Apologies I & II et Actes de Saint Justin et de ses compagnons
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PREMIÈRE APOLOGIE — 57<br />
employé par Moïse peut signifier aussi bien un p<strong>et</strong>it cheval<br />
qu’un p<strong>et</strong>it âne ; les démons, ne sachant pas si le Messie <strong>de</strong>vait<br />
être fils <strong>de</strong> Dieu ou <strong>de</strong>s hommes, ignorant également s’il <strong>de</strong>vait<br />
monter un âne ou un cheval, s’imaginèrent d’inventer un Bellérophon,<br />
homme <strong>et</strong> fils <strong>de</strong>s hommes, qui, dirent-ils, s’éleva au<br />
ciel sur le dos du cheval Pégase. Ils savaient aussi d’Esaïe que le<br />
Christ <strong>de</strong>vait naître d’une vierge, <strong>et</strong> qu’il s’élèverait au ciel, <strong>et</strong><br />
ils trouvèrent Persée. De même, ayant eu connaissance <strong>de</strong> ce<br />
mot du prophète : « Fort comme un géant qui s’élance dans la<br />
carrière, « ils imaginèrent le fort Hercule, auquel ils firent parcourir<br />
l’univers. Le Christ <strong>de</strong>vait ressusciter les morts <strong>et</strong> guérir<br />
toutes les maladies, <strong>et</strong> Esculape fut mis en scène.<br />
55 Mais ils ne pensèrent jamais à contrefaire dans aucun <strong>de</strong>s prétendus<br />
fils <strong>de</strong> Jupiter le supplice <strong>de</strong> la croix. En eff<strong>et</strong>, cela ne<br />
leur vint pas en idée, parce que tout ce qui en avait été dit<br />
l’avait toujours été sous le voile du symbole. C<strong>et</strong>te croix est le<br />
signe principal, le caractère particulier <strong>de</strong> la force <strong>et</strong> <strong>de</strong> la puissance,<br />
comme parle le prophète. C’est une vérité dont vous<br />
trouvez la preuve dans les obj<strong>et</strong>s qui tombent continuellement<br />
sous vos sens. Car, veuillez réfléchir un instant, <strong>et</strong> voyez si dans<br />
ce mon<strong>de</strong> on peut rien faire sans ce signe, si sans lui le<br />
moindre commerce est possible entre les hommes ? Peut-on<br />
fendre les on<strong>de</strong>s sans que, formé <strong>de</strong> la vergue <strong>et</strong> du mât, il<br />
brille comme un trophée ? Peut-on tracer un sillon sans la<br />
croix <strong>de</strong> la charrue ? Tous vos pionniers, comme au reste tous<br />
les artisans <strong>et</strong> tous les manoeuvres, ne peuvent travailler sans<br />
<strong>de</strong>s instruments qui affectent sa forme. L’extérieur même <strong>de</strong><br />
l’homme ne diffère <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s animaux que parce que son