La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

le débat sur la mondialisation
En dehors des tentatives de salir publiquement ceux qui
formulent des critiques à l’égard de la mondialisation, ses partisans
savent bien que le mouvement de protestation n’est pas
dirigé contre les ordinateurs, les réseaux de communication ou
l’entente entre les peuples, mais qu’il aspire à un changement
du régime institutionnel, donc du mode de régulation de l’économie
mondiale. Il s’agit non pas de destruction de machines,
mais bien de politique. The Economist a dressé ce constat pour
tous les « acteurs globaux » en automne 2000 : les contempteurs
de la mondialisation ont raison de penser que l’évolution
en cours pourrait être infléchie ou inversée, puisqu’elle résulte
d’une série de décisions politiques des gouvernements. Plus la
pression exercée par la rue est forte, plus les gouvernements
seront tentés de mettre un frein à leur politique de mondialisation
24 .
En même temps, dans cette optique, le pire que les gouvernements
occidentaux puissent faire serait de satisfaire les
revendications du mouvement protestataire. Les apôtres de la
mondialisation reconnaissent peut-être que ce mouvement a
mis le doigt sur le fait qu’il manque un « visage humain » à la
mondialisation, mais de là à réaliser ses conceptions politiques,
il y a un pas à ne pas franchir : cela conduirait en effet, selon
eux, tout droit à une ère sinistre de protectionnisme et de chauvinisme
étroit. Un second malentendu sur lequel nous nous
pencherons dans le prochain chapitre.
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