La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud
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plaidoyer pour un changement de cap<br />
Investissements étrangers<br />
À côté de la production axée sur les exportations, les<br />
investissements étrangers constituent le deuxième pilier de la<br />
stratégie d’intégration dans le marché mondial. Ils sont censés<br />
remplacer la politique d’encouragement d’une industrialisation<br />
autonome via des entreprises indigènes. Les investissements<br />
étrangers apportent la promesse que l’on répondra d’emblée à<br />
la demande du marché mondial <strong>et</strong> à ses prix, <strong>et</strong> que l’on disposera<br />
de technologies de pointe, ce qui garantit pour ainsi dire<br />
automatiquement la capacité d’exporter. Mais ce sont alors des<br />
entreprises étrangères – en général de pays industrialisés – qui<br />
définissent la place qu’occupera le pays en <strong>développement</strong><br />
concerné dans la division internationale du travail.<br />
<strong>La</strong> libéralisation des mouvements de capitaux a entraîné<br />
une croissance énorme des investissements directs dans les pays<br />
en <strong>développement</strong> : de 28 milliards de dollars en 1990 à 194<br />
milliards en 1997, point culminant avant la crise asiatique 31 .<br />
Ces investissements comprenaient une proportion considérable<br />
de placements spéculatifs à court terme. Dans l’euphorie de l’<strong>après</strong>-1989,<br />
on considérait les investissements directs comme<br />
une forme supérieure d’aide au <strong>développement</strong> : ils étaient censés<br />
mobiliser davantage de capitaux que la coopération traditionnelle,<br />
laisser de côté l’État <strong>et</strong> son goût pour les interventions<br />
intempestives, renforcer directement les activités<br />
économiques du secteur privé, contribuant ainsi à une lutte<br />
plus efficace contre la pauvr<strong>et</strong>é. Mais la majeure partie de ces<br />
investissements étrangers a pris le chemin d’un p<strong>et</strong>it nombre de<br />
pays dont l’économie avait déjà décollé, notamment la Chine,<br />
l’Asie du <strong>Sud</strong>-Est, le Brésil <strong>et</strong> l’Argentine. Les plus pauvres<br />
n’ont reçu que les mi<strong>et</strong>tes de c<strong>et</strong>te manne financière. Dans la<br />
même période, les pays de l’OCDE ont réduit presque de moitié<br />
leur aide publique au <strong>développement</strong> ; ils n’ont inversé c<strong>et</strong>te<br />
tendance qu’<strong>après</strong> le choc du 11 septembre 2001.<br />
Il y a plusieurs raisons de m<strong>et</strong>tre en question la stratégie<br />
d’intégration rapide au marché mondial par une économie<br />
essentiellement exportatrice, les investissements étrangers <strong>et</strong><br />
une politique monétaire <strong>et</strong> fiscale conservatrice, facteur de<br />
récession. Nous en évoquerons deux : primo, elle a eu un eff<strong>et</strong><br />
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