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entier qui, sur un point de rupture de l'écorce terrestre, vient déverser géné- reusement et sans compter tout ce qu'il compte d'eau en surplus. Une eau tellement précieuse et nécessaire pour les pays et les populations qu'elle sert ! Cette eau semble avoir toujours coulé ici et devoir le faire longtemps en- core. Eau définitivement plus forte et plus bienfaitrice que l'action de l'homme quand cette dernière en vient à détruire. La réalité, j'en suis convaincu et affecté, est plus fragile que mes rêves. L a proximité d'une ville, Livingstone, nous permettrait lors de ce stop de 36 heures de sacrifier au rituel de la lessive. Si j'utilise une terminologie quasi religieuse pour parler d'une telle contingence matérielle, c'est que la lessive représentait l'une des graves interrogations de Marie-Julie, voire une source de discorde entre nous, cela une année déjà avant de partir : où, comment et selon quel procédé pourrions-nous bien laver notre linge dans des pays si dépourvus et rester propres sur nous durant ces six longues semai- nes de voyage ? D'autres interrogations de même nature nous opposaient, soit quant à leur bien fondé, soit quant aux réponses à prévoir : le couchage, les vêtements à emporter, les toilettes, l'habillage et déshabillage en famille ou en public, l'eau potable, les vaccins, la trousse de secours... Dans les quel- ques jours qui ont suivi notre retour, au terme du voyage, Marie-Julie m'aura concédé le fait qu'elle jugeait a posteriori bien vaines nombre de ses appré- hensions initiales et qu'elle regrettait les oppositions qui avaient pu en résul- ter. Pour avoir abordé ce point avec des amis, il semble que ces éléments sont au cœur du débat chez bien d'autres que nous. Il ne va pas de soi de déplacer ainsi son intimité et de véhiculer ses appréhensions sur une aussi 49 longue distance. Bien sûr, pour revenir au sujet qui nous préoccupait, les hôtels nous offraient leur service de blanchisserie mais nous n'avions pas toujours le temps de faire et puis ce service finit par être coûteux. A mi voyage cependant, il nous fallait recourir à une laverie. Après recherche, nous avons trouvé la seule qui fût en ville. Linge sale en famille, à Livingstone : on trie, on compte, on marque… on frotte … même la voiture, on s"y met à 4
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