La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

3. Le débat sur la mondialisation
« Ces échecs [de l’administration Clinton]
s’expliquent en partie par notre intérêt naturel pour
la politique intérieure. Le leadership mondial nous
était tombé sur les bras. L’administration Clinton
n’avait aucun projet de nouvel ordre international
pour l’après-guerre froide, mais les milieux d’affaires
et la communauté financière en avaient un : ce qu’ils
voyaient, c’étaient de nouvelles possibilités de profit.
De leur point de vue, l’État avait un rôle tout trouvé :
les aider à accéder aux marchés. Le cadre politique
dont nous nous sommes faits les avocats à l’étranger
était celui qui pouvait aider nos entreprises à réussir
dans ces pays. »
Joseph E. STIGLITZ 16
Le terme de mondialisation, en vogue après 1989, admet de
nombreuses définitions. C’est ce qui fait son charme, car il
évoque quelque chose pour tout un chacun. Envisager l’avenir
proche comme un processus de mondialisation correspond à des
sentiments très répandus: que le monde est devenu «plus petit»;
que l’on souhaite voir les frontières nationales s’assouplir en
faveur d’un esprit davantage «citoyen du monde»; que les produits,
services et idées sont aujourd’hui des assemblages d’éléments
provenant de tous les horizons; que les grands problèmes
de l’humanité ne peuvent plus être affrontés qu’ensemble.
Le flou qui entoure cette notion n’aide pas à comprendre
les affrontements qu’elle suscite. Depuis la conférence ministérielle
de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à
Seattle en 1999 et la grande manifestation internationale
qu’elle a soulevée, il y a les pro- et les antimondialisation. Ces
derniers ont plus ou moins de peine, selon leur langue maternelle,
à trouver une expression appropriée pour se désigner
eux-mêmes, oscillant entre opposition et critique constructive.
Les francophones ont le privilège d’avoir pu forger le terme
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