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Assez tard dans la soirée, Alexandre la retrouva
comme convenu au restaurant du Gave. Peu à peu Hélène
se détendait, la conversation était aisée, amicale. Le jeune
prêtre était joyeux. Peut-être avait-il déjà pardonné?
Tout à coup, au milieu d’une phrase, il laissa échapper
: « Hélène, ma chérie. »
Elle s’arrêta, interdite, croyant avoir mal entendu :
— Qu’as-tu dit, Alexandre?
Il fit une pause, prit son temps, et répéta lentement,
d’un ton sérieux, presque grave :
— J’ai dit : Hélène, ma chérie.
Elle se sentit rougir, et, ne sachant comment cacher sa
surprise et son émotion, fut prise d’un véritable fou rire.
Lui gardait son calme. Il continuait même de manger,
tranquillement, un léger sourire aux lèvres. De toute
évidence, il était parfaitement conscient, et même heureux,
du trouble qu’il venait de faire naître chez elle.
Ils quittèrent le restaurant vers vingt-trois heures.
Hélène avait l’impression que la joie allait l’étouffer. Elle
voulut prier un moment, seule, devant la grotte.
Lorsqu’elle se releva, le visage humide, Alexandre était
derrière elle.
Effleurant son épaule, il lui dit d’une voix douce :
— Ne pleure pas. Je ne suis qu’un intermédiaire. Un
jour, quelqu’un t’apportera tout ce que je n’ai pas le droit