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— Sans doute cela passera-t-il, avec le temps,
murmura Henri Monceval. Il faut savoir être patiente. De
toute façon, tu dois retourner en Normandie.
— Oui, soupira Hélène. Mais en attendant, je crois
que je vais passer un jour ou deux à Paris. Retrouver mes
anciens amis me fera du bien.
Elle flâna quelques heures dans les rues de la capitale,
fit des courses dans les grands magasins. Se retrouver dans
la foule lui sembla étrange : l’agitation, le bruit ne lui
apportaient pas l’oubli escompté. Au
contraire, il lui semblait être ici encore plus seule.
Que faire? Le téléphone de Philippe et Christiana
restait muet. Pierre Pascal, son ancien imprésario, était très
occupé. Il lui avait proposé de lui préparer une nouvelle
tournée. Elle avait refusé. Son école de musique lui
suffisait.
Elle avait été stupide de ne pas rejoindre directement
Houlgate. Alexandre devait être là-bas, chez eux. Mais
elle ne voulait pas téléphoner. Il n’avait pas daigné lui
donner signe de vie, lui.
La perspective de passer une soirée lugubre dans
l’hôtel modeste qu’elle avait déniché la terrifiait. Non, il
lui fallait absolument une présence amicale; quelqu’un à
qui parler, simplement. C’est alors qu’elle pensa à Luc
Lovar.