La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

problèmes complexes
planète sans entraîner un collapsus environnemental. La clé est
de renoncer à produire de l’énergie à partir de ressources non
renouvelables, dont la consommation a généralement pour
effet de perturber le climat. Outre le recours aux énergies
renouvelables, il est essentiel de convertir la production industrielle
au principe des cycles fermés et, dans l’ensemble, d’instaurer
une « dématérialisation » de l’économie.
Nombre des mesures qui devraient être prises ont été discutées
en détail depuis deux ou trois décennies. On dispose
notamment de nombreuses technologies pour la production
d’énergies renouvelables. Cependant, pour les cycles fermés et,
d’une manière générale, pour la « dématérialisation » de l’économie,
il faudra se lancer dans des investissements scientifiques
et technologiques de grande envergure, si l’on veut faire des
progrès sensibles. Les tâches à accomplir sont énormes et ne
sauraient être confiées à la seule « main invisible du marché ».
Surtout que, comme l’observe Joseph Stiglitz avec ironie, si
cette main est invisible, c’est parce qu’elle n’existe pas 14 . Il est
évident – on l’a souligné avec emphase même à Rio – que c’est
aux pays industrialisés de prendre les devants en matière de
conversion des modes de production. D’abord, ce sont surtout
eux qui vivent au-dessus de leurs moyens écologiques ; ensuite,
ils ont les capacités financières de passer à l’action ; enfin, ils
fournissent non seulement le modèle, mais aussi les éléments
matériels pour le rattrapage industriel.
Les nations industrialisées et leurs grandes multinationales
ont cependant coutume de mener des « révolutions technologiques
» d’un tout autre genre, dont la compatibilité écologique
(technologies de la communication mises à part) est
discutable. D’une manière générale, malgré l’adhésion réitérée
de nos élites au principe du développement durable, nous
avons à l’égard de l’environnement un comportement qui ne
garantit pas la survie de l’humanité au-delà du XXI e siècle. La
plupart des indicateurs écologiques ont continué de se dégrader
ces quinze dernières années. Le plus frappant à l’échelon
planétaire est le réchauffement climatique : s’il continue au
même rythme, il détruira probablement le milieu naturel de
centaines de millions de personnes, principalement dans les
pays en développement. Par ailleurs, de graves pénuries se
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