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Passion Architecture n°3 - UNSFA - Le syndicat des Architectes

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Depuis 1977, il semble que les architectes<br />

aient été mal informés sur les fonctions<br />

respectives : - d’un Ordre unique créé<br />

par la loi, - et <strong>des</strong> <strong>syndicat</strong>s qui peuvent<br />

se constituer librement et auxquels<br />

les architectes adhèrent en fonction<br />

<strong>des</strong> intérêts collectifs qu’ils ont la volonté<br />

de défendre.<br />

Dès son élection à la présidence<br />

du CNOA, Jean-François SUSINI a agi<br />

pour une meilleure distinction <strong>des</strong> rôles<br />

de nos institutions. Cette clarification<br />

a été poursuivie par Wanda DIEBOLT,<br />

Directrice de la DAPA, d’abord auprès<br />

<strong>des</strong> conseillers ordinaux, puis auprès<br />

de tous les architectes, dans PASSION<br />

ARCHITECTURE n°2.<br />

Ainsi donc, l’ORDRE N’A PAS VOCATION<br />

A DEFENDRE LES ARCHITECTES, IL N’EST<br />

PAS A LEUR SERVICE ET N’EST PAS<br />

LEUR FOURNISSEUR DE PRESTATIONS :<br />

il est chargé d’une mission de service<br />

public sous tutelle de l’État. On regrettera<br />

seulement que le législateur ait imposé<br />

aux seuls architectes de payer la facture<br />

d’une fonction d’intérêt public déléguée<br />

par l’État.<br />

Mais le législateur a veillé à ce que<br />

les architectes ne soient pas désarmés :<br />

“<strong>Le</strong>s <strong>syndicat</strong>s professionnels ont exclusivement<br />

pour objet l’étude et la défense<br />

<strong>des</strong> droits ainsi que <strong>des</strong> intérêts<br />

matériels et moraux, tant collectifs<br />

qu’individuels, <strong>des</strong> personnes visées<br />

par leurs statuts.”<br />

(article L 411-1 du code du travail)<br />

1<br />

“Ils ont le droit d’ester en justice.<br />

Ils peuvent, devant toutes les juridictions<br />

exercer tous les droits réservés à la partie<br />

civile relativement aux faits portant<br />

un préjudice direct ou indirect à l’intérêt<br />

collectif de la profession qu’ils représentent”.<br />

(article L 411-11 du code du travail)<br />

En tout état de cause, comme nul<br />

ne peut être juge et partie, l’Ordre,<br />

acteur <strong>des</strong> chambres de discipline susceptibles<br />

de sanctionner les défaillances<br />

<strong>des</strong> architectes ne peut être en même<br />

temps leur défenseur. De la même façon,<br />

l’Ordre, médiateur <strong>des</strong> litiges pouvant<br />

opposer les architectes entre eux<br />

ou un architecte avec un client privé<br />

ne peut être en même temps le conseil<br />

et le défenseur de l’un d’entre eux.<br />

La plupart <strong>des</strong> conseillers ordinaux<br />

ne se trompent pas sur la vocation<br />

de leur instance. Beaucoup d’entre eux<br />

souhaiteraient même que le rôle d’arbitre<br />

de l’Ordre s’étende aux difficultés<br />

rencontrées avec les maîtres d’ouvrage<br />

publics : c’est ce que j’avais proposé<br />

en 1997 au Conseiller d’État Thierry<br />

LEROY, chargé par Catherine TRAUTMANN<br />

d’un rapport sur les problèmes dénoncés<br />

par les architectes dans la dévolution<br />

<strong>des</strong> marchés publics (ce rapport semble<br />

avoir été enterré).<br />

La réponse avait été claire : tant que<br />

les conseillers ordinaux se présenteront<br />

comme les défenseurs de leurs confrères,<br />

l’Ordre ne sera pas crédible comme<br />

arbitre impartial.<br />

Pour plus d’informations, www.unsfa.com p. 35<br />

L’ordre est-il un <strong>syndicat</strong><br />

obligatoire ?<br />

L’<strong>UNSFA</strong> pense que l’Ordre peut retrouver<br />

la confiance du public et <strong>des</strong> pouvoirs<br />

publics : ce jour-là, la loi pourrait<br />

l’instituer comme “médiateur” entre<br />

les architectes et les maîtres d’ouvrage,<br />

privés comme publics : la présence<br />

de personnalités non architectes au sein<br />

de l’Ordre renforcera sa crédibilité.<br />

<strong>Le</strong> juridique, le contentieux, la menace<br />

de recours deviennent si obsédants<br />

pour les maîtres d’ouvrage publics,<br />

qu’ils pourraient accueillir favorablement<br />

la possibilité d’une médiation préliminaire,<br />

pour peu que le médiateur agisse<br />

dans le respect de la loi avec la seule<br />

préoccupation de l’intérêt public.<br />

Dominique Riquier-Sauvage<br />

1 <strong>Le</strong>s architectes pourraient de nouveau exercer<br />

le plus beau métier du monde, si, renonçant<br />

à cette quête permanente d’assistance, ils<br />

décidaient de prendre collectivement leur <strong>des</strong>tin<br />

en mains ; encore faudrait-il qu’ils en aient<br />

la volonté !<br />

Janvier 2003 • <strong>Passion</strong> <strong>Architecture</strong> <strong>n°3</strong> •<br />

BON SENS

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