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Rouler 15, rouler Tracbar
R
ouler Tracbar n’emporte, à vrai dire qu’un minimum de contraintes vis-à-
vis desquelles quelques journées d’apprentissage mettent à l’aise. Rompu
à la longueur des distances et des temps de trajet, prévenu de la tombée
rapide de la nuit dès les 18h, mais surtout confiant dans la robustesse et dans
les performances de notre voiture, je tends à rouler vite et à dépasser systé-
matiquement les autres véhicules, d'autant plus sur les pistes, pour éviter
dans ce cas leur panache de poussière. Marie-Julie me le reproche au début
et me demande plus de retenue vis-à-vis des autres participants. Il est même
de discrètes compétitions, qui ne disent pas leur nom et que je ne fuie pas,
bien au contraire, quand il s’agit de confronter notre voiture avec sa mécani-
que d’origine et les berlines 11 modernisées pour certaines, équipées dans ce
cas de moteurs de DS et de boîtes à quatre rapports. Avec l'autre 15 de parti-
cipant, celle de Laurent, l'alsacien, nous nous serons surpris à rouler côte à
côte un bon 140 km/h sur un plat de la route, notre voiture dépassant péni-
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blement la sienne, lui m'assurant par la suite avoir alors conservé de la ré-
serve. Le cavalier peut-il toujours, sous prétexte d’arriver sûrement, priver
sa monture et lui-même du plaisir du galop à bride abattue ? Nos deux 15 sont
toujours apparues en mesure de mériter, parmi la gente Traction et vis-à-vis
de bon nombre de véhicules locaux, leur titre de "reine de la route". A charge
et à décharge cependant, c'est bien le mot qui convient, il faut signaler le
chargement excessif de certaines voitures du groupe et leur prise au vent
considérable. Les galeries de toit sont nombreuses, lestées de tentes de toit,
de jerricans et autres roues de secours. La tente de toit représente un handi-
cap lors des trajets mais un réel confort au moment de monter le camp.
Très vite en fait et concernant la fa-
çon de rouler, les « autorités mora-
les » du groupe, ceux qui cumulent le
plus de kilomètres Tracbar, m’auront
mis à l’aise, m’assurant que chacun
devait rester totalement libre dans la
gestion de son trajet, le seul principe
étant de ne pas se retrouver derrière
l’assistance et de ne pas mettre en
péril l'entreprise collective.
La solidarité s’exprime lors de chaque
incident, au point de provoquer cer-
tains attroupements au bord de la
piste. C’est avec bonheur que Laurent
et moi aurons remonté la roue de
Gérard et Brigitte, de quelques an-
nées nos aînés, s’affairant sur leur
voiture suite à une crevaison. Il
s’agissait alors d’un geste d’amitié
plus que d’une aide. Quelques jours
plus tard, nous prendrons à bord Bri-
gitte la durée d’une étape, le même
équipage ayant perdu une roue après
que les 5 goujons de celle-ci aient