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La mondialisation, et après … Quel développement ... - Alliance Sud

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<strong>La</strong> crise de la d<strong>et</strong>te de 1982 était-elle une crise de<br />

la stratégie de substitution des importations?<br />

Les mondialiseurs attribuent la crise de la d<strong>et</strong>te de<br />

1982, <strong>et</strong> le marasme économique qui en a résulté, aux<br />

défauts inhérents à la stratégie de substitution des importations.<br />

Est-ce vraiment le cas ? Même dans l’affirmative,<br />

on ne voit pas bien comment l’Amérique latine <strong>et</strong><br />

l’Afrique seraient parvenues à obtenir entre 1950 <strong>et</strong><br />

1980, donc durant trente ans – sous le régime de substitution<br />

des importations – des taux de croissance par<br />

habitant plutôt bons (2,5% en Amérique latine <strong>et</strong> 2% en<br />

Afrique), en tout cas bien plus élevés que par la suite.<br />

<strong>La</strong> crise qui a frappé ces deux continents <strong>après</strong><br />

1980 s’expliquerait plus logiquement par l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>et</strong> la politique monétaire des États-Unis. Dans les années<br />

1970, les banques <strong>et</strong> les gouvernements occidentaux,<br />

souvent avec l’aide de la Banque mondiale, ont quasiment<br />

imposé des crédits énormes aux futurs pays end<strong>et</strong>tés,<br />

ouvrant ainsi les « substituteurs d’importations » au<br />

marché international des capitaux. Résultat : on a fait<br />

sortir de terre une quantité d’investissements coûteux,<br />

jamais exploités <strong>et</strong> bientôt en ruines – les « éléphants<br />

blancs ». Des entreprises suisses ont participé à ces proj<strong>et</strong>s<br />

démesurés. Avec une inflation haute <strong>et</strong> des taux d’intérêt<br />

si bas qu’ils en devenaient parfois négatifs en termes<br />

réels dans les pays industrialisés, ces placements énormes<br />

<strong>et</strong> absurdes étaient tentants : les créanciers obtenaient des<br />

intérêts (beaucoup) plus élevés qu’en investissant dans les<br />

pays industrialisés, <strong>et</strong> les débiteurs pouvaient spéculer<br />

sur la dépréciation rampante des crédits via l’inflation.<br />

<strong>La</strong> fête a pris fin lorsque la Banque centrale américaine<br />

a multiplié les intérêts à partir de 1979 <strong>et</strong> fait grimper<br />

le cours du dollar; cela a brutalement renchéri les crédits<br />

<strong>et</strong> plongé les «pays en <strong>développement</strong> favorisés» dans<br />

l’insolvabilité. L’envolée du prix du pétrole, consécutive à

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