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La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

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plaidoyer pour un changement de cap<br />

C<strong>et</strong>te étude établit en outre qu’au cours de la même<br />

période, les progrès réalisés dans les domaines de la santé<br />

(espérance de vie <strong>et</strong> mortalité infantile) <strong>et</strong> de l’éducation ont<br />

régressé par rapport à l’époque réprouvée de la substitution des<br />

importations. Ces résultats contredisent diamétralement les<br />

déclarations officielles sur les bienfaits de la <strong>mondialisation</strong>.<br />

Un aspect ironique de ce problème de croissance est que<br />

les partisans de la <strong>mondialisation</strong> croient posséder les principes<br />

de politique économique nécessaires pour apporter une forte<br />

croissance économique aux pays pauvres. Ils sont en plus persuadés<br />

que leurs adversaires – les ONG ou altermondialistes –<br />

sont des ennemis de la croissance, en quelque sorte des idéalistes<br />

qui veulent éradiquer la pauvr<strong>et</strong>é du monde par le biais<br />

d’une redistribution étatique 35 . Ils font ainsi proclamer par la<br />

Banque mondiale que « la croissance est bonne pour les pauvres<br />

», afin de contrer le slogan : « la redistribution est bonne<br />

pour les pauvres » qu’ils attribuent à ceux qui les critiquent 36 .<br />

Critiquer la <strong>mondialisation</strong> n’équivaut pas à douter que la<br />

croissance soit utile aux pauvres. Ce que disent les altermondialistes,<br />

c’est que la croissance brille par son absence ! Notre<br />

époque de réformes libérales <strong>et</strong> d’intégration forcée au marché<br />

mondial voit en eff<strong>et</strong> l’économie piétiner sérieusement. Cela<br />

conduit naturellement à soupçonner que la stratégie politicoéconomique<br />

dominante contribue à c<strong>et</strong>te situation.<br />

Il est d’ailleurs frappant de voir que le FMI, la Banque<br />

mondiale ou le Comité d’aide au <strong>développement</strong> de l’OCDE<br />

choisissent, dans la plupart de leurs études sur le <strong>développement</strong><br />

<strong>et</strong> ses résultats, des échelles de comparaison temporelles<br />

qui perm<strong>et</strong>tent de dissimuler le fléchissement de la courbe de<br />

croissance <strong>et</strong> les conséquences dramatiques de la stagnation,<br />

voire de la régression de la croissance économique <strong>après</strong> 1980.<br />

On aime notamment comparer les données d’aujourd’hui à celles<br />

de 1950 (« au cours des cinquante dernières années »), car<br />

cela perm<strong>et</strong> d’additionner les résultats des deux périodes (substitution<br />

des importations <strong>et</strong> intégration au marché mondial).<br />

Ou alors on rapproche les chiffres des années 1990 <strong>et</strong> ceux des<br />

années 1980 – la décennie de la crise de la d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de l’« ajustement<br />

structurel » – car les années 1990 ont donné des résultats<br />

un peu meilleurs.<br />

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