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217 Theatrum historiae 2, Pardubice 2007 Lena ARAVA-NOVOTNA ...

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<strong>Lena</strong> <strong>ARAVA</strong>-<strong>NOVOTNA</strong><br />

Durant le XVIIIe siècle, la vie des Juifs de Postoloprty évolua sous les<br />

Schwarzenberg. Ces derniers, plus fidèles catholiques qu'entrepreneurs avisés,<br />

changèrent quelque peu les conditions des familles juives. D'une part, ils les obligèrent<br />

à quitter les maisons des zones habitées par les chrétiens et à s'entasser dans<br />

une rue juive, Judengasse ou Städtl, dont la construction pour 37 familles fut achevée<br />

après 1703. 13 Mais d'autre part, vu la crise économique au début du XVIIIe<br />

siècle, les princes remirent aux Juifs leurs dettes et allégèrent ainsi leur situation<br />

financière.<br />

En dépit de ces grâces particulières, les Juifs de Postoloprty ne pouvaient<br />

pas échapper à l'état d'appauvrissement général. Leurs plaintes, portées parfois<br />

jusqu'au Gouvernement à Prague, demeuraient sans échos. Autrefois riche, la<br />

communauté de Sinzendorf se vit réduite à la misère. Les plus pauvres ayant auparavant<br />

vendu leurs maisons à la population non-juive, durent quitter la ville. 14<br />

Parmi ces derniers, même le boucher fut contraint à partir. Ainsi, en 1715, la communauté<br />

juive de Postoloprty se trouva sans viande cachère. 15 Néanmoins, autour<br />

de 1720 la situation financière semble s'être améliorée. Même si la question de<br />

savoir d'où la communauté juive obtint l'argent nécessaire reste sans réponse, elle<br />

demanda au prince au pouvoir la permission de construire un nouveau temple 16 .<br />

Car l'ancienne synagogue, probablement de 1671, se trouvait hors de l'enceinte de<br />

la Judengasse et était donc de plus en plus inaccessible, suite à la tendance croissante<br />

des restrictions.<br />

La législation anti-juive 17 renforcée sous Charles VI (1711-1740) et Marie-<br />

Thérèse (1740-1780) frappa non seulement les Juifs mais aussi leurs nobles protecteurs.<br />

Il leur était défendu d'installer les Juifs aux endroits où ils ne vivaient pas<br />

encore, de même qu'il était interdit d'accepter les Juifs qui ne correspondaient pas<br />

aux prescriptions décrétées. La transgression de cette prohibition pouvait être punie<br />

jusqu'à mille florins d'or d'amende. 18 Cependant, parmi les aristocrates nombreux,<br />

étaient ceux qui, avides d'argent, contournaient la loi : car l'augmentation des sujets<br />

juifs contribuait à accroître leurs revenus et le commerce juif rendait leurs domaines<br />

florissants. Ainsi, lors de l'expulsion des Juifs de Prague en 1745, grâce à la<br />

clémence du prince Schwarzenberg, 52 personnes juives trouvaient leur nouveau<br />

foyer à Postoloprty. 19 Même plus tard, quand l'impératrice lui ordonna de bannir<br />

13<br />

Idem, p. 68 et 73.<br />

14<br />

Idem, p. 78 : J. L. FREUND cite les notes des livres cadastraux de 1713.<br />

15<br />

Idem, p. 77.<br />

16<br />

Idem, p. 80-81.<br />

17<br />

Cf. plus loin dans notre texte, pp. 13-17.<br />

18<br />

Cf. Fonds "Sbírka patentů" à Státni ústrední archív (SUA) à Prague ; Patenty (Décrets), Archivní<br />

správa ministerstva vnitra, Prague, 1956 ; J. KAHUDA, Dodatky a doplňky ke Sbírce patentů Státního<br />

ústředního archívu v Praze, (Compléments et notes au Recueil des décrets des Archives centrales<br />

d'Etat) SUA, Prague, 1997.<br />

19<br />

J. L. FREUND, op. cit., p. 85. Le prince Schwarzenberg n'était absolument pas le cas unique<br />

à protéger les Juifs à cette époque sombre : par ex. sa voisine du domaine de Široké Třebčice, la com-<br />

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