PRIX ENcRE D'ASIE 2011 - Lycée français de Singapour
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fusée était arrivée ! L’ambiance se fit un peu meilleure, et avec l’arrivée <strong>de</strong> la troisième<br />
et <strong>de</strong> la quatrième fusée, le bruit augmenta encore et encore dans l’espace confiné<br />
maintenant plein. D’autres fusées arrivèrent, mais elles furent regroupées dans une<br />
autre salle. La « nuit » arriva, ou plutôt ce qui était considéré comme la nuit à bord<br />
<strong>de</strong> cette navette spatiale, et on en était à la vingtième fusée. Par réfectoire puis <strong>de</strong><br />
nouveau par ordre alphabétique, les passagers furent menés à leur couchette par<br />
petits groupes. La couchette d’Océane était inconfortable, mais elle était si fatiguée<br />
qu’elle s’endormit tout <strong>de</strong> suite.<br />
***<br />
« Chers passagers, nous sommes heureux que vous soyez à bord <strong>de</strong> la navette spatiale<br />
MONDIALA pour notre voyage jusqu’à cette nouvelle planète, Mondiala. Les quarante<br />
fusées et les quarante-mille volontaires sont au complet, tous sur leurs couchettes. Nous<br />
allons procé<strong>de</strong>r à votre endormissement, qui durera normalement <strong>de</strong>ux ans et huit mois. »<br />
Normalement. Le ton qu’avait pris la voix leur donnant ces informations et qui l’avait<br />
réveillée faisait peur à Océane.<br />
« A côté <strong>de</strong> chaque couchette, il y a un bouton rouge. Si vous vous réveillez avant le temps<br />
prévu, appuyez <strong>de</strong>ssus dans tous les cas. Endormissement prévu dans cinq minutes. »<br />
Océane regarda ses parents, et toutes les têtes dans le « dortoir ». Ils avaient l’air<br />
fatigué mais aussi excité. Elle échangea quelques mots avec sa mère et son père, puis<br />
se rallongea sur le dos, en fixant le plafond. De nouveau, un compte à rebours. De<br />
nouveau, la peur, le stress. Puis <strong>de</strong> nouveau, plus rien.<br />
***<br />
Quand Océane se réveilla, elle trouva étrange <strong>de</strong> ne pas sentir l’o<strong>de</strong>ur familière <strong>de</strong> sa<br />
chambre à Paris, <strong>de</strong> ne pas voir le mur peint en beige ou <strong>de</strong> ne pas toucher les draps<br />
<strong>de</strong> son lit. Elle n’entendait pas non plus le chant <strong>de</strong>s oiseaux, ni le son du passage <strong>de</strong>s<br />
voitures. Non, elle sentait une o<strong>de</strong>ur étrange <strong>de</strong> renfermé, une o<strong>de</strong>ur chimique. Elle<br />
voyait un mur en métal, elle touchait un matelas rugueux, enfin, si cette chose dure<br />
était un matelas et … elle entendait … ou plutôt n’entendait rien. Si ! Un murmure,<br />
à sa droite … Elle voulut se tourner pour voir d’où provenait la voix, où elle était,<br />
mais elle put à peine bouger. Elle était toute courbaturée, comme si elle n’avait pas<br />
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