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sur le visage d’Alexandre l’indice d’un éveil à la
conscience. Une infirmière venait chaque jour à domicile
soigner le malade placé sous perfusion, l’appartement était
changé en une sorte d’hôpital où régnait une atmosphère
paisible, seulement troublée par les rires de Véro et de
Clément.
Hélène avait dit au petit garçon que sa maman faisait
un long voyage, qu’elle reviendrait un jour. Avec l’aide de
sa fille, elle tentait de rendre la vie de l’enfant distrayante.
Ni l’une ni l’autre ne ménageaient leur peine, et ce difficile
engagement fit de Véro une fillette plus mûre, moins
capricieuse. Ce frère que le destin lui offrait, ce père qui lui
avait tant manqué, ils étaient là, à sa portée, et elle leur
donnait tout l’amour dont elle était capable.
Rien n’impressionnait Véronique. Elle restait de longs
moments au chevet d’Alexandre, lui parlait, lui caressait
les mains. De sa voix légère, elle lui racontait des petites
anecdotes ou lui récitait ses leçons. Mise en confiance par
la sagesse et le dévouement de sa fille, Hélène se
permettait de s’absenter une heure, en laissant son mari
sous la garde de Véro. Toutes deux attendaient un miracle,
le réveil de cet homme qu’elles aimaient. L’infirmière
avait confié à Hélène que les soins et les bavardages de
Véro pouvaient agir favorablement sur le malade. Ne
disait-on pas que certaines personnes plongées dans le