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L'hôtel sans dessus-dessous - Le Proscenium

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

AVERTISSEMENT<br />

Ce texte a été téléchargé depuis le site<br />

http://www.leproscenium.com<br />

Ce texte est protégé par les droits d’auteur.<br />

En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation<br />

de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui<br />

gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).<br />

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire<br />

interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas<br />

été obtenue par la troupe.<br />

<strong>Le</strong> réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à<br />

l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les<br />

autorisations ont été obtenues et les droits payés, même a posteriori.<br />

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC,<br />

festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le<br />

justificatif d’autorisation de jouer. <strong>Le</strong> non respect de ces règles entraine<br />

des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure<br />

de représentation.<br />

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation,<br />

y compris pour les troupes amateurs.<br />

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public<br />

puissent toujours profiter de nouveaux textes.<br />

L'héritier Didier lheritierd@aol.com 1


<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> !<br />

Résumé ;<br />

Tout se passe dans le hall d’entrée d’un hôtel vieillissant tenu par Jean et Yvonne,<br />

suite à la découverte de l’assassinat de mr Broudoin célèbre propriétaire de nombreux<br />

casinos de jeux, retrouvé le matin mort dans une chambre d’un hôtel. Des clients et des<br />

gens de passage se retrouvent bloqués sur place pour le besoin de l'enquête. <strong>Le</strong>s<br />

investigations d’un couple de policiers plutôt cocasses, vont faire se croiser une poignée<br />

de personnages plus caricaturaux les uns que les autres : Sa veuve, sa maîtresse, un<br />

journaliste, un couple de touristes, un huissier et une bonne très délurée)<br />

Une comédie rocambolesque pleine de quiproquos en tout genre. Dans un rythme<br />

soutenu de nombreux rebondissements vont se succéder pour finir dans un « bouquet<br />

final ».<br />

Plusieurs acteurs pourront profiter d’un style bien précis de leur personnage pour se<br />

lâcher à le caricaturer à leurs convenances, aidés par des répliques qui reviennent tout le<br />

long de la pièce.<br />

10 personnages : 5 hommes et 5 femmes.<br />

Décor ; 1 seul<br />

Durée ; 105 minutes…. 3 actes<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

Tabouret haut<br />

<strong>Le</strong> décor.<br />

Porte de service<br />

Réception<br />

Entrée de l’hôtel<br />

Salon<br />

Déjeuner<br />

Miroir<br />

Porte des chambres<br />

Dans le hall d'entrée d’un hôtel glauque, perdu sur une route détournée par<br />

une déviation. Un intérieur très kitsch, peu soigné où on a la sensation que<br />

l'établissement est très vieillissant, à la limite de la fermeture définitive.<br />

Un coin réception où le personnel se tient debout ou sur un tabouret de<br />

bar, derrière un comptoir où se trouve un téléphone .<br />

Un coin salon (table basse avec quelques revues <strong>dessus</strong>)<br />

Et un petit coin petit déjeuner (table et chaises standards).<br />

Une porte à coté de la réception, et une autre de l’autre côté de la pièce<br />

pour l’accès aux chambres.<br />

Un miroir mural.<br />

Intrigue :<br />

Mr BROUDOIN célèbre propriétaire de nombreux casinos de jeux est<br />

retrouvé un matin mort dans une chambre de un hôtel au bord de la faillite,<br />

<strong>sans</strong> plus d'explication. Des clients et des gens de passage se retrouvent<br />

bloqués sur place pour les besoins de l'enquête.<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

Personnage :<br />

<strong>Le</strong> couple gérant de l'hôtel :<br />

*Mr Jean DUBERG, blasé, dépressif, alcoolique, pas très bien habillé.<br />

*Mme Yvonne DUBERG, vive, regrette la grande vie, le faste et regarde<br />

beaucoup les hommes.<br />

*Mlle Clarette DISSY femme de ménage de l’établissement, peureuse,<br />

fragile, surtout très émotive. blouse en nylon vieillotte, et chaussée de<br />

charentaise...<br />

*Mr Yves et Sonia LEMEUCIEUX. Couple de touristes, lui beau gosse très<br />

classe, elle, simplette, très bimbo. Elle possède deux grosses valises, et lui une<br />

mallette.<br />

*Mr MALFET huissier de justice, stricte, pas très courageux, petit costar<br />

étriqué, pantalon trop court, petite cravate fine, possédant la même mallette<br />

qu'Yves.<br />

*Mr le commissaire LAFLEUR pointilleux, maniaque, fin limier avec aussi<br />

la même mallette.<br />

*Mlle Bernadette CLOUZOT commissaire stagiaire et amoureuse de son<br />

commissaire.<br />

*Mme Lola ALIZIA maîtresse/concubine de monsieur Gérard BROUDOIN.<br />

Très classe, bourgeoise, snobe.<br />

*Mr Gaël CARROSSIER journaliste local et copain de jean. Arriviste et<br />

sournois. se prend pour un grand reporteur. Bouge beaucoup, petit gilet<br />

reporteur <strong>sans</strong> manche sur chemise.<br />

Acte 1<br />

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Tout commence un matin dans le hall de l’hôtel, (Tenu par Jean et Yvonne)<br />

Il est 8 h du matin, Yvonne est assise derrière la réception, elle s’ennuie et<br />

rêvasse.. Yves et Sonia prennent leur petit déjeuner lui n’a pas l’air de<br />

l’apprécier.<br />

YVES : (Très contrarié). Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as voulu<br />

que l’on s'arrête dans ce trou perdu. Quelle idée farfelue ! Toi qui veux<br />

toujours les plus beaux endroits, le plus grand luxe. Vraiment je ne comprends<br />

pas ! Ahhhhh ! les femmes.. <strong>Le</strong>s femmes. ....<br />

YVONNE : (Rêveuse) Ah les palaces de grand standing ! <strong>Le</strong>s grandes<br />

soirées ! les belles toilettes ! Ça a toujours été mon rêve.<br />

YVES : (Moqueur à voix basse) <strong>Le</strong>s belles toilettes ! <strong>Le</strong>s belles toilettes ! ici<br />

c'est les toilettes qui ne sont pas très belles.<br />

YVONNE : (Désolée) Depuis la mise en place de cette déviation la<br />

fréquentation est tellement faible que l’on ne peut investir dans des<br />

réparations.<br />

SONIA : (Gentiment) Tu vois ! Calme toi. Cela nous change, ça met un peu<br />

de piquant à notre séjour.<br />

YVES : (Moqueur à voix basse) Du piquant ? C'est les puces dans le lit qui<br />

nous ont piquées !<br />

YVES : (A voix haute) Et l'humidité dans les chambres ? parlons en !<br />

YVONNE : (Désolée) On ne peut chauffer les chambres inoccupées. Quand<br />

les beaux jours reviendront la moisissure partira naturellement.<br />

YVES : (Moqueur à voix basse) Avec toute cette humidité j’avais peur le<br />

matin de retrouver des poissons sous le lit. ... (Ricanement)<br />

(Gaël rentre dans l’hôtel, très a l’aise d’un pas rapide et pose un journal sur<br />

la réception.)<br />

GAEL : Bonjour monsieur dame. Salut Yvonne, Jeanjean n'est pas levé ?<br />

YVONNE : Je crois qu'il prend sa douche.<br />

GAEL : (Ironique) Avec sa descente d'hier il doit avoir le pivert qui tape<br />

encore. Tac tac tac.. ahhh (En faisant le geste de taper avec les pointes des<br />

doigts sur sa tête.)<br />

YVONNE : (A voix basse) Chut !<br />

SONIA : (En parlant à Yves) Je ne savais pas qu’il y avait des pistes de ski ici.<br />

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GAEL : (Qui a entendu ) Si c'était à ski que Jean fait des “descentes” il serait<br />

champion du monde ! (Rire)<br />

(Changement de ton plus professionnel) Dis moi Yvonne, c'est à qui ces deux<br />

jolies bagnoles sur ton parking, c'est le CARLTON ici maintenant ? Ça<br />

change des camionnettes de chantier.<br />

YVONNE : (A voix basse) Chut ! Ces messieurs dames sont arrivés hier soir,<br />

suivis une heure plus tard d'un “gentleman” avec la belle limousine noire.<br />

GAEL : Il me faudrait au moins trois scoops à refiler à PARISTARS pour que<br />

je m'offre un carrosse comme celui ci !<br />

YVONNE : (Ironique) Ce n'est pas avec tes reportages sur les kermesses et<br />

les concours de pétanques que tu vas te la payer.<br />

GAEL : Eh oui ! Journaliste ici c'est comme chercheur d'or sur la banquise, je<br />

n'aurai que de la glace à tamiser....<br />

EN parlant de “glace à sucer” tu diras à Jeanjean que je suis passé et qu’il se<br />

renseigne pourquoi ce “bourge” a égaré ses galoches et sa limousine dans<br />

notre trou perdu...<br />

(Gaël repart dehors)<br />

SONIA : (en parlant à Yves) Ils sont inconscients de conduire en galoches sur<br />

ces petites routes.<br />

YVES : A mais non ! Mais non ! Mais non ! C’est une expression.<br />

SONIA : Ces dialectes locaux je ne m'y ferais jamais.<br />

(Clarette avec ses balais et son seau de ménage, rentre par la porte de<br />

l’office.)<br />

CLARETTE : Bonjour madame Yvonne, (étonnée de voir de très élégants clients, ....<br />

petites courbettes devant Yves et Sonia) Bonjour messieurs dames. ..........Oh là là !<br />

Madame, avec ces belles voitures, je vous souhaite qu'ils restent plusieurs jours. Ça<br />

changera des employés du chantier d'à coté, avec leurs vulgarités et leurs mains souvent<br />

baladeuses.<br />

YVONNE : justement ! Soigne bien ton ménage. Pense bien à aérer les<br />

chambres et éponge surtout les traces d’humidité le long des plinthes.<br />

YVES : (Moqueur à voix basse à Sonia) Ce n'est pas des balais et un seau<br />

qu’il lui faut, c'est plutôt une pompe à eau pour sécher les chambres. ...<br />

SONIA : Chut !.. Arrête.<br />

CLARETTE : Madame, par quelle chambre je commence ?<br />

YVONNE : Celle de ces messieurs dames, la 21 et ensuite la 17 quand le<br />

monsieur sera sorti de sa chambre.<br />

CLARETTE : (D‘un air à n’avoir pas tout compris) Oui madame oui<br />

madame, j'y vais toute suite. (Clarette sort en direction des chambres en<br />

semblant réfléchir aux ordres de sa patronne en se grattant la tête)<br />

(L’huissier rentre dans l’hôtel se dirige à la réception, tout en regardant d’un<br />

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mauvais oeil l’état général du hall d’entrée.)<br />

MALFET : Bonjour madame, je voudrais voir Mr DUBERG Jean, nous<br />

avions rendez-vous.<br />

YVONNE : (Très étonnée en ricanant un peu) Un rendez-vous avec jean ?<br />

Jean ! Mon mari, Jean Duberg ? Il est déjà incapable de savoir quel jour on<br />

est ! Alors un rendez-vous, vous pensez ! Vous devez vous tromper de<br />

personne.<br />

MALFET : (En regardant et vérifiant dans ses papiers) Ici c'est bien chez<br />

monsieur Duberg Jean, gérant de l'hôtel des 2 étangs, rue du lac à Bréttan-surrivière.<br />

YVES : (Qui écoute toujours discrètement leur conversation (moqueur en<br />

parlant à sa femme) Deux étangs ! La rivière ! On n'est décidément toujours<br />

dans l'eau ici ! Il va falloir se fournir en gilets de sauvetage !<br />

YVONNE : (Lasse de toutes ces paroles) Bon bon bon<br />

Je vais vous le chercher ... Si il est opérationnel ?<br />

(Yvonne sort par la porte de l'office)<br />

MALFET : Merci bien, je l'attends au salon.<br />

(L’huissier va s’asseoir sur un fauteuil et sort ses papiers en les classant sur<br />

la petite table)<br />

MALFET : (En parlant à Yves et Sonia) Ce matin le beau temps à l’air de<br />

nous rejoindre. ...<br />

YVES : (Toujours avec humour). Oui oui ! Mais avec la chance que nous<br />

avons il pourrait aussi prendre la “déviation”.<br />

MALFET : Je vois que vous êtes au courant pour la fameuse “déviation” et<br />

dire que c'était une si belle affaire avant le contournement du village, quel<br />

gâchis.. quel dommage...<br />

SONIA : (Avec hésitation) C'était un coin beaucoup plus tranquille<br />

auparavant.<br />

YVES ; (Légèrement soupçonneux). Mais tu en parles comme si tu<br />

connaissais cet endroit ? . Si tu étais déjà venu avec moi, il est certain que je<br />

m'en souviendrais !..... Ah ça oui, c'est certain !<br />

SONIA : (Troublée) Mais non, mais non.., Je l'imagine...<br />

YVES : Ah, ça serait bien la première fois que tu imagines quelque chose !<br />

(Derrière la porte de l'office on entend de GRANDS BRUITS<br />

De choses qui tombent, vaisselle.. Boites en tôle.. couverts... etc.... Jean<br />

parle fort derrière le décor : avec un ton de quelqu'un qui se réveille avec un<br />

mal de crâne:)<br />

JEAN : Oh là .là .là .là .... Pourquoi les matins sont-ils aussi tôt dans la<br />

journée .. Ils ne pourraient pas commencer le soir ..ce serait plus simple..<br />

(Jean apparaît dans l’hôtel .cheveux en pétard les yeux presque fermés et en<br />

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gémissant)<br />

JEAN : Oh, ouille ouille ouille ouille.. Quelle soirée ! .. Quelle soirée ! (Il<br />

réfléchit, ne se souvient de rien) Ah oui au faîte ? Quelle soirée ?(Jean est<br />

étonné qu'il y ait du monde dans l'hôtel et avance vers le couple) Bonjour<br />

madame bonjour monsieur. Ma femme s’est occupée de vous ? Il ne vous<br />

manque rien ?<br />

YVES : (Ironiquement) Oh non a part du confort, un service impeccable, un<br />

petit déjeuner et une chambre sèche ! Tout va bien.<br />

En attendant pourrais-je avoir un autre café et une tasse de thé pour ma<br />

femme. S'il vous plaît................. Merci...<br />

JEAN : Bien entendu j'y cours tout de suite. Monsieur....<br />

(En aparté). Enfin j'y cours j’y cours... Mais pas trop vite,... ouille ouille.......<br />

(Il passe à coté de monsieur Malfet <strong>sans</strong> trop faire attention à lui)<br />

JEAN : Bonjour monsieur.<br />

(Il sort par la porte de l’office en appelant sa femme.) Yvonne, Yvonne...<br />

YVES : (Ironiquement en parlant à Malfet) Eh bien je vous souhaite bon<br />

courage pour traiter en affaire avec ce monsieur. Il faudra bien mettre tout par<br />

écrit, car quand on dit toujours que les écrits restent et que les paroles<br />

s’envolent. C'est un proverbe qui me semble tout à fait adapté à ce monsieur.<br />

Il ne se souviendra jamais de vos dires de la veille !<br />

MALFET : C'est certain ! Surtout que ces choses ne lui seront pas très<br />

agréables et il n'aura aucune envie de s'en souvenir. Ce pauvre couple va<br />

tellement avoir d'ennuis dans les jours avenirs, que j'ai bien peur qu'il y ai bien<br />

d'autres matins où il aura affaire au “pivert”. (En faisant le geste de l'oiseau<br />

tapant sur sa tête)<br />

YVES : Au paraître, leurs affaires ne sont pas des plus fleurissantes.<br />

MALFET : Oh que oui ! Je crois bien que vous êtes certainement leurs<br />

derniers clients, la saisie de tous leurs biens ne saurait tarder. Et pourtant vous<br />

auriez connu avant, cet hôtel était le plus fréquenté de la région. Et c'était que<br />

du “beau monde”. Il y avait que de belles voitures sur le parking, comme les<br />

deux d’aujourd’hui.<br />

SONIA : Je vous remercie, l’une d’elle est à nous. Oui, la grise c’est celle de<br />

mon mari, et l’AUDI noire immatriculée dans le 13 c’est un monsieur qui est<br />

aussi arrivé hier soir.<br />

YVES : Eh bien te voila “calée” en auto maintenant ! Et en plus tu lis les<br />

plaques d’immatriculations, alors là, tu m'étonnes ce matin !<br />

SONIA : (Embarrassée) Ah tu m'ennuis, je l'ai trouvé jolie alors je l'ai<br />

regardée de plus près, voilà !<br />

(Yvonne rentre dans la pièce avec son plateau et se dirige vers le couple, en<br />

essayant de faire de son mieux pour faire “classe”. Et remonter le niveau du<br />

service de l'hôtel.)<br />

YVONNE : Voilà voilà ... tout chaud tout chaud, et je vous ai trouvé aussi<br />

deux petits croissants ainsi que le journal de la région bien sûr.<br />

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YVES : Avec des nouvelles toutes chaudes ! .. Toutes chaudes aussi !<br />

YVONNE : (En faisant de beaux sourires à Yves) <strong>Le</strong>s hommes très<br />

distingués comme vous, ont toujours pleins d'humour. ...... Il ne se passe pas<br />

grands choses chez nous. Mais notre ami Gaël, le journaliste, trouve toujours<br />

des petits faits divers pour remplir les colonnes de son journal. Je me demande<br />

parfois si il ne brode pas un peu pour compléter ses récits. (Elle retourne<br />

derrière la réception)<br />

SONIA : (Curieuse) Oh oui faite le voir, je ne lis que VOICI ou GALA, cela<br />

doit être pareil.<br />

YVES : (Ironique) Attention il y a pas de couleur, et surtout aucune publicité<br />

pour des marques de vêtements et de parfums de luxe, tu vas avoir<br />

l’impression qu’il est écrit dans une autre langue, ma chérie.<br />

SONIA : Bon alors voyons-voyons. (Lisant des titres du journal) ” 50 vaches<br />

abattues” . " La journée du patrimoine ", ... “Elle tire sur son voisin” ,.... "le<br />

projet du grand casino, avance” .<br />

YVES : Il faut lire les lignes des articles, ma chérie ! ... Pas uniquement les<br />

titres pour comprendre, sinon cela ressemble plus à la liste des films d'une<br />

revue de cinéma, que du reportage de terrain.<br />

SONIA : Ok .... Suite a une analyse positive au virus, l'église restera ouverte<br />

toute la journée sous les coups de fusil répétés du conseil municipal qui<br />

donnera son accord à ce projet..<br />

MALFET : Qu’est-ce que vous lisez là ?<br />

SONIA : Ah ! Je ne suis pas idiote ; (Elle insiste sûr d’elle et reprend) .. Suite<br />

à une analyse positive au virus, l'église restera ouverte toute la journée sous<br />

les coups de fusil répétés du conseil municipal qui donnera son accord à ce<br />

projet..<br />

MALFET : Ah ces journalistes. Ils parlent toujours dans un langage<br />

tellement bizarre que quelquefois, moi aussi je ne comprends pas tout ce qu’ils<br />

veulent dire.<br />

YVES : Mais non c'est pas possible ! ... Fais voir le journal. ... Hummm ...<br />

hummmm<br />

(Il lit et éclate de rire.) Elle lit toutes les colonnes les unes à la suite des<br />

autres ! .... Ah ma pauvre Sonia tu me surprendras toujours. ..........<br />

MALFET : je préfère cela, car le conseil municipal qui tire au fusil sur des<br />

vaches …….. Et en plus dans une église ?<br />

SONIA : (Un peu vexée) Oh là là ..... On n'a pas tous eu la chance d’avoir fait<br />

“polyclinique ou C. H. U.” !<br />

YVES : (Sournoisement à monsieur Malfet) Elle veut dire “polytechnique ou<br />

H.E.C”.. J'ai eu le décodeur avec la livraison de la fille. ..........<br />

MALFET : Ce n'est pas tout. <strong>Le</strong> temps passe et j'attends toujours monsieur<br />

Duberg.<br />

SONIA : Il a du déjà vous oublier.<br />

MALFET : (Se dirigeant vers Yvonne) Il en a encore pour longtemps, s'il<br />

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vous plait ?<br />

YVONNE : mais il y a un instant il était là ? Il ne vous a pas vu ?<br />

MALFET : Ah si ! Il m'a vu ....il m'a dit bonjour ! Mais <strong>sans</strong> vraiment me<br />

voir il me semble...<br />

YVONNE : Je suis désolée, je vais immédiatement le chercher et je vous le<br />

ramène.<br />

(Yves et Sonia terminent leur petit déjeuner).<br />

YVES : Bon ce n'est pas tout, le temps passe et on doit reprendre la route.<br />

Personne ne nous attend, mais il ne faut pas changer notre programme .... Que<br />

l’on n’a pas établi d’ailleurs ! Mais bon ! Quand faut y aller, faut y aller.<br />

SONIA : Il faut déjà remonter dans la chambre faire les valises.<br />

YVES : Quoi ? Tu m’avais dit que tu les préparais, quand tu es restée dans la<br />

chambre tout à l’heure.<br />

SONIA : (Ennuyée) Euh.. euh... je n’ai pas eu le temps, je me suis fais une<br />

beauté.<br />

YVES : Toujours pareil, toujours à la traîne... Ah là . là . là . là ...<br />

(Yves et Sonia montent dans les chambres.)<br />

MALFET : (Se sent mal à l'aise? regarde autour de lui) Eh bien me voilà tout<br />

seul, ah cette journée je la vois bien mal commencer..... Ah tiens ! Quelqu'un<br />

arrive !<br />

(Jean rentre par la porte de l'office, et se dirige rapidement vers mr Malfet)<br />

JEAN : Oh ! Je vous demande de m'excuser, monsieur. Ma femme m'avait<br />

bien dit que quelqu'un m'attendait, mais j'avais “zappé”. Je suis désolé. Nous<br />

avions rendez-vous ?<br />

MALFET : Oui c'est cela !<br />

(Jean lui coupe la parole et avec humour lui demande:)<br />

JEAN : Attendez que je devine ! ... Je pense que vous êtes de la Française des<br />

jeux et vous venez me dire que j'ai gagné au Loto ?<br />

MALFET : Ah non ! C'est beaucoup moins réjouissant.<br />

JEAN : C'est logique je n’ai pas joué depuis au moins deux ans !<br />

Attendez ! ....Vous êtes de la télé ! Et j’ai été tiré au sort pour participer à un<br />

jeu !<br />

MALFET : Encore moins !<br />

JEAN : Oh lala.. Vous ne m’aidez pas.... Ah .J’y suis... .. Comme bon client,<br />

une marque de pastis, m’offre un voyage ?<br />

MALFET : (Il s’impatiente et s’irrite un peu) Ceci est plus probable, mais ce<br />

n’est pas ça. Je suis Mr Malfet, huissier de justice.<br />

JEAN : Ouille! Ouille! Une journée qui commence mal !<br />

MALFET : Vous avez du recevoir un courrier de notre étude MALFET-<br />

JOFFROIS, qui vous annonçait mon passage aujourd’hui.<br />

JEAN : (Toujours avec humour) Vous auriez pas du choisir d’être Huissier !<br />

Je ne sais pas, vous auriez pu choisir d'être “producteur de cinéma”,<br />

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“animateur télé”, artiste, grand sportif, ou je ne sais quoi ! Je vous aurai<br />

accueilli avec plaisir, mais là !<br />

MALFET : (En sortant différents papiers) Je ne suis pas ici pour parler de ma<br />

profession. Mais pour vous donnez en main propre une Injonction de payer,<br />

formulée par plusieurs créanciers, dont l'état. Suite à de nombreux impayés,<br />

recouvrements non effectués, divers chèques <strong>sans</strong> provisions etc.. etc..... et<br />

dans le même temps, un Commandement de payer au débiteur, vous donc !<br />

Pour mise en demeure! .Sans règlement dans les deux mois, ni délai<br />

supplémentaire, une procédure de Saisie conservatoire de votre hôtel sera<br />

faite, ainsi que meubles et objets. Sans paiement de la dette, ils seront vendus,<br />

donc mis aux enchères. ...Voilà vous signez. là .... et là !<br />

JEAN : Et bien ! Nous y voilà ! Ai-je le choix ?<br />

MALFET : Non pas vraiment.<br />

(Yves prend les papiers et signe)(En même temps, Clarette , la femme de<br />

ménage entre dans la pièce, anxieuse et marmonnant à elle même)<br />

CLARETTE : C'était pourtant simple “la 17 et ensuite la 21” une où<br />

personne répond, et l'autre qui est pas encore libre ! Ah là là là ... fuuuuu.<br />

Comment je fais moi !.. (En sortant par l'office elle appelle) Madame !<br />

Madame !<br />

MALFET : Votre femme doit aussi signer car elle est propriétaire de l'hôtel,<br />

comme vous je crois ?<br />

JEAN : J'aurai préféré lui dire que l'on a gagné au Loto.... Bon, enfin je vais<br />

la chercher.<br />

(Il se lève et croise en sortant Clarette qui revient toujours en marmonnant)<br />

CLARETTE : La 21 en premier ou la 17 cela ne change rien les deux ne sont<br />

pas libres ! Alors ! Fuuuuu. Je vais faire le couloir ça m'occupera en<br />

attendant.. Et ensuite on verra. (Elle sort vers les chambres)........ (Yvonne<br />

entre)<br />

YVONNE : (Entrant dans la pièce et en essayant de charmer un peu<br />

l’huissier) Alors ! C'est vous qui nous faites tous ces petits malheurs ? Ce n'est<br />

pas gentil ça ? Ce beau jeune homme, il va nous arranger ça ? Hein ?<br />

MALFET : (Très troublé et mal à l'aise) Oh non madame. Croyez moi je ne<br />

fais que mon métier.<br />

YVONNE : (S’assoie sur ses genoux) Un métier ! Mais un métier de méchant.<br />

Et ce jeune homme il n'est pas méchant ? Avec ces beaux yeux bleus, heu......<br />

presque bleus, heu enfin ..... Noirs clairs, ... Il va arranger ça, il va faire<br />

traîner, il va l'égarer le dossier, il va même peut être le perdre ? Hein ?<br />

MALFET : (Bégayant, de plus en plus troublé) Oh non madame vous n-y<br />

pensez pas ! ......Traîner, cela arrive quelques fois, mais l'égarer ou le perdre !<br />

Oh non madame. Nous ! Huissier, nous sommes “ASSERMENTES” Ce ne<br />

serait pas moral. Oh ! Ça non !<br />

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YVONNE : Tous les gens qui se marient prêtent “serment” et pourtant la<br />

moralité est loin de leur préoccupation, si vous voyez ce que je veux dire.<br />

MALFET : Oh oui ! Je vois je vois. Mais madame cela n'a rien a voir. Il faut<br />

quand même signer là, madame !<br />

YVONNE : vous ne pouvez pas changer de vocabulaire ? Utilisez des mots<br />

pleins de poésie et de tendresse, au lieu de ces mots secs et rigides.<br />

MALFET : Il n'est pas dans l'habitude de la profession d'écrire les actes en<br />

vers ou bien de faire des poèmes.<br />

YVONNE : Quel dommage, je vous verrai mieux dans un métier plus<br />

agréable plus sensuel. On sent que vous avez une âme sensible, sous cette<br />

fausse rigidité que vous laissez paraître.<br />

MALFET : Vous aussi vous voulez que je change de métier ?... On s’égare<br />

mme Dusseins ... on s'égare.<br />

YVONNE : Duberg ! Mon nom c'est Duberg !<br />

MALFET : Voilà, vous me troublez et je ne sais plus ce que je dis.. Signez<br />

...allez signez et on en reste là.<br />

YVONNE : J'adore quand vous me donnez des ordres comme ceci ? Quelle<br />

fougue ....... Appelez moi ; Yvonne.<br />

MALFET : (Complètement troublé, il repousse Yvonne et se met debout et<br />

s'agite il serre fort sa valisette entre ses bras) Oh non mme Desfesses. Ah je<br />

voulais dire mme Duberg... Allez signez !.. Signez ! ..Que cela cesse. ....<br />

YVONNE : Je ne vous plais pas ? Je ne suis pas votre type de femme ?<br />

MALFET : Oh que non ! . Que non ! Euh si...si...si. Mais votre mari peut<br />

arriver d'un moment à l’autre. Et si il vous entendait, je ne sais pas si il<br />

apprécierait beaucoup. Il risquerait de passer ses colères sur moi.<br />

YVONNE : Il y a longtemps qu'il ne fait plus attention à moi. Il ne verra<br />

même pas que vous me faites les yeux doux, que vous me faites la cour.<br />

MALFET : (Il prend très peur, il s'affole) Mais non ! Mais non!.. Je vous fais<br />

pas la cour !... et encore moins les yeux doux !.. Ah ça non ! Vous êtes<br />

devenue folle !<br />

(Jean revient dans la pièce, Habitué et complice avec le jeu de sa femme, il<br />

fait exprès de mettre monsieur Malfet mal à l'aise)<br />

JEAN : Alors déjà que vous allez me prendre l'hôtel et les meubles, vous<br />

n’allez pas me saisir ma femme, tout de même ? Vous n'oseriez pas ?<br />

MALFET : (Tremblant de peur) Oh non non non.. J'en n'ai nullement<br />

l'intention ! Oh que non ! Jamais.. Jamais. je n'y ai pensé monsieur ..jamais !<br />

JEAN : Ah bon, je préfère cela. Si non ! Ça va moucher rouge, hein !<br />

MALFET : (Il se rassied et reclasse les papiers) Reprenons Yvonne,<br />

reprenons Alors nous en étions ...voila.. là .. tu signes ici . et.. ici . et.. la..<br />

JEAN : Quoi ? Voila que vous la tutoyez ! Vous l'appelez même par son<br />

prénom ! Mais ça va saigner du nez ! Ma parole ça va saigner !<br />

YVONNE : Mais non, calme toi. Tu lui fais tellement peur qu’il ne sait plus<br />

ce qu'il dit. Hein monsieur Malfet ?.... (Elle lui fait un clin d'oeil complice)<br />

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Et en plus il m'a promis de calmer l'affaire et qu'il ne viendra pas nous causer<br />

des soucis avant quelques temps.<br />

MALFET : (Il respire) Oui. Oui, je ferais mon maximum. Enfin je veux dire<br />

le minimum..... Oui, voilà le minimum.<br />

JEAN : Quelle sagesse ! On dit toujours que c'est dans la discussion et la<br />

concertation que la bonne solution apparaît.<br />

YVONNE : Voilà, c'est fait. Ce beau jeune homme pourra partir tranquille.<br />

MALFET : C'est pas fini ! Il y a deux autres exemplaires, voici, tenez, et il<br />

faut que vous lisiez c’est impératif.<br />

(Ils s'installent pour signer et lire...........)<br />

(Sonia rentre dans la pièce avec sa petite vaniti de voyage et en tenue de<br />

départ, et se dirige vers la réception. Et se force a tousser pour montrer<br />

qu'elle est là.)<br />

SONIA : Hum hum hum .Madame ou monsieur, vous seriez très aimable de<br />

nous préparer la petite note.<br />

JEAN : (Jean se lève et passe derrière le comptoir) Oui tout de suite ma<br />

petite dame, tout de suite !... Je vous calcule ça ... euh je vais prendre la<br />

calculatrice cela sera plus simple, et plus facile surtout. Avez vous pris<br />

quelques boissons dans le minibar de la chambre ?<br />

SONIA : Mais je n'ai vu aucun minibar ?<br />

JEAN : (Avec humour) C'est normal, il n-y en a jamais eu ! C'est plus simple<br />

le matin pour faire les calculs !... Alors, alors ..Euh, alors une chambre double<br />

55€, plus deux petits déjeuners. .... 2 fois 6€, cela nous fait 67€. Ma petite<br />

dame.<br />

Et je vous fais cadeau des petites consommations du minibar. c’est sympa, non<br />

?<br />

SONIA : Vous avez l'humour facile. Vous ! Mon mari aime bien les<br />

plaisanteries, mais que les siennes.<br />

JEAN : C'est possible que ce soit les seules qu’il comprenne.<br />

SONIA : Chut ! .... Si il vous entendait !<br />

(Son mari Yves. arrive aussi avec deux énormes valises en soufflant)<br />

YVES : <strong>Le</strong> linge a dû pomper l'humidité de la chambre ! Déjà qu'elles étaient<br />

lourdes ! Un jour je vais me briser le dos. On part que pour trois jours et elle<br />

nous prépare des valises de 200 kg ! Je n'imagine même pas si l'on partait en<br />

voyage pour deux mois !<br />

SONIA : cela ne risque pas, en quatre ans c'est la première fois que tu pars<br />

avec moi.<br />

YVES : Allons-y ! Arrête de te plaindre et laissons ces gens dans la<br />

tranquillité et le silence.... Ahhh ...ce silence.... ce calme.... c'est vrai que<br />

c’est reposant..<br />

(D’un coup! Des cris terribles de la femme de ménage arrivent du couloir des<br />

chambres.......)<br />

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CLARETTE : Aaahh ! Aaaahh ! Mon dieu ! Mon dieu !!!!! Maaaaddaaame<br />

!.<br />

(Elle rentre en bondissant, souffle coupé, elle ne peut parler.)<br />

CLARETTE : Aaahh ! Aaaahh ! (Elle montre du doigt les chambres) Aaahh!<br />

Aaaahh!<br />

YVONNE : Qu'est ce qui vous arrive encore ? Ma Clarette calmez vous!<br />

CLARETTE : Aaahh mmom dieuuuuu !<br />

MALFET : Il y a peut être le feu ! Il faut appeler les pompiers !<br />

CLARETTE : (Qui fait non de la tête .... et montre encore le couloir)...Aaahh<br />

aaahhh.<br />

JEAN : Elle a du encore casser un robinet et c'est une inondation !<br />

YVES : Alors là ! Ca ne vas pas s'arranger, encore plus humide et pour<br />

longtemps !<br />

SONIA : Ce n'est pas le moment de sortir ton humour !... Idiot ! Tu vois bien<br />

que cette femme est toute retournée. Alors madame : c'est l'eau qui coule ?<br />

CLARETTE : (Qui fait non de la tête.... et montre encore le couloir)...aaahh<br />

aaahhh ...mon... dieuuuu !<br />

JEAN : Alors Clarette laissez le bon dieu tranquille ! Ce n'est pas le bon dieu<br />

que vous avez vu ? Allons !<br />

CLARETTE : (Qui fait non de la tête, se met a pleurer..)<br />

YVES : Allez encore de la flotte ! C'est parti !<br />

MALFET : Elle a raison votre dame, arrêtez de plaisanter. Vous ne voyez pas<br />

dans quel état est cette pauvre femme ... Enfin voyons !<br />

YVONNE : Calmez vous, enfin Clarette ! Vous allez vous rendre malade a<br />

gémir comme ça ! Prenez sur vous, et expliquez nous.<br />

MALFET : C'est comme ma mère, elle prend des crises de stress comme<br />

celle-ci et ensuite, elle se met à pleurer.<br />

JEAN : Mais on s'en fout de votre mère et de son stress, c'est pas le moment<br />

de nous parler de votre mère. Ce n'est pas elle qui lui a fait peur dans les<br />

chambres ?<br />

MALFET : Bien sûr que non.<br />

YVES : (En pouffant) Elle a du se faire mordre pas des piranhas... Je parie !<br />

YVONNE : Clarette. Clarette reprenez vous enfin ! Reprenez votre souffle,<br />

et expliquez nous.<br />

(Clarette commence à se calmer et va bientôt pouvoir parler)<br />

SONIA : On dirait qu'elle a vu un mort ! (A ces mots Clarette repart dans une<br />

crise de larmes et de cris encore plus fort)<br />

YVES : (En pouffant) C’est reparti pour un tour !<br />

JEAN : Ah mais ! Qu'est ce qu'elle nous fait la boniche ! On ne va pas y<br />

passer la journée ! Quand même ! J' ai ... j'ai... j'ai .... rien d'autre à faire ,<br />

mais qu'en même !<br />

MALFET : Allez madame, calmez vous.. calmez vous et expliquez nous<br />

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enfin !<br />

CLARETTE : C'est.. c’est le le monsieur... de la la 17<br />

SONIA : La 17 quoi ? (Elle semble défaillir..)<br />

YVES : (en pouffant) La 17 ème avenue de New york ... puuuu mais non !<br />

ma pauvre ! ... Elle nous parle du monsieur de la chambre 17.... Mais tu ne te<br />

sens pas bien ?<br />

SONIA : Heu... Si si tout va bien (Elle change de conversation ) Il vous a<br />

violé, ohhhhh le cochon ?<br />

CLARETTE : Mais non ! .. Mais non !<br />

JEAN : Je sais ! Il est parti <strong>sans</strong> payer ! C'est pas la peine d’avoir une si<br />

belle voiture !<br />

CLARETTE : Mais non ! .. Mais non !<br />

YVONNE : Il a tout cassé, tout détruit dans la chambre ?<br />

CLARETTE : Mais non ! .. Non non non !<br />

MALFET : Je sais ! Il s’est pendu ! C’est souvent le cas après mes visites.<br />

CLARETTE : Non non non ! C'est pire ! C'est pire !<br />

MALFET : Pire ?<br />

CLARETTE : (Dans un cri) Ouuuuuiii ! Il a été assassiné !!!!!<br />

LES AUTRES : Ohhh mon dieu !<br />

(Jean se précipite au teléphone)<br />

JEAN : Allo? La police?<br />

ACTE 2<br />

(<strong>Le</strong> lendemain matin dans le même décor, mr Malfet s’impatiente assis au<br />

salon et jean passe un coup de téléphone.)<br />

JEAN : Allo! Gaël ? Salut c'est Jeanjean. C'est fait ! Tu l'as le “scoop” de ta<br />

vie ! ..... Tu es ou ? Hein, ? ...... Sur la course de vélos...... de qui ? .. Des<br />

centenaires de la maison de retraite ? ... Ils sont en retard ? C'est normal<br />

ça ! ... Allez ! Laisses les tomber et rapplique vite. .. Hein ? ... Ils tombent<br />

déjà tous seuls ? Ça c'est sur. Allez, laisse les par terre et viens vite à l'hôtel.<br />

Hein ? .. Ben ! le mien bien sur ! .Allez viens vite il y a un cadavre dans une<br />

chambre et les gendarmes sont restés toute la soirée, ..c’est un assassinat.. .<br />

Oui ! oui ! Un crime.<br />

(Il raccroche et se tourne vers mr Malfet)<br />

JEAN : Ça va être passionnant et enfin quelque chose qui bouge dans le coin.<br />

MALFET : Qui bouge, qui bouge ! Je ne pense pas que le cadavre bouge<br />

beaucoup, là-haut dans sa chambre. Et avec cette affaire, les gendarmes nous<br />

ont dit de ne pas bouger d'ici. Alors cela ne fait pas beaucoup de mouvement<br />

tout ça !<br />

JEAN : Mais si mais si ! En plus les gendarmes on dit que c'était un homme<br />

riche et très important. Alors, quand ça va se savoir tous les médias vont<br />

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rappliquer.<br />

MALFET : Riche peut être, mais important ? Directeur de casino. Bof ! ......<br />

Si les épiciers du coin deviennent tous des gens célèbres alors là ! Ça va<br />

compliquer la lecture des revues "people" !<br />

JEAN : Mais non ! Monsieur Pasfait. Il était propriétaire de casinos, de<br />

maisons de jeux, de machines à sous, quoi !<br />

MALFET : C'est ; Malfet.<br />

JEAN : Hein ?<br />

MALFET : C'est pas Pasfait. C'est Malfet !<br />

JEAN : Hein? C'est quoi qui est mal fait ?<br />

MALFET : Mon nom c’est Malfet. Vous m'avez appelé monsieur Pasfait !<br />

JEAN : Oh pardon monsieur Céfait. Oh non ! Monsieur Malfet ! ... Voilà ..<br />

De toute façon le mal est fait......<br />

MALFET : J'ai l’habitude. On me demande même souvent si mon associé<br />

s'appelle pas mr Vitfait !. .............. A quelle heure, les gendarmes on dit que<br />

ce commissaire devait arriver ?<br />

JEAN : Je ne sais pas. Ils n'ont rien précisé, sauf qu'il fallait l'attendre ici..<br />

MALFET : Il ne faudrait pas qu'il tarde trop. J'ai d'autres affaires à régler. ....<br />

Et les frais d’hôtel, les repas, qui va me les rembourser ? ..Hein ?<br />

JEAN : Ce n'est pas vos “clients” qui vont se plaindre de ne pas vous voir<br />

arriver, pour saisir leurs biens. Ça c'est sur ! Certainement pas !<br />

MALFET : (Il “pouffe” légèrement et se détend un peu) Oh oui ! . C'est<br />

ballot ! Ça !. Ce ne sont pas "mes clients" comme vous dites, qui vont<br />

réclamer.<br />

(<strong>Le</strong> téléphone sonne.... Dring dring dring.............)<br />

JEAN : Ah ! ça fait longtemps qu'il n'avait pas sonné, celui-là !.. <strong>Le</strong>s affaires<br />

reprennent !. Allo ! Oui c'est cela, oui monsieur, oh pardon madame ! Oui !<br />

Oui ! (D'un air désolé mais avec un sourire) Eh ! Oui, ... c'est bien triste..<br />

Quel malheur oui .oui ........ Oui ..... .Oui (Il trouve que cela dur et écarte<br />

l'écouteur car elle parle fort.) Et oui c'est affreux.. Oui. ....Une chambre ?<br />

De libre ? Ou ? Ah oui ! bien sur à l'hôtel ! Que je suis bête !.... je<br />

regarde... ....... (Il fait semblant)... Oui ! Pour 2 personnes ? Oh pardon. ..<br />

Milles pardons... Bien sur pour une personne. Entendu, madame, oui<br />

madame. Au revoir madame. (Il raccroche) ........................ C'était la<br />

veuve..... Et moi, qui lui propose une chambre pour deux personnes.<br />

MALFET : Oh ! Ça c'est ballot ! ..... (Il réfléchit) Mais la veuve de qui ?<br />

JEAN ; Du cadavre pardi ! …… Quand je pense ! … la pauvre Clarette ! Elle,<br />

si émotive, qu'un petit rien la trouble. Je ne sais pas combien de temps il va<br />

falloir pour qu'elle s'en remette.<br />

MALFET : <strong>Le</strong> médecin c'est bien occupé d'elle hier, il est resté un long<br />

moment avec elle.<br />

JEAN : Oui, après avoir constaté le décès de la victime, il lui a donné des<br />

calmants et des anti-dépresseurs.<br />

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MALFET : Ah ! Au cadavre ? C'est bizarre ?<br />

JEAN : Oui ! En supo ! Un, matin et soir ! …. Mais non ! A Clarette, pardi !<br />

C'est vrai que vous êtes un peu ballot !<br />

MALFET : C'est ma foi vrai ! Mais toute cette affaire m'a beaucoup<br />

bouleversé aussi ! J'aurai du en profiter pour demander au docteur, des<br />

somnifères. Car dormir dans une chambre à coté d'une autre ou il y a eu un<br />

crime le même jour, cela n'aide pas à dormir.<br />

JEAN : Moi non plus, je n'ai pas beaucoup dormi, la seule chose qui a de bon<br />

c'est que depuis, je n'ai pas touché à une seule goutte d’alcool..... Je prendrai<br />

bien un café!.... Vous en voulez un aussi ? C’est l'hôtel du « meurtre » qui<br />

rince.<br />

MALFET : Oh oui, je veux bien, avec plaisir.<br />

JEAN : Je vais de ce pas le préparer. (Il sort par l'office, Mr Malfet reste<br />

seul……dans le couloir des chambres on entend Clarette qui rigole et chante<br />

n'importe quoi et qui rentre dans le hall tenue par Yvonne qui la soutient.)<br />

YVONNE : Eh bien ! Je ne sais pas ce que vous a refilé le médecin, mais<br />

alors cela a de l'effet sur vous ! C'est certain ! Il doit être fourni par un<br />

laboratoire vétérinaire. Je ne vois que ça !<br />

(Clarette est euphorique et presque ivre et avance vers Mr Malfet)<br />

CLARETTE : Bonjour, bonjour ! Monsieur on n'est marié nous deux ?<br />

MALFET : Oh non, je m'en souviendrai, on ne se connaît même pas ! Ce<br />

n'est pas que je ne voudrai pas, ... je suis désolé, mais ce n'est pas le cas !<br />

CLARETTE : Ah c'est bien, c'est très bien. Je suis désolée mais comme je ne<br />

sais plus qui je suis. Ce que je fais là, où on n'est ! Alors je commence à me<br />

renseigner ; Vous comprenez ?<br />

MALFET : Oui je comprends. (Avec un œil complice avec Yvonne.) Cela ira<br />

mieux dans quelques temps, la mémoire va vous revenir.<br />

YVONNE : Il est bien marrant ce docteur. C’est très facile de donner<br />

n’importe quoi à n'importe qui ! Mais après, lui s'en va et c'est moi qui<br />

récupère sa patiente. C'est facile !……. Et ce n'est pas le moment, j'ai mon<br />

travail a faire, plus le sien, oh lala…… Et avec cette affaire, mon mari me dit<br />

de préparer toutes les chambres. Selon lui, avec cette publicité elles devraient<br />

être bientôt toutes prises ou réservées…… Vous ne voulez pas la surveiller<br />

pendant que je m'occupe des chambres ?<br />

(Clarette vient vers Mr Malfet et s'assoit sur ses genoux.)<br />

MALFET : (Très gêné) Ah cela recommence ! Mais non ! Mais non! Je suis<br />

huissier, pas nounou ou infirmier !<br />

YVONNE : Ah monsieur, c'est comme à l'armée, en temps de guerre tous les<br />

hommes oublient leurs professions et ils deviennent tous des soldats.<br />

MALFET : Ce n'est qu’un crime ; pas la guerre ! Et en plus j’ai été réformé.<br />

Alors !<br />

YVONNE : Cela ne m'étonne pas ! Vous n'avez pas l'air très courageux.<br />

Comme disait mon père ; Celui là, il a du être classé P4!<br />

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MALFET : Pas du tout ! Ce n’est pas ça ! ….. J'étais soutien de famille !<br />

…… Je devais m'occuper de ma mère.<br />

YVONNE : Et bien alors ! Faites comme si c'était votre mère ! C'est pareil !<br />

Vous allez la distraire et vous en occuper comme votre maman. ..... Je n'en ai<br />

pas pour longtemps.<br />

MALFET : Ma mère, aussi longtemps que je m'en souvienne, n'a jamais été<br />

aussi ivre que ça! Oh non ! Vous pensez ! Ma mère dans cet état ! Jamais !<br />

CLARETTE : Je n’ai rien bu ! Je n'aime pas l'alcool ! Elle a raison, on va<br />

jouer : Vous allez être mon garçon, mon petit bébé. Oh oui "c'est trop<br />

chouette" !<br />

MALFET : Ah non ! Mais non! Ce n'est pas possible ! Ah non, oh ça non !<br />

(Jean entre dans la pièce et apporte les cafés sur la table)<br />

JEAN ; Ah ! Alors ! Clarette ça va beaucoup mieux ?<br />

MALFET : Non! Oh que on ! Cela ne va pas du tout ! <strong>Le</strong> médecin l'a<br />

complètement droguée et maintenant elle me prend pour son fils ! Vous voyez<br />

le tableau.<br />

JEAN ; Allez Clarette, asseyez vous là ! Oui….. Oui là! Bien, c'est bien.<br />

YVONNE : C'est les anti-dépresseurs du médecin, ça la rend euphorique. Il<br />

faudrait mieux que tu la surveilles. Je te la laisse, il faut que je continu mon<br />

travail, je n'avance pas avec elle dans mes pattes. .. À tout à l’heure. (Elle se<br />

dirige dans les chambres) Ne la quitte pas des yeux !<br />

MALFET : Surtout vous ne me laissez pas seul avec elle, Monsieur Jean !<br />

Oh que non ! Si vous partez, vous l’emmenez. (L’huissier va s’asseoir pour<br />

boire son café) Un petit café, cela va me faire le plus grand bien.<br />

CLARETTE : Oh ! Oui, on joue à la dînette ?<br />

MALFET : Ça y est ! Cela lui reprend, c’est reparti !<br />

JEAN ; Touche pas cela, ce sont nos cafés, ils sont bouillants, tu vas te brûler<br />

! ... Vas t'asseoir dans le fauteuil et tu n'as qu'a lire des revues.<br />

CLARETTE : Oui papa ! Je vais être sage comme une image, c'est promis !<br />

JEAN : Je suis ton patron pas ton père ! Allez, ne dit plus rien c'est préférable.<br />

CLARETTE : Oui papa-patron !<br />

MALFET : Moi, j'ai plus qu’a vous appeler « pépé » n'est ce pas ?<br />

JEAN : Hein ? Qu'est-ce que vous racontez ? Vous délirez aussi ?<br />

MALFET : Eh bien oui ! Si je suis son fils et que vous êtes son père, alors il<br />

est tout à fait logique que je vous appelle « pépé »……Vous êtes mon grandpère<br />

!<br />

JEAN : Alors ça c'est ballot ! Oh oui c'est ballot !...Vraiment n'importe quoi !<br />

(A ce moment Yves rentre dans le hall en arrivant des chambres…….)<br />

YVES : Bonjour messieurs dames, c’est une bonne idée. Je prendrai bien<br />

aussi un petit café. J'ai bien déjeuné ce matin, mais un petit “kawa", ce n'est<br />

pas de refus !<br />

JEAN ; Oui, bien sur, je vous apporte une tasse de suite.<br />

YVES : Avec un petit nuage de lait, si c'était possible ? Merci !<br />

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(Jean part dans l'office chercher le café)<br />

MALFET : Oh non ! Il ne faut pas me la laisser ! Oh non ! Oh non ! Elle<br />

aussi est sur son gros « nuage » de lait !<br />

JEAN ; Que pour deux minutes, juste le temps de préparer le “Kawa” de<br />

monsieur, c'est promis et je reviens vite! (Il sort)<br />

YVES : Que vous arrive t-il monsieur ? Vous avez l’air tout retourné, on n’a<br />

tout de même pas retrouvé un autre cadavre dans votre chambre ?<br />

MALFET : Non non. Il m'arrive que je viens seulement de découvrir que j’ai<br />

une autre mère et que cet hôtel est celui de mon grand-père.<br />

YVES : Qu'est-ce que c'est que cette histoire de fou ?<br />

CLARETTE : Oui ! Monsieur est mon fiston et Jeanjean est mon papa !<br />

YVES : (Œil complice avec Mr Malfet) Ah ! Je comprends oui ! Je comprends<br />

! C’est cela, mais oui ! Bien sûr !<br />

MALFET : (Ironiquement) Vous, vous n'êtes pas de la famille ? au moins ?<br />

CLARETTE : Si ! C'est mon frère !<br />

YVES : Ah oui ! bien sur que j'en fais parti ! Mais oui ! Donc je suis votre<br />

oncle maintenant. La famille s'agrandit de minute en minute. Eh oui !<br />

(Jean revient avec le café d'Yves.)<br />

JEAN : Voila votre café, monsieur avec le cumulo-nimbus de lait !<br />

MALFET : Vous vouvoyez votre neveu maintenant ?<br />

YVES : Euh... non ! Si je peux me permettre ? je ne suis pas son neveu, mais<br />

son fils ! Il faut suivre. la généalogie est une science précise !<br />

JEAN : Ah oui ! Vous faites aussi parti de la famille ! Je comprends mieux<br />

maintenant !<br />

YVES : Trêve de plaisanteries. Vous avez des nouvelles, de notre fameux<br />

commissaire que l'on attend ? Il se fait appeler Désiré !<br />

JEAN : Non non. Rien de plus depuis hier soir. Ils ne nous ont même pas<br />

laissé un numéro de téléphone pour le contacter ce fameux Désiré !<br />

CLARETTE : Désiré ?….. Désiré ? Non non non ! C'est soit Colombo,<br />

Lavardin, Maigret ou Hercule Poirot ! Moi je ne connais pas d'inspecteur<br />

Désiré !<br />

JEAN : Ah tais toi donc ! Mais tais toi donc bon sang !<br />

CLARETTE ; Oui papa ! C’est promis !<br />

MALFET : Vous croyez que cet après-midi, toute cette affaire sera résolue ?<br />

Et que l'on pourra partir ? Vous vous rendez compte ? Je n'ai même pas de<br />

linge de rechange ni d'affaires de toilette. Je ne pourrai jamais faire du<br />

camping comme cela longtemps !<br />

YVES : De plus, notre petit séjour à ma femme et moi se transforme en un<br />

véritable cauchemar !<br />

JEAN : <strong>sans</strong> compter qu'elle a été très secouée à l'annonce de l'assassinat du<br />

monsieur du dix-sept. Je dirai même très abattue ! Comme si elle avait perdu<br />

un membre de sa famille. Jusqu’à l'arrivée du médecin, j'avais peur qu'elle<br />

nous fasse une crise comme la bonne.<br />

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YVES : Oui c'est bien vrai ! D'ailleurs, le docteur lui a prescrit que des<br />

somnifères. Elle dort encore et cela est bien préférable avec toute cette attente<br />

pour rien. Je me demande comment elle supporterait.<br />

(Gaël entre rapidement dans le hall, avec un appareil photo, très excité)<br />

GAEL : Bonjour à tous ! Alors Jean ? Ce n'est pas des conneries tout ça ?<br />

C'est arrivé quand ? Où ? Et qui est-ce ?<br />

JEAN : hier matin.<br />

YVES : Et depuis on n'est tous coincé là, à attendre ce policier fantôme !<br />

GAEL : Il est où ?<br />

YVES : Je crois avoir compris qu'il arrive de Marseille, il me semble.<br />

GAEL: Je n'en ai rien a faire de ce policier et ni d'où il vient ! ......... .... Il est<br />

ou maintenant ? Il faut que je le prenne en photo, c'est très important !<br />

Yves; Il ne voudra pas ! C'est certain, il n'acceptera jamais !<br />

GAEL: Je ne vais pas lui demander son avis ? ... Ah mais attendez, de qui<br />

vous parlez ?<br />

YVES : Du commissaire !<br />

GAEL : Mais non ! Mais non ! <strong>Le</strong> mort !…… Je ne fais pas la collection des<br />

portraits de toute la PJ ! Il est où alors le cadavre ? <strong>Le</strong> corps ?<br />

JEAN : Encore dans la chambre, avec la clim’ a fond.<br />

GAEL : Il ne va pas se plaindre si il a trop chaud !... Il ne va pas porter<br />

réclamation !<br />

JEAN ; Mais non ! C'est les gendarmes : Ils ont dit que pour le garder <strong>sans</strong><br />

trop d'odeurs, il fallait descendre la température de la pièce. Alors il est<br />

presque comme dans un frigo ! A douze degrés !<br />

GAEL : Elle est où cette chambre ? c'est laquelle ? tu as les clefs ?<br />

JEAN : Oh non ! Tu ne peux pas, c'est impossible, ils ont mis les scellés.<br />

YVES : Avec interdiction d'entrer dans la chambre, ils ont été formels. et a<br />

nous : interdiction de sortir de l'hôtel. On est comme des poissons dans un<br />

aquarium. (Il fait l'imitation du poisson avec sa bouche)<br />

CLARETTE : Oh oui ! Mon fils, on n'est tous des poissons ! oui des petits<br />

poissons rouges !<br />

GAEL : Qu'est ce qu'elle a ? Elle ne va pas bien ? Mais elle a dit : "mon<br />

fils" ? Elle est de votre famille ?<br />

CLARETTE : Oui ! Mais oui ! Lui c'est mon frère. Jeanjean c'est mon papa<br />

et monsieur est mon fils !<br />

JEAN : Oui oui ! Tais toi donc ! Ne faites pas attention c'est les<br />

antidépresseurs du médecin qui la perturbe légèrement. Retourne t'asseoir et<br />

fiche nous la paix, ma fille......... heu non Clarette !<br />

GAEL : Je comprends tout ! ...ok ok ok ..... Bien ce n'est pas tout mais<br />

revenons à notre cadavre. Ces fameux scellés, ils les ont collés qu'à la porte !<br />

Et la fenêtre ? Ils en ont fichus à la fenêtre ?<br />

YVES : Je ne pense pas ! <strong>Le</strong>s gendarmes n'avaient pas l'air "fut fut".Je ne<br />

pense pas qu'ils puissent imaginer que quelqu'un oserait passer par là !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

GAEL : J'y vais ! ... Oui mais comment ?..... Tu as une échelle ? Un<br />

escabeau ? ou autre chose.... un petit échafaudage ?<br />

JEAN : Non, je ne crois pas , rien de tout cela. .... Regarde quand même dans<br />

la remise derrière l'hôtel..... Ou si non, demande aux voisins.<br />

GAEL : Oui c'est ça ! Et je crie sur les toits que je rentre par la fenêtre, sur la<br />

scène d'un crime où les gendarmes ont mis les scellés aux portes ?<br />

JEAN : Tu as raison ! Moi aussi je suis ballot ! Regarde déjà dans la remise,<br />

tu vas bien trouver quelque chose. Soit discret avec toute cette affaire. <strong>Le</strong>s<br />

Passereaux doivent être à l'affût.<br />

GAEL : Des passereaux ! Ce n’est pas des petites bestioles d'oiseaux qui vont<br />

me faire peur !<br />

JEAN : Mais non ! C'est le nom des voisins ! ....... En plus tu le connais, lui !<br />

C'est toi le premier à dire quand il est ivre qu'il est complètement "cui cui cui<br />

cui le petit moineau !" ..... En plus c'est eux qui matent tous leurs voisins avec<br />

des jumelles !<br />

GAEL : Oui c'est vrai ! Bon j'y vais !<br />

(Gaël sort très motivé à grimper)<br />

CLARETTE : Oh oui ! Des jumelles ! Des petites jumelles cela va agrandir<br />

notre petite famille. Des jumelles c'est trognon, c'est “trop chouette" !<br />

JEAN : Ah mais tu vas te taire ! Mais tais toi donc !........ Pourvu qu'il ne<br />

tombe pas... La fenêtre est tout de même au deuxième étage.. Cela doit bien<br />

faire cinq ou six mètres, ..... Et en plus il n'a pas l’air très doué pour<br />

l'escalade !<br />

YVES : Ah non ! Pas un autre accident !.. Pas deux cadavres ! ..Cela suffit, il<br />

y aurait une autre enquête et ce serait reparti pour un tour ! Ah ça non ! Je ne<br />

vais pas rester ici toute la saison d'interrogatoire en interrogatoire ! Ah non !<br />

MALFET : Je vais vous laisser un moment. ..Mr Duberg avez vous, je vous<br />

prie, des petites affaires de toilettes à me prêter pour me dépanner... je<br />

voudrais me rafraîchir un peu.<br />

JEAN : Regardez dans l’armoire verte qui se trouve au fond du couloir.......<br />

Fouillez bien, il y a de tout. Prenez ce qu’il vous faut ! Il est bien probable<br />

qu’il y est aussi du linge pour vous changer.<br />

MALFET : Je vous en remercie bien. (Il se dirige vers les chambres en<br />

parlant a lui même à voix haute) Une armoire ! Une armoire ! Pourvu que je<br />

n’y trouve pas un cadavre pendu à l’intérieur ! (Il sort).<br />

YVES : (Silence) ..... Avec ce calme on ne dirait pas qu’hier cet hôtel<br />

grouillait de gendarmes, de médecins, et de femmes en pleurs.... C'est reposant<br />

...<br />

JEAN : Ça grouillait mais ça grouille plus ! .... Je pense que je vais remplir<br />

toutes les chambres et même refuser du monde avec cette affaire, si la presse<br />

et les médias veulent couvrir l'événement, c'est bien possible que ça fasse<br />

même de la publicité pour l'hôtel. On n'en aurait bien besoin. Qu'en penser<br />

vous ?<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

YVES : C'est bien probable, il y a que le morbide et la vie des gens connus<br />

qui passionnent le monde.<br />

(Sonia cri fortement et claque des portes dans le couloir des chambres et<br />

entre dans la pièce affolée).<br />

SONIA : Ahhhh ! Il y a un fou à ma fenêtre qui m’a prise en photo quand je<br />

m’habillais ! Téléphonez vite a la police ! Vite !<br />

(De l’autre entrée on entend un vacarme de choses qui tombent... Gaël entre<br />

dans l‘hôtel en se tenant le dos)<br />

SONIA : Ahhh ! C’est lui le fou ! Oui c’est lui ! Appelez la police !<br />

JEAN : Calmez vous ! Ce n’est pas la peine, elle arrive bientôt et en plus ce<br />

fou c’est Gaël, mon ami, cet abruti vous a confondu avec le cadavre.<br />

SONIA : Il a flashé au moins trois où quatre fois quand j'étais presque nue.<br />

Alors il a bien du voir que je n'étais pas morte !...Vicieux... Pervers....<br />

Cochon....<br />

GAEL : C'est le “reflex” du journaliste ! Du paparazzi !<br />

CLARETTE : Oh non ! Mon papa c’est Jeanjean !<br />

SONIA : Qu'est ce qu’elle a celle là ! Elle a bu à cette heure matinale ? Je<br />

remarque que beaucoup de gens picolent dans cet hôtel !<br />

YVES : Mais non ! Elle est sous cachets pour éviter une dépression.<br />

SONIA : En pression ou en bouteille elle n’a qu'a boire sa bière comme elle<br />

veut, cela ne nous regarde pas après tout !<br />

YVES : Mais non ! Oh là là ! Elle est sous antidépresseurs, sous médicaments<br />

quoi !<br />

SONIA : Ah oui ah oui ! Que je suis bête parfois !<br />

YVES : N'insiste pas, ne le répète pas trop, des fois que les gens ne le sachent<br />

pas !<br />

GAEL : (A Jean) Tu n'as vraiment pas d'échelle ? J'ai bien entassé des bidons<br />

mais quand j'ai bougé : "pat a trac" !<br />

JEAN : Regarde dans la cave, il y a longtemps il y en avait une en bois, je<br />

crois. Regarde et fais attention, la bonne fenêtre c'est celle de gauche. tout à<br />

gauche ! ok ?<br />

GAEL : J'y vais ! <strong>Le</strong> devoir avant tout ! (Il sort en se tenant le dos)<br />

SONIA : <strong>Le</strong> devoir ! Il en n'a de bonne celui là ! Son devoir c'est de<br />

photographier les femmes toutes nues, oui ! ............................ Mr Jean, il<br />

serait possible d'avoir un petit déjeuner léger ? Avec tout cela, ce n'est pas que<br />

j'ai bien faim, mais si j'ai l'estomac vide je ne tiendrai pas le coup.<br />

JEAN : En plus avec ce commissaire j'ai bien peur que cela va être long et<br />

contraignant ... Je cours vous le préparer ma petite dame. (Il sort par l’office).<br />

SONIA : Ah ! Je l'avais oublié celui là ! On a des nouvelles de ce policier ?<br />

YVES : Non rien. Il ne devrait pas tarder tout de même..... Je l'imagine déjà ;<br />

comme au cinéma, vêtu d’un par<strong>dessus</strong> beige et fumant le cigare.<br />

SONIA : Oh oui ! Comme Hercule Poirot dans “les cinq dernières minutes" .<br />

YVES : (D’un air blasé) C'est presque ça ! .. Presque !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

(Un bruit de voiture de police arrivant devant l’hôtel)<br />

SONIA : C'est la police !<br />

YVES : (Ironiquement) C'est certain ! si il y avait le feu, se serait les<br />

pompiers, mais là ! Tu as raison c'est bien la police !.<br />

SONIA : Ah, tu m'agaces avec ton humour.<br />

.(possibilité de rideau.....................................................)<br />

...................................................................................................<br />

(la commissaire rentre calmement)<br />

CLOUSOT : Bonjour messieurs dames !.......... Monsieur le commissaire<br />

Lafleur n'est pas arrivé ?<br />

YVES : Non, nous pensions que c'était vous, le commissaire que l'on<br />

attendait. (En parlant à Jean) Il s'appelle Lafleur, alors là c'est le bouquet !<br />

CLOUSOT : Ah ! Surtout ne faites pas ce genre d’humour avec monsieur le<br />

commissaire. Il ne supporte pas les plaisanteries. Il est très pointilleux et très<br />

stricte dans son travail, c'est le meilleur. Il y a longtemps que dans la PJ, il y a<br />

pas eu d'aussi bon commissaire que monsieur Lafleur.<br />

SONIA : Eh bien que d'éloges, ce n'est pas votre supérieur, mais plutôt votre<br />

“gourou” ! Vous le veinerez !<br />

CLOUSOT : (Gênée) Mais non, mais quand on est commissaire stagiaire<br />

comme moi, on apprend plus avec des gens comme monsieur Lafleur. (Encore<br />

plus gênée) Mais c'est strictement professionnel ! ........ Je me présente ;<br />

commissaire stagiaire Clousot, du commissariat de "................................” (La<br />

ville où se joue la pièce). Et vous qui êtes vous ?<br />

YVES : Nous sommes monsieur et madame <strong>Le</strong>meucieux: Clients de l'hôtel et<br />

elle c'est la femme de ménage, du moins ce qu'il en reste. C'est elle qui a<br />

découvert le corps et ça l'a tellement remuée que le médecin qui est venu<br />

reconnaître le décès, lui a prescrit des médicaments et depuis elle décartonne<br />

complètement.<br />

SONIA : (A voix basse) Elle s'en tire bien, par habitude il aurait pu<br />

l'autopsier ! .....<br />

CLOUSOT : (S'approchant de Clarette) Bonjour madame ! ...ça<br />

va ?....Comment vous appelez vous ?<br />

CLARETTE : Euhhh........... Clarette Dissy.<br />

CLOUSOT : Votre prénom et que vous êtes employée ici, je le sais déjà. Mais<br />

votre nom ? Votre petit nom de famille ?<br />

CLARETTE : Je vous l'ai dit ! Mon nom c'est Dissy ! D...I...deux S...Y..! Et<br />

comme il à dit mon frère, je crois que je suis la femme de ménage.<br />

CLOUSOT : Votre frère ? Vous êtes la soeur de qui ?<br />

CLARETTE : A ce monsieur là !.... Je suis aussi la fille de Jeanjean et mon<br />

fils est monté faire un brin de toilette.<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

CLOUSOT : Ah ! oui ! ... Je vois je vois ! ... (En parlant à Yves) Et bien ça<br />

va être très coton pour l'interrogatoire ! ... mais ! Il n'y a pas plus de personnes<br />

dans l'hôtel ? <strong>Le</strong> rapport de mes collègues parlait, je crois de six personnes sur<br />

place.<br />

JEAN : (Jean rentre avec le déjeuner de Sonia) Voilà voilà ! Ma petite<br />

dame !....... Ahhh..... Enfin la police (Il s’inquiète pour Gaël) Bonjour<br />

madame, vous n'avez vu personne à l'extérieur en arrivant ?<br />

CLOUSOT : Non qui j'aurai du voir ?<br />

JEAN : Vous auriez pu voir des journalistes, des curieux, les voisins, je ne<br />

sais pas !<br />

CLOUSOT : Et qui êtes vous d'abord ?<br />

JEAN : Moi, je suis Jean Duberg, propriétaire de l'hôtel, enfin pour l'instant !<br />

CLOUSOT : Il manque encore deux personnes, si je compte bien. Vous êtes<br />

quatre, il en manque encore deux.<br />

SONIA : (En comptant sur ses doigts) six moins quatre ? C’est bien ça ! Il en<br />

manque bien deux.<br />

JEAN : Ma femme Yvonne fait le ménage des chambres et monsieur Malfet :<br />

l'huissier est dans sa chambre et si on compte le cadavre on est sept, pas six !<br />

CLOUSOT : <strong>Le</strong> cadavre ! Mais il n'est pas à l'autopsie ? Au centre médicolégal<br />

?<br />

YVES : Non ! Ils l'ont laissé là, vous deviez passer rapidement alors il est<br />

encore dans sa chambre au frais avec la clim' à fond !<br />

JEAN : Eh oui ! Qui va me régler sa facture ? Hein ? Avec cette «clim» à<br />

fond, il va falloir que je rajoute un plus sur la note !<br />

CLOUSOT : Ils vont se faire ramoner par l'inspecteur. Il ne va pas apprécier<br />

cette négligence ! Certainement pas !<br />

GAEL : (Il rentre excité et affolé) C'est fantastique ! C'est fait ! Je l’ai ! J'ai<br />

fais au moins vingt clichés. Cela va être dingue ! Enfin je l'ai mon scoop ! (Il<br />

tombe nez à nez avec la policière) Ahhh ! Vous êtes là !<br />

CLOUSOT : Que vous arrive t-il et qui êtes vous ? De quelles photos parlez<br />

vous ? hein ?<br />

GAEL : Heu...heu...! Je suis monsieur Carrossier Gaël, journaliste local<br />

et....... et......<br />

JEAN : Il vient de la course de vélos de la .......des........... Enfin de la grande<br />

course de la région. Il a du prendre la photo du sprint de l'arrivée........ Il prend<br />

ce qu'il peut ! Il fait ses articles avec ce qui se passe dans le coin, et il ne se<br />

passait pas grand chose ici jusqu’a hier.<br />

CLOUSOT : Je vous trouve bien excité pour une simple course de vélo ! Il<br />

s'est produit au moins des chutes à l'arrivée ?<br />

GAEL : Ah des gaufres, ce n'est pas ce qui a manqué ! Ah ça non ! .... Ce sont<br />

plutôt des coureurs debout sur leur cadre, qui manquaient sur la ligne !<br />

JEAN : Ici les routes sont tellement accidentées que les coureurs sont de vrais<br />

kamikazes !<br />

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CLOUSOT : Ah ces jeunes sportifs ils m'étonneront toujours. Pour se faire<br />

remarquer ils sont souvent déterminés à tout faire, même à mettre leur vie en<br />

danger.<br />

GAEL : Des sportifs certainement, mais pas que des très jeunes ....Ah ça non !<br />

CLOUSOT : En bref ! Que venez vous faire ici alors ? <strong>L'hôtel</strong> ne fait pas<br />

studio photo ou agence de presse ?<br />

GAEL : Non, non, moi je.......<br />

JEAN : C'est simple, Gaël est mon ami depuis très longtemps et il vient<br />

souvent boire un... un.... un café….. oui un café !<br />

SONIA : En parlant de café, ce petit déjeuner m’a fait un bien fou! Je me sens<br />

mieux ! On dit toujours que l’appétit vient en marchant !<br />

YVES : Oui ! C’est ça ! En marchant ! Et pourquoi pas en conduisant !<br />

SONIA : Non, pas en conduisant, c’est interdit de conduire en mangeant. Hein<br />

! Madame la commissaire ?<br />

CLOUSOT : (En se moquant) C'est beaucoup plus simple de dire que<br />

l’appétit vient en mangeant !<br />

SONIA : Oh oui mais oui ! Que je suis bête !<br />

YVES : Allez ! Au lieu de lancer des âneries en cascade, vient ! Allons dans<br />

notre chambre faire aussi un brin de toilette. Mr Jean, nous pourrions aussi<br />

nous servir dans l’armoire de l’autre cadavre ?<br />

CLOUSOT ; Deux cadavres ? Il y en a deux ?<br />

GAEL : Ah oui ! Deux cadavres c’est bien mieux ! C’est le bonus ! ... La<br />

cerise sur le gâteau ! the cherry on the cake!<br />

JEAN : Mais non ! Mais non ! Calmez vous, c’est une plaisanterie de<br />

l’huissier. Une simple blague, il disait qu’il avait peur en ouvrant l’armoire du<br />

couloir, d’en trouver un autre.. oui... Une simple boutade.<br />

CLOUSOT : Avec le commissaire, je vous prie d’éviter des plaisanteries de<br />

ce genre. Il n’appréciera pas du tout.<br />

…..(Yves et Sonia montent dans leur chambre)<br />

(<strong>Le</strong> téléphone portable de Gaël sonne, il répond et sort dehors car la<br />

communication passe mal)<br />

GAEL : Allo ! Oui allo ? Attendez je sors .....Allo ! (Il sort)<br />

CLARETTE ; Tous ces morts c'était de la famille aussi ? Je les connais ?<br />

JEAN : Mais non, mais non ma petite Clarette. Se sont des inconnus. Allez !<br />

Reprend la lecture de tes revues.<br />

(Clarette reprend la lecture et s’assoupit petit à petit pendant la conversation<br />

des autres)<br />

CLOUSOT : (En parlant à Jean) Elle est vraiment bien fatiguée, oh oui ! Si<br />

elle reste dans cet état, son interrogatoire par le commissaire ne va pas être du<br />

gâteau ! <strong>Le</strong> médecin a dit qu’elle en avait pour combien de temps ?<br />

JEAN : Je ne sais pas, il n’a rien dit, rien précisé. Et en plus cela ne nous<br />

arrange pas, C’est ma femme qui la remplace et c’est moi qui fais le service.<br />

(<strong>Le</strong> téléphone sonne.... dring... dring... dring)<br />

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JEAN : <strong>Le</strong>s affaires reprennent !..... Allô ? L’hôtel des deux étangs à votre<br />

service, j’écoute !........ oui !... Ah oui bonjour monsieur le commissaire. (A ce<br />

mot la policière se dresse, troublée, se met devant le miroir et refait son noeud<br />

de cravate et retouche sa coiffure) Oui ... oui....oui...elle est déjà là ! Oui oui,<br />

je vous la passe.<br />

(encore plus troublée)<br />

CLOUSOT : Bonjour commissaire,... oui...oui bien sûr, oui Je m’en occupe....<br />

Dans une demi heure ? Oui on vous attend. (Elle raccroche toute émoustillée.)<br />

Bon ..bon... alors. Monsieur.. Comment déjà ?<br />

JEAN : Duberg, Jean Duberg.<br />

CLOUSOT ; Il ne va pas tarder à arriver, il faut que l’on prépare un semblant<br />

de bureau pour le commissaire. Si vous pouviez débarrasser, je pourrai utiliser<br />

la table comme bureau.<br />

JEAN : Oui bien sur ! (Il débarrasse et emmène tout à l’office, pendant ce<br />

temps: Clarette s‘est endormie)<br />

CLOUSOT : (En parlant à elle même de Clarette) Il va falloir s’en<br />

débarrasser de celle ci ! Il ne faut pas qu’elle soit là quand il va faire ses<br />

interrogatoires. Oh ça non ! (Elle met le bureau en place)<br />

( Yvonne descend des chambres , affolée et faisant beaucoup de bruit)<br />

YVONNE : Jean ! Jean ! ....... Il y a eu un cambriolage (Elle tombe sur la<br />

policière) Ah ! Bonjour, vous tombez bien ! On a été cambriolé. L’armoire a<br />

été visitée, ils ont tout foutu en l’air, il doit manquer des trucs, c‘est sur.<br />

CLOUSOT : Ah! Mais je comprends ! C’est l’armoire du couloir ?<br />

YVONNE : Oui ! (Étonnée)<br />

CLOUSOT : C’est dans l’armoire du deuxième cadavre qu’ils ont pris des<br />

affaires de toilettes.<br />

YVONNE : Qui ? Quel cadavre ? Encore un autre ?<br />

CLOUSOT ; mais non ! (Ironisant) C’est le cadavre de l’huissier !<br />

YVONNE : Oh mon dieu ! Je m’y étais attachée à cet abruti ! Oh non pas lui !<br />

Il ne s'est pas suicidé pour moi, tout de même ?<br />

CLOUSOT ; Calmez vous ! Ce cadavre c’est un plaisanterie qu’il a faite tout<br />

à l’heure ! Et les affaires qui manquent c’est votre mari qui les a proposées à<br />

vos clients pour les dépanner. Voilà ! C’est tout !<br />

YVONNE : (En allant sur un fauteuil) Ah je préfère ça ! Oh là là, j'ai eu peur<br />

que ça recommence..... (En parlant de Clarette) Et elle ! Elle s'est enfin<br />

endormie, ce n’est pas trop tôt ! Elle commence vraiment à m’inquiéter...<br />

Mais qu’est ce que je vais en faire !<br />

CLOUSOT ; On verra ça tout à l’heure. Je me présente : commissaire<br />

stagiaire mlle Clousot. Je vais seconder le commissaire Lafleur dans cette<br />

enquête. Et vous, vous devez être madame Duberg, la femme de monsieur le<br />

propriétaire de cet hôtel ?<br />

YVONNE : Oui c’est tout à fait ça, oui, oui...<br />

GAEL : (Entre et n’a pas visiblement envie de rester avec la policière) Ou il<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

est ? ou est passé Jeanjean ?<br />

YVONNE : Je ne sais pas. Je ne l’ai pas vu, j’étais dans les chambres.<br />

CLOUSOT : Monsieur Duberg ? Il a débarrassé la table et a tout emmené<br />

derrière la réception. (En montrant l’office).<br />

GAEL : Merci merci ! (En ricanant) C’est bien la première fois que la police<br />

me donne des informations confidentielles !<br />

CLOUSOT : Ces petits renseignements ne sont pas classés “secret défense”...<br />

(Gaël sort par l’office. Il reste que Clarette qui dort a coté d’Yvonne et la<br />

policière qui finit de mettre en place le bureau)<br />

CLOUSOT ; Si vous pouviez emmener votre femme de ménage et la coucher<br />

dans une chambre, cela simplifierait beaucoup l’arrivée du commissaire.<br />

YVONNE : Je vais essayer..... Il faut y aller doucement elle est très émotive.<br />

Elle a été tellement bouleversée par la découverte du corps. J’ai peur qu’elle<br />

mette longtemps pour s’en remettre.... Clarette.. Clarette.... Allez..... Debout<br />

Vous allez être mieux dans un lit... oui... un bon lit douillet.<br />

CLARETTE : (Elle gémit et ouvre les yeux doucement) Quelle heure est-il<br />

madame ? Oh j’ai du m’endormir en faisant le ménage. Oh pardon madame.<br />

Mais que fait la police ici ! Qu’est ce qu’il est arrivé ? Oh la la j’ai sommeil !<br />

YVONNE : Je vois que vous retrouvez doucement vos esprits... Allons suivez<br />

moi, on va vous allonger dans une chambre. Une bonne sieste vous fera le<br />

plus grand bien, et tout ira mieux pour tout le monde.<br />

CLARETTE : Et la police ?<br />

YVONNE : Ne vous inquiétez pas, c’est pour.. Euhhhhhhh. ...euhhhhh...<strong>Le</strong>s<br />

calendriers ! Oui c’est ça, les calendriers.<br />

CLARETTE : <strong>Le</strong>s calendriers des postes ?<br />

YVONNE : hein? Oui, si vous voulez. La police pour les calendriers des<br />

postes ! Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ! Allez ! On<br />

monte ! (Elles sortent, .... la policière se regarde dans le miroir longuement,<br />

de profil, de dos, se recoiffe et chantonne un peu. ...)<br />

(L’huissier rentre très doucement, il est en chemise à fleurs, bermuda de<br />

couleurs vives, chaussettes noires et souliers vernis.)<br />

MALFET : Oh pardon, je n’entendais rien, je pensais qu’il n’y avait<br />

personne. Bonjour madame le commissaire.<br />

CLOUSOT ; Seulement stagiaire ! Mlle Clousot commissaire stagiaire du<br />

commissariat de (.............................) ..... (En le regardant de la tête aux<br />

pieds) Et vous ! Qui êtes vous ?<br />

MALFET : (Très gêné) Heu.... moi ! Je suis monsieur Malfet ; huissier de<br />

justice.<br />

CLOUSOT ; Ah ! Vous êtes en vacances ! Vous êtes à l’hôtel pour quelques<br />

jours.<br />

MALFET : Je ne suis pas en vacances ! Je suis ici pour mon travail depuis<br />

hier..... Je suis plutôt, prisonnier ou otage que vacancier !<br />

CLOUSOT : Vous êtes huissier et vous travaillez habillé comme cela pour<br />

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faire diversion, pour ne pas être repéré, pour surprendre vos clients ! C’est<br />

ça ?<br />

MALFET : (Un peu coléreux) Mais non ! Vous n’y êtes pas du tout ! Habillé<br />

comme ça ! Mais vous vous rendez compte ! Ah ça jamais !<br />

CLOUSOT ; (Ironique) Oh si je m’en rends compte ! Je vois bien !<br />

MALFET : Mais non ! Mais non ! Vous ne voyez rien du tout ! Ce sont des<br />

vêtements que j’ai emprunté, je n’avais plus de linge de rechange. C’est<br />

tout ! .......... En plus c’est idiot d’être bloqué ici, alors que j’habite à deux<br />

kilomètres. C’est vraiment “ballot” !<br />

CLOUSOT : Bon ! Allez vite chez vous et revenez habillé correctement, que<br />

ça ne fasse pas tort à votre profession, vous représentez tout de même la<br />

justice.. Allez y vite...<br />

MALFET : Oui, volontiers, madame la commissaire ! Je fais le plus vite<br />

possible.<br />

CLOUSOT ; Ne mettez pas plus d’un quart d’heure. Mon commissaire....<br />

heu...... le commissaire arrive dans vingt minutes environ.<br />

MALFET : Je pars et je reviens.... merci bien !...... à tout à l’heure. (Il<br />

sort...... en même temps entre Lola qui regarde de la tête au pied l‘huissier).<br />

LOLA : Bonjour madame la policière, je me présente: Mme Alizia, la femme<br />

de la victime.............<br />

.....(possibilité de<br />

rideau) ..................... ...................... ........................ ............... ..................<br />

CLOUSOT : Bonjour madame, Melle Clouzot commissaire stagiaire. Il doit<br />

avoir un fâcheux malentendu, ah oui, une erreur d’identité ! Car la personne<br />

décédée du nom de monsieur Broudoin Gérard, sauf erreur ! N’était pas<br />

marié.<br />

LOLA : (Ennuyée) Oui bien sûr, je voulais dire la concubine de monsieur<br />

Broudoin. Ne jouons pas sur les mots. Ce n’est pas le moment.<br />

CLOUSOT ; On n’est pas là pour jouer madame, on est ici pour une enquête<br />

précise et très concrète.<br />

LOLA : Je vous prie de m'excuser. Je suis tellement bouleversée par cette<br />

triste nouvelle, que je ne sais plus ce que je dis. J’en suis désolée........ Il est où<br />

? On la transféré où ?<br />

CLOUSOT : Il est encore là. Je ne sais pas pourquoi, mais il est encore là.<br />

LOLA : Mais ce n'est pas possible ! Ce n'est pas décent ! Surtout dans un<br />

hôtel aussi sordide et mal fréquenté. En voyant déjà le client que j’ai croisé en<br />

entrant, on n'a aucun doute sur le genre de clientèle fréquentant cet endroit !<br />

CLOUSOT : Qui? <strong>Le</strong> monsieur en chemise que vous avez croisé ? Mais non !<br />

C’est l’huissier, et ce n’était pas ses vêtements qu‘il portait sur lui !<br />

LOLA : Quel métier difficile: se faire dépouiller de ses propres habits en<br />

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faisant son travail. Quel monde de fou de nos jours ! quel monde !<br />

CLOUSOT : Non ! Il l'a fait volontairement. Je veux dire qu’il s’est changé<br />

tout seul, On lui a prêté des affaires pour le dépanner. Il a été obligé de<br />

coucher sur place pour les besoins de l'enquête.<br />

LOLA : Eh bien, ce n’était pas de la haute couture c'est sur !<br />

.......Je peux aller le voir ?<br />

CLOUSOT : L'huissier ? Il est parti ! Vous l'avez croisé.<br />

LOLA: Non ! ..Vous le faites exprès ! <strong>Le</strong> corps ! le corps de mon ami !<br />

CLOUSOT : Oh non ! La gendarmerie a fait mettre les scellés à la porte de sa<br />

chambre et interdiction d’entrer avant l'arrivée du commissaire.<br />

LOLA : Mais vous n’êtes pas le commissaire, vous ?<br />

CLOUSOT : Je vous l’ai déjà dit je suis, commissaire stagiaire mlle Clousot<br />

du commissariat de (.......................).<br />

LOLA : (D’un air dédaigneux) Ah stagiaire ! Mon ami est assassiné dans un<br />

endroit sordide et on n’envoie qu’une stagiaire ? Alors là ! Ça ne va pas se<br />

passer comme ça ! On va m’entendre, je connais du monde !<br />

CLOUSOT : Rassurez vous, je vous le re-dit, le meilleur des commissaires<br />

arrive dans cinq ou dix minutes. C’est certainement le plus “pro” que l’on ait<br />

en France actuellement. Votre ami va être entre de bonnes mains. Enfin je<br />

veux dire que l’enquête est entre de bonnes mains.<br />

LOLA : Ah je préfère cela ! Pour un homme de haut rang, il est normal tout<br />

de même que la police fasse le maximum..........<br />

Il y a personne à la réception ? Que font-ils ? J’ai réservé une chambre par<br />

téléphone et j’aimerai bien en profiter pour prendre un bain après ce long<br />

voyage.<br />

CLOUSOT : Je pense qu’ils sont dans la pièce de derrière. Je vais vous les<br />

chercher. (Elle part dans l’office). Il y a quelqu’un ? Une cliente attend ! (Il<br />

sort).<br />

LOLA : (A elle même) Quel endroit ! Mais qu'est ce qu'il faisait dans cet<br />

endroit. Lui qui voulait fréquenter que des lieux de grande classe !... Eh bien<br />

là !.... Il a du se perdre ou tomber en panne... C’est ça ! C’est sûr ! Oh oui je<br />

vois que ça ! Et c’est encore plus bizarre qu'il est retiré une somme<br />

pareille !..... 50000 euros !... Lui qui n’avait jamais une pièce en poche !... Je<br />

ne sais pas ce qu’il manigançait avec ça! Ah les hommes et leur démon de<br />

midi !<br />

(Jean arrive suivi de Gaël et de la policière)<br />

JEAN : Oh pardon madame ! Vous auriez dû sonner....... Avec toute cette<br />

affaire nous avons de gros problèmes de personnel.<br />

LOLA : Bon bon !... Ma chambre est elle prête ? Vous pourriez me faire<br />

couler un bain et faire monter mes valises ! S’il vous plait ! (Elle tend ses clefs<br />

à Gaël et lui dit) Tenez, vous mettrez ma voiture en sécurité, mes deux valises<br />

sont dans le coffre. (Gaël attend hébété) Allez, qu’est ce que vous attendez ?<br />

JEAN : Allez Gaël ! Qu’est ce que tu attends ? (Gaël étonné prend les clefs)<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

GAEL : (Discrètement à Jean) Mais tu n’as pas de garage ?<br />

JEAN : Fais semblant. Tu la gares derrière, elle n’y verra que du feu ! Et moi,<br />

sur la note, hop !<br />

GAEL : Ok j’y vais. ....... (En parlant à Lola) Oui mais c'est laquelle ?<br />

LOLA : Regardez dehors, vous verrez bien Qu’il y a que deux belles voitures<br />

sur le parking ; la mienne et celle de mon mari.<br />

GAEL : Mais alors, ça fait trois avec celle du mort !<br />

LOLA : (Blasée) celle, comme vous dites "du mort” c'est celle de mon mari.<br />

GAEL : Oh pardon ! Je suis désolé madame, vraiment désolé. J’y vais de<br />

suite. (Il sort).<br />

JEAN : Je vous conduis à votre chambre, madame suivez moi s‘il vous plait.<br />

Je vous laisse un instant, madame le commissaire.<br />

LOLA : Allons-y, je vous suis. (Ils sortent vers les chambres)<br />

(Un bruit de voiture de police retentie dehors).<br />

...................................possibilité de rideau..........................<br />

CLOUSOT : (Avec beaucoup de trac, elle se regarde encore dans la glace).<br />

Oh là là ! Vite vite vite ! <strong>Le</strong> voila !<br />

(<strong>Le</strong> commissaire entre avec sa mallette et en râlant)<br />

LAFLEUR : Je ne pensais jamais trouver, cela fait au moins une heure que je<br />

tourne dans le coin..... Bonjour Bernadette !<br />

CLOUSOT ; Bonjour monsieur le commissaire.<br />

LAFLEUR : Avec cette fichue déviation, je n'ai même pas trouvé un<br />

autochtone sur le bord de la route pour me renseigner. Un peu plus je faisais<br />

demi-tour.<br />

CLOUSOT : Oh non ne dites pas ça ! Vous alliez me laisser toute seule avec<br />

cette affaire. Oh non alors !<br />

LAFLEUR : Pensez donc ! Vous vous seriez débrouillée très bien toute<br />

seule ! Mais si mais si !<br />

CLOUSOT : (Toute gênée) Merci mon commissaire .... euh.... pardon..<br />

Monsieur le commissaire vous êtes trop gentil..<br />

En plus cette enquête je ne la sens pas très claire du tout.<br />

LAFLEUR : Ah pourquoi donc ? Quelles sont vos premières impressions.<br />

CLOUSOT : Ici c’est un vrai moulin à vent : ça va ça vient tout est <strong>sans</strong><br />

<strong>dessus</strong> <strong>dessous</strong>. <strong>Le</strong>s protagonistes sont plutôt bizarres.<br />

LAFLEUR : Dans notre métier on apprend que tous les gens sont bizarres, ils<br />

ont tous un côté caché et c'est à nous de le faire apparaître.<br />

CLOUSOT : Oui mais ici, leur côté caché c'est celui que l’on voit en premier,<br />

il me semble.<br />

LAFLEUR : Ah bon ! Ça va changer de l’ordinaire, de la routine. Je sens que<br />

cette affaire va me plaire. Je suis las de tous ces crimes d'adultères, de<br />

règlements de comptes, de crimes de petits malfrats et cambrioleurs.......<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

Commencez donc à me décrire les intéressés.<br />

CLOUSOT : Il y a tout d’abord la bonne: complètement déchirée par des<br />

cachets, la veuve du cadavre, très coincée, très “cul pincé” qui préfèrerait être<br />

au Ritz qu’ici ! .... Un couple de voyageurs ; lui “pince <strong>sans</strong> rire” et elle qui<br />

n’a pas vraiment le cerveau branché sur “haut-débit”. .... <strong>Le</strong> propriétaire de<br />

l’hôtel et sa femme, lui a l’air plus attiré par la bouteille que par le travail....<br />

Un huissier de justice qui on ne sait pas pourquoi ! A emprunté des vêtements<br />

ridicules pour se changer. Et ..et .. et.. ah oui ! Un journaliste de campagne<br />

qui se prend pour un grand correspondant de guerres !<br />

LAFLEUR : Ah non, pas ça ! Un journaliste même de campagne, ça fouille<br />

de partout, ça remue la vase, ça fouine.... Ah que je n’aime pas ça !<br />

CLOUSOT : Rassurez vous, celui-ci n’a pas l’air futé.<br />

(Gaël revient dans le hall avec deux grosses valises)<br />

GAEL : (A lui même) On ne m’y reprendra pas, ma parole elle doit être<br />

représentante en boules de pétanque ! Ce n’est pas possible !<br />

GAEL : Bonjour monsieur.<br />

CLOUSOT : Monsieur est le commissaire Lafleur et ce monsieur est le<br />

journaliste dont je vous parlais.<br />

LAFLEUR : Voyez Bernadette il ne faut jamais se fier à la première<br />

impression : (Ironiquement) Ce monsieur porte des valises, les clefs d’une<br />

limousine à la main, on pourrait en déduire que nous avons affaire au<br />

bagagiste de l’hôtel ? Eh non ! Il est journaliste !..... Vous voyez l’exemple !<br />

GAEL : C’est un concours de circonstances qui fait que je porte ces valises.<br />

C’est.... (<strong>Le</strong> policier lui coupe la parole)<br />

LAFLEUR : Toute la vie est un concours de circonstances! Eh oui !<br />

GAEL : Mais je !.. (Il lui coupe encore la parole)<br />

LAFLEUR : Ne cherchez pas à vous justifier, monsieur l’interrogatoire n’a<br />

pas commencé.<br />

GAEL : (Surpris) Quel interrogatoire ? Je n’ai rien à voir avec tout ça ! Je<br />

n’étais pas là !<br />

LAFLEUR : Ceci reste à prouver. Toujours le même refrain: “Je n’ai rien vu,<br />

rien entendu et je n'étais pas là !”<br />

GAEL : Bon ! C'est la meilleure, je rends service et les ennuis commencent !<br />

(Il part très énervé, en montant les deux valises dans la chambre)<br />

CLOUSOT : Vous l'avez piqué au vif.<br />

LAFLEUR : En parlant de piquer, vous n’avez pas les résultats de<br />

l’autopsie ?<br />

CLOUSOT : Il n’y a pas eu d’autopsie, les gendarmes ont laissé le corps dans<br />

la chambre.<br />

LAFLEUR : Quoi? Ce n’est pas possible ? Ça fait vingt quatre heures qui est<br />

là, il va commencer à gonfler ! Bonjour les odeurs !<br />

CLOUSOT : Ils ont pensé à mettre la clim' à fond. Il doit être au frais comme<br />

dans un frigo !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

LAFLEUR : Au moins une bonne idée qu’ils ont eu !............ Allons montons<br />

dans la chambre ma petite Bernadette.<br />

CLOUSOT ; (Troublée) Enfin ! Vous n’y pensez pas ? Vous et moi dans une<br />

chambre ! Dans cet hôtel insalubre... Oh non !<br />

LAFLEUR : Oh doucement ma petite ! Restez sur terre ! On monte<br />

seulement pour voir la chambre, le cadavre, et la scène du crime.<br />

CLOUSOT : Oh ! Pardon mon commissaire... euhh.... Monsieur le<br />

commissaire. Bien sur non !...... (Il monte en premier).(En parlant à elle<br />

même): Voyons voyons Bernadette ...(Elle monte)<br />

(Gaël ne fait que passer des chambres à l’office en disant)<br />

GAEL : Ah ça on ne m’y reprendra pas de si tôt ! Moi : porteur ! Et en plus<br />

elle me refile deux euros de “pourliche” ..A moi ! ..... C’est la meilleure ! ......<br />

Elle me donne deux euros et je vais faire la une des journaux avec la photo de<br />

son mari ! C’est dingue ! (Il sort).<br />

(Mr Malfet revient vêtu de vêtements strict et ringard)<br />

MALFET : C’est encore beaucoup trop calme, ça ne va pas durer ! Ce serait<br />

trop beau !.... De toutes façons, toutes les voitures sont encore là. Personne<br />

n’est parti, c’est simple !<br />

(Il s'assoit sur un fauteuil..... Yvonne redescend des chambres .. Elle joue à le<br />

séduire et il tombe dans le panneau)<br />

YVONNE : Ah c’est mon prince charmant qui est là ! Il s’est fait beau pour sa<br />

petite Yvonne, comme c’est gentil. Toujours aussi beau garçon.<br />

MALFET : Je vous en prie, gardez votre sang-froid ! Faites comme moi,<br />

restez de marbre aux réactions de votre corps ! Retenez vous, nous ne sommes<br />

pas des bêtes !<br />

YVONNE : C’est vous, avec votre regard qui m’envoûtez, qui faites bouillir<br />

en moi le feu de l’amour !<br />

MALFET : Mon regard ? Mais pas du tout, vous n’y pensez pas! Je ne fais<br />

rien ! Non rien ! Ce doit être naturel !<br />

YVONNE : Naturel ! Oui naturel, vous avez trouvez le mot juste !<br />

MALFET : Cela doit venir de mon parfum ! C’est ça ! Oui ! C’est ma mère<br />

qui me l’a choisi. Je ne suis pas près de le remettre, c’est certain !<br />

YVONNE : Encore votre mère ! Vous n’êtes donc pas marié ? Un bel homme<br />

comme vous ! Quel gâchis ! Ah.. Toutes les femmes doivent vous courtiser.<br />

Ça doit être insupportable !<br />

MALFET : Je m'en accommode ! J'ai l'habitude, je m’adapte..... (A lui<br />

même) De toute façon je n'ai jamais rien remarqué !<br />

YVONNE : Modeste en plus de ça ! Ah quel homme ! Je ne pourrai pas vous<br />

résister longtemps !<br />

MALFET : Mais je ne fais rien je vous assure, vous vous faites de fausses<br />

idées. Revenez à la raison, je vous en prie madame. Votre mari pourrait nous<br />

surprendre ! Allez ressaisissez vous !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

(<strong>Le</strong>s deux policiers reviennent des chambres et les surprennent en facheuse<br />

posture.)<br />

LAFLEUR : <strong>Le</strong> couple de propriétaire je suppose !<br />

MALFET : Oh mais non ! .. Non non ! Je ne suis pas son mari.<br />

CLOUSOT : C’est encore une première impression, monsieur le commissaire<br />

!<br />

LAFLEUR : Eh oui ! Vous voyez, toujours « fausse » la première !<br />

YVONNE : Je suis Yvonne Duberg la propriétaire de l’hôtel et ce monsieur<br />

est huissier de justice.<br />

LAFLEUR : Ah ! L’huissier qui empreinte des vêtements ridicules ?<br />

CLOUSOT : Oui c’est ça ! Oui ! Monsieur Malfet huissier de justice.<br />

LAFLEUR : (En ricanant) Eh bien oui, ils ne vous ont pas gâté ! Vous auriez<br />

pu choisir moins ridicule et au moins des vêtements à votre taille ! Il n' y avait<br />

rien d'autre ?<br />

MALFET : (Très gêné) Mais non ! Monsieur le commissaire, je me suis<br />

changé !..... C’est mon plus beau costume ! Oh alors ça c’est ballot ! C’est ma<br />

mère qui l’a choisi il me va très bien !<br />

LAFLEUR : (Il hausse le ton) On n’est pas là pour parler chiffon ! Mais d’un<br />

problème grave ! <strong>Le</strong> cadavre a disparu !<br />

YVONNE et MALFET: Quoi ? <strong>Le</strong> cadavre a disparu ?<br />

ACTE 3<br />

CLOUSOT : (Au commissaire) Mais ce n’est pas possible, vous avez vu<br />

comme moi, les scellés sur la porte !<br />

LAFLEUR : La question ne se pose même pas ! C’est possible, la preuve, il<br />

n’est plus à l'intérieur !<br />

(Lola entre dans la pièce)<br />

LOLA : Alors ! “Ce fameux commissaire vedette” est-il arrivé ? Il va finir par<br />

se faire appeler Désiré.<br />

LAFLEUR : Non c’est Lafleur qu’il s’appelle, la vedette !<br />

LOLA : Qui êtes vous monsieur ?<br />

LAFLEUR : Commissaire Lafleur de la PJ de Marseille.<br />

LOLA : Ah ce n’est pas trop tôt ! Je vais enfin voir le corps de mon mari,<br />

pardon, de mon concubin et savoir enfin ce qu’il lui ait arrivé !<br />

YVONNE : Pour le voir ! Ça va être coton !<br />

LAFLEUR : Oui, pour ce qui s’est passé on ne va pas tarder à le savoir mais<br />

pour le voir cela ne va pas être possible ! Il a disparu !<br />

LOLA : Disparu ? Il n’est tout de même parti tout seul ? Avec sa mallette ? et<br />

oui ! Sa mallette ?<br />

LAFLEUR : (Soupçonneux) Quelle mallette ?<br />

LOLA : (Ennuyée) Oui il devait bien avoir comme d’habitude sa valise et sa<br />

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mallette ! C’est normal on a toujours des bagages quand on est a l’hôtel !<br />

LAFLEUR : (Qui fait la moue) Oui oui oui ! Des valises oui mais pourquoi<br />

une mallette ?<br />

CLOUSOT : En tout cas, dans la chambre il n’y avait pas de mallette! C’est<br />

certain!<br />

LOLA : (Qui perd son sang-froid) Mais pourtant les scellés étaient sur la<br />

porte je les ai vu tout à l’heure. Ce n’est pas possible ça !<br />

CLOUSOT : Oui en parfait état, je les ai brisés quand je suis montée.<br />

YVONNE : C’est le mystère de la chambre jaune !<br />

LAFLEUR : (Énervé) La couleur de la tapisserie importe peu ! Il n’y a pas de<br />

mystère, il n’y a que des faits et des explications<br />

(Donnant des ordres à Bernadette) Commencez donc a appeler ces fameux<br />

gendarmes qui ont fait les premières constatations et la pose des scellés. On<br />

n’y verra peut être plus clair ! .... Et aussi le médecin !<br />

YVONNE : Oh ! Vous vous sentez mal monsieur le commissaire ?<br />

LAFLEUR : Mais non ! <strong>Le</strong> médecin qui a constaté le décès !<br />

MALFET : Ah mon dieu ! Il ne s’est pas levé tout seul pour sauter par la<br />

fenêtre ? Oh non ! Et moi qui dormais à coté ! Oh mon dieu ! Cela me donne<br />

la chair de poule !<br />

LAFLEUR : C’est très rare dans mon métier d’avoir la chair de poule ! Pour<br />

un poulet ! ......Hein !<br />

MALFET : Ah ça c’est ballot !<br />

LOLA : Si ce n’est vous obliger, puis je voir la chambre au moins ?<br />

CLOUSOT : Bien entendu madame, je vous accompagne. (En parlant au<br />

policier) Je téléphonerai aux gendarmes et au médecin depuis la<br />

chambre......... Allons y ! (Ils montent).<br />

LAFLEUR : Il va falloir que je commence mes interrogatoires. Tout ce petit<br />

monde est-il dans l'hôtel actuellement ?<br />

YVONNE : Oui, je pense.<br />

(Clarette arrive dans la pièce toujours sous les mêmes effets des cachets)<br />

CLARETTE : Bonsoir maman, tu me présentes monsieur ? Il est de la<br />

famille ?<br />

YVONNE : Oh mais qu’est ce que tu as encore fais ? Tu as repris les<br />

comprimés du docteur ?<br />

CLARETTE : Non, je n’ai rien repris ? J'ai simplement sucé les bonbons<br />

roses qui étaient sur la table. Vous en voulez monsieur ? J’en ai dans mes<br />

poches (Elle en sort et en pose quelques uns sur la table du salon).<br />

LAFLEUR : Il ne fallait pas laisser des pilules à sa portée ! Comment je vais<br />

pouvoir l'interroger maintenant?<br />

YVONNE : Elle dormait quand je suis sorti de la chambre. Je ne pensais pas<br />

qu’elle allait se lever aussi vite !<br />

LAFLEUR : Nous voilà “les cuisses propres” maintenant !<br />

CLARETTE : (En allant vers l’huissier) Oh mon fils ! mon fils préféré !<br />

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MALFET : C’est reparti de plus belle ! Ça recommence mais elles ne me<br />

laisseront jamais tranquille ! Quel cauchemar ! Je vais me réveiller ce n’est<br />

pas possible !<br />

CLARETTE : C’est ça mon fils, fait dodo ! Oh qu’il est mignon qu’il est<br />

gentil !..... Ohhhhh il est “trop chouette”. Veux tu que je te chante une<br />

berceuse ?<br />

MALFET : Mais enfin commissaire, faites quelque chose! Mais enfin “que<br />

fait la police ?”<br />

LAFLEUR : Oh oh Je suis commissaire pas psychiatre ou médecin !<br />

YVONNE : Allez ! Laisse monsieur tranquille et viens avec moi dans la<br />

cuisine, je vais te servir un jus de fruit ça ne te feras pas de mal en tout cas!<br />

Allez viens ma pauvre Clarette. Viens !<br />

CLARETTE : (En sortant) Oh oui un petit jus d’orange avec une paille et un<br />

petit parasol chinois <strong>dessus</strong> c’est “trop chouette.”<br />

MALFET : Je vais vous laisser monsieur le commissaire, je monte dans ma<br />

chambre chercher mes dernières petites affaires. Comme ça si elle revient la<br />

bonne délurée, je ne serai plus là au moins !<br />

LAFLEUR : Faites faites!...... (L’huissier sort ...le policier est seul) Eh bien<br />

quel hôtel de dingues ! Il est vraiment <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong> <strong>dessous</strong> !<br />

................................(( possibilité de rideau)).......................<br />

(Sonia rentre dans le hall toute changée, toujours très bimbo)<br />

SONIA : Ah bonjour monsieur. il y a quelqu’un ?<br />

LAFLEUR : A part moi ! Il n'y a personne..... Je me présente : commissaire<br />

Lafleur de la PJ.<br />

SONIA : Vous êtes ici pour la meurtre de Gérard, enfin je veux dire de<br />

monsieur Gérard Broudoin ?<br />

LAFLEUR : Holà ! Holà ! Je ne suis pas là pour le meurtre, il a déjà eu lieu !<br />

Mais pour l’enquête, pour découvrir l'identité de l'assassin !<br />

SONIA : (Étonnée) bien sûr! Bien sûr! Je comprends !<br />

LAFLEUR : <strong>Le</strong>s présentations sont incomplètes à qui ai-je l'honneur ?<br />

SONIA : Je crois qu'il était propriétaire de maison de jeux, je crois !<br />

LAFLEUR : Je parlais de vous !<br />

SONIA : Oh pardon monsieur l’inspecteur ! Je suis désolée.<br />

LAFLEUR : Commissaire ! Je ne suis pas inspecteur.<br />

SONIA : Oui monsieur le commissaire.. .Oui oui ! .... Alors je suis Sonia la<br />

femme de <strong>Le</strong>meucieux.<br />

LAFLEUR : Bien sur que vous êtes mariée avec un homme ! C’est très<br />

classique de nos jours, mais ça ne me donne pas votre nom !<br />

SONIA : Je viens de vous le dire, <strong>Le</strong>meucieux ! <strong>Le</strong>meucieux c’est mon nom<br />

et aussi celui de mon mari !<br />

LAFLEUR : Oh là là ! Cela commence à m’agacer tout ça ! Vous ne pouviez<br />

pas choisir entre Durant, Dupont ou Martin !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

SONIA : Ah bon ! On peut choisir ? Je ne savais pas ! On ne me l'a pas dit.<br />

LAFLEUR : Ce n'est pas possible ! Vous le faites exprès ? Ou alors<br />

c’est……………………………………………………pour la suite voir le<br />

texte complet …me demander…. lheritierd@aol.com<br />

………………….<br />

…………………<br />

…………………….<br />

…………………<br />

RIDEAU<br />

Demande d'autorisation de représentation de :<br />

Nom de la troupe :<br />

Représentée par :<br />

Adresse complète :<br />

n° téléphone :<br />

n° fax :<br />

email :<br />

date et lieu de représentation<br />

:<br />

:<br />

:<br />

:<br />

<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> !<br />

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<strong>L'hôtel</strong> <strong>sans</strong> <strong>dessus</strong>-<strong>dessous</strong> ! version 060408<br />

:<br />

:<br />

:<br />

date et signature<br />

par email à lheritierd@aol.com<br />

ou par courrier : L'héritier Didier rue de la gare 01240 Saint Paul de Varax<br />

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