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de ne pas attrister sa mère, elle ne lui dit rien.
XVI Le retour d’Alexandre
Les mois s’écoulèrent sans heurts et devinrent des
années. Hélène travaillait comme professeur de piano,
Véronique se révélait une élève moyenne à l’école, mais
une brillante recrue du cours de danse. Entre Quentin et
Hélène s’était établie une relation tranquille, faite de
complicité, de confiance et de tendresse.
Véronique avait fini par accepter la présence du juge
auprès de sa mère. Les explications d’Hélène avaient été
nettes et sincères :
— Ma Véro chérie, ton papa nous a quittées, car nous
nous disputions trop souvent. Un jour, quand tu auras l’âge
de comprendre, je te raconterai notre histoire à lui et à moi.
Mais je suis libre maintenant de vivre à ma guise. Tu sais,
ce n’est pas drôle, ni facile d’être une femme seule. Avoue
que notre Quentin est très gentil. Il ne remplacera jamais
ton père, ne
t’inquiète pas!
La fillette l’avait écoutée sagement, mais ses yeux
noirs, perspicaces, étaient demeurés rivés à ceux de sa
mère lorsqu’elle lui avait répondu doucement :
— Et si papa revenait, que ferais-tu? D’abord, tu n’as
pas divorcé. C’est Sandra qui me l’a dit! Si tu n’aimes plus
papa, tu dois divorcer!