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dimanche 19 février

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ItfintIMi SIXIÈME ANNÉE : N° 260 iiiiiiintiif■nifiimiintiiitiiiiiimiiiiiiiiiiimiiiiiumiiiiniii 50 CCIltllTlCS aiiiniHUiiiiiiiiiuiiiiiiiiiH^iiiiiiiiiiiiiiHiMiiiiiniMiiiiiiiniiiiiiiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 """""<br />

fiiiiHiiiiiiiiniiiiiuimiiitiim<br />

" MACBETH ", DE SHAKESPEARE, JOUÉ EN COSTUMES MODERNES<br />

On vient de se livrer au Court Theater de Londres 4 une curieuse innovation. Macbeth,<br />

de Shakespeare, pièce classique du répertoire, s'il en fût, a ete joue non pas en costumes<br />

du moyen âge, mais en habits modernes, tels qu'on les voit ici, sur la scène du théâtre.<br />

L'ÉCLOSION DES JEUNES TORTUES<br />

Vîtes-vous jamais de petites tortues brisant leur coquille comme<br />

de simples poussins ? En voilà pourtant plusieurs, qui sont<br />

en train d'éclore et ne naissent guère plus grosses que le pouce.<br />

LA FÊTE DE L'ÉCOLIÈRE- AUX INDES<br />

Les débuts scolaires d'un enfant hindou sont rituellement<br />

célébrés aux Indes. On habille le ou la récipiendaire de riches<br />

vêtements et on donne, à cette occasion, une grande-fête familiale.<br />

UNE CALCULATRICE ACROBATE<br />

A l'aide de faux doigts, terminés par de la craie,<br />

M lie Thea Alba effectue rapidement des<br />

opérations en écrivant six chiffres à la fois.<br />

LA LUGE SUR LA BOUE<br />

En Nouvelle-Zélande, il n'y a guère de neige,<br />

mais des quantités insolites de boue, sur<br />

laquelle les enfants pratiquent fort bien la luge.<br />

UN DÉFILÉ DE MANNEQUINS A SHANGHAI, PENDANT UNE FÊTE LOCALE<br />

Voici le Mardi Gras tout proche. Or, ce cortège de personnages géants, traînés dans une<br />

rue de Shanghaï, ne rappelle-t-il pas étrangement nos défilés de carnaval ? Cependant,<br />

c'est simplement une procession chinoise organisée à l'occasion d'une fête locale.<br />

LE FEZ MORTUAIRE D'UN PRINCE ÉGYPTIEN<br />

A l'occasion des funérailles d'un dignitaire égyptien, la coutume<br />

veut que l'on place le fez du défunt au sommet d'une sorte<br />

de catafalque, renfermant le cercueil et soutenu par les porteurs.<br />

DES RUCHES A MIEL EN FORMES HUMAINES<br />

Ces deux personnages drolatiques ont, sans qu'il en semble, leur<br />

utilité, car ils forment des ruches à abeilles. Les essaims circulent<br />

dans ces ruches par les trous des yeux et de la bouche.


iiinirii DIMANCHE-ILLUSTRÉ M.»»M""' , »""»«« , »»"" ,,,,, ."II«I'»M,«M iiuiiinmnuiuuiiiHMiiMMiiiM 2 ■ ■iwnMM ,,, '»»> ,,, "w , HMtH , '


vittiiiiu LE 29 FÉVRIER <strong>19</strong>28 it>fttitisiviiiifiiiîitiftiiiiiiitIIIIIIiriiiicrittttittifitiiiiititïitiiiitiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiîii 3 iiiiiiiiiitiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiMtuiiii SIXIÈME ANNÉE : N° 260 »«"«"<br />

ANCHE-ILLUSTRÉ<br />

ENTRE NOUS<br />

ETTE nuit, en rentrant chez moi, je fus<br />

surpris d'entendre, sur le boulevard<br />

C désert, un murmure de voix dont je ne<br />

perçus pas tout d'abord l'origine. Un dialogue<br />

s'échangeait entre deux interlocuteurs<br />

invisibles, dont l'un semblait placé sur le<br />

trottoir où je me trouvais et l'autre, sur un<br />

refuge voisin. Au bout d'ùn instant, je<br />

m aperçus que ces chuchotements provenaient<br />

de deux réverbères qui se confiaient<br />

leurs impressions. J'ai trop souvent entendu,<br />

sur les routes, des poteaux télégraphiques<br />

fredonner de très belles chansons, pour<br />

m étonner d'un pareil phénomène. Je me<br />

contentai donc de noter les réflexions des<br />

deux causeurs.<br />

— Mon cher, disait l'un, je ne sais vraiment<br />

plus où nous allons. Il n'y a plus de<br />

métier de tout repos. Quand je pense qu'il<br />

fut une époque où le réverbère n'avait pas<br />

d'autre mission que d'éclairer les rues ! Ah !<br />

c'était le bon temps ! Nous n'avions d'autre<br />

souci que de soigner amoureusement le beau<br />

papillon de feu que nous tenions prisonnier<br />

dans sa cage de verre.Mais,aujourd'hui, cette<br />

partie essentielle de notre mission n'intéresse<br />

plus personne. On nous destine à de<br />

tout autres corvées.<br />

— Il est vrai, lui répondit son compagnon,<br />

que, depuis quelque temps, on nous met<br />

à toutes les sauces. C'est fou ce que j'ai pu<br />

apprendre de métiers depuis que j'ai pris<br />

racine dans ce macadam.<br />

— Et moi donc ! On m'a d'abord attaché<br />

au cou une plaque de fonte émaillée.qui me<br />

permet d'annoncer à tout l'univers qu à mes<br />

pieds passeront les autobus AZ, BX, YW.<br />

J'étais, jadis, un " arrêt facultatif ' et je suis<br />

devenu " arrêt obligatoire ". Quelque temps<br />

après,, on a accroché à mes flancs une énorme<br />

caisse» métallique avec un levier qui distribue<br />

automatiquement des numéros d'ordre. Chaque<br />

passant m'imprime une secousse douloureuse<br />

pour détacher son petit bulletin<br />

imprimé.<br />

— Moi, dit l'autre, j'ai une boîte aux<br />

lettres dans l'abdomen. De temps en temps,<br />

un facteur pratique sur moi l'opération de la<br />

laparotomie et s'en va, après m'avoir arraché<br />

les entrailles. Puis je fus engagé par la ligue<br />

de protection du cheval, et je me mis à crier<br />

du matin au soir : " Soyez bons pour les<br />

animaux.<br />

— Tu en as de la veine. On m'a contraint<br />

à porter toutes sortes de publicités beaucoup<br />

moins honorables, et je rougis parfois<br />

des renseignements terre à terre que<br />

je suis obligé de fournir à l'humanité souffrante.<br />

— J'ai eu quelque temps le plaisir de<br />

présenter au public une grosse horloge. Ce<br />

n'était pas désagréable. Hélas ! je fus<br />

condamné ensuite aU supplice de Tantale,<br />

qui consistait à diriger les passants chaque<br />

soir vers un luxueux music-hall, dont je<br />

vantais les attraits sans espoir d'être admis<br />

un jour à les contempler.<br />

— Mais tout cela n'est rien, en comparaison<br />

du travail qu'on nous impose aujourd'hui.<br />

— Sais-tu qu'ils ont trouvé le moyen de<br />

me transformer en signal de chemin de fer ?<br />

J'ai un gros œil rouge ou vert qui s ouvre et<br />

se ferme à volonté pour terroriser les piétons<br />

et les autos. On me déclenche une formidable<br />

sonnerie dans l'estomac pour figer<br />

sur place les passants ou leur donner le<br />

signal d'une course éperdue. Je crie :<br />

" Halte ! " comme si j'étais sergent de ville.<br />

C'est moi qui règle la circulation, qui impose<br />

le sens unique ou la technique du grand<br />

détour. C'est une responsabilité terrible<br />

qui me fatigue énormément.<br />

— Hélas ! Où est l'époque heureuse où<br />

nous n'étions que des éclaireurs. Cette vie<br />

moderne nous épuise. Je crois que le moment<br />

est venu de nous défendre contre les hommes<br />

Que dirais-tu de la fondation d'un syndicat<br />

professionnel des réverbères,réclamant pour<br />

nous le bénéfice de la loi de huit heures et<br />

des retraites ouvrières ?.«<br />

INTÉRIM.<br />

REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

/<br />

NDÊPENDANCE est un mot qui sonne particulièrement<br />

bien à l'oreille et que nous<br />

aimons tous à entendre.<br />

Mais bien peu de gens, toutefois, ont jamais<br />

réfléchi à l'étroite intimité, aux rapports constants<br />

qui existent entre la dépendance et la pauvreté.<br />

Autrefois, je n'ai pas été sans voir beaucoup de<br />

misère et j'ai connu bien des personnes dans des<br />

situations pitoyables. Neuf fois sur dix, la détresse<br />

de ceux que j ai vus angoissés, provenait du<br />

manque d'argent.<br />

Pour une raison quelconque, par leur propre<br />

faute ou par la faute de quelqu'un d'autre, ils se<br />

trouvaient sans ressources et cela leur valait<br />

humiliation et chagrin.<br />

Peu de gens sont assez courageux ou assez<br />

ingénieux pour .vivre leur vie sans recevoir un<br />

argent quelconque, qu'il provienne du travail ou<br />

d'autre chose. On ne connaît guère, pour se passer<br />

de ressources, que les fakirs de l'Inde et certains<br />

chemineaux. Il y eut aussi l'Américain Thoreau,<br />

qui vécut pendant quatre ans dans un bois pour<br />

prouver que l'homme pouvait vivre dans la nature,<br />

se nourrir, se vêtir et s'abriter par le travail<br />

direct de ses mains. Ce sont là, toutefois, de rares<br />

exceptions, que la masse des mortels ne pourrait<br />

ni ne voudrait imiter. Il faut qu'un homme soit<br />

bien plus grand pour vivre une vie de pauvreté que<br />

pour vivre une vie de richesse. Il lui faut posséder<br />

d'immenses ressources intérieures.<br />

Un philosophe pratique donnait récemment<br />

d'excellents conseils au sujet de cette indépendance<br />

financière que tous, ou à peu près, veulent<br />

— et devraient acquérir.<br />

Il s'inscrivait en faux contre le proverbe bien<br />

connu : " Pauvreté n'est pas vice ". Il affirmait<br />

que tout au rebours, la pauvreté est souvent,<br />

sinon un vice, du moins une honte, et qu'un peu de<br />

prévoyance aurait pu l'éviter.<br />

Sans argent, il nous est, en général, très difficile<br />

de nous cultiver et de nous instruire. Noui, ne<br />

pouvons pas aider aux autres quand nous le<br />

voudrions et nous courons vers une vieillesse dans<br />

laquelle nous dépendrons absolument de notre<br />

prochain. Et, de plus, nous connaissons l'humiliation<br />

constante de demander l'aide des autres<br />

gens.<br />

Les avis que le bon sens peut donner à ce propos,<br />

on les a souvent entendus, mais il n'est jamais<br />

mauvais de les répéter. Naturellement, la chose<br />

fondamentale, c'est de ne pas dépenser plus que<br />

vous ne recevez. N'est-ce pas Dickens qui a dit,<br />

par exemple, que si, gagnant vingt francs, vous en<br />

dépensez dix-neuf, vous allez au succès, tandis<br />

que si, gagnant vingt francs, vous en dépensez<br />

vingt et un, Vous allez à la ruine.<br />

Le second point, c'est que ce surplus doit être<br />

mis de côté.' Vous pouvez dire, en règle presque<br />

invariable, qu'un homme pourrait vivre en ne<br />

dépensant que les neuf dixièmes de ce qu'il dépense<br />

réellement. C'est en épargnant le dixième qui<br />

reste, qu'il établira les bases de son indépendance<br />

financière.<br />

De nos jours, les ouvriers ont souvent la facilité<br />

d'acheter des actions ou des obligations des<br />

maisons pour lesquelles ils travaillent. L'argent<br />

qu'ils réussissent à économiser, ils peuvent le<br />

placer en valeurs ou, peut-être, en immeubles.<br />

Une partie du surplus de chaque année devrait<br />

être employé à payer un foyer — maison ou<br />

appartement, puisque les appartements maintenant<br />

se vendent. Un foyer que l'on possède vraiment<br />

est un grand fixateur et un grand encouragement<br />

à l'épargne. Il illustre le vieux dicton :<br />

" Pierre qui roule n'amasse pas mousse ", dont on<br />

fait-alors son profit.<br />

Une des premières choses que devrait aussi faire<br />

l'homme qui travaille, c'est de parer aux incertitudes<br />

de l'avenir en prenant sur la vie une assurance<br />

proportionnée à ses ressources.<br />

Un autre principe, d'une valeur inestimable,<br />

c'est de ne jamais rien acheter que l'on ne puisse<br />

payer immédiatement. Passez-vous des choses<br />

jusqu'à ce que vous ayez économisé suffisamment<br />

podr les payer. Mieux vaut commencer la vie<br />

dans quatre meubles de bois blanc bien à Vous, que<br />

dans un somptueux mobilier non payé dont vous<br />

ne pourrez jouir franchement. FRÂNK CRÂNE. '<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 20 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 b. 54 - coucher : 17 h. 16.<br />

Lever de la lune : 6 h. 56 - coucher : 16 h.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint SILVAIN : 51 e -jour +' 315.<br />

MARDI 21 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 52 - coucher : 17 h. 18.<br />

Lune : (N. L., 20 h. 29) 7 h. 26 - couch.: 17 h. <strong>19</strong>.<br />

Le jour croît :2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

MARDI GRAS : 52 e jour + 314.<br />

MERCREDI 22 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 50 - coucher : 17 h. 20.<br />

Lever dë la lune : 7 h. 51 - coucher : 18 h. 41.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

LES CENDRES : 53 e jour + 313.<br />

JEUDI 23 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 48 - coucher : 17 h. 21.<br />

Lever de la lune : 8 h. 12 - coucher : 20 h. 3.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint MILBURNE : 54 e jour + 312.<br />

VENDREDI 24 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 47 - coucher : 17 h. 23.<br />

Lever de la lune : 8 h. 33 - coucher : 21 h. 24.<br />

Le jour croît : 1 m. matin ; 2 m. soir.<br />

Saint MATHIÀS : 55 e jour + 311.<br />

SAMEDI 25 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 45 - coucher : 17 h. 24.<br />

Lever de la lune : 8 h. 54 - coucher : 22 h. 45.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 1 m. soir.<br />

Saint TARAISE : 56 e jour + 310.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

DIMANCHE 26 FÉVRIER<br />

Lever du soleil : 6 h. 43 - coucher : 17 h. 26.<br />

Lever de la lune : 9 h. 17 - coucher : 17 h. 26.<br />

Le jour croît : 2 m. matin ; 2 m. soir.<br />

QUADRAGÉSIME : 57 e jour + 309.<br />

Courses hippiques à Auteuil.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>19</strong> FEVRIER<br />

Cyclisme : du 15 au 20 <strong>février</strong>, les Six Jours de Breslau. — Hockey : France contre<br />

Belgique. — Natation : Piscine Château-Landon, Association Sportive de la<br />

Bourse. — Cross-Country : Championnat de Paris des Équipes inférieures ;<br />

Vélodrome d'Hiver, Critérium d'Hiver de vitesse. — Basket-Bail : Paris-Lyon.—<br />

Sports Féminins : Championnat de Pans de Cross-Country, BoisdeSt-CIoud. —<br />

Rugby : Excellence, Quillan contre Hendaye ; Stade Toulousain contre Soustons ;<br />

Stade Bordelais contre Béziers ; Pau contre Stade Français ; Perpignan contre<br />

F. C. Lyon; Stade Yves-du-Manoir, Racing contre Toulon ; Carcassonne ou<br />

L. O. U. contre Sport Bordelais; Honneur, Angou}ême contre Romans; A. S.<br />

Bayonne contre Saint-Girons ; Saint-Sever contre Vierzon ; Dijon contre Vienne.<br />

— Football : Coupe de France, Paris, Amiens At. Club contre 01. Marseille.—<br />

Courses hippiques à Auteuil, Cannes.<br />

J<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... d'un concours pour l'emploi de rédacteur<br />

stagiaire de Id Caisse d'amortissement<br />

UN concours pour l'admission à l'emploi<br />

de rédacteur stagiaire sera ouvert à la direction<br />

générale des Caisses d'amortissement<br />

et des dépôts et consignations à Paris (56, rue<br />

de Lille), dans la deuxième quinzaine de<br />

juin <strong>19</strong>28.<br />

Nombre de places mises au concours : 20<br />

Les dames pourront être admises à concourir.<br />

Les candidats et candidates" doivent être<br />

pourvus du baccalauréat et être âgés de dixhuit<br />

ans au moins et de trente ans au plus<br />

le 1 e J janvier <strong>19</strong>28.<br />

L'indemnité annuelle des stagiaires est de<br />

10.000 francs. Les traitements des rédacteurs<br />

vont actuellement de 12.000 à 22.000 francs. Les<br />

sous-chefs de bureau (24.000 à 30.000 francs)<br />

sont recrutés parmi les rédacteurs ; les chefs<br />

de bureau (32.000 à 40.000) sont recrutés<br />

parmi les sous-chefs ; les chefs de division<br />

(44.000 à 50.000 francs) sont recrutés parmi les<br />

chefs de bureau. A ces traitements s'ajoutent<br />

l'indemnité de résidence et l'indemnité pour<br />

charges de famille. Une notice explicative<br />

est remise ou envoyée aux personnes qui en<br />

font la demande au directeur général de la<br />

Caisse des dépôts et consignations (service du<br />

personnel), 56, rue de Lille, à Paris (7e ).<br />

...des mesures protectionnistes adoptées<br />

en faveur du cinéma français<br />

LA commission supérieure de la cinématographie<br />

s'est réunie, récemment, au ministère<br />

de l'Instruction publique et des Beaux-<br />

Arts, sous la présidence de M. E. Herriot.<br />

Elle a achevé, dans cette séance, l'examen<br />

du projet de décret dont le texte a été récemment<br />

soumis au Conseil d'Etat.<br />

Ce décret, qui a pour but de protéger l'industrie<br />

française de cinématographe, fixe le<br />

contingent des films de production étrangère<br />

à produire sur les scènes françaises.<br />

Par 5i voix contre 1, les articles de ce projet<br />

ont été adoptés.<br />

... de la prochaine publication de l'annuaire<br />

des abonnés au téléphone<br />

L<br />

ANNUAIRE officiel des abonnés au téléphone<br />

de la région de Paris paraîtra en avril prochain.<br />

Les abonnés, qui désirent le retirer au guichet<br />

du bureau chargé de la perception des<br />

redevances téléphoniques, doivent en aviser,<br />

sous enveloppe non affranchie, le receveur<br />

de leur bureau, en rappelant leur numéro<br />

téléphonique et leur adresse.<br />

S'ils n'ont pas écrit en ce sens avant le<br />

15 <strong>février</strong>, ils seront présumés vouloir la livraison<br />

à domicile, moyennant le paiement d'une<br />

taxe supplémentaire de 2 francs.<br />

... de l'organisation prochaine d'une<br />

grande exposition, au Parc de Versailles<br />

UN comité vient d'être crééàParis pourl'organisation,<br />

cette année même, à la Porte de<br />

Versailles, d'une vaste exposition qui occuperait<br />

l'ensemble de l'immense Parc de la<br />

Foire de Paris, de juillet à novembre prochains.<br />

Englobant successivement les manifestations<br />

qui ont lieu pendant cette période, Foire aux<br />

Automobiles, Semaine du Cuir, etc., cette grandiose<br />

manifestation comprendrait, en outre, une<br />

section permanente ouverte à tous les artisans,<br />

inventeurs et petits fabricants. Une grande<br />

exposition de l'Alimentation et des Articles de<br />

ménage, accompagnée d'un Salon du mobilier<br />

ancien et moderne, meubles d'art, neufs ou<br />

d'occasion, tapisseries, objets d'art, tableaux,<br />

gravures, livres anciens, occuperait, pendant<br />

une longue période, l'ensemble des halls du<br />

Parc des Expositions. ><br />

Des formules nouvelles pour la présentation<br />

des objets exposés sont, dès ^maintenant,<br />

à l'étude, le Comité d'organisation estimant<br />

que la France doit être toujours à l'avant-garde<br />

de tous les progrès.<br />

Ajoutons enfin qu'une section de l'habitation<br />

et un vaste parc d'attractions, comportant<br />

chaque semaine de nouvelles manifestations,<br />

donneront à cette exposition un caractère de<br />

gaîté qui ne manquera pas d'attirer tous les<br />

étrangers qui, en été ou en automne, rendent<br />

visite à la capitale.<br />

Le siège du Comité a été provisoirement<br />

fixé au Parc des Expositions, Porte de Ver«<br />

1 sailles, à Paris.<br />

/


îmum DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiMiiiuninniinnïiiiiiiitiiniiiiiiiHiniiHiiiiiiuiiiiiiiuiiiinnMiiiïiiiiiiiiiiii 4 iiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiMniiiiiiniïiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiniiiiiiimiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 ««iiuil<br />

L<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULE<br />

7 e Semaine de l'Année — Reste à courir 45 semaines<br />

STRASBOURG A FAIT A M. POINCARE<br />

UN ACCUEIL ENTHOUSIASTE<br />

" Depuis longtemps, déclare le président du Conseil, l'Alsace a<br />

ratifié, en pleine connaissance de cause, la célèbre parole de l'historien<br />

latin : c'est au delà du Rhin qu'habitent les Allemands."<br />

E banquet des maires du Bas-Rhin, auquel<br />

M. Poincàré avait promis d'assister, a<br />

été donné <strong>dimanche</strong>, à Strasbourg, dans<br />

la grande salle de l'Orangerie. Les organisateurs<br />

avaient voulu, en contre-partie des<br />

menées autonomistes, organiser une grande<br />

journée française. Le résultat a dépassé leurs<br />

vœux. Strasbourg, en fête, a fait au président<br />

du Conseil l'accueil le plus chaleureux qui<br />

soit, lui faisant un cortège enthousiaste à son<br />

arrivée comme à son départ. A l'issue du banquet,<br />

après MM. Richert, Kuffer, Pèirotes,<br />

Oberkirch, Borromée, M. Poincaré parla.<br />

Après avoir rappelé que c'est à Strasbourg<br />

et en Alsace qu'il avait éprouvé ses plus grandes<br />

émotions patriotiques, il a dit la funeste besogne<br />

des autonomistes dans les Drovinces<br />

recouvrées.<br />

" Je me garderai, messieurs, a-t-il déclaré,<br />

d empiéter sur l'œuvre de la justice. Mais,<br />

lorsque s'engageront, à la prochaine session<br />

- des assises, les débats publics où seront démasqués<br />

les tristes personnages que la chambre<br />

des mises en accusation aura renvoyés devant<br />

le jury, et dont quelques-uns ont eu la prudence<br />

de passer la frontière, l'Alsace sera stupéfaite<br />

des infamies qui lui seront révélées,<br />

et elle ne tolérera certainement plus, chez<br />

aucun de ses enfants, ni complaisance ni aveuglement.<br />

L'Alsace, a-t-il poursuivi, s'est, maintes<br />

fois déjà, prononcée sur son sort, et le jugement<br />

qu'elle a porté est désormais irrévocable.<br />

Depuis longtemps, elle a ratifié, en pleine<br />

connaissance de cause, la célèbre parole de<br />

l'historien latin : Germani trans Rhenum incolunt<br />

: c'est au delà du Rhin qu'habitent les<br />

Allemands. "<br />

Et le président du Conseil a rappelé toute<br />

l'histoire de la grande province et la volonté<br />

qu elle a toujours manifestée d'être française.<br />

Dans quelques semaines, a-t-il conclu,<br />

le suffrage universel sera de nouveau consulté<br />

en Alsace, comme dans le reste de la France.<br />

Je ne mets pas en doute que, partout, la première<br />

question posée par les Alsaciens à ceux<br />

qui solliciteront leurs voix sera : " Etes-vous<br />

Français, Français sans réserve, Français sans<br />

condition, Français sans réticence ? " Et ceux<br />

qui ne répondraient pas nettement, ceux qui<br />

biaiseraient, ceux qui essaieraient de se retrancher<br />

derrière des si ou des mais, je sais d'avance,<br />

messieurs, avec quelle vigueur l'Ai sace les<br />

éconduirait !<br />

" Je lève mon verre, messieurs, en l'honneur<br />

des maires et des municipalités du Bas-Rhin.<br />

Je bois à l'Alsace, à l'Alsace passionnément<br />

et invinciblement française.<br />

LE CABINET D'EMPIRE DEVIENT<br />

UN CABINET DE LIQUIDATION<br />

La coalition ministérielle de droite, qui formait<br />

le gouvernement allemand, a cessé officiellement<br />

d'exister. Toutefois, le cabinet Marx<br />

ne démissionne pas. Les quatre partis qui sont<br />

au pouvoir (nationalistes, populistes, bavarois<br />

et catholiques), quoiqu'ils soient divisés à peu<br />

près sur toutes les questions à l'ordre du jour,<br />

ne se sépareront pas avant d'avoir voté le<br />

budget et quelques lois sociales à l'étude.<br />

LE CAISSIER DES MISSIONS CATHOLIQUES<br />

ÉTRANGÈRES ASSASSINÉ DANS SON BUREAU<br />

On a trouvé, <strong>dimanche</strong>, dans le bureau qu'il<br />

occupait, 8, rue de Varenne, au rez-de-chaussée,<br />

M. Félix de la Tajiada de Peredes, caissier<br />

comptable des. Pères jésuites des missions<br />

étrangères, gisant dans son fauteuil, le crâne<br />

défoncé. Un solliciteur obstiné, qui avait disparu<br />

de son domicile, M. Léon-Jules Simon, que l'on<br />

croyait être l'auteur du forfait, a fourni un<br />

alibi qui a été reconnu exact.<br />

MORT DE M. GABRIEL VIVANT,<br />

ADMINISTRATEUR GÉNÉPAl ÏÏEXCELSIOR<br />

Lundi est mort, après une très courte maladie,<br />

M. Gabriel Vivant, administrateur général<br />

d'Excelsior. Rédacteur au ministère de la<br />

Marine à ses débuts, M. Vivant, attiré par le<br />

journalisme, était devenu informateur parlementaire<br />

de la Petite Gironde, puis directeur<br />

du Moniteur de la Flotte. C'est en <strong>19</strong>11 qu'il<br />

était devenu administrateur d'£*ceZsior. Loyal,<br />

précis, homme de décision, il mena toujours<br />

avec sagesse et sang-froid les affaires qui lui<br />

furent confiées. Né le 17 <strong>février</strong> 1862, il était<br />

officier de la Légion d'Honneur.<br />

CECI INTERESSE<br />

Tous les Jeunes Gens et Jeunes Filles, tous les Pères et Mères de Famille<br />

L'ECOLE UNIVERSELLE, la plus importante du monde, vous adressera gratuitement, {3ar<br />

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Dessin, Écriture, Calligraphie.<br />

Broch. 5471 : Carrières de la Marine marchande.<br />

Broch. 5479 : Solfège, Piano, Violon, Transposition, Harmonie, Contrepoint, Fugue,<br />

Composition, Orchestration. Professorats).<br />

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A<br />

COSTES ET LE BRIX<br />

ACHÈVENT A NEW-YORK<br />

LEUR RAID MAGNIFIQUE<br />

Depuis leur départ de Paris,<br />

ils ont accompli 37.000 km.<br />

en 214 heures de vol.<br />

CHEVANT leur vaste périple Paris-New-<br />

York, en passant par l'Amérique du Sud,<br />

Costes et Le Brix sont arrivés à New-<br />

York, venant de Washington, escortés par six<br />

avions de l'armée américaine qui, partis en<br />

même temps que le-Nungesser-Coli, ne l'avaient<br />

pas quitté tout du long du parcours.<br />

Une foule nombreuse a reçu les deux aviateurs<br />

à leur atterrissage, auquel assistait Clarence<br />

Chamberlain qui, après Lindbergh, traversa<br />

l'Atlantique. Benut Balchen, compagnon<br />

de Byrd dans le raid de Y America, et Floyd<br />

Bennett arrivèrent en avion pour saluer, eux<br />

aussi, Costes et Le Brix, que Fonck rejoignit<br />

peu après.<br />

Depuis leur départ de Paris, les deux as<br />

français avaient parcouru 37.000 kilomètres en<br />

214 heures de vol. La vitesse moyenne de leur<br />

longue croisière atteignit donc 173 kilomètres<br />

de moyenne.<br />

Le surlendemain de leur arrivée, Costes et<br />

Le Brix furent solennellement reçus par la<br />

municipalité new-yorkaise.<br />

L'entrée des deux aviateurs dans la grande<br />

salle de réception fut saluée par l'immense assistance<br />

d'une longue salve d'applaudissements.<br />

Le maire, M. Walker, exprima la joie qu'il<br />

ressentait à accueillir dans sa cité des aviateurs<br />

venus d'Europe par la voie des airs. Il<br />

glorifia leur entreprise. Puis il associa aux deux<br />

aviateurs leurs camarades qui, présents > euxmêmes,<br />

furent tour à tour acclamés par l'assistance<br />

: commandant Byrd, Chamberlin, Fonck,<br />

Levine. ~<br />

Après avoir, une dernière fois, salué les<br />

nouveaux ambassadeurs des airs ", M. Walker<br />

les décora de la médaille de valeur de la cité de<br />

New-York. Ce dont "Costes, dont les paroles<br />

furent hachées par des acclamations redoublées,<br />

le remercia vivement.<br />

LORD OXFORD ET ASQUITH, ANCIEN<br />

PREMIER BRITANNIQUE, EST MORT<br />

Après être resté deux jours sans connaissance,<br />

lord Oxford et Asquith, ancien président<br />

du Conseil britannique, ancien chef du<br />

parti libéral, est mort. ,<br />

Né à Morley, dans le Yorkshire, le 12 juillet<br />

1852, il se voyait, en 1886, mandater aux<br />

Communes par la circonscription écossaise<br />

d'East Fife, qu'il devait ensuite représenter<br />

sans interruption^ pendant trente-deux ans.<br />

En 1892, il recevait sa première désignation<br />

ministérielle en qualité de sous-secrétaire<br />

d'Etat au Home Office, fonctions qu'il n'abandonna<br />

qu'en 1895, avec le retour au pouvoir<br />

des conservateurs.<br />

Dix ans plus tard.ee fut la revanche libérale,<br />

et Campbell-Bannerrhan confia le second poste<br />

du cabinet, celui des Finances, à M. Asquith.<br />

II ne devait quitter l'Echiquier que pour<br />

devenirpremier ministreà la mortde Campbell-<br />

Bannerman, en <strong>19</strong>08. Les élections générales<br />

de <strong>19</strong>10 renouvelèrent sa majorité. En <strong>19</strong>14,<br />

on sait l'honneur qui lui revient dans la décision<br />

nationale du 4 août.<br />

Après avoir formé un premier cabinet de<br />

coalition, il fut accusé de temporisation excessive<br />

et contraint de céder la place, le 9 décembre<br />

<strong>19</strong>16, à M. Lloyd George.<br />

La guerre finie, M. Asquith connut l'ingratitude<br />

populaire. Aux élections de <strong>19</strong>18, il<br />

eut la tristesse de se voir abandonné par son<br />

ancienne circonscription d'East Fife et ne<br />

parvint à rentrer au Parlement qu'en <strong>19</strong>20,<br />

comme représentant de l'électorat écossais<br />

de Paisley.<br />

UNE EXPLOSION DE MINE FAIT 13 MORTS<br />

Une explosion de mine s'est produite dans le<br />

comté de Cumberland, à Whitehaven.<br />

Déjà, il y a deux mois, quatre ouvriers y<br />

avaient péri asphyxiés et cet accident avait<br />

déterminé la direction de la mine à ordonner<br />

la fermeture provisoire du puits. La réouverture<br />

du puits ayant été décidée en principe,<br />

deux équipes d'ouvriers reçurent l'ordre d'y<br />

descendre. _ La première équipe se composait<br />

dur. ingénieur de la mine, du chef de chantier,<br />

d'un contremaître et de quelques ouvriers.Elle<br />

venait de procéder à l'ouverture d'une galerie<br />

lorsque quatre explosions retentirent. Treize<br />

personnes ont été tuées.<br />

MEMENTO<br />

CEREMONIES<br />

11 <strong>février</strong>. — M. Louis Marin préside à l'inauguration<br />

de la maison des combattants italiens à Paris.<br />

NÉCROLOGIE<br />

// <strong>février</strong>. — M. Emile Basly, député socialiste du<br />

Pas-du-Calais, est mort à Lens.<br />

12 <strong>février</strong>. — M. Doulcet. ambassadeur de France<br />

près le Saint-Siège, meurt subitement à Rome.<br />

FAITS DIVERS<br />

PARIS<br />

14 <strong>février</strong>. — Marcel Berdagner qui, depuis des mois,<br />

détroussait les promeneurs, la nuit, au bois de Boulogne,<br />

et son complice, Pierre Masséi, sont arrêtés.<br />

DÉPARTEMENTS<br />

12 <strong>février</strong>. — Le cadavre d'une sexagénaire, M me Pigâche,<br />

est repêché dans ia Seine, près de Rouen.Le<br />

corps de son mari est trouvé dans un fossé. La femme<br />

avait mortellement frappé son compagnon et s'était noyée.<br />

TRIBUNAUX<br />

14 <strong>février</strong>. — Le chiffonnier Poignau't est condamné<br />

aux travaux forcés à perpétuité pour tentative de meurtre<br />

à Angers. Il accueille le verdict en chantant.<br />

SPORTS<br />

12 <strong>février</strong>. — Le Stade Français, vainqueur du C. A.<br />

est champion de Pans de football.<br />

— Beddari gagne, à Saint-Germain, le championnat<br />

de Paris de cross-country.<br />

15 <strong>février</strong>. — Emile Pladner, champion de France des<br />

poids mouches, bat François Biron.<br />

— Alain Gerbault, venant de Durban, arrive au Cap.<br />

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croit généralement, qui est la cause des rides,<br />

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E


!","" LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 IHUIIHÏII iiuuu uiiiuiiii iiiiiimiiimimiiuii iiiniriitin r 5 un iniiiuiii m immiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ »»~»><br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

LE PÈRE DE LA CHAIZE, CONFESSEUR DE LOUIS XIV<br />

IL est une opinion répandue, c'est que<br />

le personnage, dont nous allons<br />

essayer de camper la silhouette, ne<br />

joua qu'un rôle effacé à la cour du<br />

grand roi, qu'il fut un conseiller peu<br />

écouté et sans influence sur l'esprit<br />

de son royal pénitent. A la lumière des docu- M<br />

ments, cette physionomie s'éclaire, prend du<br />

relief. Le vrai est que jamais confesseur ne<br />

jouit d'une autorité plus grande et mieux<br />

établie que la sienne ; il occupa une position<br />

exceptionnelle et il eut l'art de ne pas se<br />

targuer de son influence. Seul, parmi tous<br />

ceux qui ont rempli la même charge, il put<br />

disposer en toute liberté de la feuille des bénéfices,<br />

sans nul contrôle, sans avoir de comptes à<br />

rendre à quiconque ; seul, il désignait à<br />

Louis XIV les bénéficiaires de ses faveurs-, du<br />

moins pour les fonctions du sacerdoce. Seul,<br />

il avait le droit d'assister au Conseil de Conscience<br />

où nulle question touchant au dogme<br />

n'était discutée et décidée sans son agrément.<br />

Seul, il désignait au choix du monarque les<br />

confesseurs du dauphin, de la dauphine, de<br />

Monsieur, frère du roi. Il était, en un mot,<br />

comme un secrétaire des Affaires ecclésiastiques,<br />

placé, en cette qualité, au-dessus de<br />

tous les évêques du royaume, et même audessus<br />

de l'archevêque de Paris ! Pendant un<br />

tiers de siècle, le Père de La Chaize fut, pourraiton<br />

dire, l'unique chef de l'Eglise gallicane, et<br />

l'on a pu écrire qu'en certaines circonstances,<br />

son action, sans être aussi éclatante que celle<br />

de Bossuet, fut beaucoup plus étendue, beaucoup<br />

plus durable.<br />

Le Père de La Chaize appartenait, on le sait,<br />

à cet ordre des Jésuites, où le roi recrutait ceux<br />

qui étaient chargés de sa direction spirituelle.<br />

Au Père Annat, qui manquait un peu d'autorité<br />

pour imposer sa volonté au monarque,<br />

avait succédé un autre jésuite, originaire du<br />

Rouergue, le Père Jean Ferrier, " petit homme<br />

quant à la taille — ainsi le qualifie Un contemporain<br />

— mais grand homme quant à l'esprit ' .<br />

Ferrier acquit rapidement un pouvoir sans<br />

limites ; il fut " le canal de toutes les grâces, le<br />

promoteur de tous les choix ". A sa. mort, survenue<br />

le 29 octobre 1674, le poste de confesseur<br />

du roi devenant vacant, le maréchal de<br />

Villeroy fit accepter à Louis XIV le Père de<br />

La Chaize, dont il sut lui vanter la droiture,<br />

la capacité, et surtout la douceur de caractère<br />

et l'aménité des manières. v.<br />

Le Père François de La Chaize d'Aix avait<br />

à peine atteint la cinquantaine. Il était de noble<br />

extraction ; son père, seigneur de La Chaize,<br />

s'était signalé par ses vertus militaires et avait<br />

été décoré de l'ordre de Saint-Michel. Sa<br />

mère, Renée de Rochefort, descendait d'une<br />

sœur du Père Coton, que l'amitié de Henri IV<br />

a rendu célèbre.<br />

Après les épreuves du noviciat, le jeune de<br />

La Chaize avait été envoyé à Lyon, pour y<br />

étudier les belles-lettres et, plus tard, la philosophie<br />

et les mathématiques. Ses professeurs<br />

n'avaient pas manqué de remarquer son intelligence<br />

vive, qui lui faisait devancer le plus<br />

souvent leurs leçons ; il fut bientôt appelé à<br />

professer à son tour et, autour de sa chaire, se<br />

groupa un auditoire de disciples aussi nombreux<br />

qu'attentifs. _<br />

Saint-Simon, qui ne le ménage guère, en a<br />

fait un portrait des plus flatteurs, et qui n'est,<br />

cependant, pas flatté :<br />

" Le Père La Chaize, écrit-il, avait une figure<br />

noble et intéressante. Juste dans la décision des<br />

affaires, actif, pressant, persuasif, toujours<br />

occupé sans le paraître jamais, désintéressé en<br />

tout genre, quoique fort attaché à sa famille,<br />

facile à revenir quand il avait été trompé,<br />

et ardent à'réparer le mal que son erreur lui<br />

avait fait faire; d'ailleurs, judicieux et précautionné,<br />

il ne fit jamais de mal qu'à son corps<br />

défendant.<br />

" Les ennemis mêmes des jésuites furent forcés<br />

de lui rendre justice et d'avouer que c'était<br />

un homme de bien, honnêtement né et très<br />

digne de remplir sa place. "<br />

ILLEURS, le mémorialiste Je représente " d'es-<br />

A prit médiocre, mais d'un bon caractère.<br />

Juste, droit, sensé, sage, doux et modéré, fort<br />

ennemi delà délation, de la violence, des éclats.<br />

On le trouvait toujours poli, modeste et très<br />

respectueux". Il conserva pourtant son franc<br />

parler à la cour, et le roi rapporte de lui une<br />

réplique qui n'est pas sans surprendre de<br />

prime abord. Louis XIV reprochait, un jour,<br />

au Père d'être trop bon.<br />

— Ce n'est pas moi qui suis trop bon, lui<br />

répondit-celui-ci, c'est vous qui êtes trop dur.<br />

Et l'auguste interlocuteur eut le bon esprit<br />

de ne s'en point fâcher.<br />

par S® D r CAEÂMÈS<br />

Le Père de La Chaize, qui donna son nom à un célèbre cimetière<br />

parisien, joua, comme conseiller ecclésiastique de Louis XIV,<br />

un rôle important et divers dans les annales diplomatiques.<br />

Ce ne fut qu'en 1675 que le Père de La<br />

Chaize entra officiellement en fonctions.<br />

Il sut s'emparer peu à peu de la confiance du<br />

monarque. Versé comme lui dans la science<br />

des médailles, il étudiait l'histoire avec lui sur<br />

ces monuments du passé ; il la vivait lorsque le<br />

roi se rendait aux armées. Il suivit Louis XIV<br />

dans plusieurs de ses expéditions, l'accompagnant<br />

parfois jusque dans les tranchées, où<br />

il ne craignait pas de s exposer comme le plus<br />

simple de ses soldats. Dans une lettre qu'adressait<br />

Boileau à Racine, l'historiographe de<br />

Louis XIV narrait à son illustre ami et collègue,<br />

que le Père de La Chaize était dans la tranchée,<br />

J<br />

avait un esprit incisif, plein de saillies plus ou<br />

moins mordantes, cet esprit à la Mortemart,<br />

si redoutable et si justement redouté de ceux<br />

qu'il visait.<br />

Le Père jésuite ne chercha pas à heurter<br />

de front la favorite royale ; il n'en poursuivit<br />

pas moins avec persévérance le but qu'il s'était<br />

assigné : ruiner M me de Montespan dans le<br />

cœur du roi, ce qui n'était pas tâche facile.<br />

Le confesseur parvint à ses fins, et M me de<br />

Montespan, lasse de lutter à la fois contre le<br />

Père de La Chaize et contre M œe de Maintenon,<br />

se jeta dans la dévotion.<br />

C'est encore le Père de La Chaize. qui fut<br />

LE PÈRE DE LA CHAIZE, d'après une gravure ancienne.<br />

et même fort près de l'attaque, pour la voir<br />

plus distinctement.<br />

— Il se fera tuer un de ces jours, s écria son<br />

frère, quand on lui fit part de cette imprudence.<br />

Ceci se passait au siège de Mons ; c'est au<br />

cours de ce siège que le roi fit montre d un<br />

réel sang-froid. Après avoir dîné de bon<br />

appétit à la vue des lignes, relate un témoin, il<br />

se promena autour de la place et fut assez longtemps<br />

à demi-portée de mousquet. Une vedette<br />

l'arrête :<br />

— Ne connais-tu pas le roi ?<br />

— Je le connais, répondit la sentinelle, mais<br />

ce n'est pas ici sa place.<br />

Un moment après, un coup de canon tuait<br />

le cheval d'un gentilhomme, fort près de<br />

Louis XIV, à côté du comte de Toulouse, un<br />

des fils que le roi avait eus de M me de Montespan.<br />

Lorsque le Père de La Chaize fut nommé<br />

confesseur du roi, M me de Montespan était<br />

,au comble de la faveur. " Elle régnait belle<br />

comme le jour, écrit un de ses fervents panégyristes.<br />

La nature lui avait prodigué tous ses<br />

dons : des flots de cheveux blonds, des yeux<br />

bleus ravissants, avec des sourcils plus foncés<br />

qui unissaient la vivacité à la langueur, un teint<br />

d'une blancheur éblouissante, une de ces<br />

figures enfin qui éclairent les lieux où elles<br />

paraissent. " Et il convient d'ajouter qu'elle<br />

Il est un événement historique auquel l'un<br />

et l'autre, la marquise et le confesseur, furent<br />

mêlés, qui mérite de nous arrêter quelques<br />

instants : il s'agit de la révocation de l'Edit de<br />

Nantes. Pour juger en toute impartialité cet<br />

acte de haute politique, il convient, croyonsnous,<br />

de nous dépouiller de nos idées actuelles<br />

sur la liberté des cultes et la liberté de conscience,<br />

d'envisager la question sous le même<br />

aspect que les contemporains.<br />

ouis XIV n'a point agi, dans cette circons-<br />

L tance, en dehors del'espritetdes tendances<br />

de son temps ; loin de là, il en a subi ''impulsion.<br />

Il a été l'interprète de l'opinion publique,<br />

représentée en très grande majorité par les<br />

catholiques. Qu'on ne s'avise pas d'invoquer<br />

un affaiblissement mental qui, dans ce cas, eût<br />

été bien précoce — puisqu'il n'avait que<br />

quarante-sept ans ! C'est dire que le monarque<br />

était dans toute la force de l'âge. Qu'il ait subi<br />

l'ascendant de M1 " de Maintenon, du Père de<br />

la Chaize, du chancelier Le Tellier, nul ne<br />

pense à y contredire ; mais ses conseillers ne<br />

subissaient-ils pas eux-mêmes l'influence de<br />

leur époque ?<br />

Mme de Sévigné écrivait, le 24 novembre<br />

1685 : " C'est la plus grande et la plus belle<br />

chose qui ait été imaginée et exécutée. " C'était,<br />

pour tout dire, le vœu général de la nation.<br />

Seul, peut-être, Louvois conseilla la violence.<br />

Le roi désirait toujours qu'on se bornât à<br />

exercer une contrainte modérée; mais M. de<br />

Louvois voulait emportër l'affaire et la menait<br />

militairement avec son despotisme et sa dureté<br />

naturelle.<br />

Certains, ont regardé le Père de La Chaize<br />

comme le principal auteur de ce qu'ils ont<br />

appelé la Persécution de France. C'était mal<br />

connaître le caractère de ce religieux. Nul<br />

n inclina davantage aux mesures de tolérance.<br />

Il s'éleva, notamment, contre l'exhumation des<br />

cadavres traînés sur la claie et jetés à la voirie,<br />

représentant fortement au roi toùt ce que cette<br />

action avait d'odieux et de barbare. Les protestants<br />

eux-mêmes reconnaissent générale-<br />

'ment 'la modération de celui qui, s'il fut leur<br />

adversaire déterminé, ne se montra pas au rang<br />

de leurs persécuteurs. Contentons-nous de<br />

produire une appréciation, une seule, mais elle<br />

est de poids. Le ministre protestant Jurieu,<br />

alors exilé, et dont les violences de langage<br />

n'ont jamais été surpassées, écrivait : " 11 semble<br />

que tout le fardeau (de la révocation) va retomber<br />

sur le Père de La Chaize. Mais, en<br />

vérité, il n|est pas plus coupable qu'un autre...<br />

Ce serait se tromper très fort que de s'imaginer<br />

que c'est lui oui a inspiré au roi le dessein de<br />

nous perdre. ' Voilà qui est décisif, semble-til<br />

! " D'où peut donc venir ce dessein ? " ajoute<br />

le protestant dont nous rapportons le texte ; et<br />

il affirme que le roi, dans toutes ses décisions<br />

à l'égard des réformés, n'a pris conseil que de<br />

lui-même.<br />

Autre particularité, qu'il importe de noter :<br />

après la mort de Louvois (1691), les rigueurs<br />

cessèrent de s'exercer contre les protestants ;<br />

Mme de Maintenon, le cardinal de Noailles<br />

et le Père de La Chaize passent pour avoir<br />

été, en grande partie, les artisans de ce changement.<br />

Le Père de La Chaize mourut dans la maison<br />

chargé, par Louis XIV, des premières démarches<br />

pour obtenir le consentement de<br />

M<br />

le Versailles (à un autel de la<br />

'ancienne chapelle de Versailles,<br />

me de Maintenon au mariage avec le monarque.<br />

Mœe de Maintenon céda d'autant plus<br />

aisément que son ambition était satisfaite bien<br />

au delà de ce qu'elle avait osé espérer.<br />

Le mariage fut célébré dans un oratoire<br />

particulier de V<br />

tribune de<br />

par où l'on passait pour aller à l'aile neuve),<br />

par l'archevêque de Paris, François Harlay<br />

de Champvallon, en présence du Père de<br />

La Chaize, qui dit la messe, de Bontemps,<br />

premier valet de chambre du roi, qui la servit,<br />

et de M. de Montchevreuil, ami intime de<br />

Mme de Maintenon.<br />

Les rapports entre la marquise et le confesseur<br />

étaient d'ailleurs, en apparence du moins,<br />

des plus corrects. Pas une fête ne se donnait à<br />

Saint-Cyr, sans qu'y assistât le Révérend Père.<br />

Lorsque Racine fit jouer Esther, le Confesseur<br />

du roi fut au nombre des invités*; il vint, à<br />

côté de Fénelon et de plusieurs autres prélats,<br />

applaudir à ce prélude d'Athalie.<br />

Que Mme professe des R. P. Jésuites de la rue Saint-<br />

Antoine, le 20 janvier 1709, l'année du terrible<br />

hiver. Il était dans sa quatre-vingt-cinquième<br />

année de son âge, la soixante-neuvième de son<br />

entrée dans l'ordre qu'il illustra.<br />

Il nous apparaît que, sans être un personnage<br />

de tout premier plan, il fit montre, néanmoins,<br />

d'une rare habileté, pour surmonter les<br />

obstacles sans nombre accumulés sous ses pas,<br />

pour avoir su naviguer entre des récifs si périlleux,<br />

comme la verve satirique de M<br />

de Maintenon détestât, au fond, le<br />

Père, l'hypothèse n'a rien d'invraisemblable;<br />

du moins elle agit avec lui avec la plus grandi<br />

circonspection. Comme elleledéclarait, dans une<br />

lettre à une de ses amies, "on peut bien dissimuler<br />

un peu pour rendre service à ses amis<br />

me de Montespan<br />

et l'antipathie, toute dissimulée fûï-elle,<br />

de Mme de Maintencn. L'homme qui sut,<br />

durant le tiers d'un siècle, maintenir d'une<br />

main ferme la feuille des bénéfices ecclésiastiques,<br />

qui se trouva si activement mêlé aux<br />

questions religieuses de son époque qui<br />

occupa une charge à la cour des plus délicates<br />

et des plus enviées, sans jamais mécontenter le<br />

monarque auquel l'attachaient ses fonctions,<br />

celui-là ne fut pas un personnage banal. f , propriété<br />

où il aimait à se rendre, aux portes ctj faubourg<br />

Saint-Antoine, et qui appartenait k l ordre dont<br />

il faisait partie, est devenue, par la suite, un<br />

cimetière, qui perpétuera son nom, alors qu'on<br />

aura depuis longtemps oublié quel poste éminentil<br />

a occupé, auprès d'un des monarques<br />

les plus difficiles à servir.<br />

1 Dr CABANES.


lltllllll DIMANCHE-ILLUSTRÉ IIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIIIIHHIIIIIIIIIIIIIXI'IIIIIUIIIIIIIIIIIIIIHIII £ lllllll lIlIMMUIIIIimimmilimilIMMItlMIUllMIIMIMMlllllllllllimilllllllllllil LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 ""Muni<br />

LES CONTES D'ACTION<br />

LE TROISIÈME ORTEIL DU PIED DROIT<br />

N sait que la vieille maison ries<br />

Manton est hantée. Dans toute la<br />

campagne environnante, et même<br />

dans la ville de Marshall, distante<br />

d'un mille, il n'y a pas une<br />

personne d'esprit impartial qui<br />

entretienne le moindre doute à cet égard ; 1 incrédulité<br />

ne subsiste plus que chez ces seuls<br />

entêtés qui seront appelés "toqués", dès que<br />

ce mot commode aura pénétré dans le cénacle<br />

de ÏAdvance de Marshall. 11 y a deux sortes de<br />

preuves que la maison est hantée : les rapports<br />

de témoins oculaires et désintéressés, la confirmation<br />

apportée par la maison elle-même. Les<br />

premières peuvent, à la rigueur, être négligées<br />

et annulées par les objections multiples que<br />

peut s'empresser de formuler un esprit ingénieux,<br />

mais des faits observables par tous sont<br />

solides et s'imposent à l'esprit.<br />

En premier lieu, la maison des Manton est<br />

inhabitée depuis plus de dix ans et, ainsi que<br />

ses dépendances, tombe peu à peu en ruines,<br />

circonstance qui peut difficilement échapper<br />

au bon sens. Une distance courte et déserte la<br />

sépare de la route de Marshall à Harriston.<br />

Elle s'élève dans un recoin où il y avait autrefois<br />

une ferme et qui est encore enlaidi par les vestiges<br />

d'une clôture délabrée et en partie recouverte<br />

de ronces, courant sur un sol pierreux et<br />

stérile qui, depuis longtemps, ignore la charrue.<br />

La maison elle-msmî est en assez bon état,<br />

bien que fâcheusement sah'e par les intempéries<br />

et qu'elle réclame instamment les soins<br />

du vitrier, la jeunesse du sexe mâle de la région<br />

ayant affirmé, à sa façon, la désapprobation<br />

qu elle porte aux demeures sans habitants. La<br />

maison est à deux étages, à peu près carrée,<br />

sa façade percée seulement d'une entrée flanquée<br />

de chaque côté d'une fenêtre clouée de planches,<br />

de bas en haut. Au-dessus, des fenêtres correspondantes,<br />

sans protection de planches, laissent<br />

entrer.la lumière et la pluie dans les chambres<br />

de I étage supérieur. Les mauvaises herbes<br />

poussent assez vigoureusement à l'entour et<br />

quelques grands arbres, mal orientés par rapport<br />

au vent, penchent tous dans la même<br />

direction et semblent concerter leur effort pour<br />

la fuite. Enfin, ainsi que l'humoriste de Marshall<br />

l'a expliqué dans les colonnes de l'Ad-<br />

vcnce, " la conclusion que la maison des Manton<br />

m HÉ<br />

par AMBROSE BIERCE<br />

Le récit nous conduit dans le monde de l'irréel èt du dramatique,<br />

en laissant à notre imagination le soin de donner une<br />

explication à la découverte que fit, un jour, M. King.<br />

est hantée est le seul résultat logique qu'offre<br />

l'examen des lieux ".<br />

Le fait que, dans cette habitation, M. Manton,<br />

une nuit d'il y a dix ans, jugea bon de se<br />

lever et d'égorger sa femme et ses deux jeunes<br />

enfants, pour se rendre aussitôt après dans une<br />

autre partie du pays, a, sans aucun doute,<br />

contribué à diriger l'attention générale sur les<br />

dispositions de l'endroit pour les phénomènes<br />

surnaturels.<br />

. C'est devant cette maison, qu'un soir d'été,<br />

une charrette avec quatre hommes, s'arrêta.<br />

Trois d'entre eux descendirent rapidement et<br />

celui qui conduisait, attacha l'attelage au seul<br />

poteau qui demeurât de l'ancienne clôture.<br />

Le quatrième resta assis dans la voiture.<br />

— Venez, dit un de ses compagnons, allant<br />

à lui, tandis que les autres s'éloignaient dans la<br />

direction de la maison. C'est ici.<br />

L'homme interpellé ne bougea pas.<br />

— Par Dieu, dit-il rudement, ceci est une<br />

plaisanterie et il me semble que vous en êtes.<br />

— C'est possible, dit l'autre en le regardant<br />

en plein visage, et sur un ton qui ressemblait<br />

assez à celui du mépris. Souvenez-vous, cependant,<br />

que le choix du heu a été, avec votre<br />

propre assentiment, laissé à 1 autre partie.<br />

Evidemment, si vous avez peur des fantômes.<br />

— Je n'ai peur de rien, interrompit l'homme<br />

avec un autre grognement.<br />

Et il sauta à terre. Ces deux hommes rejoignirent<br />

alors les autres àla porte, que l'un d'eux<br />

avait déjà ouverte avec quelques difficultés : la<br />

serrure et les gonds étaient rouillés. Ils<br />

ei3rtr$S*nt tous. A l'intérieur, il faisait noir, mais<br />

l'homme qui avait ouvert la serrure, sortit une<br />

chandelle, des allumettes, et fit de la lumière.<br />

Puis il ouvrit la serrure de la porte qu'ils<br />

J<br />

avaient à leur droite, alors qu'ils se tenaient<br />

tous dans le couloir. Ils entrèrent dans une<br />

grande pièce carrée que la chandelle n'éclaira<br />

que faiblement. Le plancher avait un épais<br />

tapis de poussière qui étouffait en partie<br />

leurs pas. Aux angles des murs, des toiles<br />

d'araignées pendaient comme des morceaux<br />

de dentelle déchirée et ondulaient aux souffles<br />

de l'air. La pièce avait deux fenêtres à<br />

guillotine, à travers lesquelles on ne pouvait<br />

voir que la face intérieure et rugueuse des<br />

planches, à quelques centimètres des vitres. Il<br />

n'y avait ni cheminée ni meubles ; il n'y avait<br />

rien. Avec les toiles d'araigi',ées et la poussière,<br />

les quatre hommes étaient, dans cet endroit, les<br />

seules choses qui ne fissent pas partie de la<br />

construction.<br />

Leur mine était étrange à la lumière jaune de<br />

la bougie. Celui qui était descendu de voiture<br />

avec tant de mauvaise volonté, cffrait un spectacle<br />

curieux, sensationnel même. C'était un<br />

homme entre deux âges, de forte corpulence ;<br />

il avait la poitrine et les épaules larges. A<br />

^regarder son corps, on aurait dit qu'il avait la<br />

force d'un géant ; à ses traits, qu'il devait s'en<br />

servir comme un gçant. 11 était rasé, ses cheveux<br />

étaient assez crépus et gris. Son front,<br />

bas, était creusé de rides hoiizontales ; audessus<br />

du nez, ces lignes devenaient verticales.<br />

Les gros sourcils noirs suivaient la direction des<br />

rides, mais se retroussaient soudain vers le<br />

haut à l'endroit où ils allaient se rencontrer.<br />

Profondément enfoncés sous les sourcils, les<br />

yeux, d


Itiiumti LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 iniinnîinùiiraiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiîiiliiniiiiiiniiî tiinitiiiiiiiiiilj ■••mu 7 lTuiiiii'iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHHiHiiiHiitiMiirti»MiMiiiiMiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ""«'«r<br />

L'homme était SUT un genou, le dos vers l'angle du mur, les épaules élevées au niveau des oreilles, les mains sur la face, les paumes à l'extérieur, les doigts allongés et recourbés cojnme des griffes.<br />

soudain, plongeant tout dans une profonde<br />

obscurité. Cela pouvait venir d'un courant<br />

d'air de la porte ouverte ; quelle qu'en fût la<br />

cause, l'effet fut surprenant.<br />

— Messieurs, dit une voix qui semblacurieusement<br />

étrangère dans ce nouvel état de choses<br />

affectant le rapport des sens entre eux, messieurs,<br />

vous ne bougerez pas avant d'avoir<br />

entendu se fermer la porte de l'extérieur.<br />

Un bruit de pas suivit, puis la porte intérieure<br />

se ferma. Finalement, celle de l'extérieur<br />

retomba âvêc une secousse qui ébranla<br />

l'édifice entier.<br />

Quelques minutes plus tard, le petit garçon<br />

d'un fermier, attardé sur la route, rencontra<br />

une charrette menée à une allure vertigineuse<br />

vers la ville de Marshall. Il déclara que. derrière<br />

les deux formes assises sur le devant se<br />

tenait une troisième, debout, les mains sur les<br />

épaules courbées des autres. Ces derniers<br />

paraissaient faire de vains efforts pour se libérer<br />

de cette étreinte. Cette troisième silhouette,<br />

différente des autres, était vêtue de blanc, et<br />

avait dû, à coup sûr, faire irruption dans la<br />

charrette quand elle était passée devant la<br />

maison hantée. Comme le gamin pouvait se<br />

flatter d'avoir déjà subi une épreuve considérable<br />

en matière de questions surnaturelles, ses<br />

dires obtinrent la créance qui est légitimement<br />

due au témoignage d un expert. L histoire<br />

(avec les événements qui survinrent le lendemain)<br />

parut dans l'Advance, avec quelques<br />

légers embellissements littéraires et une allusion<br />

finale au fait que les messieurs en question<br />

auraient le loisir de se servir des colonnes du<br />

journal, pour y donner la version de leur aventure<br />

nocturne. Mais cette faveur ne fut revendiquée<br />

par personne.<br />

L<br />

' * * *<br />

ES circonstances qui avaient causé ce duel<br />

dans l'obscurité étaient assez simples.<br />

Un soir, trois jeunes hommes de la ville<br />

de Marshall étaient assis dans un coin tranquille<br />

du vestibule de l'hôtel, fumant et tenant<br />

des propos susceptibles d'intéresser trois<br />

jeunes gens instruits d'un village du'Sud. Ils<br />

s'appelaient : King, Sancher et Rosser. Non<br />

loin d'eux, à portée de leurs voix, mais sans se<br />

mêler à la conversation, un quatrième individu<br />

était assis. Il était inconnu des autres, qui<br />

savaient seulement qu'en arrivant par diligence,<br />

cet après-midi-là, il avait inscrit sur le<br />

registre de l'hôtel ce nom : Robert Grossmith.<br />

On ne l'avait vu parler à personne, sauf au<br />

comptable de l'hôtel. Il semblait vraiment se<br />

complaire en sa propre compagnie ou, ainsi que<br />

la rédaction de l'Advance l'exprima dans la<br />

suite, " s'adonner grossièrement à de mauvaises<br />

fréquentations ".Il faut dire, cependant,<br />

pour la défense de l'étranger, que la rédaction<br />

était, elle, d'une disposition par trop joviale<br />

pour juger, équitablement un homme d'un<br />

.tempérâmes» différent, et qu'elle avait, de plus,<br />

essuyé une légère rebuffade en tentant de<br />

1' interviewer ".<br />

— Je déteste toute espèce de difformité chez<br />

une femme, dit King, qu'elle soit naturelle ou<br />

accidentelle. Ma théorie est que toute tare physique<br />

correspond à une tare morale.<br />

— J'en déduis donc, dit'Rosser gravement,<br />

qu'une dame à qui l'avantage moral d'un nez<br />

ferait défaut, trouverait pour devenir Mrs King<br />

la partie difficile.<br />

—• On peut évidemment l'interpréter ainsi,<br />

fut-il répondu ; mais, sérieusement, j'ai, une<br />

fois, jeté par-dessus bord une charmante fille<br />

parce que j'avais appris, tout à fait par hasard,<br />

qu'elle avait subi l'amputation d'un orteil. Ma<br />

conduite fut brutale, si vous voulez, mais si<br />

j'avais épousé cette fille, nous aurions été<br />

malheureux, tous les deux, toute notre vie.<br />

— Tandis que, dit Sancher avec un léger<br />

rire, en épousant un homme avec des vues plus<br />

larges,elle s'est envolée, la gorge coupée en deux.<br />

— Ah ! vous avez à qui je fais allusion. Oui,<br />

elle épousa Manton, mais, quant à sa largeur de<br />

vue, je ne suis pas du tout sûr qu'il lui ait<br />

coupé la gorge parce qu'il avait découvert qu'il<br />

lui manquait cette chose précieuse chez une<br />

femme : le troisième orteil du pied droit.<br />

— Regardez donc cet homme ! dit Rosser<br />

à voix basse, les yeux fixés sur l'étranger.<br />

Celui-ci écoutait manifestement la conversation<br />

avec la plus vive attention.<br />

— Sacré toupet ! murmura King. Que<br />

faut-il faire ?<br />

— C'est bien simple, répliqua Rosser en se<br />

levant. Monsieur, reprit-il, en s'adressant à<br />

l'étranger, je crois qu'il vaudrait mieux que<br />

vous emportiez votre chaise à l'autre bout de<br />

la véranda. La présence d'hommes bien élevés<br />

est évidemment pour vous quelque chose de<br />

nouveau.<br />

L'homme bondit sur ses pieds et s'avança,<br />

les poings crispés, le visage pâle de rage. Tous<br />

étaient maintenant debout. Sancher se plaça<br />

entre les adversaires.<br />

— Vous êtes emporté et injuste, dit-il à<br />

Rosser ; ce monsieur n'a rien fait pour mériter<br />

ce langage.<br />

Mais Rosser ne voulut pas retirer un seul<br />

mot. Suivant la coutume du pays et l'époque,<br />

il ne pouvait y avoir qu'une seule issue à la<br />

querelle.<br />

—• Je réclame la satisfaction due à un<br />

homme du monde, dit l'étranger qur s'était<br />

calmé. Je ne connais personne dans cet endroit<br />

— et s'inclinant vers Sancher—peut-être, vous,<br />

monsieur, serez-vous assez aimable pour me<br />

seconder dans cette affaire.<br />

Sancher accepta cette mission quelque peu<br />

à contre-cœur, il faut l'avouer, car ni l'aspect<br />

ni les manières de l'homme ne lui revenaient.<br />

King qui, durant la conversait»*, «'avait<br />

pas quitté l'étranger des yeux et n'avait pas<br />

ouvert la bouche, consentit, d'un signe de tête,<br />

à seconder Rosser ; la conclusion à tout cela<br />

fut que, les intéressés s'étant retirés, une rencontre<br />

fut décidée pour le soir suivant. Les<br />

conditions de la rencontre ont déjà été exposées.<br />

Le duel au poignard dans l'obscurité a été, à<br />

une époque, une caractéristique de la vie du<br />

Sud-Ouest, plus courante qu'elle n'a chance<br />

de le redevenir. Le vernis de chevalerie recouvrant<br />

la brutalité fondamentale qui présidait<br />

à ces rencontres était bien mince : nous allons<br />

voir comment.<br />

D<br />

-o "Jo -&'<br />

ANS le feu d'un midi estival, la vieille maison<br />

des Manton manquait quelque peu<br />

à ses traditions. Elle était alors bien de cé<br />

monde bien terrestre. Lè soleil la flattait chaudement,<br />

affectueusement, avec un évident<br />

mépris pour sa.réputation. Le gazon qui vernissait<br />

l'étendue de sa façade, semblait pousser<br />

non pas régulièrement, mais avec une joyeuse<br />

et naturelle exubérance.<br />

Tel était l'aspect sous lequel l'endroit se présenta<br />

au shénff Adams et à deux autres<br />

hommes venus de Marshall pour instrumenter.<br />

Un de ces hommes étaient M. King, shériff -<br />

adjoint. L'autre, qui se nommait Brower, était<br />

le frère de feu Mrs Manton. En vertu d'une<br />

loi bienfaisante de l'Etat, relative à toute propriété<br />

qui a été, pendant une certaine période,<br />

abandonnée par le propriétaire dont la résidence<br />

actuelle ne peut être précisée, c'était au<br />

shérifPqu'incombait la garde légale de la maison<br />

Manton et de ses dépendances. La présente<br />

visite était la simple conséquence d'un arrêt<br />

de tribunal autorisant M. Brower à revendiquer<br />

la propriété entant qu'héritier de sa'sœur.Par<br />

une simple coïncidence, là visite eut lieu le<br />

jour qui suivit' la nuit où M. King, l'adjoint,<br />

avait ouvert la porte et fait jouer la serrure<br />

pour un motif très différent.<br />

Après avoir ouvert négligemment la porte de<br />

la façade et avoir constaté, à sa grande surprise,<br />

qu'elle n'était pas fermée à clef, le shériff eut<br />

la stupéfaction de voir, pêle-mêle, sur le plancher<br />

du couloir, un tas de vêtements d'hommes.<br />

A l'examen, il se composait de deux chapeaux et<br />

du même nombre d'habits, de gilets et de foulards,<br />

le tout en excellent état, mais seulement<br />

un peu souillé, par la poussière qui les entourait.<br />

M. Brower fut tout aussi étonné, mais<br />

l'agitation de M. King fut indicible. Prenant<br />

un vif et nouvel intérêt dans ses propres gestes,<br />

le shériff tourna une poignée et poussa une<br />

porte sur la droite. Ils entrèrent tous les trois.<br />

La pièce était apparemment vide. Non. Leurs<br />

yeux s'habituèrent à la pénombre et finirent<br />

par distinguer- quelque chose dans l'angle le<br />

plus éloigné. C'était un corps humain, celui<br />

d'un' homme accroupi contre le coin du mur.<br />

Quelque chose dans son attitude cloua les visiteurs<br />

sur le seuil de la porte. La silhouette se<br />

précisa peu à peu. L'homme était sur un<br />

genou, le dos vers l'angle du mur, les épaules<br />

élevées au niveau des oreilles, les mains sur la<br />

face, les paumes à l'extérieur, les doigts allongés<br />

et recourbés comme des griffes ; la tête livide,<br />

renversée en arrière sur le cou contracté, portait<br />

une- expression de frayeur indicible, là<br />

bouche entr'ouverte, les yeux incroyablement<br />

dilatés. Il était mort, déjà rigide. Pourtant,<br />

à l'exception d'un poignard qui était de toute<br />

évidence tombé de sa propre main, il n'y avait<br />

pas d'autre objet dans la pièce. Dans la poussière<br />

épaisse qui couvrait le plancher, il y avait<br />

des traces confuses de pas, auprès de la porte et<br />

le l«ng du mur contre lequel elle s'ouvrait. Au<br />

long des autres murs, passant devant les fenêtres<br />

masquées de planches, on retrouvait la trace<br />

laissée par l'homme pour atteindre son coin.<br />

Brower, blême d'agitation, plongea fixement<br />

son regard dans le visage décomposé :<br />

— Grand Dieu, s'écria-t-il tout à coup,<br />

c'est Manton !<br />

L'homme n'avait pas bougé une seule fois<br />

du coin où il avait pris position. Son attitude<br />

n'était m celle de l'attaque ni celle de la défense.<br />

Il-avait laissé tomber son arme ; il avait sans<br />

aucun doute succombé de frayeur à la simple<br />

vue de quelque chose : toutes ces circonstances,<br />

l'esprit troublé de M. King ne pouvait<br />

entièrement les saisir.<br />

- Dans la poussière des ans dont l'épais tapis<br />

recouvrait le sol, allant de la porte par où ils<br />

étaient entrés en droite ligne à travers la pièce,<br />

jusqu'à une distance d'un mètre du cadavre<br />

recroquevillé de Manton, on voyait des empreintes<br />

de pieds sur trois lignes parallèles,<br />

des marques légères, mais précises, de pieds<br />

nus : à l'extérieur, celles de petits enfants ; au<br />

milieu, celles d'u- e femme. Arrivées au point<br />

où elles s'arrêtaLnt, elles ne revenaient pas en<br />

arrière ; elles étaient toutes dirigées dans une<br />

seule direction.Brower.qui les avait remarquées<br />

au même moment, s'était penché en avant dans<br />

une attitude d'hébétement, horriblement pâle.<br />

—■ Regardez donc, dit-il, pointant des deux<br />

mains vers la marque du pied droit de la<br />

femme, à l'endroit où elle s'était apparemment<br />

arrêtée. Le troisième orteil manque ! C'est<br />

Gertrude !<br />

Gertrude était feu Mrs Manton, la sœur de<br />

M. Brower. .<br />

AMBROSE BIERCE.<br />

| Traduit de l'anglais par M.Llona et J.Porel.


IIIIIIIII DIMANCHE-ILLUSTRÉ MiiiiiiiiiiimUMniiuiiiiimiiimiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiin»titiiit>iiiiHiiiiiiii 8 iiiiiuiiiiiiiiiiMiii iimmiiiiiiitiiriiiiiiiiiiiiiiintiittiiiiiiiitiiiitdniniiiiiitni POUR L F 5<br />

NAPOLÊON.CËTAVT UM<br />

TTVNVAJ LLEUP\ IL P/\bt>/\VT DES<br />

NU*TS SUR LES LWRES A LA<br />

LUEUR D'UNE CHAMDELLE LT<br />

KILOMETRES POUR RENDRE<br />

CEUX qu-oN. LUI AVAIT SAPRVbTl % .<br />

C'EST MALHEUREUX 1 .<br />

JE ttE DEMANDE CE QUE<br />

NAPOLEON AURA\T FAVT<br />

S'IL AVAIT ÉTÉ DANS UHE<br />

FAILLE COnnE LA n\ENNE«Hj=<br />

_ C—3 \<br />

DONNE-MOI CETTE<br />

HACHE M TU TE SLÊST<br />

SERAIS! RENTRE TOUT<br />

MERCI ! MON<br />

PETIT J31COT!<br />

ICOT, ppésident m ciu<br />

FEUT B£F£NIR £MP£REUR<br />

r ET VO\LA».<br />

ON PREND<br />

PLA\S\R JC\,<br />

A ENTRAVER<br />

MA.<br />

j^ARRJERE V.<br />

OH»riAlS<br />

DE R\£N,<br />

MAPAME !<br />

CE UVRE EST<br />

A VOUS 11<br />

Copyright par Dimanche-Illustré, Chicago Tribune.<br />

no.<br />

( OH COîNTE MEME<br />

QU'UN JOUR,EU CORSE,<br />

AYANT VU UNE VIEILLE. V VOUDRAI<br />

„ PAUVRESSE QUI M'AVAIT 1<br />

4pAS DE VO\b POUR SE CHWJT :<br />

'AUSSI JE<br />

DEVEN\P\<br />

FER ,\L PRIT LA HACHE ET EMPEREUR*»<br />

LUI E.N COUPA "Tout UNE<br />

PROV\S\ON ! VOILA COMMENT<br />

IL EST DEVENU EMPEREUR^'<br />

m ï!'"(Ctr,<br />

JE -PEUX TOUJOURS<br />

ALLER FENDRE<br />

DU &OLSI ..._<br />

y^YYt VVVVj<br />

TT<br />

I<br />

7AH*. AH* NAPOLEON<br />

FA\SA\T DES KILOMÈTRES<br />

\ POUR RENDRE LES LN/RES<br />

PRÊTES'. *. EN VOKIOUI<br />

NE NOUS APPAR-<br />

TIENNENT PAS?<br />

C'EST LOURD! MA\S<br />

QUE NE FER W-OH PASJ<br />

POUR DEVENIR EMPEREUR<br />

ÎÎ!L<br />

JE FA\S MA\S EH ^ON TtnPb,<br />

ConnE H^OLÊOTH,]IL H"y AVAH PAS D'ÈVBC-<br />

J'ÈTUD\E M§ TRICITE! EN ATTENDAIT,<br />

A LA LUEUR ÉTEINS CELA TOUT DE<br />

DE Lf\ fcl SUITE.» TU VAS METTRE<br />

|cHAt\DEUUEJ^LE FEU AU çREHiER*<br />

-—Jâ<br />

m<br />

NAPOLEON AVAIT<br />

FENDU LE £>01S D'UNE<br />

VIEILLE FEMME ET CE:<br />

POUR ÇA QU'IL EST. DEVENU<br />

EMPEREUR | DIT/t-<br />

... JE VVMS FAIRE<br />

COHME LUI ET LES<br />

RENDRE A LEURS<br />

PROPR,\iTA\RES \<br />

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LES SITUATIONS COMW|ERCIALES : Comptable -<br />

LES Ul I UH I lUIig sont accessibles à tous en suivant les cours


ENFANTS """"""""""" iiiiiiiiiiiiuni iiiiiiiiiiintiii § ■■iiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiHtii ini nu liiiiiiiiiiiiiiiniiuiiiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

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JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />

Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur<br />

permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />

qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt<br />

général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un délai<br />

assez long peut s'écouler entre les demandes et les réponses.<br />

D'où vient le nom de liard, donné à cette<br />

ancienne monnaie et auquel on fait encore<br />

souvent allusion ?<br />

[ÉNAGE dérive le nom de'liard, ancienne<br />

monnaie de cuivre valant un quart de<br />

sol, du grec miliareton, petite monnaie<br />

que Constantin substitua aux anciens deniers.<br />

Selon M. Clérac, le liard serait le commencement<br />

de ces mots li ardi, parce qu on aurait<br />

inventé les liards sous Philippe le Hardi. Il<br />

semble plus probable que le mot liard vienne<br />

de la famille des Liard de Crémieu, en Dauphiné,<br />

où le dauphin de Viennois battait<br />

monnaie. Ce fut en 1430 que Gigue Liard,<br />

maître des monnaies, résidant à Crémieu,<br />

frappa les premiers liards, qui n'eurent d'abord<br />

cours que dans le Dauphiné, mais le roi<br />

Louis XI les rendit communs par tout le<br />

royaume, et leur conserva ce nom.<br />

9> 9j 9:<br />

Quelle est l'origine de l'expression : il<br />

n'est pas utile de le crier sur les toits ?<br />

C<br />

ETTE locution a son origine dans une<br />

expression de l'Evangile : " Ce qui vous<br />

a été dit à l'oreille, publiez-le sur les<br />

toits ", expression qui, d'ailleurs, devait être<br />

employée aux temps anciens dans les pays<br />

orientaux. Les hommes ont toujours su se faire<br />

des logements proportionnés à leurs besoins,<br />

relativement à leurs mœurs, au temps où ils<br />

ont vécu et au climat qu'ils ont habité. En<br />

Egypte, les toits des maisons étaient en terrasses.<br />

On s'y promenait, on s'y couchait souvent,<br />

on y montait dans les grandes alarmes. De là,<br />

la loi de Moïse, qui ordonnait de faire tout<br />

autour un mur d'appui, de peur que quelqu'un<br />

ne se tuât en tombant. Chaque maison était<br />

donc comme une grande tribune toute dressée<br />

pour qui voulait se faire entendre de loin.<br />

Ainsi s'explique l'expression qui est venue<br />

jusqu à nous.<br />

A & 9,<br />

Ce que l'on entend par rationalisation et<br />

normalisation ?<br />

R<br />

ATIONALISATION et normalisation sont des<br />

termes nouveaux qui ont besoin d'une<br />

définition précise. Elle peut être ainsi éta-<br />

blie : la rationalisation consiste en l'emploi des<br />

mesures tendant à l'aménagement rationnel de<br />

la production et des échanges et à la suppression<br />

des gaspillages. La normalisation, el^e, a un<br />

terrain d'application plus limitée; elle est constituée<br />

par l'application de l'art de détruire les<br />

choses irréguhères, contraires aux règles et au<br />

bon sens, et de les simplifier dans l'intérêt général<br />

de la production, de la distribution et du bienêtre<br />

de tous ". Ainsi comprise, la normalisation<br />

facilite le machinisme et la production en série.<br />

* S ft<br />

Devant quelles juridictions on peut<br />

demander l'assistance judiciaire et cam-<br />

msnt elle s'obtient ?<br />

L<br />

'ASSISTANCE JUDICIAIRE, aux termes de<br />

l'article 1 er, paragraphe 2, de la loi du<br />

10 juillet <strong>19</strong>01, est applicable : 1° à tous<br />

les.litiges portés devant les tribunaux civils, les<br />

juges des référés, la chambre du conseil, les<br />

tribunaux de commerce, les juges de paix, les<br />

cours d'appel, la cour de cassation, les conseils<br />

de préfecture, le conseil d'Etat, le tribunal des<br />

conflits, et aux parties civiles devant les juridictions<br />

d'instruction et de répression ; 2° en<br />

dehors de tout litige, aux actes de juridiction<br />

gracieuse et aux actes conservatoires ; en outre,<br />

elle peut également, aux termes de l'article 40,<br />

paragraphe 6, de la loi du 27 mars <strong>19</strong>07, être<br />

accordée devant le conseil des prud'hommes<br />

dans les mêmes formes et conditions que<br />

devant les justices de paix.<br />

Toute personne qui réclame l'assistance<br />

judiciaire doit adresser sa demande, écrite sur<br />

papier libre ou verbale, au procureur de la<br />

République du tribunal de son domicile ; elle<br />

peut également la faire au maire de son domicile<br />

qui la transmet au procureur de la République.<br />

A sa demande d'assistance, l'indigent<br />

doit joindre : 1° un extrait du rôle de ses contributions<br />

ou un certificat du percepteur de son<br />

domicile constatant qu il n'est pas imposé ;<br />

2° une déclaration attestant qu'il est, à cause<br />

de l'insuffisance de ses ressources, dans l'impossibilité<br />

d'exercer ses droits en justice et contenant<br />

l'énumération détaillée de ses moyens<br />

iiUHUUiiniiuniiiiiii.ïtïttitinitïiiimiiiiiiHiiif- 1Q nniniiiiiiiiiiiniiiiiiniiiiniiiiiiiiiiiuiiiiiiiuiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiniiiiii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28


LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 IIIIItllIllIlllllttlMllllIltlIlIlItlIlIIIIIIIllllllIttlIllItllIlllllUIIIlIllllllllIIlItlIllIllIll 11 IIMIIllIlllllIMIIIIIMlinillllllllllllIIIIHIIlllIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIIlIltllI DIMANCHE-ILLUSTRÉ<br />

PROFITONS DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />

LARREY<br />

HIRURGIFN en chef de la Grande Armée,<br />

Larrey honora grandement, et la chi-<br />

C rurgie militaire à laquelle il donna une<br />

impulsion nouvelle, et la science à laquelle il<br />

fit réaliser de remarquables progrès.<br />

Dominique-Jean Larrey était né à Baudéan,<br />

près de Bagnères-de-Bigorre, le 8 juillet 1766.<br />

Dès l'âge de treize ans, il apprit la médecine et<br />

la chirurgie à Toulouse, sous la direction de<br />

son oncle, le docteur Alexis Larrey, originaire,<br />

comme lui, de Baudéan, et qui succéda à son<br />

maître Bonnet comme chirurgien en chef de<br />

l'hôpital général de Toulouse et directeur de<br />

l'Ecole de Médecine de cette ville.<br />

En 1787, Dominique Larrey vint à Paris<br />

et obtint, à la suite d'un concours, de s'embarquer<br />

sur la frégate La Vigilante comme chirurgien<br />

de bord. De<br />

retour en France, il<br />

suivit les cours de<br />

Desault et deSabatier,<br />

et fut nommé<br />

aide-major à l'armée<br />

du Rhin. Ce<br />

fut le début d'une<br />

longue carrière,<br />

consacrée à prodiguer<br />

des soins aux<br />

blessés sur les<br />

champs de bataille,<br />

quel que fût le dan-<br />

LARREY<br />

ger auquel il était<br />

exposé lui-même, et<br />

qui ne prit fin qu'à<br />

Waterloo. Dès le premier combat auquel il lui<br />

fut donné d'assister, Larrey fut frappé de la<br />

lenteur avec laquelle les blessés étaient évacués;<br />

il imagina les ambulances volantes qui le rendirent<br />

aussitôt célèbre.<br />

Dès la campagne de Syrie, son inlassable<br />

activité, sa bonté, l'impression de confiance<br />

qui émanait de sa personne le firent surnommer<br />

la Providence du Soldat, et ce surnom<br />

ne l'abandonna plus.<br />

Ce fut Larrey qui créa la chirurgie de campagne,<br />

qui fut pratiquée pendant tout le<br />

XIX E siècle. Il simplifia les pansements par<br />

l'emploi de }inge fenêtré, découvrit les attelles,<br />

puis mit au point des méthodes de consolidation<br />

des fractures, et des méthodes d'amputation<br />

qui, en ces temps où les solutions antiseptiques<br />

étaient inconnues, sauvèrent la vie<br />

à plus d'un blessé.<br />

Larrey était totalement dépourvu d'ambition;<br />

ses nombreuses publications scientifiques portent<br />

l'empreinte de sa franchise, de la naïveté<br />

de son caractère, et de la netteté avec laquelle<br />

il voyait, pansait, opérait. Elles ne sont, d'ailleurs,<br />

pas toutes chirurgicales ; on a également<br />

de lui des relations de voyages et de campagnes<br />

qui ne sont nullement déplacées, la<br />

bravoure de leur auteur ayant été l'égale de<br />

celle des soldats les plus fameux de la grande<br />

épopée.<br />

Il mourut à Lyon le 1 er août 1842. Napoléon<br />

I er l'avait fait baron. Il laissait un fils qui<br />

fut comme lui chirurgien militaire et qui<br />

pansa, sous ses ordres, ses premiers blessés, en<br />

juillet 1830.<br />

Dominique Larrey a trois statues, dont une<br />

au Val-de-Grâce, œuvre de David.<br />

* ft *<br />

E<br />

TRISTAN DA-CUNHA<br />

N 1506, le navigateur portugais Tristan<br />

da Cunha découvrit dans l'Atlantique<br />

méridional, par 37° 6' latitude Sud et<br />

14° 23 longitude Ouest, un groupe d'îles se<br />

composant de deux rochers inhabitables :<br />

><br />

Inaccessible et Wightingale, et d'une masse volcanique<br />

plus grande, ayant 116 kilomètres<br />

carrés de superficie et 35 kilomètres de pourtour,<br />

à laquelle est resté son nom.<br />

L'île Tristan da-Cunha présente des pentes<br />

abnptes, ne laissant de plage qu'au Nord-<br />

Oueit ; le pic central atteint 2.537 mètres. un<br />

petit lac dort au fond de l'ancien cratère.<br />

Malgré son aspect désolé, elle offre à la culture<br />

(surtou pommes de terre) des superficies assez<br />

fertiles sur les emplacements débroussaillés.<br />

Aussi k population, qui se compose_ encore<br />

pour uie partie de descendants d'anciens<br />

naufragé^ n'y est-elle pas dénuée de ressources.<br />

Ule comprend environ une centaine<br />

d'âmes.<br />

Le troupeau comprend des bœufs et des<br />

moutons ; 1 faune se compose principalement<br />

de chats salages, de chèvres, de phoques et<br />

d oiseaux er.<br />

Dépendant pominalement de la Grande-<br />

Bretagne, l'îleTristan ou Tristao da-Cunha<br />

se trouve sur l^jgne directe du Cap au rio de<br />

la Plata, à 2.845-jlomètres du Cap et 4.000 de<br />

la Plata.<br />

COMMENT, A PARIS, ON PEUT SE PREPARER, GRATUITEMENT,<br />

A 40 PROFESSIONS DIFFÉRENTES DANS LES ATELIERS-ÉCOLES<br />

DE LA CHAMBRE DE COMMERCE<br />

C<br />

Dans notre visite des atelier s-écoles créés par la Chambre de Commerce de Paris, nous<br />

avons, jusqu'à maintenant, vu travailler des employées et des commis de magasin : Vendeuses<br />

étalagistes, vendeurs de l'alimentation, de la quincaillerie et des diverses branches<br />

du vêtement. Dans ce cinquième article, nous allons commencer la visite des ateliersécoles<br />

d'une autre catégorie, ceux qui forment des ouvriers ou des ouvrières de corporations<br />

extrêmement diverses, depuis la brodeuse d'or jusqu'au forgeron, en passant par<br />

plus de trente-cinq spécialités différentes.<br />

EST dans de vieux bâtimentspittoresques,<br />

anciens communs du célèbre couvent<br />

aristocratique " les Oiseaux ", 72, rue de<br />

Babylone (7 e ), que sont installés les divers services<br />

de la " Maison de l'Aiguille ".<br />

Dans ces vastes communs, dont certaines<br />

parties sont de simples baraquements à la charpente<br />

apparente, mais dans lesquels l'air et la<br />

lumière entrent à profusion, plus de deux<br />

cent soixante-dix élèves font l'apprentissage<br />

des professions de la couture, coupe, lingerie,<br />

broderie fine, broderie sur métier, mode, fourrure,<br />

repassage, apprêtage, teinture et nettoyage.<br />

En outre, l'enseignement ménager,<br />

donné sous une forme pratique, est obligatoire<br />

pour toutes les élèves. Il est destiné à donner<br />

à ces futures ouvrières les connaissances pratiques<br />

nécessaires pour faire d'elles des femmes<br />

complètes, ajoutant à la connaissance d'un<br />

bon métier qu'elles aimeront, toutes les notions<br />

qui leur permettront de bien tenir leur<br />

maison.<br />

L'Ecole est ouverte aux jeunes filles de treize<br />

à seize ans. Et elle reçoit des élèves à toute<br />

époque de l'année; toutefois la rentrée normale<br />

est fixée au 1 er septembre. La demande<br />

d'inscription doit être accompagnée d'un livret<br />

d'apprentie délivré gratuitement par la mairie<br />

du lieu de résidence des parents, et d'un certificat<br />

de bonne conduite délivré par la directrice<br />

de l'école que l'enfant vient de quitter.<br />

Comme dans les autres ateliers-écoles, l'enseignement<br />

est gratuit. La seule dépense<br />

demandée aux.- parents, en dehors de l'achat<br />

d'une blouse de travail, est le versement d'un<br />

droit annuel de 50 francs pour les élèves des<br />

cours de repassage et d'apprêtage, et de 100 fr.<br />

pour les autres professions. Ce droit est destiné<br />

à rembourser les frais d'outillage et de<br />

bien la semaine anglaise le samedi après-midi.<br />

Comme dans les autres ateliers-écoles,<br />

renseignement général, destiné à compléter<br />

1 instruction acquise à l'école primaire, est<br />

donné en vue de confirmer les connaissances<br />

acquises en les appliquant aux besoins de la<br />

future profession.<br />

De même, 1 enseignement du dessin est<br />

orienté vers une utilisation professionnelle.<br />

L'éducation physique corrige les insuffisances<br />

corporelles des jeunes élèves et s'efforce de<br />

leur donner le goût d'un entraînement continu,<br />

qui les prémunira contre les déformations<br />

résultant des fatigues professionnelles : dos<br />

voûté, cage thoracique insuffisamment développée,<br />

etc.<br />

Le stage que font les élèves dans chacun des<br />

ateliers de couture, lingerie, broderie, mode,<br />

dure six semaines. Les élèves sont spécialisées<br />

ensuite; celles qui veulent se cantonner dans<br />

les métiers 'de la fourrure, de l'apprêt et du<br />

repassage ne sont pas astreintes à ces stages<br />

d'orientation.<br />

Cette école,pleine de vie et d'animation, est<br />

dirigée par une femme pleine de l'esprit pédagogique<br />

le plus moderne, doublé de la plus<br />

ferme autorité, M me Walbert. Elle est entourée<br />

d'une pléiade de professeurs ayant pratiqué<br />

eux-mêmes, pendant fort longtemps, les professions<br />

qu'ils enseignent aujourd'hui.<br />

Et, partout, même méthode ; l'élève possède<br />

le " dossier " du travail qu'elle exécute :<br />

explications du professeur, croquis par l'élève<br />

et pièce exécutée, quand ses dimensions permettent<br />

le placement dans un dossier. Tous<br />

les ateliers sont pourvus de-l'outillage le plus<br />

moderne : machines à coudre électriques,<br />

machine à presser à vapeur d'eau, machine<br />

électrique à surjeter pour la fourrure, etc.<br />

UN DES ATELIERS DE COUTURE DE LA " MAISON DE L'AIGUILLE "<br />

matières premières. Des exonérations peuvent,<br />

d'ailleurs, être accordées ici comme dans les<br />

autres écoles.<br />

En principe, la durée du séjour à l'Ecole est<br />

d'une année, à l'issue de laquelle les élèves<br />

doivent avoir acquis une habileté manuelle,<br />

des connaissances techniques, une sûreté de<br />

coup d'œil et de goût, qui leur permettent de<br />

rendre des services immédiats dans de bonnes<br />

maisons.<br />

Certaines élèves — les mieux douées —<br />

peuvent- être admises à rester à l'Ecole pendant<br />

une seconde année, dite de perfectionnement.<br />

L'horaire est ainsi organisé : le matin,.entrée<br />

à 8 h. 30 ; travail jusqu'à 11 h. 30 ; déjeuner<br />

obligatoire à la cantine de l'Ecole : viande,<br />

légume, dessert et pain à discrétion pour<br />

2 fr. 75. Après une récréation dans les vastes<br />

cours sablées de l'Ecole, le travail recommence<br />

à 13 heures, pour finir à 17 h. 30. Transition<br />

toute naturelle entre l'école primaire et l'atelier<br />

; les élèves n'ont pas vacance le jeudi, mais<br />

i<br />

Et la marche du travail dans chaque atelier<br />

est suivie méthodiquement au moyen d'un<br />

tableau, comportant l'ensemble des modèles<br />

à exécuter progressivement au cours de l'année<br />

scolaire.<br />

Comme on le voit, les méthodes rationnelles,<br />

utilisées dans cette vaste école, sont conçues<br />

de façon à permettre aux élèves d'apprendre<br />

—- et d'assimiler— 1 le plus possible de connaissances<br />

techniques dans le moins de temps<br />

possible.<br />

Cette parfaite compréhension des nécessités<br />

d'un enseignement vivant, la bonne volonté des<br />

élèves et le dévouement inlassable des professeurs<br />

permettent d'obtenir des résultats<br />

incroyables.<br />

Nous avons pu voir le travail exécuté par<br />

des élèves ayant fait quatre mois de ce travail<br />

intensif, quelle que soit la spécialité envisagée :<br />

coupe, fourrure, lingerie, teinture, les résultats<br />

obtenus sont extraordinaires. 11 aurait fallu des<br />

années à des apprenties ordinaires oour les<br />

obtenir. — CHARLES D'AVRON.<br />

LA PALISSE<br />

JACQUES II DE CHABANNES, seigneur de La<br />

Palice ou de La Palisse, naquit dans la seconde<br />

moitié du XV E<br />

siècle. Il se distingua<br />

de bonne heure par son intrépidité ; aussi fut-il<br />

de ceux que Charles VIII emmena à la conquête<br />

du royaume de Naples (1494-1495). 11 fut, à la<br />

mort de d'Armagnac, nommé lieutenant de ce<br />

royaume, puis il suivit Louis XII dans le Milanais.<br />

Là, bien qu'il eût comme frères d'armes<br />

des capitaines fameux, il devint populaire pour<br />

sa bravoure. Fait prisonnier par Gonzalve de<br />

Cordoue dans la petite place de Ruvo (1503), il<br />

fut rendu à la liberté en 1504.<br />

A peine libre, La Palisse se signala par de<br />

nouveaux faits d'armes, notamment contre<br />

les Génois (siège de Gênes 1507, bataille<br />

d'Agnadel et siège de Padoue, 1509). Lorsque<br />

le duc de Nemours<br />

fut tombé à la bataille<br />

de Ravenne<br />

(1512), ce fut La<br />

Palisse que toute<br />

l'armée désigna à<br />

l'unanimité pour lui<br />

succéder, tant était<br />

grande la terreur<br />

qu'inspirait à l'ennemi<br />

son seul nom.<br />

La Palisse conquit<br />

laRomagneetfutun<br />

instant gouverneur<br />

du Milanais, qu'il<br />

dut cependant éva- LA PALISSE<br />

traite d Italie, qu'il dirigea, il fut, en 1513,<br />

envoyé contre Ferdinand le Catholique pour<br />

lui reprendre la Navarre ; il échoua dans cette<br />

expédition ; puis ce fut l'affaire d'Artois, au<br />

cours de laquelle il fut vaincu à Guinegate.<br />

Créé, par François I er , maréchal de France<br />

en 1515, il se couvrit de gloire à Marignan<br />

(14 septembre) et eut une part importante à la<br />

conquête du Milanais. En 1521, dans les<br />

Flandres, en 1522, à La Bicoque, où il essaya<br />

de détourner de Lautrec de livrer bataille,<br />

puis devant Fontarabie, assiégée par les<br />

Espagnols, ce grand capitaine se prodigua, se<br />

battant partout au premier rang. Ce fut lui qui,<br />

en délivrant Marseille et en s'emparant d'Avignon,<br />

contraignit le connétable de Bourbon de<br />

se retirer de la Provence ; il tailla en pièces son<br />

arrière-garde au passage du Var.<br />

En 1525, La Palisse revint en Italie avec<br />

François I er . Opposés à ce qu'eut lieu la bataille<br />

de Pavie.'ses conseils ne prévaluient point. Il<br />

se comporta néanmoins vaillamment, le 24 <strong>février</strong><br />

1525, toujours au premier rang de l'avantgarde.<br />

Mais, son cheval ayant été frappé mortellement,<br />

il fut fait prisonnier par deux ennemis,<br />

dont l'un, Espagnol, ne pouvant s'entendre<br />

avec l'autre au sujet du partage de sa rançon,<br />

lui déchargea à bout portant son arquebuse<br />

dans la poitrine.<br />

Les soldats se plurent à célébrer les exploits<br />

de ce brave capitaine dans des chansons de<br />

route.<br />

Mais celle qui a donné lieu à la légende des<br />

lapalissades, ou vérités de M. de La Palisse,<br />

fut une chanson, composée par La Monnoye,<br />

dans le dessein de le ridiculiser, et ne reposant<br />

sur aucune observation sérieuse. Sa stupidité<br />

fut, comme toujours, la cause de son succès.<br />

* * *<br />

L<br />

LA GALÈNE<br />

A galène, dont "on connaît l'emploi en<br />

T. S. F., est un sulfure de plomb qui se<br />

présente, le plus souvent, cristallisé en<br />

cubes ou octaèdres, et qui donne une poussière<br />

d'un gris noirâtre terne.<br />

La nature en offre des dépôts importants,<br />

particulièrement abondants dans les fentes de<br />

i'écorce terrestre. Le minerai se présente dans<br />

une gangue généralement quartzeuse ; à l'état<br />

pur, il renferme 86 pour 5 de plomb pour 13,5<br />

de soufre ; chauffé fortement, il dégage du<br />

gaz sulfureux qui atteste la présence du<br />

soufre.<br />

On trouve aussi la galène en masses lamelleuses<br />

ou grenues à cassure brillantè (galène<br />

des détecteurs).<br />

La galène existe en abondance aux Etats-<br />

Unis, en Espagne, en Angleterre et en Allemagne.<br />

En France, les principaux filons se<br />

trouvent en Bretagne (Pontpéan, Huelgoat et<br />

Poullaouen), dans le Massif Central (Pcntgibaud<br />

et Vialas). La galène sert principalement<br />

en métallurgie à obtenir le plomb, et même<br />

l'argent (dans les cas où elle est également<br />

argentifère). Réduite en une poudre fine, que<br />

l'on applique humide sur les poteries grossières,<br />

elle se transforme à la cuisson enun silicate<br />

fusible qui y forme un vernis.


mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ ifiuimtiiiiiiiiitniiiuinitttntinunnt itmmiinhiititimîiitimiini 12 IIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIH LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28 |"'""t"<br />

L<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

UN HOMME VRAIMENT FORT OU L'ART DE TRAVERSER LES RUES<br />

'EXPLORATEUR Théophraste Dupont foulait<br />

le sol aride du désert africain. Il se réjouissait<br />

d'avoir, en quatre jours, dévpré<br />

cent vingt-deux kilomètres. Il se lamentait de<br />

n'avoir rien dévoré de plus nutritif.<br />

— Ah ! les chameaux ! proférait-il sans<br />

cesse.<br />

Il déplorait d'avoir négligé de se faire escorter,<br />

dans son voyage, par quelques-uns de ces<br />

quadrupèdes. Il savait que leur réputation de<br />

malignité est controuvée. Ils portent complaisamment,<br />

sur leur dos vallonné, des caisses de<br />

produits alimentaires. Il demeure possible, au<br />

surplus, les conserves épuisées, de transformer<br />

en provisions de bouche ces garde-manger<br />

ambulants. La tête de chameau à la vinaigrette,<br />

le filet de chameau maître-d'hôtel, les pieds de<br />

chamsaux aux carottes ne figurent pas quotidiennement<br />

sur nos monotones menus européens.<br />

Ces plats, cependant, ne lui auraient<br />

point semblé méprisables.<br />

Le soir du cinquième jour, Théophraste<br />

Dupont atteignit une minuscule oasis. Il<br />

aperçut un nègre d'une quarantaine d'années,<br />

étendu au pied d'un palmier. Il fut sur le<br />

point de se précipiter sur lui et de le dévorer<br />

tout cru.<br />

Une éducation soignée porte toujours ses<br />

fruits. Les principes de morale qui lui avaient<br />

été inculqués un demi-siècle plus tôt, alors<br />

qu'il répondait encore au prénom de Toto,<br />

l'empêchèrent d'obéir aveuglément à son<br />

appétit. Il songea :<br />

— Un homme, dans cette contrée, représente<br />

une valeur marchande. Je n'ai pas le<br />

droit de manger cet indigène : il n'est pas à moi.<br />

Il poussa de profonds soupirs :<br />

MAUVAISE<br />

(Dessin inédit de ROSSET.)<br />

— Cristi, cristi ! Il paraît pourtant diablement<br />

bien en chair ! Pourquoi, mon Dieu, un<br />

des membres de sa famille n'erre-t-il pas dans<br />

ces parages ? J'aurais pu l'acheter !...<br />

La Providence ne voulait sans doute point<br />

que Dupont périt d'inanition. Il eut la joie de<br />

rencontrer, cent mètres plus loin, trois indigènes<br />

assis au bord d'une mare - : un adolescent<br />

étique, un vieillard déjà émacié, une<br />

femme qui semblait coriace.<br />

Avec toutes les marques d'une politesse respectueuse,<br />

Dupont attira le vieillard à l'écart. Il<br />

ne savait en quels termes formuler sa proposition.<br />

Il rougit, pâlit, tourna plusieurs fois<br />

son casque entre ses doigts. La faim justifie les<br />

moyens.<br />

Il surmonta ses timidités d'anthropophage<br />

inexpérimenté. <<br />

■— Vieillard, confessa-t-il, je souhaiterais<br />

manger l'homme qui repose là-bas, à l'entrée<br />

de l'oasis, à l'ombre d'un palmier. Il semble<br />

appétissant, et mon estomac crie famine.<br />

— En vérité, visage blanc, riposta le vieillard<br />

sur un ton de reproche, les paroles qui<br />

viennent de sortir de tes lèvres minces me permettraient<br />

de supposer que tu as perdu la<br />

raison ! Ignorerais-tu quelle est la force des<br />

liens d'affection qui unissent un père à son<br />

fils ? L'homme que tu médites de supprimer<br />

de la face de la terre se nomme Rikoko. Rikoko,<br />

sache-le, est mon fils, la chair de ma chair, le<br />

' le sang de mon sang ?<br />

Théophraste tira un louis de,son gousset.<br />

Le vieillard connaissait-il la vaîeur exacte de<br />

cette monnaie ? .Sous les rayons du soleil, le<br />

jeton métallique brillait. II le considéra longuement<br />

avec un intérêt non dissimulé. Il se gratta<br />

le front d'un air soucieux.<br />

Il conclut :<br />

— Verse entre mes mains vingt-quatre<br />

autres médailles semblables à celle-ci... vingtquatre,<br />

pas une de moins... et Rikoko est à toi.<br />

Cinq cents francs. L'explorateur Dupont<br />

explora vainement ses poches. Il ne possédait,<br />

hélas ! que quarante et un francs quatre-vingts<br />

centimes.<br />

Il marchanda. Le vieillard le salua sèchement,<br />

s'enfonça dans la brousse en grommelant<br />

:<br />

— Cet étranger est fou ! Consentir un<br />

rabais ! Jamais ! J'aime trop mon fils.<br />

Un tiraillement d'estomac arracha Dupont<br />

à ses réflexions.<br />

D'un signe de la main il fit comprendre à<br />

l'adolescent étique qu'il serait heureux de<br />

l'entretenir en particulier.<br />

i— Je désirerais, déclara-t-il au jeune homme<br />

d'une voix mourante, manger l'homme que<br />

j'ai aperçu là-bas à l'entrée de l'oasis, couché<br />

à l'ombre d'un palmier. Il semble appétissant<br />

et mon estomac crie impérieusement famine.<br />

Il tira de sa poche le louis qu'avait dédaigné<br />

le vieillard*-<br />

— Pour combien de médailles analogues<br />

(Dessin inédit de RED.)<br />

m'accorderais-tu l'autorisation que je sollicite ?<br />

— Tu me demandes la permission, visage<br />

blanc, de manger Rikoko ?... Ignores-tu donc,<br />

insensé, quelle est la force des liens d'affection<br />

qui unissent un fils à son père ? Rikoko,<br />

apprends-le, est mon père. Je lui dois le jour!...<br />

J'exige cinq médailles, au moins. Ce sera mon<br />

dernier mot.<br />

Théophraste Dupont était atterré.<br />

La femme qui complétait le groupe familial<br />

qu'il avait aperçu en arrivant, était demeurée<br />

à terre.<br />

Il songea, avec une décourageante, parce<br />

qu'indiscutable logique :<br />

— Vu les cours du pays, il est douteux que<br />

je parvienne plus aisément à conclure le<br />

marché avec cette dame.<br />

La faim pousse le loup hors des bois. Elle<br />

donne aux hommes l'audace. Il se traîna jusqu'aux<br />

pieds de la négresse :<br />

— L'affaire que j'ai à te proposer, femme,<br />

te semblera peu intéressante. De récents<br />

mécomptes me l'ont prouvé... Ecoute-moi,<br />

cependant, je t'en supplie. Je souhaiterais<br />

manger l'homme assis à l'entrée de l'oasis, au<br />

pied du palmier. A quelles conditions me le<br />

céderais-tu ?<br />

— Tu désires manger Rikoko ? Tu ne<br />

railles point ?... Non Bon appétit, mon<br />

ami, bon appétit ! Garde ta médaille. Tu me<br />

permettras même de t'offrir, en souvenir de<br />

moi, cet éléganLcoIher de corail.<br />

— Merci, merci... Mais, qui es-tu donc,<br />

noble étrangère, pour te comporter ainsi ?<br />

— M me Rikoko, répondit doucement la<br />

négresse, sa femme !<br />

MAX ET ALEX FISGHER.<br />

QUERELLE ET VAINES PAROLES<br />

— Idiot, imbécile, crétin l<br />

Malappris, goujat, abruti l<br />

— Je vous serai reconnaisse^ de crier<br />

plus fort, je suis très dur d'orei! ' M


munir L£ jg FÉVRIER <strong>19</strong>28 "iiiiiiuiliii.iiimiiMilt'ililiiiiiiiiiiiiuiiiii.i ■■iiiiiiiiirïuiiiiiMniiiiii.i 13 iiiiiiiiiinn iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuniii iillliiiiiiitiiiiiiimmiiiiili DIMANCHE-ILLUSTRÉ inK'iii<br />

LA GAFFE<br />

■— Quel est donc cet homme si laid ?<br />

— C'est mon frère, monsieur !<br />

— Mille excuses, mademoiselle... je n avais<br />

pas remarqué la ressemblance !...<br />

(Dessin inédit de CHAPERON JEAN.)<br />

REGIME SEC<br />

Où est votre femme ?<br />

Je F ai envoyé chercher une bouteille à la<br />

cave !<br />

(Dessin inédit de A. DUBOUT.)<br />

UNE AUBAINE<br />

— Avec le prix qu'il obtient, c est maintenant<br />

un garçon qui a 100.000 francs dans le<br />

gosier !<br />

— Mazette ! si je le connaissais, je lui<br />

demanderais bien un peu de monnaie !<br />

BIEN DOUEE<br />

(Dessin inédit de LA NOE.)<br />

Lui. — Vous avez des dispositions pour la<br />

peinture.<br />

Elle. — Oh ! cher maître, Vous me flattez...<br />

A quoi Voyez-vous cela ?<br />

Lui. — ... A votre figure !<br />

(Dessin inédit de S.-M. BERT1N.)<br />

MUSIQUE D'ENSEMBLE<br />

— Je me mouche, les copains continuent; je<br />

reprends où je m étais arrêté; j'ai jamais pu les<br />

rattraper de toute la soirée, et pourtant je faisais<br />

Vite... (Dessin inédit 6oR. LENOTB.)<br />

— Om, mon vieux, l'autre jour, je vais, seul,<br />

au théâtre; puis, ensuite, au cercle... Il faisait un<br />

Vrai temps de chien, pluie, vent, boue, tonnerre, et<br />

tout le tremblement...<br />

... me débarrasse de mes habits, les fait sécher,<br />

me donne un bon grog bien chaud... Cinq minutes'<br />

après, j'étais dans des habits bien secs et ma femme<br />

m'allumait un bon cigare...<br />

PEREMPTOIRE<br />

— Tu es, paraît-il, le seul survivant du naufrage<br />

du Sea-Shine. Explique-moi comment ta<br />

as fait ? — C'est bien simple, j'avais raté le<br />

bateau l (Dessin inédit de G. FRONVAU)<br />

RELATIVITÉ<br />

— Hector, tu n'es pas galant 1 Ah l je vcis<br />

( » " — I Ô— ..... . jy. " " >^ ' ■ l d J<br />

GOSSES TERRIBLES<br />

Tu vas pas<br />

bien que je ne tiens pas beaucoup de place dans monsieur ?<br />

] a ïîrthe, maman... hem,<br />

ta .vie ! (Dessin inédit de LA NOE.) Mais non !... pourquoi cette question ?<br />

— Pasque c matin, elle disait: "Y a encore<br />

cet ahuri c;«< va venir "nous taper" à dîner !"<br />

-. Je rentre chez mm à quatre heures du matin,<br />

crotté, sale, trempé, d'une humeur noire... Eh bien !<br />

ma douce petite femme m'attendait, elle m't<br />

gentiment...<br />

... Hein, mon Vieux, comment la trouvez-vous,<br />

ma femme ?<br />

— Et vous, mon cher, comment avez-vous trouvé,<br />

ce soir-là, sa nouvelle robe ?<br />

6W<br />


. iwiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ HMiiiiiuirtiiiiiiiiiiiiimiiiii iiiiiiiiiiiiiiimiiiimiiiiiiiii nmii 14 iiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiii iiiiiitîiiimiiiiiiimiiiiiiiiiiiitniii muitiiiiiiiimii LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28<br />

PROBITÉ ARTISTIQUE<br />

BRIC-A-BRAC<br />

T<br />

L en est qui ne sont guère longtemps satisfaits<br />

I de ce qu'ils font. On remarque surtout cette<br />

grande humilité parmi les gens du pinceau et<br />

'es exemples sont plus ou moins nombreux de<br />

ceux qui détruisent leurs œuvres qui ne leur<br />

plaisent plu?.<br />

Of voici que le peintre Vlaminck, lequel<br />

iouit actuellement d'une notoriété enviable,<br />

auiait décrété que sa production antérieure à<br />

<strong>19</strong>14 ne valait nen.<br />

Vlaminck s'en alla donc trouver ce grand<br />

marchand de tf.bleatrx oui stockait tout le<br />

Vlaminck et lui t ; nt à peu près ce langage :<br />

— Vcus possédez de mci un certain nombre<br />

de toiles... A tort ou à raison^ vcus y attachez du<br />

prix. Or, câ toiles ne valent nen....Rendez-lesmoi<br />

poui les détruire.<br />

L'autre protesta que c'étaient des chelsd'or-uvie<br />

— et qu'au surplus chacune valait<br />

bien la basatcHe de cinq nu six billets.<br />

— Les unes dans -es autres, combien ?<br />

questionna Vlaminck.<br />

On tomba d'accord sur un prix Vlaminck<br />

paya, emporta ses toiles et, chez lui, les brûla...<br />

Le Carnet de la Semaine.<br />

LE SIGNALEMENT INFAILLIBLE<br />

A police canadienne a récemment mis en<br />

L vigueur la transmission télégraphique des<br />

empieintes digitales, grâce à une méthode<br />

imaginée par le chef du Bureau d'Identification<br />

criminelle à Ottawa.<br />

Pour ce bureau, qui centralise toutes les<br />

empreintes, le nom d'un individu ne signifie<br />

rien, ou à peu près rien, cai les mauvais sujets<br />

en changent avec trop de facilité. C'est à des<br />

signes plus sûrs que se fient les policiers. Et,<br />

lorsque d'un point quelconque du Canada, on<br />

demande communication d'une empreinte,<br />

Ottawa télégraphie une description à laquelle<br />

le vulgaire n'entend goutte, mais qui, pour les<br />

initiés, s'éclaire lumineusement à la lueur du<br />

code établi. Et les experts assurent que lorsqu'ils<br />

reçoivent une dépêche ainsi conçue :<br />

" Main droite, ulner six, ulner onze, ulner six,<br />

vcrticille extérieur ", etc., ces termes ont<br />

autant de précision que l'empreinte elle-même.<br />

Le bureau d'Ottawa possède actuellement<br />

171.450 empreintes de criminels ou, tout au<br />

moins, de gens à surveiller. Pendant les neuf<br />

premiers mois de cette année, cent cinquantesix<br />

identifications ont pu être opérées grâce<br />

à ce système.<br />

Paris- Times.<br />

RASPAIL ET L'ARSENIC<br />

FRANÇOIS-VINCENT RASPAIL est mort à Paris<br />

le 7 janvier 1878, nous rappelle M. A. Boutaric,<br />

professeur des sciences à la Faculté de<br />

Dijon ; il y a donc cinquante ans cette année.<br />

Il découvrit la cellule, pressentit l'existence des<br />

microbes, et, avant Pasteur, recommanda l'antisepsie.<br />

Il fut bien souvent en lutte avec ses<br />

contemporains, surtout avec le? médecins.<br />

On a très souvent rappelé la controverse<br />

célèbre qu'il eut à propos de l'arsenic avec<br />

Orfila, alors doyen de la Faculté de Médecine<br />

de Paris C'était autour du procès de Mme Laffarge,<br />

qu- comparaissait devant la cour d'assises<br />

de Tulle, accusée d'avoir empoisonné son mari<br />

avec de l'arsenic. Les pharmaciens de Limoges<br />

et de Tulle n'avaient pas trouvé trace de ce<br />

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pas besoin d'être bien ;i&és. Aussi,dès qu'ib se montrent,<br />

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V E L L DE PART T<br />

toxique dans les viscères de Laffarge, tandis<br />

qu'Orfila et ses collaborateurs l'avaient décelé<br />

Raspail déclara à ce propos qu'il y avait de<br />

l'arsenic partout et qu'il se faisait fort d en<br />

trouver jusque dans le bois du fauteuil du président<br />

des assises. Les progrès de la science<br />

ont denné sur ce point encore raison à Raspail.<br />

Les Nouvelles Littéraires.<br />

M. MUSSOLINI ET LES VOYAGES<br />

ONSIEUR MUSSOLINI a imaginé un moyen<br />

M fort ingénieux de permettre aux jeunes<br />

gens peu fortunés de voir du pays. Un ordre<br />

récent du " duce " a enjoint à tous les capitaines<br />

des vaisseaux marchands de mettre deux<br />

places à leur bord, à la disposition des jeunes<br />

Italiens amoureux d'horizons nouveaux. Ils<br />

peuvent choisir leur point de départ et d'arrivée,<br />

ou se faire débarquer en cours de route. De<br />

plus, il ne leur en coûte que I8à 20 lires par jour.<br />

Cette innovation va permettre aux jeunes<br />

gens appartenant à la bourgeoisie et se destinant<br />

aux carrières libérales ou aux affaires, de<br />

s accorder le complément d'une éducation privilégiée.<br />

M. Mussolini répète souvent à ses<br />

jeunes partisans, cette devise : ' Le livre et le<br />

fusil font le parfait fasciste. " Désormais, il<br />

pourra, à ces deux moyens de perfectionnement,<br />

en ajouter un troisième : les voyages.<br />

Observer.<br />

QUI FCNDA L'AFGHANISTAN ?<br />

E roi Amanullah, qui vient d'être notre hôte,<br />

L règne sur un peuple spécial, indépendant et<br />

énergique, dont l'origine est mystérieuse.<br />

Dans certains milieux, on affirme que les<br />

Afghans descendent de l'une des dix tribus<br />

perdues. Mais la tradition afghane veut<br />

qu'Afghana, fils de Jérémie et petit-fils de<br />

Saiil, chef des armées de Salomon, ait été<br />

amené avec un groupe important en Perse par<br />

Nebuchadnezar. Et certains membres de ce<br />

groupe se sont rendus en Arabie où ils ont<br />

combattu pour Mahomet. Quand ils ont<br />

rejoint, dans le pays qui forme l'Afghanistan,<br />

leurs anciens compagnons, ils les ont convertis<br />

à l'Islam.<br />

Thèse plausible en somme et qui serait sans<br />

dwrte htai décile à controuver.<br />

La Gazette de Monte-Carlo.<br />

LE PUBLIC ET LE CINÉMA<br />

E propriétaire d'un groupe de cinémas de<br />

L Londres, M. Sidney Bernstein, vient<br />

d'avoir l'idée de distribuer 300.000 questionnaires<br />

aux directeurs des scènes en question,<br />

à des médecins, à des ecclésiastiques, à des<br />

acteurs, à des membres du Parlement.<br />

Il s'agissait de dire les raisons pour lesquelles<br />

on allait au cinéma. Etait-ce pour le film, pour<br />

le scénario, pour l'étoile ?<br />

Les réponses furent instructives. Pour le<br />

genre de films préférés, voici le pourcentage :<br />

drames mondains, 14,75 % ; comédie, 14,5 % ;<br />

aventure, 14,25 % ; mélodrame, 12,5 % ; histoire,<br />

12% ; guerre, 10,75 % ; toilettes, 8,5 %.<br />

Les hommes montrent une légère préférence<br />

pour les films d'aventure, mettent au<br />

second plan les drames mondains, et la comédie<br />

au troisième. Les femmes placent en avant les<br />

drames mondains, la comédie en second.<br />

Le Mémorial d'Aix.<br />

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le second sur dix ; Emil Fischer, le huitième.<br />

Il trouve comme enfants uniques : Hans<br />

Sachs, Kâstner, Herbart, Gauss, Grabbe,<br />

Thackeray et Ed. von Hartmann. Par contre, le<br />

nombre de personnages distingués appartenant<br />

à une nombreuse famille est très grand,<br />

surtout au cours des siècles précédents :<br />

Kleist était le cinquième ; Blucher, le septième<br />

enfant; Mozart, de même ; Haendel, le dixième;<br />

Wagner, le neuvième ; Lamarck, Irving,<br />

Cooper venaient en onzième rang. De même<br />

on trouve des hommes de génie, comme<br />

premiers nés d'une famille nombreuse. Citons :<br />

Luther, Jean Paul, Ranke, aînés de sept enfants ;<br />

Beethoven, le second sur sept, comme Dickens<br />

sur huit et Haydn sur douze ; Durer, lé troisième<br />

sur dix-huit.<br />

Berliner Tageblatt.<br />

LA RADIO ET LES SAUVAGES<br />

L est sans doute curieux d'imaginer quelque<br />

Î nègre, effroyablement tatoué et même mutilé,<br />

la tête ornée d'une coiffure bizarre, à laquelle<br />

vient s'ajouter le casque de la T. S. F. Cet<br />

homme reçoit des messages et en transmet ; la<br />

chose est curieuse pour nous. Mais il est certain<br />

que le personnage en question se tire aussi<br />

bien d'affaire dans le cas présent qu'un Européen<br />

érudit et évolué.<br />

La première tribu qui eut l'honneur de<br />

communiquer avec le reste du monde au<br />

moyen de la radio, habite un village de l'île de<br />

Bornéo, dans l'archipel malais. Sarawak est<br />

sous le gouvernement d'un chef blanc descendant<br />

d'une famille anglaise, qui exerce son<br />

pouvoir sous le contrôle de la Grande-<br />

Bretagne. Une population de 600.000 âmes<br />

environ se trouve sous ses ordres. Ces habitants<br />

appartiennent aux races les plus différentes et<br />

sont disséminés surun territoire de 100.000 kilomètres<br />

carrés. L'archipel malais ne possédait<br />

aucune station de T. S. F. avant <strong>19</strong>14.<br />

La Domenica del Carrière.<br />

L'ORIGINE DE LA TERRE<br />

L E Dr Thomas C. Chamberlin, titulaire de la<br />

. chaire de géologie à l'Université de Chicago,<br />

vient de recevoir, ài'âge de «juatre-vingtquatre<br />

ans, la médaille Penrose, pour les services<br />

rendus par lui à la géologie. Cet honneur est le<br />

plus grand qui soit décerné par la Société de<br />

Géographie d'Amérique.<br />

Le D r Chamberlin s'est surtout distingué<br />

dans ses recherches sur l'origine de la Terre.<br />

Voici cette théorie, appelée " planitésimale ",<br />

résumée au minimum : il y a trois millions<br />

d'années, une étoile errante s'approcha trop<br />

près du Soleil, et son influence fut assez forte<br />

pour causer une série de quatre traits de feu.<br />

Le premier devint Neptune, Jupiter, Saturne<br />

et Uranie. Le second, envoyé dans une<br />

autre direction, forma la Terre, Mars, Vénus<br />

et Mercure. Ces planètes tournèrent autour du<br />

Soleil, dans leurs orbites actuels, et se trouvèrent<br />

contrariées par les attractions rivales<br />

du So leil et de l'étoile en question.<br />

Sunday Times.<br />

LES PRÉCIEUX CHANDELIERS<br />

'ÉTAIT un malheureux réfugié russe qui<br />

C avait précieusement gardé deux chandeliers<br />

d'argent, ornement de sa chambre d'enfant,<br />

jadis, en Russie...<br />

Mourant de faim et menacé d'expulsion, il<br />

se rend chez l'orfèvre pour lui proposer ses<br />

candélabres, don des mineurs de l'Oural à son<br />

grand-père.<br />

— Mais ça n'est pas de l'argent ! s'écrie<br />

l'orfèvre.<br />

— Comment cela ? bredouille l'autre, déjà<br />

angoissé.<br />

— C'est du platine massif de l'Oural et il y<br />

en a pour dix millions !<br />

Maintenant, si quelque réfugié russe venait<br />

vous offrir des chandeliers d'argent, n'achetez<br />

pas les yeux fermés...<br />

Le Petit Journal.<br />

LE GÉNIE DANS LES FAMILLES NOMBREUSES<br />

E nombre des naissances diminue chez les<br />

L peuples qui sont à la tête de la civilisation :<br />

ce fait ne laisse pas d'inquiéter tous ceux qui<br />

ont constaté que les derniers nés d'une famille<br />

sont généralement mieux doués que le premier<br />

ou le second enfant. On en a conclu que<br />

l'atmosphère d'une maison pleine d'enfants<br />

était particulièrement favorable au développement<br />

des qualités positives. On a, bien<br />

entendu.interrogé les statisticiens.Leprofesseur<br />

Georg Lockemann vient d'exposer les résultats<br />

de vingt ans de recherches devant la " Société<br />

d'histoire des sciences naturelles, de la médecine<br />

et de la technique ".Ses archives indiquent<br />

que le fondateur de la chimie industrielle,<br />

Robert Boyle, était le quatorzième d'une très<br />

nombreuse famille; le chimiste Scheel, qui<br />

vivait au XVIII E LOUPS DE MER<br />

N a pu voir récemment, à Paris, sur la place<br />

O de la Concorde balayée par un vent glacial,<br />

siècle, était le septième de dix<br />

l'amiral Touchard se promenant sans par-<br />

enfants ; Mendelejew, le quatorzième ; Liebig<br />

dessus. Or, ce marin peu frileux a quatrevingt-trois<br />

ans.<br />

Tout aussi vigoureux est son contemporain,<br />

l'amiral Bessan. L'amiral Fournier, âgé de<br />

quatre-vingt-cinq ans, envoie de la copie aux<br />

Comptes rendus de l'Académie des Sciences.<br />

L'amiral Godin va bientôt atteindre sa quatrevingt-dixième<br />

année, comme l'amiral de Fourcroy<br />

entré au service sous Louis-Philippe, aux<br />

temps de la marine à voiles.<br />

La Dépêche de Brest.<br />

Quand la peau<br />

Les démangeaisons affaiblissent et démoralisent,<br />

ainsi d'ailleurs que toutes les<br />

maladies de la peau : acné, dartres, eczéma,<br />

herpès, prurigo, sycosis, érythèmes,psoriasis,<br />

urticaire, clous et furoncles. Quand le trouble<br />

sanguin se porte aux jambes, ce sont les<br />

souffrances des rhumatismes, arthrites, varices,<br />

phlébites, sciatique, goutte. Le sang<br />

mal placé est encore coupable des maux de<br />

tête, migraines, névralgies, insomnies, ainsi<br />

que des métrites, salpingites, crises mensuelles,<br />

complications de l'âge critique et<br />

artério-sclérose. Pour redevenir jeune, vigoureux,<br />

agile, pratiquez la «rectification»<br />

du sang par la cure de Ftichelet. Le succès<br />

sera chez vous aussi rapide, aussi absolu et<br />

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mmn LE <strong>19</strong> FÉVRIER <strong>19</strong>28<br />

LA GRANDE ERREUR<br />

DE LA FEMME<br />

Comment<br />

les<br />

hommes<br />

remarquent<br />

vos<br />

imperfections<br />

en<br />

silence.<br />

Chaque jour, des millions de femmes attirent,<br />

sans d'ailleurs s'en rendre compte, l'attention<br />

des hommes sur leurs imperfections.<br />

Aucun homme n'aime voir, à un thé dansant,<br />

la femme avec laquelle il se trouve, sortir sa<br />

houppette et commencer à se tapoter le nez.<br />

Elle laisse entendre par cela même qu'elle a<br />

Un teint merveilleux<br />

pour quelques francs<br />

seulement.<br />

un vilain nez brillant et, probablement, un<br />

vilain teint qu'elle s'efforce de cacher. Eu<br />

mélangeant un peu de mousse de crème avec<br />

votre poudre de riz préférée vous pouvez facilement<br />

vous débarrasser d'un nez brillant et<br />

dissimuler toute la journée les défectuosités<br />

de votre teint. La mousse de crème fait adhérer<br />

la poudre à la peau en dépit de la chaleur,<br />

du temps pluvieux, d'un bain de mer ou de<br />

la transpiration proyoquée par la danse. Elle<br />

exerce également une action tonifiante sur la<br />

peau et 6on emploi continu supprimera bientôt<br />

et pour'lonjours un nez brillant. Latnousse de<br />

crème est mélangée à la Poudre Tokalon au<br />

cours de sa fabrication, d'une façon scientifique<br />

et dans les proportions exactes. Cette<br />

poudre remarquable est invisible sur la peau.<br />

Elle tient jusqu'à ce que vous vous laviez.<br />

Personne ne pensera jamais que votre peau<br />

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merveilleux ne sont pas dûs entièrement à<br />

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Les Pilules Pink, en effet, dont l'action est progressive<br />

et persistante, agissent sur<br />

l'ensemble des fonctions<br />

vitales, et possèdent, en<br />

outre, la propriété de<br />

contribuer puissamment à<br />

la reconstitution des éléments<br />

nutritifs du sang.<br />

Si vous ne vous sentez pasbien,<br />

essayez donc les<br />

Pilules Pink, vous serez<br />

surpris des résultats.<br />

« J'ai obtenu pour ma<br />

fillette de bien bons résultats<br />

avec les Pilules Pink<br />

et j'en suis bien heureuse<br />

■— écrit M»' V" Lahoreau,<br />

demeurant à Authon (Loiret-Cher).<br />

Les Pilules Pink<br />

lui ont donné beaucoup de<br />

sang et ses forces sont bien<br />

revenues.Maintenant, c'est<br />

pour moi que je fais usage<br />

îles Pilules Pink pour un<br />

-rhumatisme et des points<br />

de côté .bien douloureux.<br />

Je me sens déjà beaucoup<br />

M"" LAHOREAU<br />

(Cl. Maurice Itepusseau.)<br />

mieux.<br />

Les Pilules Pink sont incontestablement un des plus<br />

uissants remèdes contre l'anémie, la neurasthénie,<br />

Faffaiblissement général, lés troubles de la croissance<br />

et du retour d'âge, les maux d'estomac, maux de tête,<br />

irrégularité des époques.<br />

En vente dans toutes les pharmacies. Dépôt : Pharmacie<br />

P. Barret, 23, rue Ballu. Paris. 5 fr. 25 la boite,<br />

20 fr. les 6 boîtes, plus 0 fr. 75 de timbre-taxe par boite.<br />

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