PRIX ENcRE D'ASIE 2011 - Lycée français de Singapour
PRIX ENcRE D'ASIE 2011 - Lycée français de Singapour
PRIX ENcRE D'ASIE 2011 - Lycée français de Singapour
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
- Océane ! Oh, le décollage m’a donné une <strong>de</strong> ces migraines ! se plaignit-elle en se<br />
tournant vers sa fille.<br />
- Papa n’est pas encore réveillé ? <strong>de</strong>manda Océane en désignant la couchette où<br />
Victor restait étendu, tourné dans le sens opposé.<br />
- Je le suis, intervint celui-ci en se retournant. Vous allez bien ? »<br />
Elles hochèrent la tête.<br />
La radio annonça qu’ils allaient s’arrêter puis qu’ils allaient <strong>de</strong>voir passer <strong>de</strong> la fusée à<br />
la navette. Un homme en costume blanc vint dans la salle, leur disant qu’ils étaient<br />
arrivés et qu’il allait appeler les passagers par ordre alphabétique pour aller à la<br />
navette.<br />
« Famille Altan ! Famille Beauchamps ! »<br />
Et cela continua ainsi jusqu’à la lettre R.<br />
« Famille Rivière ! »<br />
Victor et Océane se levèrent, suivis par A<strong>de</strong>line. La navette spatiale était …<br />
impressionnante. Des salles immenses pleines <strong>de</strong> couchettes. Laquelle lui était<br />
<strong>de</strong>stinée ? Elle allait y passer beaucoup <strong>de</strong> temps, car pendant les <strong>de</strong>ux ans et huit<br />
mois qui allaient suivre, elle allait y dormir, plongée dans un sommeil artificiel. Elle<br />
promena ses yeux sur les noms, toujours par ordre alphabétique, sur les couchettes<br />
en R. Rivière A<strong>de</strong>line. Rivière Victor. Rivière Océane.<br />
En attendant que les trente-neuf autres fusées arrivent, tous se dirigèrent vers une<br />
sorte <strong>de</strong> réfectoire, composé <strong>de</strong> nombreuses rangées <strong>de</strong> tables rectangulaires<br />
alignées et <strong>de</strong> chaises. C’était l’endroit où ils allaient prendre leur <strong>de</strong>rnier repas avant<br />
<strong>de</strong>ux ans et huit mois. C’était aussi l’endroit où ils allaient discuter pour la <strong>de</strong>rnière fois<br />
avant <strong>de</strong>ux ans et huit mois. Mais la nostalgie présente dans la salle était si gran<strong>de</strong><br />
que personne ne disait mot. Le silence régnait.<br />
Après une heure dans le réfectoire où les seuls bruits avaient été les bruits <strong>de</strong><br />
mastication, <strong>de</strong>s bavardages se firent soudain entendre. Les portes <strong>de</strong> la pièce<br />
s’ouvrirent et une foule <strong>de</strong> personnes encore impressionnées entra. La <strong>de</strong>uxième<br />
50