le Père La Chaize, écrit-il, avait une figure<br />
noble et intéressante. Juste dans la décision des<br />
affaires, actif, pressant, persuasif, toujours<br />
occupé sans le paraître jamais, désintéressé en<br />
tout genre, quoique fort attaché à sa famille,<br />
facile à revenir quand il avait été trompé,<br />
et ardent à'réparer le mal que son erreur lui<br />
avait fait faire; d'ailleurs, judicieux et précautionné,<br />
il ne fit jamais de mal qu'à son corps<br />
défendant.<br />
" Les ennemis mêmes des jésuites furent forcés<br />
de lui rendre justice et d'avouer que c'était<br />
un homme de bien, honnêtement né et très<br />
digne de remplir sa place. "<br />
ILLEURS, le mémorialiste Je représente " d'es-<br />
A prit médiocre, mais d'un bon caractère.<br />
Juste, droit, sensé, sage, doux et modéré, fort<br />
ennemi delà délation, de la violence, des éclats.<br />
On le trouvait toujours poli, modeste et très<br />
respectueux". Il conserva pourtant son franc<br />
parler à la cour, et le roi rapporte de lui une<br />
réplique qui n'est pas sans surprendre de<br />
prime abord. Louis XIV reprochait, un jour,<br />
au Père d'être trop bon.<br />
— Ce n'est pas moi qui suis trop bon, lui<br />
répondit-celui-ci, c'est vous qui êtes trop dur.<br />
Et l'auguste interlocuteur eut le bon esprit<br />
de ne s'en point fâcher.<br />
par S® D r CAEÂMÈS<br />
Le Père de La Chaize, qui donna son nom à un célèbre cimetière<br />
parisien, joua, comme conseiller ecclésiastique de Louis XIV,<br />
un rôle important et divers dans les annales diplomatiques.<br />
Ce ne fut qu'en 1675 que le Père de La<br />
Chaize entra officiellement en fonctions.<br />
Il sut s'emparer peu à peu de la confiance du<br />
monarque. Versé comme lui dans la science<br />
des médailles, il étudiait l'histoire avec lui sur<br />
ces monuments du passé ; il la vivait lorsque le<br />
roi se rendait aux armées. Il suivit Louis XIV<br />
dans plusieurs de ses expéditions, l'accompagnant<br />
parfois jusque dans les tranchées, où<br />
il ne craignait pas de s exposer comme le plus<br />
simple de ses soldats. Dans une lettre qu'adressait<br />
Boileau à Racine, l'historiographe de<br />
Louis XIV narrait à son illustre ami et collègue,<br />
que le Père de La Chaize était dans la tranchée,<br />
J<br />
avait un esprit incisif, plein de saillies plus ou<br />
moins mordantes, cet esprit à la Mortemart,<br />
si redoutable et si justement redouté de ceux<br />
qu'il visait.<br />
Le Père jésuite ne chercha pas à heurter<br />
de front la favorite royale ; il n'en poursuivit<br />
pas moins avec persévérance le but qu'il s'était<br />
assigné : ruiner M me de Montespan dans le<br />
cœur du roi, ce qui n'était pas tâche facile.<br />
Le confesseur parvint à ses fins, et M me de<br />
Montespan, lasse de lutter à la fois contre le<br />
Père de La Chaize et contre M œe de Maintenon,<br />
se jeta dans la dévotion.<br />
C'est encore le Père de La Chaize. qui fut<br />
LE PÈRE DE LA CHAIZE, d'après une gravure ancienne.<br />
et même fort près de l'attaque, pour la voir<br />
plus distinctement.<br />
— Il se fera tuer un de ces jours, s écria son<br />
frère, quand on lui fit part de cette imprudence.<br />
Ceci se passait au siège de Mons ; c'est au<br />
cours de ce siège que le roi fit montre d un<br />
réel sang-froid. Après avoir dîné de bon<br />
appétit à la vue des lignes, relate un témoin, il<br />
se promena autour de la place et fut assez longtemps<br />
à demi-portée de mousquet. Une vedette<br />
l'arrête :<br />
— Ne connais-tu pas le roi ?<br />
— Je le connais, répondit la sentinelle, mais<br />
ce n'est pas ici sa place.<br />
Un moment après, un coup de canon tuait<br />
le cheval d'un gentilhomme, fort près de<br />
Louis XIV, à côté du comte de Toulouse, un<br />
des fils que le roi avait eus de M me de Montespan.<br />
Lorsque le Père de La Chaize fut nommé<br />
confesseur du roi, M me de Montespan était<br />
,au comble de la faveur. " Elle régnait belle<br />
comme le jour, écrit un de ses fervents panégyristes.<br />
La nature lui avait prodigué tous ses<br />
dons : des flots de cheveux blonds, des yeux<br />
bleus ravissants, avec des sourcils plus foncés<br />
qui unissaient la vivacité à la langueur, un teint<br />
d'une blancheur éblouissante, une de ces<br />
figures enfin qui éclairent les lieux où elles<br />
paraissent. " Et il convient d'ajouter qu'elle<br />
Il est un événement historique auquel l'un<br />
et l'autre, la marquise et le confesseur, furent<br />
mêlés, qui mérite de nous arrêter quelques<br />
instants : il s'agit de la révocation de l'Edit de<br />
Nantes. Pour juger en toute impartialité cet<br />
acte de haute politique, il convient, croyonsnous,<br />
de nous dépouiller de nos idées actuelles<br />
sur la liberté des cultes et la liberté de conscience,<br />
d'envisager la question sous le même<br />
aspect que les contemporains.<br />
ouis XIV n'a point agi, dans cette circons-<br />
L tance, en dehors del'espritetdes tendances<br />
de son temps ; loin de là, il en a subi ''impulsion.<br />
Il a été l'interprète de l'opinion publique,<br />
représentée en très grande majorité par les<br />
catholiques. Qu'on ne s'avise pas d'invoquer<br />
un affaiblissement mental qui, dans ce cas, eût<br />
été bien précoce — puisqu'il n'avait que<br />
quarante-sept ans ! C'est dire que le monarque<br />
était dans toute la force de l'âge. Qu'il ait subi<br />
l'ascendant de M1 " de Maintenon, du Père de<br />
la Chaize, du chancelier Le Tellier, nul ne<br />
pense à y contredire ; mais ses conseillers ne<br />
subissaient-ils pas eux-mêmes l'influence de<br />
leur époque ?<br />
Mme de Sévigné écrivait, le 24 novembre<br />
1685 : " C'est la plus grande et la plus belle<br />
chose qui ait été imaginée et exécutée. " C'était,<br />
pour tout dire, le vœu général de la nation.<br />
Seul, peut-être, Louvois conseilla la violence.<br />
Le roi désirait toujours qu'on se bornât à<br />
exercer une contrainte modérée; mais M. de<br />
Louvois voulait emportër l'affaire et la menait<br />
militairement avec son despotisme et sa dureté<br />
naturelle.<br />
Certains, ont regardé le Père de La Chaize<br />
comme le principal auteur de ce qu'ils ont<br />
appelé la Persécution de France. C'était mal<br />
connaître le caractère de ce religieux. Nul<br />
n inclina davantage aux mesures de tolérance.<br />
Il s'éleva, notamment, contre l'exhumation des<br />
cadavres traînés sur la claie et jetés à la voirie,<br />
représentant fortement au roi toùt ce que cette<br />
action avait d'odieux et de barbare. Les protestants<br />
eux-mêmes reconnaissent générale-<br />
'ment 'la modération de celui qui, s'il fut leur<br />
adversaire déterminé, ne se montra pas au rang<br />
de leurs persécuteurs. Contentons-nous de<br />
produire une appréciation, une seule, mais elle<br />
est de poids. Le ministre protestant Jurieu,<br />
alors exilé, et dont les violences de langage<br />
n'ont jamais été surpassées, écrivait : " 11 semble<br />
que tout le fardeau (de la révocation) va retomber<br />
sur le Père de La Chaize. Mais, en<br />
vérité, il n|est pas plus coupable qu'un autre...<br />
Ce serait se tromper très fort que de s'imaginer<br />
que c'est lui oui a inspiré au roi le dessein de<br />
nous perdre. ' Voilà qui est décisif, semble-til<br />
! " D'où peut donc venir ce dessein ? " ajoute<br />
le protestant dont nous rapportons le texte ; et<br />
il affirme que le roi, dans toutes ses décisions<br />
à l'égard des réformés, n'a pris conseil que de<br />
lui-même.<br />
Autre particularité, qu'il importe de noter :<br />
après la mort de Louvois (1691), les rigueurs<br />
cessèrent de s'exercer contre les protestants ;<br />
Mme de Maintenon, le cardinal de Noailles<br />
et le Père de La Chaize passent pour avoir<br />
été, en grande partie, les artisans de ce changement.<br />
Le Père de La Chaize mourut dans la maison<br />
chargé, par Louis XIV, des premières démarches<br />
pour obtenir le consentement de<br />
M<br />
le Versailles (à un autel de la<br />
'ancienne chapelle de Versailles,<br />
me de Maintenon au mariage avec le monarque.<br />
Mœe de Maintenon céda d'autant plus<br />
aisément que son ambition était satisfaite bien<br />
au delà de ce qu'elle avait osé espérer.<br />
Le mariage fut célébré dans un oratoire<br />
particulier de V<br />
tribune de<br />
par où l'on passait pour aller à l'aile neuve),<br />
par l'archevêque de Paris, François Harlay<br />
de Champvallon, en présence du Père de<br />
La Chaize, qui dit la messe, de Bontemps,<br />
premier valet de chambre du roi, qui la servit,<br />
et de M. de Montchevreuil, ami intime de<br />
Mme de Maintenon.<br />
Les rapports entre la marquise et le confesseur<br />
étaient d'ailleurs, en apparence du moins,<br />
des plus corrects. Pas une fête ne se donnait à<br />
Saint-Cyr, sans qu'y assistât le Révérend Père.<br />
Lorsque Racine fit jouer Esther, le Confesseur<br />
du roi fut au nombre des invités*; il vint, à<br />
côté de Fénelon et de plusieurs autres prélats,<br />
applaudir à ce prélude d'Athalie.<br />
Que Mme professe des R. P. Jésuites de la rue Saint-<br />
Antoine, le 20 janvier 1709, l'année du terrible<br />
hiver. Il était dans sa quatre-vingt-cinquième<br />
année de son âge, la soixante-neuvième de son<br />
entrée dans l'ordre qu'il illustra.<br />
Il nous apparaît que, sans être un personnage<br />
de tout premier plan, il fit montre, néanmoins,<br />
d'une rare habileté, pour surmonter les<br />
obstacles sans nombre accumulés sous ses pas,<br />
pour avoir su naviguer entre des récifs si périlleux,<br />
comme la verve satirique de M<br />
de Maintenon détestât, au fond, le<br />
Père, l'hypothèse n'a rien d'invraisemblable;<br />
du moins elle agit avec lui avec la plus grandi<br />
circonspection. Comme elleledéclarait, dans une<br />
lettre à une de ses amies, "on peut bien dissimuler<br />
un peu pour rendre service à ses amis<br />
me de Montespan<br />
et l'antipathie, toute dissimulée fûï-elle,<br />
de Mme de Maintencn. L'homme qui sut,<br />
durant le tiers d'un siècle, maintenir d'une<br />
main ferme la feuille des bénéfices ecclésiastiques,<br />
qui se trouva si activement mêlé aux<br />
questions religieuses de son époque qui<br />
occupa une charge à la cour des plus délicates<br />
et des plus enviées, sans jamais mécontenter le<br />
monarque auquel l'attachaient ses fonctions,<br />
celui-là ne fut pas un personnage banal. f , propriété<br />
où il aimait à se rendre, aux portes ctj faubourg<br />
Saint-Antoine, et qui appartenait k l ordre dont<br />
il faisait partie, est devenue, par la suite, un<br />
cimetière, qui perpétuera son nom, alors qu'on<br />
aura depuis longtemps oublié quel poste éminentil<br />
a occupé, auprès d'un des monarques<br />
les plus difficiles à servir.<br />
1 Dr CABANES.
lltllllll DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIHHIIIIIIIIIIIIIXI'IIIIIUIIIIIIIIIIIIIIHIII £ lllllll lIlIMMUIIIIimimmilimilIMMItlMIUllMIIMIMMlllllllllllimilllllllllllil LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 ""Muni<br />
LES CONTES D'ACTION<br />
LE TROISIÈME ORTEIL DU PIED DROIT<br />
N sait que la vieille maison ries<br />
Manton est hantée. Dans toute la<br />
campagne environnante, et même<br />
dans la ville de Marshall, distante<br />
d'un mille, il n'y a pas une<br />
personne d'esprit impartial qui<br />
entretienne le moindre doute à cet égard ; 1 incrédulité<br />
ne subsiste plus que chez ces seuls<br />
entêtés qui seront appelés "toqués", dès que<br />
ce mot commode aura pénétré dans le cénacle<br />
de ÏAdvance de Marshall. 11 y a deux sortes de<br />
preuves que la maison est hantée : les rapports<br />
de témoins oculaires et désintéressés, la confirmation<br />
apportée par la maison elle-même. Les<br />
premières peuvent, à la rigueur, être négligées<br />
et annulées par les objections multiples que<br />
peut s'empresser de formuler un esprit ingénieux,<br />
mais des faits observables par tous sont<br />
solides et s'imposent à l'esprit.<br />
En premier lieu, la maison des Manton est<br />
inhabitée depuis plus de dix ans et, ainsi que<br />
ses dépendances, tombe peu à peu en ruines,<br />
circonstance qui peut difficilement échapper<br />
au bon sens. Une distance courte et déserte la<br />
sépare de la route de Marshall à Harriston.<br />
Elle s'élève dans un recoin où il y avait autrefois<br />
une ferme et qui est encore enlaidi par les vestiges<br />
d'une clôture délabrée et en partie recouverte<br />
de ronces, courant sur un sol pierreux et<br />
stérile qui, depuis longtemps, ignore la charrue.<br />
La maison elle-msmî est en assez bon état,<br />
bien que fâcheusement sah'e par les intempéries<br />
et qu'elle réclame instamment les soins<br />
du vitrier, la jeunesse du sexe mâle de la région<br />
ayant affirmé, à sa façon, la désapprobation<br />
qu elle porte aux demeures sans habitants. La<br />
maison est à deux étages, à peu près carrée,<br />
sa façade percée seulement d'une entrée flanquée<br />
de chaque côté d'une fenêtre clouée de planches,<br />
de bas en haut. Au-dessus, des fenêtres correspondantes,<br />
sans protection de planches, laissent<br />
entrer.la lumière et la pluie dans les chambres<br />
de I étage supérieur. Les mauvaises herbes<br />
poussent assez vigoureusement à l'entour et<br />
quelques grands arbres, mal orientés par rapport<br />
au vent, penchent tous dans la même<br />
direction et semblent concerter leur effort pour<br />
la fuite. Enfin, ainsi que l'humoriste de Marshall<br />
l'a expliqué dans les colonnes de l'Ad-<br />
vcnce, " la conclusion que la maison des Manton<br />
m HÉ<br />
par AMBROSE BIERCE<br />
Le récit nous conduit dans le monde de l'irréel èt du dramatique,<br />
en laissant à notre imagination le soin de donner une<br />
explication à la découverte que fit, un jour, M. King.<br />
est hantée est le seul résultat logique qu'offre<br />
l'examen des lieux ".<br />
Le fait que, dans cette habitation, M. Manton,<br />
une nuit d'il y a dix ans, jugea bon de se<br />
lever et d'égorger sa femme et ses deux jeunes<br />
enfants, pour se rendre aussitôt après dans une<br />
autre partie du pays, a, sans aucun doute,<br />
contribué à diriger l'attention générale sur les<br />
dispositions de l'endroit pour les phénomènes<br />
surnaturels.<br />
. C'est devant cette maison, qu'un soir d'été,<br />
une charrette avec quatre hommes, s'arrêta.<br />
Trois d'entre eux descendirent rapidement et<br />
celui qui conduisait, attacha l'attelage au seul<br />
poteau qui demeurât de l'ancienne clôture.<br />
Le quatrième resta assis dans la voiture.<br />
— Venez, dit un de ses compagnons, allant<br />
à lui, tandis que les autres s'éloignaient dans la<br />
direction de la maison. C'est ici.<br />
L'homme interpellé ne bougea pas.<br />
— Par Dieu, dit-il rudement, ceci est une<br />
plaisanterie et il me semble que vous en êtes.<br />
— C'est possible, dit l'autre en le regardant<br />
en plein visage, et sur un ton qui ressemblait<br />
assez à celui du mépris. Souvenez-vous, cependant,<br />
que le choix du heu a été, avec votre<br />
propre assentiment, laissé à 1 autre partie.<br />
Evidemment, si vous avez peur des fantômes.<br />
— Je n'ai peur de rien, interrompit l'homme<br />
avec un autre grognement.<br />
Et il sauta à terre. Ces deux hommes rejoignirent<br />
alors les autres àla porte, que l'un d'eux<br />
avait déjà ouverte avec quelques difficultés : la<br />
serrure et les gonds étaient rouillés. Ils<br />
ei3rtr$S*nt tous. A l'intérieur, il faisait noir, mais<br />
l'homme qui avait ouvert la serrure, sortit une<br />
chandelle, des allumettes, et fit de la lumière.<br />
Puis il ouvrit la serrure de la porte qu'ils<br />
J<br />
avaient à leur droite, alors qu'ils se tenaient<br />
tous dans le couloir. Ils entrèrent dans une<br />
grande pièce carrée que la chandelle n'éclaira<br />
que faiblement. Le plancher avait un épais<br />
tapis de poussière qui étouffait en partie<br />
leurs pas. Aux angles des murs, des toiles<br />
d'araignées pendaient comme des morceaux<br />
de dentelle déchirée et ondulaient aux souffles<br />
de l'air. La pièce avait deux fenêtres à<br />
guillotine, à travers lesquelles on ne pouvait<br />
voir que la face intérieure et rugueuse des<br />
planches, à quelques centimètres des vitres. Il<br />
n'y avait ni cheminée ni meubles ; il n'y avait<br />
rien. Avec les toiles d'araigi',ées et la poussière,<br />
les quatre hommes étaient, dans cet endroit, les<br />
seules choses qui ne fissent pas partie de la<br />
construction.<br />
Leur mine était étrange à la lumière jaune de<br />
la bougie. Celui qui était descendu de voiture<br />
avec tant de mauvaise volonté, cffrait un spectacle<br />
curieux, sensationnel même. C'était un<br />
homme entre deux âges, de forte corpulence ;<br />
il avait la poitrine et les épaules larges. A<br />
^regarder son corps, on aurait dit qu'il avait la<br />
force d'un géant ; à ses traits, qu'il devait s'en<br />
servir comme un gçant. 11 était rasé, ses cheveux<br />
étaient assez crépus et gris. Son front,<br />
bas, était creusé de rides hoiizontales ; audessus<br />
du nez, ces lignes devenaient verticales.<br />
Les gros sourcils noirs suivaient la direction des<br />
rides, mais se retroussaient soudain vers le<br />
haut à l'endroit où ils allaient se rencontrer.<br />
Profondément enfoncés sous les sourcils, les<br />
yeux, d
Itiiumti LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 iniinnîinùiiraiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiîiiliiniiiiiiniiî tiinitiiiiiiiiiilj ■••mu 7 lTuiiiii'iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHHiHiiiHiitiMiirti»MiMiiiiMiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ""«'«r<br />
L'homme était SUT un genou, le dos vers l'angle du mur, les épaules élevées au niveau des oreilles, les mains sur la face, les paumes à l'extérieur, les doigts allongés et recourbés cojnme des griffes.<br />
soudain, plongeant tout dans une profonde<br />
obscurité. Cela pouvait venir d'un courant<br />
d'air de la porte ouverte ; quelle qu'en fût la<br />
cause, l'effet fut surprenant.<br />
— Messieurs, dit une voix qui semblacurieusement<br />
étrangère dans ce nouvel état de choses<br />
affectant le rapport des sens entre eux, messieurs,<br />
vous ne bougerez pas avant d'avoir<br />
entendu se fermer la porte de l'extérieur.<br />
Un bruit de pas suivit, puis la porte intérieure<br />
se ferma. Finalement, celle de l'extérieur<br />
retomba âvêc une secousse qui ébranla<br />
l'édifice entier.<br />
Quelques minutes plus tard, le petit garçon<br />
d'un fermier, attardé sur la route, rencontra<br />
une charrette menée à une allure vertigineuse<br />
vers la ville de Marshall. Il déclara que. derrière<br />
les deux formes assises sur le devant se<br />
tenait une troisième, debout, les mains sur les<br />
épaules courbées des autres. Ces derniers<br />
paraissaient faire de vains efforts pour se libérer<br />
de cette étreinte. Cette troisième silhouette,<br />
différente des autres, était vêtue de blanc, et<br />
avait dû, à coup sûr, faire irruption dans la<br />
charrette quand elle était passée devant la<br />
maison hantée. Comme le gamin pouvait se<br />
flatter d'avoir déjà subi une épreuve considérable<br />
en matière de questions surnaturelles, ses<br />
dires obtinrent la créance qui est légitimement<br />
due au témoignage d un expert. L histoire<br />
(avec les événements qui survinrent le lendemain)<br />
parut dans l'Advance, avec quelques<br />
légers embellissements littéraires et une allusion<br />
finale au fait que les messieurs en question<br />
auraient le loisir de se servir des colonnes du<br />
journal, pour y donner la version de leur aventure<br />
nocturne. Mais cette faveur ne fut revendiquée<br />
par personne.<br />
L<br />
' * * *<br />
ES circonstances qui avaient causé ce duel<br />
dans l'obscurité étaient assez simples.<br />
Un soir, trois jeunes hommes de la ville<br />
de Marshall étaient assis dans un coin tranquille<br />
du vestibule de l'hôtel, fumant et tenant<br />
des propos susceptibles d'intéresser trois<br />
jeunes gens instruits d'un village du'Sud. Ils<br />
s'appelaient : King, Sancher et Rosser. Non<br />
loin d'eux, à portée de leurs voix, mais sans se<br />
mêler à la conversation, un quatrième individu<br />
était assis. Il était inconnu des autres, qui<br />
savaient seulement qu'en arrivant par diligence,<br />
cet après-midi-là, il avait inscrit sur le<br />
registre de l'hôtel ce nom : Robert Grossmith.<br />
On ne l'avait vu parler à personne, sauf au<br />
comptable de l'hôtel. Il semblait vraiment se<br />
complaire en sa propre compagnie ou, ainsi que<br />
la rédaction de l'Advance l'exprima dans la<br />
suite, " s'adonner grossièrement à de mauvaises<br />
fréquentations ".Il faut dire, cependant,<br />
pour la défense de l'étranger, que la rédaction<br />
était, elle, d'une disposition par trop joviale<br />
pour juger, équitablement un homme d'un<br />
.tempérâmes» différent, et qu'elle avait, de plus,<br />
essuyé une légère rebuffade en tentant de<br />
1' interviewer ".<br />
— Je déteste toute espèce de difformité chez<br />
une femme, dit King, qu'elle soit naturelle ou<br />
accidentelle. Ma théorie est que toute tare physique<br />
correspond à une tare morale.<br />
— J'en déduis donc, dit'Rosser gravement,<br />
qu'une dame à qui l'avantage moral d'un nez<br />
ferait défaut, trouverait pour devenir Mrs King<br />
la partie difficile.<br />
—• On peut évidemment l'interpréter ainsi,<br />
fut-il répondu ; mais, sérieusement, j'ai, une<br />
fois, jeté par-dessus bord une charmante fille<br />
parce que j'avais appris, tout à fait par hasard,<br />
qu'elle avait subi l'amputation d'un orteil. Ma<br />
conduite fut brutale, si vous voulez, mais si<br />
j'avais épousé cette fille, nous aurions été<br />
malheureux, tous les deux, toute notre vie.<br />
— Tandis que, dit Sancher avec un léger<br />
rire, en épousant un homme avec des vues plus<br />
larges,elle s'est envolée, la gorge coupée en deux.<br />
— Ah ! vous avez à qui je fais allusion. Oui,<br />
elle épousa Manton, mais, quant à sa largeur de<br />
vue, je ne suis pas du tout sûr qu'il lui ait<br />
coupé la gorge parce qu'il avait découvert qu'il<br />
lui manquait cette chose précieuse chez une<br />
femme : le troisième orteil du pied droit.<br />
— Regardez donc cet homme ! dit Rosser<br />
à voix basse, les yeux fixés sur l'étranger.<br />
Celui-ci écoutait manifestement la conversation<br />
avec la plus vive attention.<br />
— Sacré toupet ! murmura King. Que<br />
faut-il faire ?<br />
— C'est bien simple, répliqua Rosser en se<br />
levant. Monsieur, reprit-il, en s'adressant à<br />
l'étranger, je crois qu'il vaudrait mieux que<br />
vous emportiez votre chaise à l'autre bout de<br />
la véranda. La présence d'hommes bien élevés<br />
est évidemment pour vous quelque chose de<br />
nouveau.<br />
L'homme bondit sur ses pieds et s'avança,<br />
les poings crispés, le visage pâle de rage. Tous<br />
étaient maintenant debout. Sancher se plaça<br />
entre les adversaires.<br />
— Vous êtes emporté et injuste, dit-il à<br />
Rosser ; ce monsieur n'a rien fait pour mériter<br />
ce langage.<br />
Mais Rosser ne voulut pas retirer un seul<br />
mot. Suivant la coutume du pays et l'époque,<br />
il ne pouvait y avoir qu'une seule issue à la<br />
querelle.<br />
—• Je réclame la satisfaction due à un<br />
homme du monde, dit l'étranger qur s'était<br />
calmé. Je ne connais personne dans cet endroit<br />
— et s'inclinant vers Sancher—peut-être, vous,<br />
monsieur, serez-vous assez aimable pour me<br />
seconder dans cette affaire.<br />
Sancher accepta cette mission quelque peu<br />
à contre-cœur, il faut l'avouer, car ni l'aspect<br />
ni les manières de l'homme ne lui revenaient.<br />
King qui, durant la conversait»*, «'avait<br />
pas quitté l'étranger des yeux et n'avait pas<br />
ouvert la bouche, consentit, d'un signe de tête,<br />
à seconder Rosser ; la conclusion à tout cela<br />
fut que, les intéressés s'étant retirés, une rencontre<br />
fut décidée pour le soir suivant. Les<br />
conditions de la rencontre ont déjà été exposées.<br />
Le duel au poignard dans l'obscurité a été, à<br />
une époque, une caractéristique de la vie du<br />
Sud-Ouest, plus courante qu'elle n'a chance<br />
de le redevenir. Le vernis de chevalerie recouvrant<br />
la brutalité fondamentale qui présidait<br />
à ces rencontres était bien mince : nous allons<br />
voir comment.<br />
D<br />
-o "Jo -&'<br />
ANS le feu d'un midi estival, la vieille maison<br />
des Manton manquait quelque peu<br />
à ses traditions. Elle était alors bien de cé<br />
monde bien terrestre. Lè soleil la flattait chaudement,<br />
affectueusement, avec un évident<br />
mépris pour sa.réputation. Le gazon qui vernissait<br />
l'étendue de sa façade, semblait pousser<br />
non pas régulièrement, mais avec une joyeuse<br />
et naturelle exubérance.<br />
Tel était l'aspect sous lequel l'endroit se présenta<br />
au shénff Adams et à deux autres<br />
hommes venus de Marshall pour instrumenter.<br />
Un de ces hommes étaient M. King, shériff -<br />
adjoint. L'autre, qui se nommait Brower, était<br />
le frère de feu Mrs Manton. En vertu d'une<br />
loi bienfaisante de l'Etat, relative à toute propriété<br />
qui a été, pendant une certaine période,<br />
abandonnée par le propriétaire dont la résidence<br />
actuelle ne peut être précisée, c'était au<br />
shérifPqu'incombait la garde légale de la maison<br />
Manton et de ses dépendances. La présente<br />
visite était la simple conséquence d'un arrêt<br />
de tribunal autorisant M. Brower à revendiquer<br />
la propriété entant qu'héritier de sa'sœur.Par<br />
une simple coïncidence, là visite eut lieu le<br />
jour qui suivit' la nuit où M. King, l'adjoint,<br />
avait ouvert la porte et fait jouer la serrure<br />
pour un motif très différent.<br />
Après avoir ouvert négligemment la porte de<br />
la façade et avoir constaté, à sa grande surprise,<br />
qu'elle n'était pas fermée à clef, le shériff eut<br />
la stupéfaction de voir, pêle-mêle, sur le plancher<br />
du couloir, un tas de vêtements d'hommes.<br />
A l'examen, il se composait de deux chapeaux et<br />
du même nombre d'habits, de gilets et de foulards,<br />
le tout en excellent état, mais seulement<br />
un peu souillé, par la poussière qui les entourait.<br />
M. Brower fut tout aussi étonné, mais<br />
l'agitation de M. King fut indicible. Prenant<br />
un vif et nouvel intérêt dans ses propres gestes,<br />
le shériff tourna une poignée et poussa une<br />
porte sur la droite. Ils entrèrent tous les trois.<br />
La pièce était apparemment vide. Non. Leurs<br />
yeux s'habituèrent à la pénombre et finirent<br />
par distinguer- quelque chose dans l'angle le<br />
plus éloigné. C'était un corps humain, celui<br />
d'un' homme accroupi contre le coin du mur.<br />
Quelque chose dans son attitude cloua les visiteurs<br />
sur le seuil de la porte. La silhouette se<br />
précisa peu à peu. L'homme était sur un<br />
genou, le dos vers l'angle du mur, les épaules<br />
élevées au niveau des oreilles, les mains sur la<br />
face, les paumes à l'extérieur, les doigts allongés<br />
et recourbés comme des griffes ; la tête livide,<br />
renversée en arrière sur le cou contracté, portait<br />
une- expression de frayeur indicible, là<br />
bouche entr'ouverte, les yeux incroyablement<br />
dilatés. Il était mort, déjà rigide. Pourtant,<br />
à l'exception d'un poignard qui était de toute<br />
évidence tombé de sa propre main, il n'y avait<br />
pas d'autre objet dans la pièce. Dans la poussière<br />
épaisse qui couvrait le plancher, il y avait<br />
des traces confuses de pas, auprès de la porte et<br />
le l«ng du mur contre lequel elle s'ouvrait. Au<br />
long des autres murs, passant devant les fenêtres<br />
masquées de planches, on retrouvait la trace<br />
laissée par l'homme pour atteindre son coin.<br />
Brower, blême d'agitation, plongea fixement<br />
son regard dans le visage décomposé :<br />
— Grand Dieu, s'écria-t-il tout à coup,<br />
c'est Manton !<br />
L'homme n'avait pas bougé une seule fois<br />
du coin où il avait pris position. Son attitude<br />
n'était m celle de l'attaque ni celle de la défense.<br />
Il-avait laissé tomber son arme ; il avait sans<br />
aucun doute succombé de frayeur à la simple<br />
vue de quelque chose : toutes ces circonstances,<br />
l'esprit troublé de M. King ne pouvait<br />
entièrement les saisir.<br />
- Dans la poussière des ans dont l'épais tapis<br />
recouvrait le sol, allant de la porte par où ils<br />
étaient entrés en droite ligne à travers la pièce,<br />
jusqu'à une distance d'un mètre du cadavre<br />
recroquevillé de Manton, on voyait des empreintes<br />
de pieds sur trois lignes parallèles,<br />
des marques légères, mais précises, de pieds<br />
nus : à l'extérieur, celles de petits enfants ; au<br />
milieu, celles d'u- e femme. Arrivées au point<br />
où elles s'arrêtaLnt, elles ne revenaient pas en<br />
arrière ; elles étaient toutes dirigées dans une<br />
seule direction.Brower.qui les avait remarquées<br />
au même moment, s'était penché en avant dans<br />
une attitude d'hébétement, horriblement pâle.<br />
—■ Regardez donc, dit-il, pointant des deux<br />
mains vers la marque du pied droit de la<br />
femme, à l'endroit où elle s'était apparemment<br />
arrêtée. Le troisième orteil manque ! C'est<br />
Gertrude !<br />
Gertrude était feu Mrs Manton, la sœur de<br />
M. Brower. .<br />
AMBROSE BIERCE.<br />
| Traduit de l'anglais par M.Llona et J.Porel.
IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ MiiiiiiiiiiimUMniiuiiiiimiiimiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiin»titiiit>iiiiHiiiiiiii 8 iiiiiuiiiiiiiiiiMiii iimmiiiiiiitiiriiiiiiiiiiiiiiintiittiiiiiiiitiiiitdniniiiiiitni POUR L F 5<br />
NAPOLÊON.CËTAVT UM<br />
TTVNVAJ LLEUP\ IL P/\bt>/\VT DES<br />
NU*TS SUR LES LWRES A LA<br />
LUEUR D'UNE CHAMDELLE LT<br />
KILOMETRES POUR RENDRE<br />
CEUX qu-oN. LUI AVAIT SAPRVbTl % .<br />
C'EST MALHEUREUX 1 .<br />
JE ttE DEMANDE CE QUE<br />
NAPOLEON AURA\T FAVT<br />
S'IL AVAIT ÉTÉ DANS UHE<br />
FAILLE COnnE LA n\ENNE«Hj=<br />
_ C—3 \<br />
DONNE-MOI CETTE<br />
HACHE M TU TE SLÊST<br />
SERAIS! RENTRE TOUT<br />
MERCI ! MON<br />
PETIT J31COT!<br />
ICOT, ppésident m ciu<br />
FEUT B£F£NIR £MP£REUR<br />
r ET VO\LA».<br />
ON PREND<br />
PLA\S\R JC\,<br />
A ENTRAVER<br />
MA.<br />
j^ARRJERE V.<br />
OH»riAlS<br />
DE R\£N,<br />
MAPAME !<br />
CE UVRE EST<br />
A VOUS 11<br />
Copyright par Dimanche-Illustré, Chicago Tribune.<br />
no.<br />
( OH COîNTE MEME<br />
QU'UN JOUR,EU CORSE,<br />
AYANT VU UNE VIEILLE. V VOUDRAI<br />
„ PAUVRESSE QUI M'AVAIT 1<br />
4pAS DE VO\b POUR SE CHWJT :<br />
'AUSSI JE<br />
DEVEN\P\<br />
FER ,\L PRIT LA HACHE ET EMPEREUR*»<br />
LUI E.N COUPA "Tout UNE<br />
PROV\S\ON ! VOILA COMMENT<br />
IL EST DEVENU EMPEREUR^'<br />
m ï!'"(Ctr,<br />
JE -PEUX TOUJOURS<br />
ALLER FENDRE<br />
DU &OLSI ..._<br />
y^YYt VVVVj<br />
TT<br />
I<br />
7AH*. AH* NAPOLEON<br />
FA\SA\T DES KILOMÈTRES<br />
\ POUR RENDRE LES LN/RES<br />
PRÊTES'. *. EN VOKIOUI<br />
NE NOUS APPAR-<br />
TIENNENT PAS?<br />
C'EST LOURD! MA\S<br />
QUE NE FER W-OH PASJ<br />
POUR DEVENIR EMPEREUR<br />
ÎÎ!L<br />
JE FA\S MA\S EH ^ON TtnPb,<br />
ConnE H^OLÊOTH,]IL H"y AVAH PAS D'ÈVBC-<br />
J'ÈTUD\E M§ TRICITE! EN ATTENDAIT,<br />
A LA LUEUR ÉTEINS CELA TOUT DE<br />
DE Lf\ fcl SUITE.» TU VAS METTRE<br />
|cHAt\DEUUEJ^LE FEU AU çREHiER*<br />
-—Jâ<br />
m<br />
NAPOLEON AVAIT<br />
FENDU LE £>01S D'UNE<br />
VIEILLE FEMME ET CE:<br />
POUR ÇA QU'IL EST. DEVENU<br />
EMPEREUR | DIT/t-<br />
... JE VVMS FAIRE<br />
COHME LUI ET LES<br />
RENDRE A LEURS<br />
PROPR,\iTA\RES \<br />
hA\S ENFVN.CET ENFANT<br />
EST FOU!? IL A RENDU TOUS<br />
V^Jr^Es» MAINTENANT<br />
LA e>lg>UPTHE.qt)F £bT >-« ALORS,<br />
VIDE W /f C'EST TRISTE?<br />
S» JAMAIS JE<br />
DEVIENS EMPE'<br />
REUrVDANStW<br />
nA\SON CONNE<br />
£ CELLE rCÏ* rt<br />
LES SITUATIONS COMW|ERCIALES : Comptable -<br />
LES Ul I UH I lUIig sont accessibles à tous en suivant les cours
ENFANTS """"""""""" iiiiiiiiiiiiuni iiiiiiiiiiintiii § ■■iiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiHtii ini nu liiiiiiiiiiiiiiiniiuiiiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
DOLLV ,JE 5 0» S<br />
(TRÈTS HPUREUV<br />
DEPUIS QUE<br />
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DÏMÀNCHE-ILLUSTRÉ<br />
IIIflIIIIIHIIIIItlHIIIIlIIlKUII<br />
JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />
Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur<br />
permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />
qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt<br />
général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un délai<br />
assez long peut s'écouler entre les demandes et les réponses.<br />
D'où vient le nom de liard, donné à cette<br />
ancienne monnaie et auquel on fait encore<br />
souvent allusion ?<br />
[ÉNAGE dérive le nom de'liard, ancienne<br />
monnaie de cuivre valant un quart de<br />
sol, du grec miliareton, petite monnaie<br />
que Constantin substitua aux anciens deniers.<br />
Selon M. Clérac, le liard serait le commencement<br />
de ces mots li ardi, parce qu on aurait<br />
inventé les liards sous Philippe le Hardi. Il<br />
semble plus probable que le mot liard vienne<br />
de la famille des Liard de Crémieu, en Dauphiné,<br />
où le dauphin de Viennois battait<br />
monnaie. Ce fut en 1430 que Gigue Liard,<br />
maître des monnaies, résidant à Crémieu,<br />
frappa les premiers liards, qui n'eurent d'abord<br />
cours que dans le Dauphiné, mais le roi<br />
Louis XI les rendit communs par tout le<br />
royaume, et leur conserva ce nom.<br />
9> 9j 9:<br />
Quelle est l'origine de l'expression : il<br />
n'est pas utile de le crier sur les toits ?<br />
C<br />
ETTE locution a son origine dans une<br />
expression de l'Evangile : " Ce qui vous<br />
a été dit à l'oreille, publiez-le sur les<br />
toits ", expression qui, d'ailleurs, devait être<br />
employée aux temps anciens dans les pays<br />
orientaux. Les hommes ont toujours su se faire<br />
des logements proportionnés à leurs besoins,<br />
relativement à leurs mœurs, au temps où ils<br />
ont vécu et au climat qu'ils ont habité. En<br />
Egypte, les toits des maisons étaient en terrasses.<br />
On s'y promenait, on s'y couchait souvent,<br />
on y montait dans les grandes alarmes. De là,<br />
la loi de Moïse, qui ordonnait de faire tout<br />
autour un mur d'appui, de peur que quelqu'un<br />
ne se tuât en tombant. Chaque maison était<br />
donc comme une grande tribune toute dressée<br />
pour qui voulait se faire entendre de loin.<br />
Ainsi s'explique l'expression qui est venue<br />
jusqu à nous.<br />
A & 9,<br />
Ce que l'on entend par rationalisation et<br />
normalisation ?<br />
R<br />
ATIONALISATION et normalisation sont des<br />
termes nouveaux qui ont besoin d'une<br />
définition précise. Elle peut être ainsi éta-<br />
blie : la rationalisation consiste en l'emploi des<br />
mesures tendant à l'aménagement rationnel de<br />
la production et des échanges et à la suppression<br />
des gaspillages. La normalisation, el^e, a un<br />
terrain d'application plus limitée; elle est constituée<br />
par l'application de l'art de détruire les<br />
choses irréguhères, contraires aux règles et au<br />
bon sens, et de les simplifier dans l'intérêt général<br />
de la production, de la distribution et du bienêtre<br />
de tous ". Ainsi comprise, la normalisation<br />
facilite le machinisme et la production en série.<br />
* S ft<br />
Devant quelles juridictions on peut<br />
demander l'assistance judiciaire et cam-<br />
msnt elle s'obtient ?<br />
L<br />
'ASSISTANCE JUDICIAIRE, aux termes de<br />
l'article 1 er, paragraphe 2, de la loi du<br />
10 juillet <strong>19</strong>01, est applicable : 1° à tous<br />
les.litiges portés devant les tribunaux civils, les<br />
juges des référés, la chambre du conseil, les<br />
tribunaux de commerce, les juges de paix, les<br />
cours d'appel, la cour de cassation, les conseils<br />
de préfecture, le conseil d'Etat, le tribunal des<br />
conflits, et aux parties civiles devant les juridictions<br />
d'instruction et de répression ; 2° en<br />
dehors de tout litige, aux actes de juridiction<br />
gracieuse et aux actes conservatoires ; en outre,<br />
elle peut également, aux termes de l'article 40,<br />
paragraphe 6, de la loi du 27 mars <strong>19</strong>07, être<br />
accordée devant le conseil des prud'hommes<br />
dans les mêmes formes et conditions que<br />
devant les justices de paix.<br />
Toute personne qui réclame l'assistance<br />
judiciaire doit adresser sa demande, écrite sur<br />
papier libre ou verbale, au procureur de la<br />
République du tribunal de son domicile ; elle<br />
peut également la faire au maire de son domicile<br />
qui la transmet au procureur de la République.<br />
A sa demande d'assistance, l'indigent<br />
doit joindre : 1° un extrait du rôle de ses contributions<br />
ou un certificat du percepteur de son<br />
domicile constatant qu il n'est pas imposé ;<br />
2° une déclaration attestant qu'il est, à cause<br />
de l'insuffisance de ses ressources, dans l'impossibilité<br />
d'exercer ses droits en justice et contenant<br />
l'énumération détaillée de ses moyens<br />
iiUHUUiiniiuniiiiiii.ïtïttitinitïiiimiiiiiiHiiif- 1Q nniniiiiiiiiiiiniiiiiiniiiiniiiiiiiiiiiuiiiiiiiuiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiniiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28
LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 IIIIItllIllIlllllttlMllllIltlIlIlItlIlIIIIIIIllllllIttlIllItllIlllllUIIIlIllllllllIIlItlIllIllIll 11 IIMIIllIlllllIMIIIIIMlinillllllllllllIIIIHIIlllIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIlIltllI DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />
PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />
POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />
LARREY<br />
HIRURGIFN en chef de la Grande Armée,<br />
Larrey honora grandement, et la chi-<br />
C rurgie militaire à laquelle il donna une<br />
impulsion nouvelle, et la science à laquelle il<br />
fit réaliser de remarquables progrès.<br />
Dominique-Jean Larrey était né à Baudéan,<br />
près de Bagnères-de-Bigorre, le 8 juillet 1766.<br />
Dès l'âge de treize ans, il apprit la médecine et<br />
la chirurgie à Toulouse, sous la direction de<br />
son oncle, le docteur Alexis Larrey, originaire,<br />
comme lui, de Baudéan, et qui succéda à son<br />
maître Bonnet comme chirurgien en chef de<br />
l'hôpital général de Toulouse et directeur de<br />
l'Ecole de Médecine de cette ville.<br />
En 1787, Dominique Larrey vint à Paris<br />
et obtint, à la suite d'un concours, de s'embarquer<br />
sur la frégate La Vigilante comme chirurgien<br />
de bord. De<br />
retour en France, il<br />
suivit les cours de<br />
Desault et deSabatier,<br />
et fut nommé<br />
aide-major à l'armée<br />
du Rhin. Ce<br />
fut le début d'une<br />
longue carrière,<br />
consacrée à prodiguer<br />
des soins aux<br />
blessés sur les<br />
champs de bataille,<br />
quel que fût le dan-<br />
LARREY<br />
ger auquel il était<br />
exposé lui-même, et<br />
qui ne prit fin qu'à<br />
Waterloo. Dès le premier combat auquel il lui<br />
fut donné d'assister, Larrey fut frappé de la<br />
lenteur avec laquelle les blessés étaient évacués;<br />
il imagina les ambulances volantes qui le rendirent<br />
aussitôt célèbre.<br />
Dès la campagne de Syrie, son inlassable<br />
activité, sa bonté, l'impression de confiance<br />
qui émanait de sa personne le firent surnommer<br />
la Providence du Soldat, et ce surnom<br />
ne l'abandonna plus.<br />
Ce fut Larrey qui créa la chirurgie de campagne,<br />
qui fut pratiquée pendant tout le<br />
XIX E siècle. Il simplifia les pansements par<br />
l'emploi de }inge fenêtré, découvrit les attelles,<br />
puis mit au point des méthodes de consolidation<br />
des fractures, et des méthodes d'amputation<br />
qui, en ces temps où les solutions antiseptiques<br />
étaient inconnues, sauvèrent la vie<br />
à plus d'un blessé.<br />
Larrey était totalement dépourvu d'ambition;<br />
ses nombreuses publications scientifiques portent<br />
l'empreinte de sa franchise, de la naïveté<br />
de son caractère, et de la netteté avec laquelle<br />
il voyait, pansait, opérait. Elles ne sont, d'ailleurs,<br />
pas toutes chirurgicales ; on a également<br />
de lui des relations de voyages et de campagnes<br />
qui ne sont nullement déplacées, la<br />
bravoure de leur auteur ayant été l'égale de<br />
celle des soldats les plus fameux de la grande<br />
épopée.<br />
Il mourut à Lyon le 1 er août 1842. Napoléon<br />
I er l'avait fait baron. Il laissait un fils qui<br />
fut comme lui chirurgien militaire et qui<br />
pansa, sous ses ordres, ses premiers blessés, en<br />
juillet 1830.<br />
Dominique Larrey a trois statues, dont une<br />
au Val-de-Grâce, œuvre de David.<br />
* ft *<br />
E<br />
TRISTAN DA-CUNHA<br />
N 1506, le navigateur portugais Tristan<br />
da Cunha découvrit dans l'Atlantique<br />
méridional, par 37° 6' latitude Sud et<br />
14° 23 longitude Ouest, un groupe d'îles se<br />
composant de deux rochers inhabitables :<br />
><br />
Inaccessible et Wightingale, et d'une masse volcanique<br />
plus grande, ayant 116 kilomètres<br />
carrés de superficie et 35 kilomètres de pourtour,<br />
à laquelle est resté son nom.<br />
L'île Tristan da-Cunha présente des pentes<br />
abnptes, ne laissant de plage qu'au Nord-<br />
Oueit ; le pic central atteint 2.537 mètres. un<br />
petit lac dort au fond de l'ancien cratère.<br />
Malgré son aspect désolé, elle offre à la culture<br />
(surtou pommes de terre) des superficies assez<br />
fertiles sur les emplacements débroussaillés.<br />
Aussi k population, qui se compose_ encore<br />
pour uie partie de descendants d'anciens<br />
naufragé^ n'y est-elle pas dénuée de ressources.<br />
Ule comprend environ une centaine<br />
d'âmes.<br />
Le troupeau comprend des bœufs et des<br />
moutons ; 1 faune se compose principalement<br />
de chats salages, de chèvres, de phoques et<br />
d oiseaux er.<br />
Dépendant pominalement de la Grande-<br />
Bretagne, l'îleTristan ou Tristao da-Cunha<br />
se trouve sur l^jgne directe du Cap au rio de<br />
la Plata, à 2.845-jlomètres du Cap et 4.000 de<br />
la Plata.<br />
COMMENT, A PARIS, ON PEUT SE PREPARER, GRATUITEMENT,<br />
A 40 PROFESSIONS DIFFÉRENTES DANS LES ATELIERS-ÉCOLES<br />
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE<br />
C<br />
Dans notre visite des atelier s-écoles créés par la Chambre de Commerce de Paris, nous<br />
avons, jusqu'à maintenant, vu travailler des employées et des commis de magasin : Vendeuses<br />
étalagistes, vendeurs de l'alimentation, de la quincaillerie et des diverses branches<br />
du vêtement. Dans ce cinquième article, nous allons commencer la visite des ateliersécoles<br />
d'une autre catégorie, ceux qui forment des ouvriers ou des ouvrières de corporations<br />
extrêmement diverses, depuis la brodeuse d'or jusqu'au forgeron, en passant par<br />
plus de trente-cinq spécialités différentes.<br />
EST dans de vieux bâtimentspittoresques,<br />
anciens communs du célèbre couvent<br />
aristocratique " les Oiseaux ", 72, rue de<br />
Babylone (7 e ), que sont installés les divers services<br />
de la " Maison de l'Aiguille ".<br />
Dans ces vastes communs, dont certaines<br />
parties sont de simples baraquements à la charpente<br />
apparente, mais dans lesquels l'air et la<br />
lumière entrent à profusion, plus de deux<br />
cent soixante-dix élèves font l'apprentissage<br />
des professions de la couture, coupe, lingerie,<br />
broderie fine, broderie sur métier, mode, fourrure,<br />
repassage, apprêtage, teinture et nettoyage.<br />
En outre, l'enseignement ménager,<br />
donné sous une forme pratique, est obligatoire<br />
pour toutes les élèves. Il est destiné à donner<br />
à ces futures ouvrières les connaissances pratiques<br />
nécessaires pour faire d'elles des femmes<br />
complètes, ajoutant à la connaissance d'un<br />
bon métier qu'elles aimeront, toutes les notions<br />
qui leur permettront de bien tenir leur<br />
maison.<br />
L'Ecole est ouverte aux jeunes filles de treize<br />
à seize ans. Et elle reçoit des élèves à toute<br />
époque de l'année; toutefois la rentrée normale<br />
est fixée au 1 er septembre. La demande<br />
d'inscription doit être accompagnée d'un livret<br />
d'apprentie délivré gratuitement par la mairie<br />
du lieu de résidence des parents, et d'un certificat<br />
de bonne conduite délivré par la directrice<br />
de l'école que l'enfant vient de quitter.<br />
Comme dans les autres ateliers-écoles, l'enseignement<br />
est gratuit. La seule dépense<br />
demandée aux.- parents, en dehors de l'achat<br />
d'une blouse de travail, est le versement d'un<br />
droit annuel de 50 francs pour les élèves des<br />
cours de repassage et d'apprêtage, et de 100 fr.<br />
pour les autres professions. Ce droit est destiné<br />
à rembourser les frais d'outillage et de<br />
bien la semaine anglaise le samedi après-midi.<br />
Comme dans les autres ateliers-écoles,<br />
renseignement général, destiné à compléter<br />
1 instruction acquise à l'école primaire, est<br />
donné en vue de confirmer les connaissances<br />
acquises en les appliquant aux besoins de la<br />
future profession.<br />
De même, 1 enseignement du dessin est<br />
orienté vers une utilisation professionnelle.<br />
L'éducation physique corrige les insuffisances<br />
corporelles des jeunes élèves et s'efforce de<br />
leur donner le goût d'un entraînement continu,<br />
qui les prémunira contre les déformations<br />
résultant des fatigues professionnelles : dos<br />
voûté, cage thoracique insuffisamment développée,<br />
etc.<br />
Le stage que font les élèves dans chacun des<br />
ateliers de couture, lingerie, broderie, mode,<br />
dure six semaines. Les élèves sont spécialisées<br />
ensuite; celles qui veulent se cantonner dans<br />
les métiers 'de la fourrure, de l'apprêt et du<br />
repassage ne sont pas astreintes à ces stages<br />
d'orientation.<br />
Cette école,pleine de vie et d'animation, est<br />
dirigée par une femme pleine de l'esprit pédagogique<br />
le plus moderne, doublé de la plus<br />
ferme autorité, M me Walbert. Elle est entourée<br />
d'une pléiade de professeurs ayant pratiqué<br />
eux-mêmes, pendant fort longtemps, les professions<br />
qu'ils enseignent aujourd'hui.<br />
Et, partout, même méthode ; l'élève possède<br />
le " dossier " du travail qu'elle exécute :<br />
explications du professeur, croquis par l'élève<br />
et pièce exécutée, quand ses dimensions permettent<br />
le placement dans un dossier. Tous<br />
les ateliers sont pourvus de-l'outillage le plus<br />
moderne : machines à coudre électriques,<br />
machine à presser à vapeur d'eau, machine<br />
électrique à surjeter pour la fourrure, etc.<br />
UN DES ATELIERS DE COUTURE DE LA " MAISON DE L'AIGUILLE "<br />
matières premières. Des exonérations peuvent,<br />
d'ailleurs, être accordées ici comme dans les<br />
autres écoles.<br />
En principe, la durée du séjour à l'Ecole est<br />
d'une année, à l'issue de laquelle les élèves<br />
doivent avoir acquis une habileté manuelle,<br />
des connaissances techniques, une sûreté de<br />
coup d'œil et de goût, qui leur permettent de<br />
rendre des services immédiats dans de bonnes<br />
maisons.<br />
Certaines élèves — les mieux douées —<br />
peuvent- être admises à rester à l'Ecole pendant<br />
une seconde année, dite de perfectionnement.<br />
L'horaire est ainsi organisé : le matin,.entrée<br />
à 8 h. 30 ; travail jusqu'à 11 h. 30 ; déjeuner<br />
obligatoire à la cantine de l'Ecole : viande,<br />
légume, dessert et pain à discrétion pour<br />
2 fr. 75. Après une récréation dans les vastes<br />
cours sablées de l'Ecole, le travail recommence<br />
à 13 heures, pour finir à 17 h. 30. Transition<br />
toute naturelle entre l'école primaire et l'atelier<br />
; les élèves n'ont pas vacance le jeudi, mais<br />
i<br />
Et la marche du travail dans chaque atelier<br />
est suivie méthodiquement au moyen d'un<br />
tableau, comportant l'ensemble des modèles<br />
à exécuter progressivement au cours de l'année<br />
scolaire.<br />
Comme on le voit, les méthodes rationnelles,<br />
utilisées dans cette vaste école, sont conçues<br />
de façon à permettre aux élèves d'apprendre<br />
—- et d'assimiler— 1 le plus possible de connaissances<br />
techniques dans le moins de temps<br />
possible.<br />
Cette parfaite compréhension des nécessités<br />
d'un enseignement vivant, la bonne volonté des<br />
élèves et le dévouement inlassable des professeurs<br />
permettent d'obtenir des résultats<br />
incroyables.<br />
Nous avons pu voir le travail exécuté par<br />
des élèves ayant fait quatre mois de ce travail<br />
intensif, quelle que soit la spécialité envisagée :<br />
coupe, fourrure, lingerie, teinture, les résultats<br />
obtenus sont extraordinaires. 11 aurait fallu des<br />
années à des apprenties ordinaires oour les<br />
obtenir. — CHARLES D'AVRON.<br />
LA PALISSE<br />
JACQUES II DE CHABANNES, seigneur de La<br />
Palice ou de La Palisse, naquit dans la seconde<br />
moitié du XV E<br />
siècle. Il se distingua<br />
de bonne heure par son intrépidité ; aussi fut-il<br />
de ceux que Charles VIII emmena à la conquête<br />
du royaume de Naples (1494-1495). 11 fut, à la<br />
mort de d'Armagnac, nommé lieutenant de ce<br />
royaume, puis il suivit Louis XII dans le Milanais.<br />
Là, bien qu'il eût comme frères d'armes<br />
des capitaines fameux, il devint populaire pour<br />
sa bravoure. Fait prisonnier par Gonzalve de<br />
Cordoue dans la petite place de Ruvo (1503), il<br />
fut rendu à la liberté en 1504.<br />
A peine libre, La Palisse se signala par de<br />
nouveaux faits d'armes, notamment contre<br />
les Génois (siège de Gênes 1507, bataille<br />
d'Agnadel et siège de Padoue, 1509). Lorsque<br />
le duc de Nemours<br />
fut tombé à la bataille<br />
de Ravenne<br />
(1512), ce fut La<br />
Palisse que toute<br />
l'armée désigna à<br />
l'unanimité pour lui<br />
succéder, tant était<br />
grande la terreur<br />
qu'inspirait à l'ennemi<br />
son seul nom.<br />
La Palisse conquit<br />
laRomagneetfutun<br />
instant gouverneur<br />
du Milanais, qu'il<br />
dut cependant éva- LA PALISSE<br />
traite d Italie, qu'il dirigea, il fut, en 1513,<br />
envoyé contre Ferdinand le Catholique pour<br />
lui reprendre la Navarre ; il échoua dans cette<br />
expédition ; puis ce fut l'affaire d'Artois, au<br />
cours de laquelle il fut vaincu à Guinegate.<br />
Créé, par François I er , maréchal de France<br />
en 1515, il se couvrit de gloire à Marignan<br />
(14 septembre) et eut une part importante à la<br />
conquête du Milanais. En 1521, dans les<br />
Flandres, en 1522, à La Bicoque, où il essaya<br />
de détourner de Lautrec de livrer bataille,<br />
puis devant Fontarabie, assiégée par les<br />
Espagnols, ce grand capitaine se prodigua, se<br />
battant partout au premier rang. Ce fut lui qui,<br />
en délivrant Marseille et en s'emparant d'Avignon,<br />
contraignit le connétable de Bourbon de<br />
se retirer de la Provence ; il tailla en pièces son<br />
arrière-garde au passage du Var.<br />
En 1525, La Palisse revint en Italie avec<br />
François I er . Opposés à ce qu'eut lieu la bataille<br />
de Pavie.'ses conseils ne prévaluient point. Il<br />
se comporta néanmoins vaillamment, le 24 <strong>février</strong><br />
1525, toujours au premier rang de l'avantgarde.<br />
Mais, son cheval ayant été frappé mortellement,<br />
il fut fait prisonnier par deux ennemis,<br />
dont l'un, Espagnol, ne pouvant s'entendre<br />
avec l'autre au sujet du partage de sa rançon,<br />
lui déchargea à bout portant son arquebuse<br />
dans la poitrine.<br />
Les soldats se plurent à célébrer les exploits<br />
de ce brave capitaine dans des chansons de<br />
route.<br />
Mais celle qui a donné lieu à la légende des<br />
lapalissades, ou vérités de M. de La Palisse,<br />
fut une chanson, composée par La Monnoye,<br />
dans le dessein de le ridiculiser, et ne reposant<br />
sur aucune observation sérieuse. Sa stupidité<br />
fut, comme toujours, la cause de son succès.<br />
* * *<br />
L<br />
LA GALÈNE<br />
A galène, dont "on connaît l'emploi en<br />
T. S. F., est un sulfure de plomb qui se<br />
présente, le plus souvent, cristallisé en<br />
cubes ou octaèdres, et qui donne une poussière<br />
d'un gris noirâtre terne.<br />
La nature en offre des dépôts importants,<br />
particulièrement abondants dans les fentes de<br />
i'écorce terrestre. Le minerai se présente dans<br />
une gangue généralement quartzeuse ; à l'état<br />
pur, il renferme 86 pour 5 de plomb pour 13,5<br />
de soufre ; chauffé fortement, il dégage du<br />
gaz sulfureux qui atteste la présence du<br />
soufre.<br />
On trouve aussi la galène en masses lamelleuses<br />
ou grenues à cassure brillantè (galène<br />
des détecteurs).<br />
La galène existe en abondance aux Etats-<br />
Unis, en Espagne, en Angleterre et en Allemagne.<br />
En France, les principaux filons se<br />
trouvent en Bretagne (Pontpéan, Huelgoat et<br />
Poullaouen), dans le Massif Central (Pcntgibaud<br />
et Vialas). La galène sert principalement<br />
en métallurgie à obtenir le plomb, et même<br />
l'argent (dans les cas où elle est également<br />
argentifère). Réduite en une poudre fine, que<br />
l'on applique humide sur les poteries grossières,<br />
elle se transforme à la cuisson enun silicate<br />
fusible qui y forme un vernis.
mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ ifiuimtiiiiiiiiitniiiuinitttntinunnt itmmiinhiititimîiitimiini 12 IIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIH LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 |"'""t"<br />
L<br />
LA SEMAINE COMIQUE<br />
UN HOMME VRAIMENT FORT OU L'ART DE TRAVERSER LES RUES<br />
'EXPLORATEUR Théophraste Dupont foulait<br />
le sol aride du désert africain. Il se réjouissait<br />
d'avoir, en quatre jours, dévpré<br />
cent vingt-deux kilomètres. Il se lamentait de<br />
n'avoir rien dévoré de plus nutritif.<br />
— Ah ! les chameaux ! proférait-il sans<br />
cesse.<br />
Il déplorait d'avoir négligé de se faire escorter,<br />
dans son voyage, par quelques-uns de ces<br />
quadrupèdes. Il savait que leur réputation de<br />
malignité est controuvée. Ils portent complaisamment,<br />
sur leur dos vallonné, des caisses de<br />
produits alimentaires. Il demeure possible, au<br />
surplus, les conserves épuisées, de transformer<br />
en provisions de bouche ces garde-manger<br />
ambulants. La tête de chameau à la vinaigrette,<br />
le filet de chameau maître-d'hôtel, les pieds de<br />
chamsaux aux carottes ne figurent pas quotidiennement<br />
sur nos monotones menus européens.<br />
Ces plats, cependant, ne lui auraient<br />
point semblé méprisables.<br />
Le soir du cinquième jour, Théophraste<br />
Dupont atteignit une minuscule oasis. Il<br />
aperçut un nègre d'une quarantaine d'années,<br />
étendu au pied d'un palmier. Il fut sur le<br />
point de se précipiter sur lui et de le dévorer<br />
tout cru.<br />
Une éducation soignée porte toujours ses<br />
fruits. Les principes de morale qui lui avaient<br />
été inculqués un demi-siècle plus tôt, alors<br />
qu'il répondait encore au prénom de Toto,<br />
l'empêchèrent d'obéir aveuglément à son<br />
appétit. Il songea :<br />
— Un homme, dans cette contrée, représente<br />
une valeur marchande. Je n'ai pas le<br />
droit de manger cet indigène : il n'est pas à moi.<br />
Il poussa de profonds soupirs :<br />
MAUVAISE<br />
(Dessin inédit de ROSSET.)<br />
— Cristi, cristi ! Il paraît pourtant diablement<br />
bien en chair ! Pourquoi, mon Dieu, un<br />
des membres de sa famille n'erre-t-il pas dans<br />
ces parages ? J'aurais pu l'acheter !...<br />
La Providence ne voulait sans doute point<br />
que Dupont périt d'inanition. Il eut la joie de<br />
rencontrer, cent mètres plus loin, trois indigènes<br />
assis au bord d'une mare - : un adolescent<br />
étique, un vieillard déjà émacié, une<br />
femme qui semblait coriace.<br />
Avec toutes les marques d'une politesse respectueuse,<br />
Dupont attira le vieillard à l'écart. Il<br />
ne savait en quels termes formuler sa proposition.<br />
Il rougit, pâlit, tourna plusieurs fois<br />
son casque entre ses doigts. La faim justifie les<br />
moyens.<br />
Il surmonta ses timidités d'anthropophage<br />
inexpérimenté. <<br />
■— Vieillard, confessa-t-il, je souhaiterais<br />
manger l'homme qui repose là-bas, à l'entrée<br />
de l'oasis, à l'ombre d'un palmier. Il semble<br />
appétissant, et mon estomac crie famine.<br />
— En vérité, visage blanc, riposta le vieillard<br />
sur un ton de reproche, les paroles qui<br />
viennent de sortir de tes lèvres minces me permettraient<br />
de supposer que tu as perdu la<br />
raison ! Ignorerais-tu quelle est la force des<br />
liens d'affection qui unissent un père à son<br />
fils ? L'homme que tu médites de supprimer<br />
de la face de la terre se nomme Rikoko. Rikoko,<br />
sache-le, est mon fils, la chair de ma chair, le<br />
' le sang de mon sang ?<br />
Théophraste tira un louis de,son gousset.<br />
Le vieillard connaissait-il la vaîeur exacte de<br />
cette monnaie ? .Sous les rayons du soleil, le<br />
jeton métallique brillait. II le considéra longuement<br />
avec un intérêt non dissimulé. Il se gratta<br />
le front d'un air soucieux.<br />
Il conclut :<br />
— Verse entre mes mains vingt-quatre<br />
autres médailles semblables à celle-ci... vingtquatre,<br />
pas une de moins... et Rikoko est à toi.<br />
Cinq cents francs. L'explorateur Dupont<br />
explora vainement ses poches. Il ne possédait,<br />
hélas ! que quarante et un francs quatre-vingts<br />
centimes.<br />
Il marchanda. Le vieillard le salua sèchement,<br />
s'enfonça dans la brousse en grommelant<br />
:<br />
— Cet étranger est fou ! Consentir un<br />
rabais ! Jamais ! J'aime trop mon fils.<br />
Un tiraillement d'estomac arracha Dupont<br />
à ses réflexions.<br />
D'un signe de la main il fit comprendre à<br />
l'adolescent étique qu'il serait heureux de<br />
l'entretenir en particulier.<br />
i— Je désirerais, déclara-t-il au jeune homme<br />
d'une voix mourante, manger l'homme que<br />
j'ai aperçu là-bas à l'entrée de l'oasis, couché<br />
à l'ombre d'un palmier. Il semble appétissant<br />
et mon estomac crie impérieusement famine.<br />
Il tira de sa poche le louis qu'avait dédaigné<br />
le vieillard*-<br />
— Pour combien de médailles analogues<br />
(Dessin inédit de RED.)<br />
m'accorderais-tu l'autorisation que je sollicite ?<br />
— Tu me demandes la permission, visage<br />
blanc, de manger Rikoko ?... Ignores-tu donc,<br />
insensé, quelle est la force des liens d'affection<br />
qui unissent un fils à son père ? Rikoko,<br />
apprends-le, est mon père. Je lui dois le jour!...<br />
J'exige cinq médailles, au moins. Ce sera mon<br />
dernier mot.<br />
Théophraste Dupont était atterré.<br />
La femme qui complétait le groupe familial<br />
qu'il avait aperçu en arrivant, était demeurée<br />
à terre.<br />
Il songea, avec une décourageante, parce<br />
qu'indiscutable logique :<br />
— Vu les cours du pays, il est douteux que<br />
je parvienne plus aisément à conclure le<br />
marché avec cette dame.<br />
La faim pousse le loup hors des bois. Elle<br />
donne aux hommes l'audace. Il se traîna jusqu'aux<br />
pieds de la négresse :<br />
— L'affaire que j'ai à te proposer, femme,<br />
te semblera peu intéressante. De récents<br />
mécomptes me l'ont prouvé... Ecoute-moi,<br />
cependant, je t'en supplie. Je souhaiterais<br />
manger l'homme assis à l'entrée de l'oasis, au<br />
pied du palmier. A quelles conditions me le<br />
céderais-tu ?<br />
— Tu désires manger Rikoko ? Tu ne<br />
railles point ?... Non Bon appétit, mon<br />
ami, bon appétit ! Garde ta médaille. Tu me<br />
permettras même de t'offrir, en souvenir de<br />
moi, cet éléganLcoIher de corail.<br />
— Merci, merci... Mais, qui es-tu donc,<br />
noble étrangère, pour te comporter ainsi ?<br />
— M me Rikoko, répondit doucement la<br />
négresse, sa femme !<br />
MAX ET ALEX FISGHER.<br />
QUERELLE ET VAINES PAROLES<br />
— Idiot, imbécile, crétin l<br />
Malappris, goujat, abruti l<br />
— Je vous serai reconnaisse^ de crier<br />
plus fort, je suis très dur d'orei! ' M
munir L£ jg FÉVRIER <strong>19</strong>28 "iiiiiiuiliii.iiimiiMilt'ililiiiiiiiiiiiiuiiiii.i ■■iiiiiiiiirïuiiiiiMniiiiii.i 13 iiiiiiiiiinn iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuniii iillliiiiiiitiiiiiiimmiiiiili DIMANCHE-ILLUSTRÉ inK'iii<br />
LA GAFFE<br />
■— Quel est donc cet homme si laid ?<br />
— C'est mon frère, monsieur !<br />
— Mille excuses, mademoiselle... je n avais<br />
pas remarqué la ressemblance !...<br />
(Dessin inédit de CHAPERON JEAN.)<br />
REGIME SEC<br />
Où est votre femme ?<br />
Je F ai envoyé chercher une bouteille à la<br />
cave !<br />
(Dessin inédit de A. DUBOUT.)<br />
UNE AUBAINE<br />
— Avec le prix qu'il obtient, c est maintenant<br />
un garçon qui a 100.000 francs dans le<br />
gosier !<br />
— Mazette ! si je le connaissais, je lui<br />
demanderais bien un peu de monnaie !<br />
BIEN DOUEE<br />
(Dessin inédit de LA NOE.)<br />
Lui. — Vous avez des dispositions pour la<br />
peinture.<br />
Elle. — Oh ! cher maître, Vous me flattez...<br />
A quoi Voyez-vous cela ?<br />
Lui. — ... A votre figure !<br />
(Dessin inédit de S.-M. BERT1N.)<br />
MUSIQUE D'ENSEMBLE<br />
— Je me mouche, les copains continuent; je<br />
reprends où je m étais arrêté; j'ai jamais pu les<br />
rattraper de toute la soirée, et pourtant je faisais<br />
Vite... (Dessin inédit 6oR. LENOTB.)<br />
— Om, mon vieux, l'autre jour, je vais, seul,<br />
au théâtre; puis, ensuite, au cercle... Il faisait un<br />
Vrai temps de chien, pluie, vent, boue, tonnerre, et<br />
tout le tremblement...<br />
... me débarrasse de mes habits, les fait sécher,<br />
me donne un bon grog bien chaud... Cinq minutes'<br />
après, j'étais dans des habits bien secs et ma femme<br />
m'allumait un bon cigare...<br />
PEREMPTOIRE<br />
— Tu es, paraît-il, le seul survivant du naufrage<br />
du Sea-Shine. Explique-moi comment ta<br />
as fait ? — C'est bien simple, j'avais raté le<br />
bateau l (Dessin inédit de G. FRONVAU)<br />
RELATIVITÉ<br />
— Hector, tu n'es pas galant 1 Ah l je vcis<br />
( » " — I Ô— ..... . jy. " " >^ ' ■ l d J<br />
GOSSES TERRIBLES<br />
Tu vas pas<br />
bien que je ne tiens pas beaucoup de place dans monsieur ?<br />
] a ïîrthe, maman... hem,<br />
ta .vie ! (Dessin inédit de LA NOE.) Mais non !... pourquoi cette question ?<br />
— Pasque c matin, elle disait: "Y a encore<br />
cet ahuri c;«< va venir "nous taper" à dîner !"<br />
-. Je rentre chez mm à quatre heures du matin,<br />
crotté, sale, trempé, d'une humeur noire... Eh bien !<br />
ma douce petite femme m'attendait, elle m't<br />
gentiment...<br />
... Hein, mon Vieux, comment la trouvez-vous,<br />
ma femme ?<br />
— Et vous, mon cher, comment avez-vous trouvé,<br />
ce soir-là, sa nouvelle robe ?<br />
6W<br />
. iwiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ HMiiiiiuirtiiiiiiiiiiiiimiiiii iiiiiiiiiiiiiiimiiiimiiiiiiiii nmii 14 iiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiii iiiiiitîiiimiiiiiiimiiiiiiiiiiiitniii muitiiiiiiiimii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28<br />
PROBITÉ ARTISTIQUE<br />
BRIC-A-BRAC<br />
T<br />
L en est qui ne sont guère longtemps satisfaits<br />
I de ce qu'ils font. On remarque surtout cette<br />
grande humilité parmi les gens du pinceau et<br />
'es exemples sont plus ou moins nombreux de<br />
ceux qui détruisent leurs œuvres qui ne leur<br />
plaisent plu?.<br />
Of voici que le peintre Vlaminck, lequel<br />
iouit actuellement d'une notoriété enviable,<br />
auiait décrété que sa production antérieure à<br />
<strong>19</strong>14 ne valait nen.<br />
Vlaminck s'en alla donc trouver ce grand<br />
marchand de tf.bleatrx oui stockait tout le<br />
Vlaminck et lui t ; nt à peu près ce langage :<br />
— Vcus possédez de mci un certain nombre<br />
de toiles... A tort ou à raison^ vcus y attachez du<br />
prix. Or, câ toiles ne valent nen....Rendez-lesmoi<br />
poui les détruire.<br />
L'autre protesta que c'étaient des chelsd'or-uvie<br />
— et qu'au surplus chacune valait<br />
bien la basatcHe de cinq nu six billets.<br />
— Les unes dans -es autres, combien ?<br />
questionna Vlaminck.<br />
On tomba d'accord sur un prix Vlaminck<br />
paya, emporta ses toiles et, chez lui, les brûla...<br />
Le Carnet de la Semaine.<br />
LE SIGNALEMENT INFAILLIBLE<br />
A police canadienne a récemment mis en<br />
L vigueur la transmission télégraphique des<br />
empieintes digitales, grâce à une méthode<br />
imaginée par le chef du Bureau d'Identification<br />
criminelle à Ottawa.<br />
Pour ce bureau, qui centralise toutes les<br />
empreintes, le nom d'un individu ne signifie<br />
rien, ou à peu près rien, cai les mauvais sujets<br />
en changent avec trop de facilité. C'est à des<br />
signes plus sûrs que se fient les policiers. Et,<br />
lorsque d'un point quelconque du Canada, on<br />
demande communication d'une empreinte,<br />
Ottawa télégraphie une description à laquelle<br />
le vulgaire n'entend goutte, mais qui, pour les<br />
initiés, s'éclaire lumineusement à la lueur du<br />
code établi. Et les experts assurent que lorsqu'ils<br />
reçoivent une dépêche ainsi conçue :<br />
" Main droite, ulner six, ulner onze, ulner six,<br />
vcrticille extérieur ", etc., ces termes ont<br />
autant de précision que l'empreinte elle-même.<br />
Le bureau d'Ottawa possède actuellement<br />
171.450 empreintes de criminels ou, tout au<br />
moins, de gens à surveiller. Pendant les neuf<br />
premiers mois de cette année, cent cinquantesix<br />
identifications ont pu être opérées grâce<br />
à ce système.<br />
Paris- Times.<br />
RASPAIL ET L'ARSENIC<br />
FRANÇOIS-VINCENT RASPAIL est mort à Paris<br />
le 7 janvier 1878, nous rappelle M. A. Boutaric,<br />
professeur des sciences à la Faculté de<br />
Dijon ; il y a donc cinquante ans cette année.<br />
Il découvrit la cellule, pressentit l'existence des<br />
microbes, et, avant Pasteur, recommanda l'antisepsie.<br />
Il fut bien souvent en lutte avec ses<br />
contemporains, surtout avec le? médecins.<br />
On a très souvent rappelé la controverse<br />
célèbre qu'il eut à propos de l'arsenic avec<br />
Orfila, alors doyen de la Faculté de Médecine<br />
de Paris C'était autour du procès de Mme Laffarge,<br />
qu- comparaissait devant la cour d'assises<br />
de Tulle, accusée d'avoir empoisonné son mari<br />
avec de l'arsenic. Les pharmaciens de Limoges<br />
et de Tulle n'avaient pas trouvé trace de ce<br />
PRÉCOCE T0RTI0NNA1RË~<br />
Pour nous faire horriblement souffrir, les cors n'ont<br />
pas besoin d'être bien ;i&és. Aussi,dès qu'ib se montrent,<br />
faut-il recourir au « Diable » pour s'en débarrasser. « Le<br />
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V E L L DE PART T<br />
toxique dans les viscères de Laffarge, tandis<br />
qu'Orfila et ses collaborateurs l'avaient décelé<br />
Raspail déclara à ce propos qu'il y avait de<br />
l'arsenic partout et qu'il se faisait fort d en<br />
trouver jusque dans le bois du fauteuil du président<br />
des assises. Les progrès de la science<br />
ont denné sur ce point encore raison à Raspail.<br />
Les Nouvelles Littéraires.<br />
M. MUSSOLINI ET LES VOYAGES<br />
ONSIEUR MUSSOLINI a imaginé un moyen<br />
M fort ingénieux de permettre aux jeunes<br />
gens peu fortunés de voir du pays. Un ordre<br />
récent du " duce " a enjoint à tous les capitaines<br />
des vaisseaux marchands de mettre deux<br />
places à leur bord, à la disposition des jeunes<br />
Italiens amoureux d'horizons nouveaux. Ils<br />
peuvent choisir leur point de départ et d'arrivée,<br />
ou se faire débarquer en cours de route. De<br />
plus, il ne leur en coûte que I8à 20 lires par jour.<br />
Cette innovation va permettre aux jeunes<br />
gens appartenant à la bourgeoisie et se destinant<br />
aux carrières libérales ou aux affaires, de<br />
s accorder le complément d'une éducation privilégiée.<br />
M. Mussolini répète souvent à ses<br />
jeunes partisans, cette devise : ' Le livre et le<br />
fusil font le parfait fasciste. " Désormais, il<br />
pourra, à ces deux moyens de perfectionnement,<br />
en ajouter un troisième : les voyages.<br />
Observer.<br />
QUI FCNDA L'AFGHANISTAN ?<br />
E roi Amanullah, qui vient d'être notre hôte,<br />
L règne sur un peuple spécial, indépendant et<br />
énergique, dont l'origine est mystérieuse.<br />
Dans certains milieux, on affirme que les<br />
Afghans descendent de l'une des dix tribus<br />
perdues. Mais la tradition afghane veut<br />
qu'Afghana, fils de Jérémie et petit-fils de<br />
Saiil, chef des armées de Salomon, ait été<br />
amené avec un groupe important en Perse par<br />
Nebuchadnezar. Et certains membres de ce<br />
groupe se sont rendus en Arabie où ils ont<br />
combattu pour Mahomet. Quand ils ont<br />
rejoint, dans le pays qui forme l'Afghanistan,<br />
leurs anciens compagnons, ils les ont convertis<br />
à l'Islam.<br />
Thèse plausible en somme et qui serait sans<br />
dwrte htai décile à controuver.<br />
La Gazette de Monte-Carlo.<br />
LE PUBLIC ET LE CINÉMA<br />
E propriétaire d'un groupe de cinémas de<br />
L Londres, M. Sidney Bernstein, vient<br />
d'avoir l'idée de distribuer 300.000 questionnaires<br />
aux directeurs des scènes en question,<br />
à des médecins, à des ecclésiastiques, à des<br />
acteurs, à des membres du Parlement.<br />
Il s'agissait de dire les raisons pour lesquelles<br />
on allait au cinéma. Etait-ce pour le film, pour<br />
le scénario, pour l'étoile ?<br />
Les réponses furent instructives. Pour le<br />
genre de films préférés, voici le pourcentage :<br />
drames mondains, 14,75 % ; comédie, 14,5 % ;<br />
aventure, 14,25 % ; mélodrame, 12,5 % ; histoire,<br />
12% ; guerre, 10,75 % ; toilettes, 8,5 %.<br />
Les hommes montrent une légère préférence<br />
pour les films d'aventure, mettent au<br />
second plan les drames mondains, et la comédie<br />
au troisième. Les femmes placent en avant les<br />
drames mondains, la comédie en second.<br />
Le Mémorial d'Aix.<br />
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le second sur dix ; Emil Fischer, le huitième.<br />
Il trouve comme enfants uniques : Hans<br />
Sachs, Kâstner, Herbart, Gauss, Grabbe,<br />
Thackeray et Ed. von Hartmann. Par contre, le<br />
nombre de personnages distingués appartenant<br />
à une nombreuse famille est très grand,<br />
surtout au cours des siècles précédents :<br />
Kleist était le cinquième ; Blucher, le septième<br />
enfant; Mozart, de même ; Haendel, le dixième;<br />
Wagner, le neuvième ; Lamarck, Irving,<br />
Cooper venaient en onzième rang. De même<br />
on trouve des hommes de génie, comme<br />
premiers nés d'une famille nombreuse. Citons :<br />
Luther, Jean Paul, Ranke, aînés de sept enfants ;<br />
Beethoven, le second sur sept, comme Dickens<br />
sur huit et Haydn sur douze ; Durer, lé troisième<br />
sur dix-huit.<br />
Berliner Tageblatt.<br />
LA RADIO ET LES SAUVAGES<br />
L est sans doute curieux d'imaginer quelque<br />
Î nègre, effroyablement tatoué et même mutilé,<br />
la tête ornée d'une coiffure bizarre, à laquelle<br />
vient s'ajouter le casque de la T. S. F. Cet<br />
homme reçoit des messages et en transmet ; la<br />
chose est curieuse pour nous. Mais il est certain<br />
que le personnage en question se tire aussi<br />
bien d'affaire dans le cas présent qu'un Européen<br />
érudit et évolué.<br />
La première tribu qui eut l'honneur de<br />
communiquer avec le reste du monde au<br />
moyen de la radio, habite un village de l'île de<br />
Bornéo, dans l'archipel malais. Sarawak est<br />
sous le gouvernement d'un chef blanc descendant<br />
d'une famille anglaise, qui exerce son<br />
pouvoir sous le contrôle de la Grande-<br />
Bretagne. Une population de 600.000 âmes<br />
environ se trouve sous ses ordres. Ces habitants<br />
appartiennent aux races les plus différentes et<br />
sont disséminés surun territoire de 100.000 kilomètres<br />
carrés. L'archipel malais ne possédait<br />
aucune station de T. S. F. avant <strong>19</strong>14.<br />
La Domenica del Carrière.<br />
L'ORIGINE DE LA TERRE<br />
L E Dr Thomas C. Chamberlin, titulaire de la<br />
. chaire de géologie à l'Université de Chicago,<br />
vient de recevoir, ài'âge de «juatre-vingtquatre<br />
ans, la médaille Penrose, pour les services<br />
rendus par lui à la géologie. Cet honneur est le<br />
plus grand qui soit décerné par la Société de<br />
Géographie d'Amérique.<br />
Le D r Chamberlin s'est surtout distingué<br />
dans ses recherches sur l'origine de la Terre.<br />
Voici cette théorie, appelée " planitésimale ",<br />
résumée au minimum : il y a trois millions<br />
d'années, une étoile errante s'approcha trop<br />
près du Soleil, et son influence fut assez forte<br />
pour causer une série de quatre traits de feu.<br />
Le premier devint Neptune, Jupiter, Saturne<br />
et Uranie. Le second, envoyé dans une<br />
autre direction, forma la Terre, Mars, Vénus<br />
et Mercure. Ces planètes tournèrent autour du<br />
Soleil, dans leurs orbites actuels, et se trouvèrent<br />
contrariées par les attractions rivales<br />
du So leil et de l'étoile en question.<br />
Sunday Times.<br />
LES PRÉCIEUX CHANDELIERS<br />
'ÉTAIT un malheureux réfugié russe qui<br />
C avait précieusement gardé deux chandeliers<br />
d'argent, ornement de sa chambre d'enfant,<br />
jadis, en Russie...<br />
Mourant de faim et menacé d'expulsion, il<br />
se rend chez l'orfèvre pour lui proposer ses<br />
candélabres, don des mineurs de l'Oural à son<br />
grand-père.<br />
— Mais ça n'est pas de l'argent ! s'écrie<br />
l'orfèvre.<br />
— Comment cela ? bredouille l'autre, déjà<br />
angoissé.<br />
— C'est du platine massif de l'Oural et il y<br />
en a pour dix millions !<br />
Maintenant, si quelque réfugié russe venait<br />
vous offrir des chandeliers d'argent, n'achetez<br />
pas les yeux fermés...<br />
Le Petit Journal.<br />
LE GÉNIE DANS LES FAMILLES NOMBREUSES<br />
E nombre des naissances diminue chez les<br />
L peuples qui sont à la tête de la civilisation :<br />
ce fait ne laisse pas d'inquiéter tous ceux qui<br />
ont constaté que les derniers nés d'une famille<br />
sont généralement mieux doués que le premier<br />
ou le second enfant. On en a conclu que<br />
l'atmosphère d'une maison pleine d'enfants<br />
était particulièrement favorable au développement<br />
des qualités positives. On a, bien<br />
entendu.interrogé les statisticiens.Leprofesseur<br />
Georg Lockemann vient d'exposer les résultats<br />
de vingt ans de recherches devant la " Société<br />
d'histoire des sciences naturelles, de la médecine<br />
et de la technique ".Ses archives indiquent<br />
que le fondateur de la chimie industrielle,<br />
Robert Boyle, était le quatorzième d'une très<br />
nombreuse famille; le chimiste Scheel, qui<br />
vivait au XVIII E LOUPS DE MER<br />
N a pu voir récemment, à Paris, sur la place<br />
O de la Concorde balayée par un vent glacial,<br />
siècle, était le septième de dix<br />
l'amiral Touchard se promenant sans par-<br />
enfants ; Mendelejew, le quatorzième ; Liebig<br />
dessus. Or, ce marin peu frileux a quatrevingt-trois<br />
ans.<br />
Tout aussi vigoureux est son contemporain,<br />
l'amiral Bessan. L'amiral Fournier, âgé de<br />
quatre-vingt-cinq ans, envoie de la copie aux<br />
Comptes rendus de l'Académie des Sciences.<br />
L'amiral Godin va bientôt atteindre sa quatrevingt-dixième<br />
année, comme l'amiral de Fourcroy<br />
entré au service sous Louis-Philippe, aux<br />
temps de la marine à voiles.<br />
La Dépêche de Brest.<br />
Quand la peau<br />
Les démangeaisons affaiblissent et démoralisent,<br />
ainsi d'ailleurs que toutes les<br />
maladies de la peau : acné, dartres, eczéma,<br />
herpès, prurigo, sycosis, érythèmes,psoriasis,<br />
urticaire, clous et furoncles. Quand le trouble<br />
sanguin se porte aux jambes, ce sont les<br />
souffrances des rhumatismes, arthrites, varices,<br />
phlébites, sciatique, goutte. Le sang<br />
mal placé est encore coupable des maux de<br />
tête, migraines, névralgies, insomnies, ainsi<br />
que des métrites, salpingites, crises mensuelles,<br />
complications de l'âge critique et<br />
artério-sclérose. Pour redevenir jeune, vigoureux,<br />
agile, pratiquez la «rectification»<br />
du sang par la cure de Ftichelet. Le succès<br />
sera chez vous aussi rapide, aussi absolu et<br />
durable que dans le cas suivant :<br />
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connaître votre Dépuratif Richclet à ceux qui souffrent<br />
de maux de jambes et du sang. Ils pourront, tout<br />
comme moi, être délivres de leur mal et de leurs<br />
souffrances.<br />
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DE LA FEMME<br />
Comment<br />
les<br />
hommes<br />
remarquent<br />
vos<br />
imperfections<br />
en<br />
silence.<br />
Chaque jour, des millions de femmes attirent,<br />
sans d'ailleurs s'en rendre compte, l'attention<br />
des hommes sur leurs imperfections.<br />
Aucun homme n'aime voir, à un thé dansant,<br />
la femme avec laquelle il se trouve, sortir sa<br />
houppette et commencer à se tapoter le nez.<br />
Elle laisse entendre par cela même qu'elle a<br />
Un teint merveilleux<br />
pour quelques francs<br />
seulement.<br />
un vilain nez brillant et, probablement, un<br />
vilain teint qu'elle s'efforce de cacher. Eu<br />
mélangeant un peu de mousse de crème avec<br />
votre poudre de riz préférée vous pouvez facilement<br />
vous débarrasser d'un nez brillant et<br />
dissimuler toute la journée les défectuosités<br />
de votre teint. La mousse de crème fait adhérer<br />
la poudre à la peau en dépit de la chaleur,<br />
du temps pluvieux, d'un bain de mer ou de<br />
la transpiration proyoquée par la danse. Elle<br />
exerce également une action tonifiante sur la<br />
peau et 6on emploi continu supprimera bientôt<br />
et pour'lonjours un nez brillant. Latnousse de<br />
crème est mélangée à la Poudre Tokalon au<br />
cours de sa fabrication, d'une façon scientifique<br />
et dans les proportions exactes. Cette<br />
poudre remarquable est invisible sur la peau.<br />
Elle tient jusqu'à ce que vous vous laviez.<br />
Personne ne pensera jamais que votre peau<br />
fraîche, douce et veloutée, et votre teint<br />
merveilleux ne sont pas dûs entièrement à<br />
votre propre Beauté naturelle. Chaque matin<br />
3.000.000 de femmes emploient la Poudre<br />
Tokalon. Les femmes de France, d'Angleterre,<br />
d'Amérique, d'Italie, les plus exquises, les<br />
plus jolies du monde entier, exigent maintenant<br />
la Poudre Tokalon.<br />
- Les Compactes Tokalon contiennent maintenant<br />
de la mousse de crème. La Poudre et le<br />
Rouge sont tous deux très adhérents. Quelque<br />
chose de nouveau, de différent, de meilleur.<br />
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aquets. de poudre de riz à la mousse de crème de nuances différentes et trois petits tubes de<br />
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de trois francs pour frais d'envoi, etc. Adresse : Maison Tflkalon, Service 75 C , rue<br />
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immédiatement courage, car la bienfaisante<br />
influence de cet excellent remède se manifeste très<br />
promptement. Les maux d'estomac se dissipent, la<br />
régularité des digestions se rétablit, l'appétit redevient<br />
normal et se maintient, les forces se relèvent. On sent<br />
réellement l'intervention d'un réconfortant énergique.<br />
Les Pilules Pink, en effet, dont l'action est progressive<br />
et persistante, agissent sur<br />
l'ensemble des fonctions<br />
vitales, et possèdent, en<br />
outre, la propriété de<br />
contribuer puissamment à<br />
la reconstitution des éléments<br />
nutritifs du sang.<br />
Si vous ne vous sentez pasbien,<br />
essayez donc les<br />
Pilules Pink, vous serez<br />
surpris des résultats.<br />
« J'ai obtenu pour ma<br />
fillette de bien bons résultats<br />
avec les Pilules Pink<br />
et j'en suis bien heureuse<br />
■— écrit M»' V" Lahoreau,<br />
demeurant à Authon (Loiret-Cher).<br />
Les Pilules Pink<br />
lui ont donné beaucoup de<br />
sang et ses forces sont bien<br />
revenues.Maintenant, c'est<br />
pour moi que je fais usage<br />
îles Pilules Pink pour un<br />
-rhumatisme et des points<br />
de côté .bien douloureux.<br />
Je me sens déjà beaucoup<br />
M"" LAHOREAU<br />
(Cl. Maurice Itepusseau.)<br />
mieux.<br />
Les Pilules Pink sont incontestablement un des plus<br />
uissants remèdes contre l'anémie, la neurasthénie,<br />
Faffaiblissement général, lés troubles de la croissance<br />
et du retour d'âge, les maux d'estomac, maux de tête,<br />
irrégularité des époques.<br />
En vente dans toutes les pharmacies. Dépôt : Pharmacie<br />
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