Quelques enseignements sur l'économie sociale et ... - ECO Consult

Par ailleurs, l’alimentation des petits ruminants repose sur des compositions floristiques
privilégiées. En cas de raréfaction, il faut alors être capable de se mouvoir dans l’espace vers
des zones mieux pourvues. Les dépressions, jadis bien fournies en herbacées recherchées et
surtout en arbres et arbustes, montrent maintenant l’ampleur d’une dégradation
agrostologique en marche.
Enseignements : Après la mise en service des forages et la sécurisation des troupeaux vis-à-vis
de la faune sauvage, une différenciation forte des conduites s’opère entre un troupeau bovin qui
peu à peu découvre le pâturage libre -ou plus ou moins orienté- et les petits ruminants qui eux
sont abreuvés au campement (grâce au transport de l’eau) et gardés sur des pâturages ciblés
dans les dépressions autour du campement avec possibilité d’une alimentation d’appoint pour
un lot du troupeau (embouche, préparation à la transhumance…). Les modes de conduite des
troupeaux se différencient donc fortement entre les espèces présentes.
2.3.3.2. Les conduites actuelles
Les pratiques au niveau du (ou des) forage(s) d’attache 58
Nous sommes toujours avec un système d’élevage extensif où la conduite des
troupeaux reste fondamentale pour la compréhension de l’ensemble.
La complémentarité entre les pâturages diversifiés (les cenos des dunes et les changool des
dépressions) et les différents troupeaux (bovins et petits ruminants) joue à plein, notamment
dans la succession des périodes annuelles.
En début d’hivernage, les bovins pâturent sur les dunes où les graminées à croissance rapide
dominent car elles sont plus compétitives et ainsi germent, puis poussent en premier. Ils
pâturent sur les pentes et les bas-fonds progressivement au fil de l’avancement de l’hivernage
et profitent des parcours graminéens plus hydrophiles. Quand vient la saison sèche, ils
pâturent entre le forage et le campement pendant une journée avant d’être à nouveau
abreuvés (voir schémas de Rouveirolles, 2007).
58 Il faut signaler que cette notion d’attache est ancienne dans la littérature du Ferlo. Grosmaire en 1957 y
fait référence lorsqu’il évoque le caractère étriqué et inadapté du seul territoire communal de l’époque
colon concernant le pasteur du Ferlo : […] le territoire communal ne veut pas dire : ne sort pas du territoire, mais
veut dire que c’est son point d’attache où il vient coucher. C’est le cas de son bétail. Car, la zone de pâturage dépasse de
beaucoup l’étendue du territoire communal (Grosmaire, 1957 : Annexes « Pêche au fleuve Sénégal » 6).
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