Recit de voyage au YEMEN - D.Michel.pdf - ADVENCES

L'or blanc du Yémen : l'encens et la myrrhe
L'encens
Tout vient d'un arbre robuste, le boswellia sacra qui pousse à l'état sauvage particu-lièrement dans
l'Hadramaout, le pourtour du golfe d'Aden, en Somalie et à Oman. Cet épineux produit une sève
laiteuse. On recueille alors la cristallisation blanche formée à partir d'une incision, réalisée à l'aide d'un
couteau à deux lames, mengafe, d'un côté une lame tranchante qui sert à inciser l'écorce du tronc par où
s'écoule la sève et de l'autre une lame grattoir pour détacher les larmes de résine.
L'exudat est lactescent, d'où son nom arabe de lûban, signifiant le lait . Il forme des larmes de 0,5 à
3 cm qui, en durcissant, prennent des couleurs hétérogènes : opaque ou translucide jaune pâle, rougeâtre
ou brunâtre.
Au Yémen, l'encens est un médicament traditionnel : anti-inflammatoire, anti-arthrosi-que, contre
les palpitations dues au stress, mais c'est aussi un stimulant. Il est très prisé pour éloigner les mauvais
esprits et les djinns.
La myrrhe
Les rois mages d'Orient, guidés par l'étoile sacrée, apportèrent au fils de Dieu ce qu'ils avaient de
plus précieux : de l'encens pour désinfecter l'étable, de la myrrhe pour vermi-fuger l'enfant et de l'or
pour soulager la pauvreté de la vierge (selon Saint-Bernard).
Melkior quitta Qana emportant avec lui de la myrrhe du Yémen pour l'offrir à l'enfant Jésus qui
venait de naître à Bethléem.
La myrrhe est une gomme un peu plus sombre et huileuse que l'encens. Elle provient de l'arbre
Commiphora myrrha qui pousse dans le Sud de la péninsule arabique et la corne de l'Afrique.
La gomme résine s'écoule naturellement par les fissures de l'écorce, mais les incisions en
augmentent le rendement. L'exudat coule en larmes blanchâtres qui jaunissent puis deviennent rouge
brun en séchant.
La myrrhe est réputée avoir des propriété balsamiques, stimulantes, antispasmodiques et antiinflammatoires.
La myrrhe était très prisée par les mondes égyptien, grec et romain. A Rome, dans l'anti-quité, une
livre de myrrhe coûtait dix fois plus que l'encens le plus pur.
Les souks du Yémen regorgent toujours de myrrhe et encens, qui ont fait la fortune des royaumes
sud-arabiques.
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