Quelques enseignements sur l'économie sociale et ... - ECO Consult
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éleveurs qui pratiquaient c<strong>et</strong>te transhumance assortie de nomadisation vers le Walo abandonnent l’une <strong>et</strong><br />
l’autre au cours de la décennie 1952-1962, l’année où l’on note le plus d’abandons étant 1953. Ce<br />
phénomène se poursuit lentement au fil des années avec la multiplication des forages (14%<br />
d’abandons entre 1962 <strong>et</strong> 1967).<br />
Les aménagements hydro-agricoles de la SAED, accompagnant le choix d’un développement<br />
sectoriel rizicole, soulignent une incompatibilité de fait. En eff<strong>et</strong>, la fixation d’un troupeau<br />
transhumant <strong>et</strong> d’un aménagement hydro-agricole <strong>sur</strong> un même terroir doit être au préalable<br />
anticipée pour être viable, ce qui n’a pas du tout été le cas. De plus, le maintien d’un effectif<br />
transhumant de plusieurs dizaines de milliers de têtes (environ 30.000 en 1965-70) n’est pas<br />
davantage concevable dans un territoire orienté vers un système hydro-agricole intensifié. En<br />
bref, élevage <strong>et</strong> éleveurs ont été quasiment expulsés de la vallée. Ils ont naturellement rejoint<br />
leur Ferlo.<br />
La sécheresse de 1973 va également entraîner une accélération des désaffectations pour les<br />
parcours du Walo. Barral (1982 : 44) note en eff<strong>et</strong> 26% d’abandons au cours de la période 1968-1975.<br />
D’après une enquête de 1982, il constate que c<strong>et</strong>te transhumance vers le Walo ne concerne plus que<br />
22% des transhumants habituels <strong>et</strong>, nous l’avons vu que 3% de l’ensemble (Barral, 1982 : 44). Les<br />
mouvements pastoraux vers la vallée du fleuve Sénégal ne sont plus que marginaux. La<br />
restriction de l’espace pastoral vers le nord <strong>et</strong> son point de rupture temporel est flagrante <strong>sur</strong><br />
seulement un pas de temps de deux décennies.<br />
Plus largement, Barral (1982 : 51) relève une différenciation dans la restriction de l’espace<br />
pastoral entre le nord <strong>et</strong> le sud du Ferlo. Il souligne que 95% des éleveurs qui pratiquaient la<br />
transhumance vers le Walo avant les forages ont abandonné celle-ci à l’heure actuelle, tandis que 74%<br />
seulement des éleveurs qui pratiquaient la transhumance vers le Djolof ont renoncé à c<strong>et</strong>te dernière. Les<br />
pâturages du Djolof <strong>et</strong> ceux du Sud apparaissent donc plus attractifs pour les éleveurs du<br />
Ferlo que ceux de la vallée du fleuve Sénégal. Celle-ci, par la riziculture intensive qui s’y<br />
pratique, exclue désormais tout accueil d’un élevage extensif 27 .<br />
27 C<strong>et</strong>te tendance d’exclusion rizicole de l’élevage pastoral <strong>sur</strong> les terroirs de la vallée a été confirmée par la<br />
suite. En eff<strong>et</strong>, Thébaud (1994: 30) mentionne que l’ensemble des informations […] confirment de façon<br />
indéniable l’accès de plus en plus restreint des pasteurs du Ferlo central aux ressources de la Vallée du Sénégal. La<br />
conversion de la vallée en zone de terroir <strong>et</strong> le développement de la riziculture réduisent d’autant la capacité de maintien<br />
d’une activité pastorale durable.<br />
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