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Quelques enseignements sur l'économie sociale et ... - ECO Consult

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côtoyant les agriculteurs, Halpulaar 22 du Fleuve ou Wolof du Djolof <strong>et</strong> du Sine Saloum. Avec<br />

l’ensemble de ces groupes, ils entr<strong>et</strong>enaient des relations d’échange <strong>et</strong> de production<br />

(Pouillon, 1983 : 3).<br />

Certaines fixations d’éleveurs <strong>sur</strong> une assez longue durée ont été observées par Dupire (1956)<br />

qui souligne de fortes différenciations. Elle illustre, par exemple, que c<strong>et</strong>te sédentarisation<br />

chez les Fulbé-Latye n’est que partielle. Le Peul est à la recherche constante de nouveaux<br />

pâturages. Elle note que ce sous-groupe déplace son complexe campement d’hivernage-champ, environ<br />

tous les cinq à dix ans. A l’opposé, une sédentarisation semble plus durable chez les N’Diengel.<br />

En eff<strong>et</strong>, les troupeaux seuls nomadisent avec les bergers, mais se sont essentiellement les cultures d’arachides<br />

qui les ont fixés dans ces régions où ils ont des puits. Soulignons les raisons pour lesquelles le Peul ne peut se<br />

fixer que temporairement : il veut éviter la concentration des troupeaux qui usent les pâturages, il craint les<br />

épizooties, il a besoin de vendre ses produits laitiers (Dupire (1956), In Grosmaire, 1957 : Annexe<br />

« Pêche… » 21).<br />

Dans c<strong>et</strong> espace pastoral en mouvement, des règles coutumières d’usages existaient. Les<br />

« houroum 23 » selon Grosmaire (1957) étaient des unités territoriales juxtaposées dont un ensemble<br />

constituait un « dieï » (du verbe Peul signifiant posséder), c’est-à-dire une zone de vie par opposition à la<br />

brousse inhabitée. Chaque « houroum » constituait donc l’espace agropastoral correspondant à un campement<br />

d’hivernage <strong>et</strong> était réservé à l’usage exclusif des habitants <strong>et</strong> du cheptel du campement considéré. On prenait<br />

donc garde à ce que ses animaux n’aillent pas pâturer dans le « houroum » du campement voisin. […] Si<br />

l’emprise humaine y était faible (1,5 hab./km 2 , 6 mois par an), l’exploitation du milieu naturel n’y était en<br />

rien anarchique, mais réglée par les transhumants <strong>et</strong> par le système du « hurum » qui […] perm<strong>et</strong>tait<br />

d’établir une responsabilité des éleveurs vis-à-vis de leurs parcours.<br />

On note toutefois une différenciation n<strong>et</strong>te dans le monde Peul de l’occupation de l’espace<br />

d’avant les forages entre ceux du Walo 24 <strong>et</strong> ceux du Dieri. Les Peul Walo, avec des<br />

transhumances de faibles amplitudes, profitaient d’un calendrier fourrager envié grâce à la<br />

complémentarité fourragère existante entre le Walo <strong>et</strong> le Ferlo. Barral (1982 : 26) souligne ce<br />

véritable tour de force 25 , d’avoir de l’herbe verte <strong>et</strong> un abreuvement journalier toute l’année,<br />

22 (i.e. « ceux qui parlent le Pulaar »)<br />

23 Signifiant l’interdit en traduction française.<br />

24 Walo : lit majeur du fleuve <strong>et</strong> les Dieri : zone des dunes, « arrière-pays ».<br />

25 Ainsi, il apparaît clairement que le système pastoral pratiqué par les Peul Walo réalisait le tour de force, en milieu<br />

Sahélien, d’as<strong>sur</strong>er au bétail pâturage vert <strong>et</strong> abreuvement quotidien pratiquement toute l’année, aussi bien en saison sèche,<br />

dans le Walo, qu’en saison des pluies dans le Ferlo, ce qu’un de nos interlocuteurs Woodabe résumait d’ailleurs de la façon<br />

22

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