27.06.2013 Views

La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Perte de contrôle démocratique<br />

le débat sur la <strong>mondialisation</strong><br />

Parallèlement, tous les gouvernements occidentaux poursuivent<br />

dans leur pays respectif une politique de « réformes du<br />

marché » qu’ils qualifient de nécessité inéluctable. Selon eux,<br />

nos pays n’ont pas d’autre moyen de survivre face à la nouvelle<br />

donne du marché mondial, situation qu’ils créent de fait euxmêmes<br />

par un processus de libéralisation permanente. Refuser<br />

ces réformes, c’est se condamner face à une concurrence internationale<br />

toujours plus intense. Le processus de <strong>mondialisation</strong><br />

induit par c<strong>et</strong>te politique de libéralisation permanente soustrait<br />

très vite des questions essentielles de politique économique à la<br />

sphère nationale, seul cadre possible de débats plus ou moins<br />

démocratiques. Dans c<strong>et</strong>te nouvelle ère de <strong>mondialisation</strong>, les<br />

gouvernements exercent un pouvoir à la fois législatif, lorsqu’ils<br />

fixent des règles de droit économique international, <strong>et</strong><br />

exécutif, lorsqu’ils m<strong>et</strong>tent en œuvre des normes qu’ils ont euxmêmes<br />

promulguées. Les parlements nationaux tendent à devenir<br />

des assemblées béni-oui-oui, chargées d’avaliser sommairement<br />

les résultats des négociations internationales – tout refus<br />

est exclu si l’on ne veut pas risquer de sérieux inconvénients.<br />

<strong>La</strong> politique de libéralisation permanente repose sur les<br />

principes de ce que le monde anglo-saxon appelle crûment<br />

« contre-révolution néoclassique » en économie, ou « contrerévolution<br />

antikeynésienne » en politique économique. Au<br />

début des années 1980, les gouvernements Thatcher en<br />

Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> Reagan aux États-Unis s’étaient appuyés sur la<br />

pensée des « contre-révolutionnaires » pour rompre en profondeur<br />

avec les modèles économiques <strong>et</strong> sociaux de l’<strong>après</strong>guerre<br />

; ils débarrassèrent ainsi l’État de sa fonction de régulateur<br />

économique <strong>et</strong> conjoncturel, <strong>et</strong> lui conférèrent une double<br />

tâche : rendre le contexte micro-économique plus propice aux<br />

entreprises <strong>et</strong> accroître radicalement la liberté d’action des<br />

détenteurs de capitaux. Le mantra désormais à la mode était<br />

que le « jeu du marché », s’il n’est pas « étouffé » par des interventions<br />

politiques, donne les meilleurs résultats économiques<br />

<strong>et</strong> sociaux pour tous 22 .<br />

Ces choix de politique économique ont profondément<br />

transformé la société <strong>et</strong> les institutions des pays industrialisés<br />

39

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!