217 Theatrum historiae 2, Pardubice 2007 Lena ARAVA-NOVOTNA ...
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<strong>Lena</strong> <strong>ARAVA</strong>-<strong>NOVOTNA</strong><br />
documents attestent que les sectaires réclamèrent cet ascendant et les autorités<br />
soumirent plusieurs Juifs aux interrogatoires et au jugement.<br />
Jan Pita, dès le début des poursuites, attribua l'origine de ses idées religieuses<br />
aux Juifs de Nový Bydžov. Trois parmi eux, le rabbin Mendl, Salomon Caspar<br />
et Bernard Vlček, furent convoqués parmi les premiers au tribunal. Les sources<br />
demeurent jusqu'à présent insuffisantes, pour déterminer combien de Juifs ont été<br />
réellement soumis à l'enquête de la commission à Hradec Králové. Mais ils devaient<br />
être nombreux puisque le décret impérial de 1748 soumis au jugement dix<br />
parmi eux 200 , sans toutefois mentionner le rabbin Mendl. 201<br />
Face aux résultats de l'enquête, la réaction de l'impératrice et de son Gouvernement<br />
à Vienne fut violente, laissant transparaître le choc qu'ils avaient subit<br />
par cette affaire des "israélites" tchèques. En contrecoup, Marie-Thérèse prononça<br />
au mois de janvier 1748 des verdicts draconiens et donna le feu vert aux nouvelles<br />
répressions religieuses. 202 En premier lieu, elle ordonna sept peines capitales : des<br />
condamnés, six hommes et une femme, on n'exécuta finalement que le tailleur Jan<br />
Pita, Václav Janeček (mort au prison, à la suite de la torture ?), le berger Jan Vacek<br />
et la fermière Ludmila Bourová car ils demeuraient dans leur "apostasie juive".<br />
Conformément à la loi, ils furent excommuniés en public de l'Eglise catholique au<br />
mois de décembre 1748 à Hradec Králové, puis assassinés et brûlés au bûcher. Les<br />
trois autres qui renoncèrent à l'hérésie furent détenus pendant trois ans au prison<br />
dans des dures conditions.<br />
Parmi d'autres sectaires, onze furent condamnés à un an de prison accompagné<br />
des travaux forcés, douze à six mois de prison et aux travaux forcés et trente<br />
à l'examen de la confession catholique. Quatorze personnes dont quatre Juifs sortirent<br />
indemnes ; le jugement de douze autres dont six Juifs devaient être prononcé<br />
ultérieurement. Le verdict de la peine sévère pour Mendl Götzl, Isaac Moyses,<br />
Jacob Moyses, Bernard Vlcek et Enoch ne fut finalement pas approuvé par le Gouvernement<br />
car tous les quatre nièrent résolument toute participation à l'instruction<br />
des sectaires. Quant à Jacob Götzl, probablement impliqué dans l'affaire, il échappa<br />
à la mort en se convertissant au catholicisme. Faute de preuves pour affirmer la<br />
complicité entre les Juifs et la secte, même si son caractère judaïque était, aux yeux<br />
des juges, incontestable, le procès semblait s'arrêter là, à la fin de l'année 1748. Estil<br />
alors surprenant de constater que ce n'est pas le cas ? En effet, en dépit du silence<br />
des documents, les autorités officielles menèrent (en secret ?) un autre procès contre<br />
Mendl, le vieux rabbin de Nový Bydžov, accusé d'avoir enseigné le judaïsme à<br />
Jan Pita et à quelques uns de ses partisans les plus proches. 203 Le verdict de mort<br />
200<br />
Mendl Götzl, Jacob Götzl, Jacob Moyses, Isaac Moyses, Bernard Vlcek, Samuel Caspar, Elias<br />
Schik, Löwl Tausik, Samuel Veith et Enoch. Cf. J. PROKEŠ, "Novobydžovské ghetto..., p. 197.<br />
201<br />
Idem, p. 197.<br />
202<br />
Idem, pp. 199-206.<br />
203<br />
Le rabbin Mendl fut denoncé non seulement par Jan Pita, mais aussi par Václav Janeček lors de<br />
son interrogatoire assisté par l'Inquisition au mois de mai 1748. Cf. J. PROKEŠ, "Novobydžovské<br />
ghetto..., p. 207.<br />
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